Encore un matin ♫ ▬ Rebel

Le réveil est difficile, comme à chaque fois. Il n’a pas spécialement envie de se lever. Il aimerait tellement avoir ses propres horaires afin de ne plus devoir se lever si tôt. Mais la vie est ainsi faite, et il n’a pas le choix. Il se rend dans la douche, la prenant rapidement pour pouvoir se préparer ensuite. Ce qui se fait assez vite. Une cigarette, un café avec un fond de vodka pour bien démarrer la journée et stopper le mal de crâne qu’il se paie encore une fois. Meryn ne se prend pas tellement la tête généralement, il vit sa vie comme il l’entend. Il rejoint sa moto, pour finalement partir en direction du salon de tatouage. L’avantage, c’est qu’il ne vit pas très loin de là. Il range la moto, à son emplacement habituel, l’attachant pour plus de sécurité. Il fume une dernière cigarette, avant de rentrer à l’intérieur finalement. « - Bonjour. » Dit-il simplement, continuant son chemin pour aller poser ses affaires, avant d’être arrêté par son patron. Il lui annonce l’arrivée d’un apprenti, et il lui demande de s’en occuper. « - Moi ? » Il hausse un sourcil, ne comprenant pas trop pourquoi il s’adresse à lui. Habituellement, quand il y a un nouveau, c’est tout sauf à lui qu’on le confie. Pour des raisons assez évidentes. Mais il insiste sur le fait que ça soit lui, il pense qu’il s’entendra bien avec ce nouveau jeune homme. Il n’a pas trop le choix de toute façon. « - Ok. Et bien dis-lui de me rejoindre quand il sera là. » Il hausse les épaules simplement avant de bouger dans sa salle finalement. Il ne sait pas vraiment comment il doit s’y prendre. Il ne l’a jamais fait encore. Il improvisera, en espérant que ça se passera normalement. Il doit juste essayer de ne pas être trop désagréable, ne pas lui donner envie de partir. Il est quand même en avance, malgré le fait qu’il traîne souvent avant de venir. Il prend le temps pour s’occuper du matériel, comme chaque jour. Ce n’est qu’un peu plus tard, qu’il tourne la tête en entendant la voix de son collègue. Il pose les yeux sur le jeune homme qui l’accompagne, se doutant que c’est lui, son élève. « - Salut. Je suis Meryn, et toi ? » Autant connaître son prénom quand même. Enfin, s’il a envie de lui donner, il ne l’obligera pas à le faire. « - Tu es donc condamné à rester avec moi pour le moment. Je suis désolé d’avance. » Il va s’asseoir simplement. De toute façon, il n’y a pas de clients pour le moment, il peut en profiter un peu. « - Est-ce que tu as des dessins avec toi ? Que je vois un peu comment ça se passe sur le papier. » Il a envie de voir s’il se débrouille bien ou non. Enfin, si le patron l’a accepté, sans doute que oui. Mais il aime voir els choses de lui-même, comme d’habitude. Il essaie de se rappeler de son premier jour ici, mais il ne peut pas être aussi professionnelle que celui qui lui a appris malheureusement. Ce n’est pas dans sa personnalité. « - Tu peux t’asseoir si tu veux. Il y a une chaise juste là. » Dit-il en lui indiquant l’endroit où elle se trouve. Il n’a pas envie de le voir debout toute la journée. Surtout en ce premier jour.

@Rebel Wilder

Shit. Tu as trouvé du boulot. Tu ne pensais pas que ça arriverait un jour. Tu ne pensais pas que quelqu’un accepterait de te prendre comme apprenti dans son salon. C’est dingue en plus, parce que tu as postulé par internet sans trop d’espoir, sans trop y croire. T’étais loin de t’attendre à une réponse, d’autant plus positive. Mais aujourd’hui est ton premier jour. Bordel ce que ça te fait bizarre de te le dire. Tu essaies de te le répéter en boucle dans ton crâne, histoire de t’en persuader, histoire que tu arrêtes d’en douter, mais c’est bien le cas. Même après l’entretien en personne, même après avoir été témoin de ton caractère très spécial, ils avaient décidé de te donner ta chance. À toi. Le p’tit mec bizarre et à peine fonctionnel. C’est dingue.

