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 you're the best i ever had (rebel)

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Message Sujet: you're the best i ever had (rebel)   you're the best i ever had (rebel) Empty Lun 2 Déc - 20:06


I want this forever, I swear I can spend whatever on it

T'avais merdé avec superbe. Roi des poussières, prince des catastrophes. Désastre en bouche à bouche, t'avais rien réanimer sauf ta propre douleur. Tu cherchais encore à comprendre le début du carambolage de ton coeur. Est-ce que c'était quand tu lui avais demandé pour l'embrassé ? Quand t'avais perdu les sens de savoir qui avait fait le mouvement en premier ou quand t'avais tellement manqué d'oxygène au cerveau que t'avais osé lui quémander encore de lui, de sa bouche, de cet amour charnel que tu ne mériterais jamais.

Parce que, comme à un moment t'avais cessé de compter le nombre de baisers et de mesurer la profondeur de vos soupirs, depuis sa fugue, t'avais cessé de compter les sms sans réponses. Le bleu quand s'empilait, se parlait tout seul, se détruisait peu à peu, avalé par le haut de l'écran, par les jours qui passent et qui toi, te détruisent un peu plus fort. Plus envie de voir personne, plus envie de ressentir rien, toujours trop douloureux, le vide, l'impression d'être en chute libre, en descend éternelle vers les enfers, prisonnier entre deux dimensions, deux strates de vies dont aucune ne veut vraiment de toi.

text from love :
you okay ?
sent at 22:05

i miss you
sent at 23:10

are you mad or something ?
sent at 00:01

maybe i did something i shouldn't have. i'm sorry if i did.
sent at 00:11

i miss your lips so much it hurts my stomach.
sent at 01:15

hello ?
sent at 01:25

nevermind i'm drunk, you don't have to answer me. I'm useless ahah.
sent at 02:02


Ton propre monologue, des échos de tes peurs, de traces de tes larmes, de ta paranoïa. Maman te l'avais dit, c'est comme ça dans votre sang. Chaque fois qu'un truc bien arrive, un seul petit truc, un instant de joie, de pur bonheur, faut le payer après. Le payer de ses déchirements, le payer de sa chaire, de la douleur. Rien n'est jamais donné quand on signe avec le diable, non ? T'as ce constant mal de ventre, cette envie de te déposséder de toi-même, d'abandonner, de partir. Loin. Si loin que plus personne ne saura qui tu es. C'est bon, okay go. C'est ce soir. Ce soir on fout le camp. Et on, c'est que toi, toi et ta valise. Y'a des t-shirt et des jeans troués, de la coke en plus de celle dans ton nez. Quoi d'autres ? Un appareil photo, un carnet à dessin, tandis que tu fais ton deuil de tes pots de peinture. Il y a ceux que t'as éventrés pour le bien de l'art et ceux que t'as boudé sans raisons. Tu t'excuses du bout des doigts, tes organes se font la guerre. Tu fais encore le tour, cherche ton propre courage sous les doigts, traine la valise trop vide jusqu'à la porte, te souviens d'un endroit dans le mur, derrière une brique où t'as planqué du fric, beaucoup de fric. C'est la fin. Ou le début, on sait pas trop. Tu traces des traits flous dans ta tête, de la marche à suivre, de commencer cesser d'exister. Tu fous l'argent dans ta veste de jeans, cale le capuchon de ton sweat noir sur ta tête, ouvre la porte, la claque derrière toi, la valise sur tes pieds et un fantôme sous ton nez. Un fantôme bien pâle, la peau translucide sous ses tatouages. Tes mains tremblent, ta valise tombe. Tu devrais juste le continuer, comme s'il n'existait pas, comme il a ignoré tes messages à toi. Parce que lui aussi, tu vas lui faire du mal, comme tu lui en as déjà fait, comme tu en fais à tout le monde. Sauf que tu ne sais plus comment t'effacer, pas sous ses yeux trop beaux, trop bleus.

« Hey... » Que ta voix tremblante arrive à souffler. Parce que tu ne sais pas quoi lui dire d'autre, tu sais même pas ce qu'il fait là. Il est venu pour sa dose probablement. Ensuite il repart. Est-ce que tu dois lui dire, que toi aussi, tu pars. Que tu l'abandonnes ou tu le laisses croire lui aussi, qu'un hells t'as achevé dans une ruelle comme un chien. Tu devrais peut-être te couper une oreille, ne laisser que ça derrière. Changer de nom, raser tes cheveux. Love Gogh. Ça de la gueule quand même.

