trahison.

Aujourd’hui Mylan n’a pas cours. Il en a profité pour avancer un dossier qu’il doit rendre avant la fin de l’année, un projet important sur lequel il est censé travailler depuis des mois maintenant. Il serait temps qu’il se réveille enfin. Il a passé la journée dans sa chambre, seule pièce de l’appartement qui n’a pas bougé d’un pouce. Le reste de l’appartement se fait ressentir de l’absence de l’un de ses membres, de l’un de ses anciens membres plus tôt qui est partout en emportant tout avec lui : ses affaires et le souvenir d’un foyer stable. Quand il est dans sa chambre il oublie presque que son père est parti avec le voisin. Il se souvient encore lorsque son paternel a fait son coming out, pour plus tard révéler sa liaison, le voisin avec qui il avait décidé de partir de cet immeuble où les deux familles s’étaient côtoyées pendant toutes ses années. Mylan ne l’oublie pas quand il entend sa mère pleurer, quand il la voit avec ses yeux rouges et gonflées. Sans doute est-ce pour cela qu’inconsciemment, il a décidé d’aller à la bibliothèque de sa fac pour continuer son dossier avant qu’elle ne rentre. Au lieu d’être là, il fuit la réalité et se n’en rend même pas compte. A peine a-t-il le temps de sortir de chez lui qu’un choc s’invite. elle a quelques mètres de là, juste devant lui. Il y a un silence, il n’a aucune intention de lui adresser la parole, juste de fuir encore. Mais il n’est pas le seul à décider de ce silence. La question qui tombe. Forcément elle allait tomber. C’était sa vengeance à lui. Vengeance puéril et surtout destructrice, ça ne touche pas qu’eux, ça touche aussi leurs entourages. Il agit tel un gamin. Il a Vingt-deux ans maintenant, il devrait agir avec maturité mais face à elle, sa faiblesse, il n’y parvient pas. « Pourquoi ? Tu me dis tout toi peut-être ? » La rancune est de toute évidence tenace. Deux années, deux années qu’il va de l’avant et qu’il pourrait l’oublier. Durant deux ans il en a rencontré des filles, il a fait mumuse avec plusieurs d’entre elles mais elles n’est pas elle. Il est bien plus facile d’être en colère contre quelqu’un, lui en vouloir du plus profond de son âme que de l’oublier. Parce que l’un n’entraine pas l’autre, parce que lui en vouloir ne veut pas dire ne plus rien ressentir. Ça serait tellement plus simple pourtant. Plus simple que ressentir son putain de pouls qui s’accélère maintenant qu’elle est face à lui. « Ca fait combien de temps que tu es rentrée ? » Il ne sait même pas pourquoi il demande ; il devrait s’en foutre royalement. Puis son regard fuit le sien, et découvre ses bagages. « Enfin tu repars quand ? » Ses mots sont cinglants. Il ne savait pas quand est-ce qu’elle rentrait, autant savoir quand est-ce qu’elle ne sera plus là et qu’il ne va pas ressentir son putain de cœur qui bat en sa présence. Plus facile sans elle, plus facile de voir la haine et non pas un autre sentiment qui ne veut pas se faire la malle malgré l’envie présente de l’oublier, de passer outre l’amour qu’il a toujours ressenti à son égard. Il a envie de la prendre dans ses bras, lui dire qu’elle lui avait manqué. Il a aussi envie de fuir à toute vitesse pour ne plus la voir et oublier sa présence dans l’appartement d’à côté. comme avant, avant que tout s’écroule en apprenant qu’il l’avait attendu pour qu’elle soit sienne, mais qu’elle s’est donné à quelqu’un d’autre. Bien trop d’attente pour qu’au final un cœur se brise. Le sien. Deux ans et pourtant il a l’impression que tout ce qu’il ressentait pour elle, autant l’amour que la haine, rien n’a changé. Il se mentait juste à lui-même !
@Honor Ayleward