Dire que tu stresses serait un sacré euphémisme. Tu es levé depuis une petite heure et tu en es déjà à ta troisième cigarette de la journée. Ton cerveau malade semble te faire imaginer tous les scénarios possibles et imaginables où tu finiras par tout foutre en l’air sans le vouloir. Ça n’aide pas, pour le coup, et passer la porte de ton appartement afin de prendre les transports en commun est épreuve encore plus difficile que d’habitude. Tu y parviens malgré tout, sans doute parce qu’au fond, t’es content, t’es heureux et t’as hâte de faire des preuves, de travailler et de créer.

Après avoir subit les transports en commun et surtout les personnes qui le prenait avec toi, tu finis par entrer sur ton nouveau lieu de travail, non sans avoir pris une grande inspiration avant d’en pousser la porte. À ce stade, tu n’es plus qu’une petite boule d’anxiété qui a bien du mal à lever les yeux du sol. À vrai dire, rien que d’enlever ta capuche en entrant te donne l’impression de perdre ta seule protection du monde extérieur et tu prends quelques longues secondes avant de te décider à t’avancer vers le patron qui hèle finalement ton nouveau mentor.

« Salut. Je suis Meryn, et toi ? » Il se présente et tu te forces à créer un contact visuel entre vous, par simple politesse. Ce n’est pas facilement et tu baisses vite les yeux, mais la victoire est là. « Rebel. Je préfère Bel. » Tu te présentes à ton tour et ose même un petit sourire timide. « Tu es donc condamné à rester avec moi pour le moment. Je suis désolé d’avance. » Tu captes l’humour dans sa voix et tu souris une nouvelle fois. Meryn, puisqu’il s’appelle ainsi, s'assoit et tu le regardes faire, un peu penaud, alors que tu restes planté devant lui - debout. Tu n’oses pas t’asseoir. Et puis, ce n’était pas comme si tu en avais terriblement envie. C’est bon pour la respiration de rester debout, il paraît. « Est-ce que tu as des dessins avec toi ? Que je vois un peu comment ça se passe sur le papier. » Tu hoches la tête tout en venant fouiller dans la grosse poche intérieure de ta veste en jean - poche dans laquelle tu gardes toujours ton précieux carnet et quelques crayons de papier. Tu dessines toujours en noir et blanc, toi. C’est ce que tu préfères. Et cela fait bien ressortir ton style très glauque et dark. Tu te saisis donc de ton petit carnet avant de le lui tendre. « Tu peux t’asseoir si tu veux. Il y a une chaise juste là. » Elle est loin la chaise. Elle est à quelques mètres. Et t’oses pas aller la chercher bien qu’il t’y ait invité. Du coup, tu secoues négativement la tête et tu restes planté là. T’es pas sûr d’avoir fait le bon choix en n’allant pas la chercher, mais t’es pas sûr non plus qu’aller la chercher soit une bonne idée. Tiens. Le retour de ton anxiété - même si elle n’était jamais vraiment parti. T’es incapable de prendre une décision. Alors tu resté planté là.