@Rebel Wilder

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Message Sujet: Re: you're the best i ever had (rebel)   you're the best i ever had (rebel) Empty Sam 4 Jan - 13:42

@love vandeley

Tu t’es encore foutu en l’air tout seul. Paumé dans ta tête, à laisser ces putains de penser prendre le dessus et te faire crever à petit feu.

T’arriveras jamais à rien, Bel.

T’aurais aimé essayer, quand même. T’aurais aimé être capable d’essayer un peu, quelques secondes à peine. Mais t’es même pas capable d’engager la bataille - encore moins de la gagner. T’avais même cru avoir trouvé le remède. T’avais eu la naïveté de te dire que l’héroïne allait t’aider. Tu parles d’un effet placebo. Il a suffit de quelques minutes pour que l’illusion parte en fumée, pour que tu comprennes à quel point t’es pathétique.

Parce que t’es pathétique, Bel. T’es pathétique de croire que la drogue était la solution.

Parce que t’étais loin, tellement loin quand la crise est arrivée. Tu planais sur ton nuage, au point de te jeter sur ton dealer comme si cela n’aurait aucune conséquence. T’as un beau oublié qui t’étais, hein ? Tu t’es un peu perdu, hein ?
Non. Tu t’es carrément paumé, ouais.

Le pire, c’est que t’as passé une bonne partie de cette crise de panique dans la rue, planqué derrière l’immeuble de Love comme un bon à rien - incapable de respirer correctement pour pouvoir te relever, incapable de trouver un semblant de force pour te pousser à bouger.

Pathétique.
Pathétique.
Pathétique.


C’est ce que t’as écris en boucle sur plusieurs des pages de ton carnet à dessin quand t’es enfin rentré chez toi, laissant le crayon se consumer au fur et à mesure des lignes avec lesquelles tu le remplissais. T’as quand même réussi à envoyer un sms à joanne pour lui dire que tu prenais ta journée. T’aurais pas été capable de sortir, pas été capable de bosser.

Et puis les messages sont arrivés en masse une fois ton portable chargé et allumé. T’as cru halluciner au début.

Personne s’inquiète pour toi, normalement.
Ou bien il le font jusqu’à ce qu’ils en aient marre.


Tu les as lus. Tous. Sans exception. Jusqu’au lendemain matin, jusqu’à ton réveil, jusqu’à ce que tu te rendes compte qu’ils étaient bien là sur ton écran, jusqu’à ce que tu comprennes que tu n’étais pas en train d’halluciner.

Et ça t’as fait te sentir comme une merde, hein ?
Parce qu’il est inquiet par ta faute, Love.
Putain de poison que tu es.


text from bel :
i’m ok.
sent at 11:52


C’est une semaine et demie plus tard que le manque t’arrive en plein visage. T’as pensé pouvoir le surmonter les premiers jours.
Bien sûr que t’en es pas capable.

Alors t’es obligé d’y retourner, la queue entre les jambes, les membres tremblant et la visage encore plus blanc qu’il ne l’est habituellement. T’as l’air d’un putain de fantôme sur le point de gerber, de l’ombre de l’ombre de toi-même tellement t’es déjà pas un humain entier.

Tout fait mal, sur ta peau, sur ton corps et dans ton corps quand t’arrives devant chez Love et que tu t’écroules, même pas capable d’aller l’alerter de ta présence. T’arrives même pas à pleurer. T’arrives juste à te laisser tomber au sol et à prier pour que ça s’arrête. Comment t’as pu croire une seconde que tu ne deviendrais pas accro si tu gérais les doses ? Comment t’as pu t’imaginer une seconde que tu prenais une bonne décision ?
Peut-être que t’avais envie de te punir.
Peut-être que t’avais envie de te détruire.
Peut-être même que t’espérais en crever, au fond.

Parce que t’as même pas les couilles de le faire de sang froid.

La putain d’ironie dans tout ça ?
Pas d’anxiété pour t’emmerder depuis que t’es dans cet état.

« hey... » la porte qui se referme, le bruit qui se répercute dans ton crâne et sa voix qui vient adoucir les sons trop présents autour de toi. Tu crois bien que t’as gémit un peu - comme un chiot blessé, abandonné. Tu crois bien que t’as été pathétique, encore - à une dose plus poussée qu’habituellement. « hey » que tu lâches trop vite, à bout de souffle, d’une voix rauque et cassée, encore plus que d’habitude, et qui ne te ressemble pas. « je… » Trouver les mots serait bien trop facile, hein ? faut bien que t’en chie un peu plus. Faut bien que t’ajoutes à la liste des raisons qui te rendent absolument pathétique.

Pathétique.
Le mot de ces dernières semaines.
Il te définit bien, faut croire.
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