Mylan était bien loin de s’imaginer tomber sur elle aujourd’hui, là maintenant. Il serait même du genre à fuir, du moins même s’il dira l’inverse, en fuyant ces habitations qui étaient leurs moments de partagent autrefois où ils passaient leur temps ensemble. Mylan pourrait être heureux de la revoir enfin, mais ça c’était sans la colère qu’il garde en lui et qui ne s’est malheureusement pas évaporer en son absence. Peut-être que les choses se seraient amélioré si elle était restée, peut-être pas, personne ne peut le savoir. Il aurait pu tout faire pour elle, cette jeune femme dont il était fou depuis aussi loin qu’il s’en souvienne. De simples amis au préalable, puis les choses ont évolué sans même qu’il se s’en rende compte au fur et à mesure que ses sentiments devenaient fort. Avec elle il avait fait plusieurs première fois : première cuite, première escapade de nuit et la première fois qu’il attendait tant avec elle, il ne l’a pas eu. La plus important lui a été volé par une autre personne. Jalousie. Colère. Colère contre elle, d’avoir eu sa première fois avec un autre mais aussi colère contre lui de ne pas avoir pris les devants en attendant comme il l’a fait. Cette colère qu’il contient depuis tout ce temps, il faut forcément que ça sorte, et forcément, ça se répercute sur la principale concernée. Le Mylan cool qu’il était autrefois en sa compagnie a donné place à un Mylan froid et parfois même vicieux. Tout pour faire payer l’autre de quelque chose dont elle ne devrait même pas culpabiliser. Contrairement à ses habitudes, Mylan agit comme un gosse, un gosse à qui on aurait piquer les jouets. Assez horrible quand on y pense, Honor n’est pas un objet, elle est une personne qui a des sentiments et Mylan agit mal. Mais s’en rend-t-il compte ou fait-il exprès justement ? « Ouais, tout est un jeu entre nous non ? Maintenant on est à égalité, un point partout ! » C’est à celui qui arrivera à faire souffrir l’autre et si elle l’a fait souffrir dans ses sentiments, lui il touche un point plus important : la famille. Il se fait ses propres idées, il n’a pas conscience qu’en agissant comme ça il se fait du mal avant tout à lui car remuer le passé encore et encore n’est bon pour personne. Il le voit bien, qu’elle n’est pas bien, loin d’être au milieu de sa forme comme il la connaissait autrefois, mais ce n’est pas pour autant qu’il va s’adoucir. Il a la rancune tenace. « Ce n’était pas à moi de le dire, ni à toi, ni à nos parents ni à personne ! » Il l’avait appris avant que l’annonce soit faite, il avait été choqué dans son coin mais il ne l’avait pas été au point de le balancer à tout le monde. On peut lui en vouloir pour ça mais Mylan ne comprendrait pas pourquoi : ça n’aurait rien changé, les choses étaient faites et les familles détruites dans tous les cas. Honor lui parle avec une certaine douceur et pourtant lorsque Mylan lui répond, on dirait presque qu’il est prêt à lui aboyer dessus à chaque remarque. Bien loin d’être tranquille le Mylan. « C’est toi qui a tendance à te barrer de la vie des gens, pas les autres qui te font fuir ! » Dans la tête de Mylan c’est clair, elle est en tort alors que lui aussi l’est, il ne lui a jamais fait promettre qu’ils aient leurs première fois ensembles même si lui l’a attendu, il n’a pas non plus été très conciliant lorsqu’il a appris les choses et qu’il a coupé tout contact à celle qui venait de lui mettre le cœur en miette. « On va devoir partager le même pallier alors, c’est tout ce qui nous reste ! » Ça et le fait que leurs pères forment leur nouveau foyer, foyer dont ils devraient certainement faire partie ; mais tout bonnement, il n’a pas encore ces choses en tête. Il est plus en train de chercher à s’éloigner de la jeune femme qu’à chercher tous les points communs possible. Croisant les bras contre son torse, il la regarde avec un regard qui semblerait vouloir dire ‘tu voulais autre chose ?’, comme si elle lui demandait quelque chose alors qu’il est le seul à lui aboyer dessus. Quel égocentrique !