@meryn wheeler

Meryn pose les yeux sur le jeune homme, observant son comportement. Il comprend un peu plus pourquoi c’est à lui qu’on a demandé de faire l’écolage. Il lui semble un peu timide. Ca ne le dérange pas plus que ça. Chacun sa personnalité. Il espère ne pas lui faire trop peur avec son comportement parfois extravagant. Distant également, surtout quand il ne connaît pas la personne avec qui il parle. « - Original. » Dit-il en rapport à son prénom. Il n’a jamais entendu avant. Il aime bien malgré tout. Il se contentera de son surnom dans ce cas. Lui n’en a pas vraiment. Il est un peu chez lui dans cette salle, c’est sa deuxième maison. Il est quand même plus à l’aise que s’il serait ailleurs. Il a envie de connaître un peu son genre de dessin dans un premier temps. Voir ce qu’il fait de manière générale. C’est important à ses yeux. Il est donc content d’avoir ce carnet. Il lui aurait sans doute demander de revenir avec quelque chose si jamais il n’en avait pas. Il le prend calmement, le posant sur la table. Il parcourt le carnet, observant les dessins attentivement. Il constate assez vite qu’il ne choisit pas de prendre la chaise. Il n’insiste pas pour le moment. Il se concentre quelques minutes. « - Tu es bon dessinateur. Tes dessins sont vraiment bien faits. Un peu sombre, mais chacun à son style. » Dit-il simplement en redressant la tête pour pouvoir regarder. Il referme le carnet, avant de le lui rendre, il doit sans doute y tenir, tout comme lui tient au sien. « - En tant que tatoueur, il faut pouvoir s’adapter à la demande de client. Donc savoir faire plusieurs types de dessins. En noir et blanc comme ça, ou avec des couleurs. Parfois ils viennent avec un modèle, ou alors, il y a plusieurs carnets ici pour aider. » Il ne doute pas qu’il sache le faire, bien au contraire. Il veut juste le lui dire. Même s’il se doute qu’il le sait déjà un peu. Il regarde l’heure rapidement, avant de se relever finalement. « - Comme on a un peu de temps, je vais te montrer le matériel. » Dit-il en avançant un petit peu. Lui faisant un petit signe de tête pour lui indiquer qu’il peut tout à fait le suivre. Restant dans la même pièce de toute manière. « - Au départ, il y a les désinfectants. Très important ! Celui pour les mains à utiliser entre chaque client avant de faire le tatouage, même si on porte des gants. Celui pour le matériel. Celui pour nettoyer la peau avant. Et le savon antiseptique pour essuyer l’encre sur la peau. » Il lui montre en même temps, lui indiquant aussi où ils se trouvent. L’hygiène est assez importante, aussi bien pour les clients que pour eux. « - N’oublie jamais les gants. » Il le regarde sérieusement. Il reprend ensuite. « - Voici la machine, avec son matériel. Puis ensuite, il y a la cab, pour y mettre l’encre, et son mélangeur. Les aiguilles, à usage unique. L’encre bien sûr. La vaseline, à mettre sur la peau. Le stencil et sa lotion pour transférer le dessin du papier à la peau. » Il continue de lui indiquer et montrer l’emplacement de tout ce qu’il cite pour le moment. « - Si tu as des questions n’hésite pas. » Il regarde s’il n’a rien oublié. De toute façon, il verra bien au fil du temps. Il est tellement habitué de son côté, qu’il fait les choses automatiquement.

@Rebel Wilder

« Original. » Il commente ton prénom et tu rougis. Comme l’idiot que tu es. Comme le mec le moins à l’aise du monde. Tu ne l’aimes pas tellement ton prénom, quoi. Il a beau être original, il n’en est pas moins totalement ironique quand c’est toi qui le porte. Tu n’es pas un rebèle, absolument pas. Certains pourraient dire que si, avec tes tatouages et tes goûts en matière de dessin, mais toi tu as juste l’impression d’être un poseur, un faux. Tu te sens comme une publicité mensongère qui ferait des promesses qu’elle serait incapable de tenir. Tu n’arrives même pas à articuler un remerciement, en plus. T’en es même pas capable. Mais t’es quand même fier de toi, d’avoir réussi à faire passer le fait que tu préfères ton surnom. Tu as aligné pas mal de mot d'affilé et ce n’est pas tous les jours que tu es capable d’une telle prouesse.

Tu lui tends nerveusement ton carnet. Faut dire qu’il a tout là dedans. Faut dire que tu y tiens, à ce petit carnet. Tu mets tout ton coeur dans les petits croquis que tu y glisses et qu’il s’apprête à juger. « Tu es bon dessinateur. Tes dessins sont vraiment bien faits. Un peu sombre, mais chacun à son style.  » Ton style. C’était ce qui te faisait peur en tentant ta chance. Tu aimes les choses glauques, dérangeantes. Les choses qui vont réfléchir ou qui gênent. C’est ton petit truc à toi. Néanmoins, tu sais parfaitement que ce ne sera pas ce que l’on te demandera au début, au contraire. Tu sais pertinemment que tu vas devoir t’adapter. « En tant que tatoueur, il faut pouvoir s’adapter à la demande de client. Donc savoir faire plusieurs types de dessins. En noir et blanc comme ça, ou avec des couleurs. Parfois ils viennent avec un modèle, ou alors, il y a plusieurs carnets ici pour aider.  » Tu souris doucement. T’as perdu ta langue mais t’es content de voir que tu as vu juste. De plus, tu sais déjà la plupart des choses qu’il te dit et qu’il va sûrement te dire ensuite mais en avoir la confirmation te prouve que tu n’as pas trouvé de fausses informations sur internet… et dans les émissions de tatouage à la télévision.

« Comme on a un peu de temps, je vais te montrer le matériel. » qu’il finit par annoncer et tu le suis tranquillement après avoir rangé ton carnet. « Au départ, il y a les désinfectants. Très important ! Celui pour les mains à utiliser entre chaque client avant de faire le tatouage, même si on porte des gants. Celui pour le matériel. Celui pour nettoyer la peau avant. Et le savon antiseptique pour essuyer l’encre sur la peau. » Tu laisses tes yeux se balader sur tout ce qu’il te présente, essayant de te souvenir des bouteilles, des étiquettes et des emplacements des choses. Tu tentes de glisser le plus d’informations possibles dans ta mémoire, au cas où. T’as envie de faire bonne impression, après tout. « N’oublie jamais les gants. » Tu le savais aussi, ça, mais tu hoches tout de même la tête. Il a raison après tout, et il fait bien attention à ne rien oublier. Ça témoigne de son sérieux et du fait que tu sembles pouvoir lui faire confiance. « Voici la machine, avec son matériel. Puis ensuite, il y a la cab, pour y mettre l’encre, et son mélangeur. Les aiguilles, à usage unique. L’encre bien sûr. La vaseline, à mettre sur la peau. Le stencil et sa lotion pour transférer le dessin du papier à la peau. » Tu continues de laisser courir ton regard sur tout ce qu’il te montre, attrapant les informations et les visuels au vol. « Si tu as des questions n’hésite pas. » Pour l’instant, tu as l’impression de tout avoir suivi. À présent, c’est au tour de ta mémoire de se rappeler de ce que tu as vu. « Pour l’instant… je pense que c’est bon. » que tu réponds avec un petit sourire timide. Tu as les yeux rivés sur la machine lorsque tu réponds, mais tu prends sur toi pour tourner ton regard vers ton interlocuteur ne serait-ce que pour quelques secondes avant que tu le baisse à nouveau.

@meryn wheeler

Meryn relève le regard sur le jeune homme, l’observant quelques instants. Pour le moment, ça se passe bien. Bon il est vrai qu’il ne lui parle pas beaucoup, mais il ne lui demande pas de le faire non plus. Tant qu’il comprend ce qu’il lui dit, c’est ce qui compte le plus. Il verra bien comment ça se passera dans la journée, et même les prochains jours. Il n’y a rien de très compliqué en soit de toute façon. Puis, il voit bien qu’il possède des tatouages lui-même, il s’y connaît donc un minimum. Probablement que ce qu’il lui explique, il le sait. D’ailleurs, il préfère reprendre là-dessus directement. « - Je sais, que tu dois savoir déjà pas mal de chose. Mais je préfère le dire à nouveau, pour être certain que ça soit bon. Puis les emplacements du matériel, tu ne pouvais pas le connaître avant que je te le dise. » Puis s’il doit travailler avec lui, ça sera probablement toujours cette salle. Parce qu’il ne veut pas en changer simplement. Il insiste un peu plus sur l’hygiène et l’importance de se protéger par rapport aux autres. Il semble le comprendre parfaitement. On ne sait jamais, certains clients peuvent avoir des maladies, comme le VIH, et ça ne serait pas drôle de l’avoir en pratiquant le métier. Ils ne sont pas toujours avertis, puis quand on voit l’hygiène d’autre, il aimerait bien pouvoir porter une combinaison complète pour être certain de ne rien avoir.