@Honor Ayleward

Mylan a tellement de rancœur contre tout et tout le monde qu’il donne l’impression d’être sur la défensive à chaque fois qu’il parle à qui que ce soit. Clairement, face à ce fantôme de son passé qui n’est plus si passé que ça, c’est comme ça qu’il se comporte. Il aboie, il montre les dents alors qu’elle ne le mérite pas forcément. Ça serait trop lui demander de faire le moindre effort. « Je ne m’en fais pas, je ne perdrais plus » car il l’a sans doute déjà perdu. Pourtant, la rancune qu’il a à son encontre montre typiquement qu’il n’est pas passé à autre chose. Elle n’a rien fait de grave et pourtant il réagit tel quel. Ils ne se devaient rien et pourtant il a tellement été déçu, de voir qu’au final ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde contrairement à ce qu’il pouvait croire à l’époque. « Laisses ma mère en dehors de ça. » dit-il avec une certaine rage. Sa mère va mal depuis qu’elle a tout appris et il a bien conscience que les choses auraient pu être très différentes s’il lui avait avoué de lui-même, bien avant ; mais il était persuadé que ce n’était pas à lui. Il se retrouvait à l’époque le cul entre deux chaises alors qu’il aurait très certainement dû choisir le parti de sa mère, lui et lui seul. Sa mère n’a rien fait pour faire éclater le foyer en mille éclat, elle. Seule victime dans cette histoire, même si Mylan ne l’était qu’en étant témoin de la situation, témoin qui n’avait clairement rien demandé. « Oui j’ai jubilé une fois que tu le savais, c’est tout ; je n’allais pas t’appeler avant ça pour te dire ‘au fait ton père couche avec le mien, allez salut’ alors qu’on ne se parlait plus. Par contre si je pouvais jubiler, je n’allais pas m’en cacher » on dirait un gamin, qui a enfin sa vengeance et très clairement, il a l’impression d’enfin profiter de cette certaine vengeance. Comme s’il avait besoin de se venger de quoi que ce soit, et comme si l’histoire de leurs parents devaient se trouver au milieu de tout ça. Très clairement il a déconné mais ça, Mylan ne le dira pas à voix haute. Bien trop d’égo pour ça. De toute façon, quand Mylan avoue ces tords, si ce n’est peut-être avec sa bande de potes, c’est qu’il y a quelque chose derrière. Il ne calcul pas tout, mais quand il s’excuse c’est que c’est réfléchi. Du moins, ça dépend bien entendu des situations. Le pire là dedans, c’est qu’un a ce besoin de se défouler et d’un autre coté, lui parler mal à elle, ça lui fait du mal. Tout est si complexe. « Ne retourne pas la situation, c’est toi qui n’a pas eu besoin de moi hein » toujours la même rancœur, les mêmes raisons, les mêmes discours qui se repetent. Elle est allée s’amuser dans les bras de quelqu’un d’autre alors que lui l’attendait. Seulement, il ne lui aviat rien annoncé à l’époque, ni demandé la moindre promesse. Ils ont chacun leurs propres opinions et au lieu de parler calmement comme des gens civilisés, il lui envoie toujours des piques, à chaque fois qu’ils se voient. Le fait que ce soit rare de la voir fait qu’aujourd’hui, les piques sont plus lourdes.