« - Si c’est bon. Je vais te montrer l’utilisation de la machine. » Dit-il automatiquement. Il la prend directement dans la main. Il lui montre comment on monte et démonte la machine rapidement. Encore une fois ça n’a rien de compliqué. « - Les aiguilles usagés, tu les mets dans la boite jaune. Et le reste à la poubelle. » Dit-il simplement en montrant rapidement où ça se trouve encore une fois. Il lui donne ensuite. « - A ton tour. » Il a envie de le voir faire au moins une fois. Pour voir s’il a compris en même temps. Il regarde de temps en temps en direction de l’heure. « - Normalement, il y a quelqu’un qui va bientôt arriver. Tu pourras voir ce que je fais comme ça. » Il ne saurait pas faire autrement pour la pratique que de lui montrer réellement. Il se pose sur le côté pour le moment. Il réfléchit un peu avant de reprendre peu de temps après. « - Je serai ton premier modèle. J’aimerai une clé de sol sur le poignet. Ca me fera un tatouage gratuit en plus de ça. Autant que ça soit utile pour tout le monde tu ne penses pas ? » Il lui adresse un sourire avant de continuer. « - C’est assez simple comme tatouage en plus de ça. Donc tant que tu comprends la technique ça devrait bien se passer. Je ne pense pas que tu auras un souci pour le dessin. » Il est sérieux. Il a vraiment envie de le faire. Il préfère qu’il s’exerce sur lui la première fois. Pour au moins être certain. Lui s’en fiche un peu, les clients il demanderait un remboursement si jamais ça n’allait pas.

@Rebel Wilder

Tu restes silencieux, autant par envie, par habitude aussi, que par respect. Tu préfères écouter, calculer, enregistrer. Le flot d’information ne pourra que t’être utile dans un futur proche. T’as beau déjà connaître pas mal de choses, c’est bon de pouvoir démêler le vrai du faux, d’avoir le point de vue, les explications et les conseils d’un professionnel. Dans ton anxiété et ta timidité, t’as appris via les réseaux sociaux, via ce à quoi ton ordinateur personnel pouvait bien te donner accès. T’as jamais été certains de l’objectivité de certains voire de la véracité de quelques informations. Alors quand il s’explique, quand il se justifie, tu ne peux pas t’empêcher de sourire doucement. Il n’en a vraiment pas besoin. Tu comprends parfaitement. « Je sais, que tu dois savoir déjà pas mal de chose. Mais je préfère le dire à nouveau, pour être certain que ça soit bon. Puis les emplacements du matériel, tu ne pouvais pas le connaître avant que je te le dise. » En effet, les emplacements du matériel t’étaient parfaitement inconnus jusqu’à maintenant. Tu restais néanmoins persuadé que tu allais forcément devoir lui re-demander où tu pourrais trouver certains ustencils dans le futur mais pour l’instant, ta mémoire ne semblait pas vouloir te faire défaut. Et puis quand il t’explique l’hygiène, tu comprends, tu hoches même doucement ton visage. C’est important et tu le comprends.

« Si c’est bon. Je vais te montrer l’utilisation de la machine. » Tu ne peux pas retenir l’excitation qui te parcourt lorsqu’il l’annonce. Tes pupilles doivent s’être mises à briller même, sûrement. Il y a même un sourire qui se dessine sur tes lèvres malgré ton stress, malgré l’anxiété que te donne la situation. Tu essaies d’ailleurs de faire taire la petite voix qui te dit que, si ça se trouve, tu n’en es pas capable. T’as pas le temps pour ça, pour l’instant. Parce que si tu l’écoutes, si tu détaches ton attention de ce qu’il te dit, il est clair que tu n’en seras jamais capable. « Les aiguilles usagés, tu les mets dans la boite jaune. Et le reste à la poubelle. » qu’il t’explique en montant et démontant la machine rapidement. Tu fixes ses mouvements, les enregistrant dans ton esprit. « A ton tour. » Oh. Ok. Tu t’avances un peu, grande inspiration dans tes poumons et tu tentes le coup, reproduisant ses gestes d’avant pour assembler et démonter à ton tour. Tu as un peu hésité au début mais finalement, il s’avère que tu as compris. Ça t’arrache un sourire même, aussi petit soit-il.

« Normalement, il y a quelqu’un qui va bientôt arriver. Tu pourras voir ce que je fais comme ça. » T’as hâte de le voir à l’oeuvre, de près et pas derrière un écran. C’est la première fois que tu verras un véritable tatoueur à l’oeuvre de son point de vue à lui, plutôt que de celui du mec qui se fait tatouer. Et puis il lâche la bombe qui te fait ouvrir de grands yeux de dauphin appeuré. « Je serai ton premier modèle. J’aimerai une clé de sol sur le poignet. Ca me fera un tatouage gratuit en plus de ça. Autant que ça soit utile pour tout le monde tu ne penses pas ? » qu’il commence tranquillement. « C’est assez simple comme tatouage en plus de ça. Donc tant que tu comprends la technique ça devrait bien se passer. Je ne pense pas que tu auras un souci pour le dessin. » Ce n’est pas le dessin qui t’inquiète, c’est plutôt le fait de manier une machine pour un premier vrai tatouage. T’en as acheté une. T’en as une chez toi. T’as tenté des trucs sur des fruits en suivant des tutoriels, même. Mais tatouer un vrai mec, pour de vrai… Est-ce que t’es vraiment prêt ? « Qu… quand ? » que tu bégaies, soudainement flippé, incapable de demander autre chose malgré les milliers de questions qui traversent ton esprit.

@meryn wheeler

Comme c’est compris, il prend le temps de voir avec lui pour monter ou démonter la machine. Ce qui est en soit, le plus important à savoir faire au début. Ca serait un peu bizarre de ne pas y arriver devant un client. Il laisse le regard sur le jeune homme, observant ce qu’il fait attention. Il a le temps de toute façon, ils ne sont pas si pressés que ça. Il sourit en le voyant y arriver. « - Parfait, tu te débrouilles bien. » Dit-il finalement en le laissant reposer la machine à sa place. Voilà la base de faite. C’est sans doute le plus chiant, mais il faut quand même passer par là. Il fait d’ailleurs l’effort de le faire correctement, même si à la base il n’était pas préparé. Si le jeune homme avait une toute autre personnalité, sans doute que ça se serait moins bien passer. Ca l’arrange qu’il soit un peu spécial. Puis, les gens qui sont comme les autres, ça ne l’intéresse pas plus que ça. Maintenant, il attend le client. Et il en profite pour lui glisser son idée. Ca l’arrange de pouvoir avoir un tatouage comme ça. Puis ça lui fait de l’entrainement. Il va bien falloir qu’il commence un jour après tout. Le plus tôt sera le mieux. Regarder c’est bien mais faire c’est mieux. Il ne s’ennuiera pas comme ça. « - Fin de journée. » Dit-il directement. Il bouge finalement pour pouvoir aller prendre le dessin qu’il a fait et qu’il aimerait donc avoir sur son poignet. Il le lui donne directement. « - C’est exactement ça. Mais ne t’en fait pas. Tu auras le temps de te préparer. » Il n’a pas envie qu’il stress de trop. Il lui fait confiance. Lui aussi a eu une première fois. Il l’a faite sur lui-même cependant. Il n’a pas vraiment peur. Au pire, ça peut être corriger. Il va chercher un faux bras, rapidement dans la salle à côté, avant de revenir directement. Il le pose sur le côté. « - Voilà, tu pourras t’entraîner sur celui-ci avant de le faire sur moi. Après que tu ais vu comment ça se passe bien sûr. Je suis là de toute façon. Et j’ai confiance en toi. » Il lui adresse un sourire directement. Il ne le lâche pas comme ça non plus.

Il bouge quand finalement on lui conduit un client. Il vient à lui directement, le saluant poliment. Il prend le modèle, regardant la photo attentivement. Il demande où doit être le tatouage, avant de se préparer finalement. Il prend le matériel donc il va avoir besoin pour le tatouage après s’être désinfecter les mains et mit les gants. « - Tu veux me préparer la machine ? » Au moins ça l’entraînera encore une fois. « - Ah oui, je vous présente Bel. Il est avec moi pour le moment, pour apprendre. J’espère que ça ne vous dérange pas qu’il regarde. De toute façon je ne vais pas le mettre dehors n’est-ce pas. » Il sourit à la personne, en imposant un peu les choses. Il n’a pas envie de se prendre la tête ou qu’on lui prenne la tête. Bel ne fait rien de mal en étant là. Il demande à l’homme de s’installer, allant se poser lui aussi auprès de lui. Il prépare la peau correctement, avant de se mettre au travail. Il se concentre pendant ce temps. Il n’a pas envie de faire une erreur. C’est donc important qu’il fasse attention à ce qu’il fait. Il aime quand même assez bien son métier. C’est pour ça qu’il le fait. Et il n’a pas envie d’avoir des ennuis.

@Rebel Wilder

tatouage Meryn:

T’as déjà eu l’occasion de monter et démonter cette machine que tu as à la maison, que tu as achetée pour pouvoir, justement, apprendre. C’est différent de le faire devant une audience, alors que quelqu’un à son regard rivé sur toi. Tu as déjà bien du mal à parler devant une personne qui te regarde, alors agir sans trembler sous le stress… C’est une toute autre question. « Parfait, tu te débrouilles bien. » que décide ton interlocuteur et tu souris doucement, une nouvelle fois. Faut croire que ça te fait vraiment du bien d’être là, de faire quelque chose, d’apprendre un art que tu apprécies particulièrement. Tu n’as sans doute jamais autant souri en aussi peu de temps et tu dois avouer que c’est bien loin d’être désagréable.

Et puis il t’annonce que tu vas le tatouer et c’est un peu la panique dans ta tête. C’est ton but final tout de même, tu le sais. T’as envie de devenir tatoueur, t’as envie de dessiner comme tu adores le faire mais cette fois, sur les corps des autres - de les voir vivre avec ton art sur leur peau. Ça te donnerait l’impression d’avoir un minimum d’impact dans ce monde, d’avoir un minimum d’importance. Parce que pour l’instant, t’as juste l’impression d’être une tâche sur un beau tableau, une tâche que l’on essaie d’ignorer pour ne pas gâcher sa contemplation. « Fin de journée. » Il t’annonce quand tu vas devoir lui faire son tatouage et tu déglutis. Fin de journée, ok. Tu espères juste que tu ne vas pas te foirer. Tu t’en voudrais de te foirer. « C’est exactement ça. Mais ne t’en fait pas. Tu auras le temps de te préparer. » qu’il t’annonce en te donnant le dessin en question. Tu poses tes yeux dessus, l’analyse et hoche doucement ton visage. Il n’est pas très compliqué, en effet. Mais ça ne fait qu’atténuer à peine ton stress. Ce qui le diminue significativement, c’est lorsque Meryn s’éloigne afin de revenir avec un faux bras. « Voilà, tu pourras t’entraîner sur celui-ci avant de le faire sur moi. Après que tu ais vu comment ça se passe bien sûr. Je suis là de toute façon. Et j’ai confiance en toi. » Tu laisses échapper un long soupir de soulagement. Tu n’avais même pas remarqué que tu retenais ton souffle depuis quelques secondes. Mais tu rougis, te sentant un peu idiot de penser qu’il allait te faire le tatouer directement, sans le moindre entraînement, et tu danses légèrement d’un pied sur l’autre. T’es vraiment idiot, Bel, quand tu t’y mets.

Le client arrive et tu observes Meryn. Faut dire qu’il n’y a pas que l’art du tatouage que tu as à apprendre, il y a aussi le fait de t’adresser aux clients comme un être humain normal et fonctionnel. « Tu veux me préparer la machine ? » La question du plus vieux te fait réagir et tu ne prends même pas le temps de répondre afin de te mettre au travail et tout lui préparer comme il te l’a appris. Il te présente au client et, une fois que tu as terminé la préparation demandée, lui fait un petit signe de main, comme un con. « Ah oui, je vous présente Bel. Il est avec moi pour le moment, pour apprendre. J’espère que ça ne vous dérange pas qu’il regarde. De toute façon je ne vais pas le mettre dehors n’est-ce pas. » Tu t’éloignes de la machine afin de le laisser travailler, les yeux posés sur la scène afin de ne rien manquer.

@meryn wheeler

Pour le moment, il n’a pas à se plaindre, tout se passe bien. Les étapes les plus ennuyeuses sont passés. Ca n’était pas si difficile à faire au final. Après, il n’est pas fou non plus. Enfin, peut-être un petit peu quand même, mais pas assez pour se faire tatouer sans qu’il ne puisse s’entraîner avant. Il tient quand même à son corps, un minimum. Il y a de quoi faire ici, autant que ça serve à quelque chose. Quelques heures d’entraînement, savoir manipuler la machine, et utiliser le matériel, c’est un peu tout ce dont il a besoin de savoir pour le moment. Il y a d’autres choses dont il va devoir lui parler aussi, mais il préfère le lui dire par la suite. Quand ils seront seuls simplement. Il lui laisse quand même le temps de s’adapter, de se sentir un peu mieux ici avec lui. Ce n’est pas facile les premiers jours, quand on ne connaît personne. Mais il y a un début à tout. Il s’y fera. Avant qu’il s’occupe de l’entraînement, il préfère qu’il regarde au moins une fois comment ça se passe. Il accueil le client comme à son habitude. Prenant les informations les plus importantes avant de le laisser s’installer. Ne laissant pas le choix à cette personne d’accepter ou non Bel.

« - Merci. » Dit-il directement pour la machine. Avant de se concentrer sur sa technique. Il prend son temps, comme à son habitude. Y allant étape par étape. Il essaie de parler avec le client, durant deux minutes avant de laisser tomber finalement. Il n’a pas l’air d’en avoir envie, donc il ne va pas le faire plus longtemps. Il passe quand même du temps dessus, terminant finalement. « - Ca vous va ? » Il remonte les yeux sur le type, lui laissant le temps de voir, et lui donner son avis. Avant de le recouvrir directement. Il lui donne les dernières instructions et la pommade avant de se redresser. « - Le paiement c’est avec mon collègue de l’accueil. » Dit-il simplement en le laissant partir simplement. Il bouge directement, désinfectant le siège, ainsi que tout ce dont il a utilisé et qu’il ne peut pas jeter. Le reste va à la poubelle. Il retire ses gants, se lavant les mains automatiquement. « - Ca va ? Tu as des questions ? Tu penses que ça va aller ? » Il va s’asseoir un instant au bureau pour pouvoir noter ce qu’il vient de faire dans le carnet directement. Il prend le temps pour boire un peu. Il réfléchit un peu avant de s’adresser au jeune homme à nouveau. « - Si tu veux il y a des boissons dans le petit frigo. Sinon je veux bien te proposer ma fiole, mais je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée. » Dit-il en souriant légèrement. Il ne va pas saouler son apprenti non plus. Et il n’a pas envie qu’il le rate à cause de l’alcool. De son côté, il a l’habitude de faire ainsi.

@Rebel Wilder

Tu observes la scène devant toi. Pour une fois, ta concentration ne va pas se perdre ou se focaliser sur le client. C’est sur Meryn que tes yeux se posent alors que tu fais bien attention à ses gestes, ses précautions et tout ce qu’il prend soin de faire. T’es concentré, Bel. Et c’est étonnant, parce que cette concentration là, elle te permet de te détendre, d’arrêter de penser pour une fois dans ta vie et de ne plus avoir peur de rien. On ne peut pas avoir peur de ce à quoi on ne pense pas, après tout. Et sous tes yeux, le tatouage du client prend forme, peu à peu. « Ca vous va ? » qu’il demande au client avant que ce dernier ne réponde et ne parte vers l’accueil afin de régler la note. Toi tu restes là, glissant un petit « au revoir » poli entre tes lèvres.

Meryn boude, désinfecte le siège et ses ustensils, jette le reste et tu observes encore et toujours. Ça fait beaucoup d’informations tout ça mais t’as confiance en toi. Tu te sens une petite poussée de confiance, comme ça, après avoir oublié ton anxiété pendant plusieurs dizaines de minutes. Ça te change. T’as l’impression de respirer beaucoup plus facilement que d’habitude. Et puis, tu ne trembles pas, ce qui est tout de même beaucoup moins épuisant. « Ca va ? Tu as des questions ? Tu penses que ça va aller ? » Tu le suis jusqu’au bureau puisqu’il vient encore de bouger, cette fois pour écrire dans le carnet. « Pour l’instant ça va. » que tu commences avant de sourire timidement. « J’crois. » Ce n’est pas toi qui va déborder de confiance en soi, après tout. T’en fais déjà preuve un petit peu et pour toi, c’est déjà bien plus que d’habitude. « Si tu veux il y a des boissons dans le petit frigo. Sinon je veux bien te proposer ma fiole, mais je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée. » Ton regard se pose sur la fiole en question et tu piques un fard. Il boit de l’alcool ? Au travail ? T’es étonné, pour le coup. « Non merci. » que tu déclines, poliment, bien que tu sois toujours étonné par son comportement. Et comme tu ne sais pas quelle boisson se trouve dans le frigo, ton anxiété revient et tu préfères décliner plutôt que de faire la fine bouche, ou bien d’accepter avant de finalement refuser parce que rien ne te plaît ou, pire encore, devoir boire quelque chose que tu n’aimes pas juste pour ne pas passer pour une girouette.

@meryn wheeler