Il était tellement dans son truc qu’il n’a pas pensé à sa mère, présente dans l’appartement, qui arriverait. Fini les sourires, les propositions de venir manger un gâteau à la maison, même Mylan est choqué de la réaction de sa mère. Elle a changé depuis le départ de son père, elle n’est que l’ombre d’elle-même, mais elle a toujours adoré Honor que Mylan est sur le cul de ses paroles. Ironiquement, avec tout ce qu’il a pu lui balancer à la face, on pourrait croire qu’il en profite pour l’enfoncer encore plus mais sans trop réfléchir. « Maman, Honor n’a rien à voir avec son père » C’est un comble venant de lui-même, qui la traite de tous les noms tout ça parce qu’elle n’a pas perdu sa virginité avec lui ; mais là les mots sont durs, surtout qu’elle n’y est pour rien dans cette histoire ; comparé à Mylan. Il ferme la porte, comme pour empêcher toute discussion avec sa mère car il sait qu’en ce moment, quand elle est dans cet état il vaut mieux éviter la parole. « Désolée pour les mots de ma mère, elle ne les pense pas » il change de visage, il ne lui crache plus à la gueule mais il est embêté par la situation. C’est comme s’il avait honte de sa mère à cet instant présent. « Elle ne le vit pas bien comme tu peux le voir ! » Il dit ça sèchement, reprenant le visage dur en la présence d’Honor, comme s’il ne pouvait pas rester gentil plus de cinq secondes montre en main.

@Honor Ayleward

Mylan a toujours trouvé que le dicton ‘entre l’amour et la haine il y a qu’un pas’ et pourtant, ce dicton ne peut être aussi bien illustré qu’entre Honor et lui. Ils sont passés par tellement de phases, pour en finir là, où ils semblent à être des inconnus qui se parlent mal. Quoi que non, des inconnus s’ignorent, et Mylan lui, il ne parvient pas à le faire. Maintenant qu’il est face à la jeune femme, il se sent obligé de la provoquer, de la titiller. Un vrai gamin pour le coup. « Tant mieux alors, comme ça je vais pouvoir te massacrer, tu verras c’est quoi de perdre » tout cela c’est en imaginé, en parlant du jeu bien entendu. Mylan n’a jamais été violent et ce n’est pas aujourd’hui qu’il va s’y mettre, encore moins face à une femme, encore moins face à Honor. Si elle arrête de jouer, il gagne, c’est aussi simple que ça. Pourtant, il ne désire qu’une chose : qu’elle continue de jouer elle aussi. Si elle joue, c’est qu’elle lui apporte un minimum d’attention, que tout ce qu’ils ont vécu auparavant n’a pas été rayé d’un grand coup de crayon. Tout ça aurait pu se passer différemment : si elle n’avait pas couché avec quelqu’un d’autre, s’il ne faisait pas sa tête de con, s’ils savaient dialoguer. Mais non, un vrai dialogue de sourd. Mylan rit jaune, c’est plus fort que lui. Il s’est peut-être tu, il a peut-être gardé le secret de leurs pères mais ce n’est pas pour autant qu’il en est responsable. Il était juste complice de cette histoire naissante entre les deux pères de famille. Et ça serait injuste de le mettre en porte à faux comme le fait Honor. « Tu crois que c’est moi qui les ai branchés ou quoi ? NJ’ai pas voulu que ma famille vole en éclat à cause de ton père » tout comme la sienne de famille part en éclat à cause de son père à lui : il y a deux fautifs dans cette histoire et Mylan n’en fait pas parti. « Tu crois que c’était cool pour moi de garder ce secret, de voir mon père mentir à ma mère tous les jours ? » Ça la perturbais c’est vrai, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne leur parle plus. Pour le coup Mylan a été beaucoup plus compréhensible avec son père qu’il ne l’a pu être avec Honor durant leurs différends. « Alors oui j’en ai jubillé face à toi, c’était une balle dans mon camp, mais je n’ai jamais fait ça contre ma mère » S’il pouvait arranger l’humeur de sa mère il le ferait mais il ne peut pas faire grand-chose, à part la soutenir au quotidien. Il baisse le regard. Tout ça, c’est beaucoup trop, cette situation, cette conversation avec elle, il ferait mieux de repartir, rentrer chez lui ou sortir mais s’éloigner de ce fichu couloir. « Quelques mois c’est tout ! » Dit-il d’un ton plus neutre. C’est tout… c’est déjà énorme. Mais doit-il vraiment s’expliquer là-dessus ? Il n’était qu’une victime dans cette histoire ; même s’il était sûr et certain que si les choses avaient positives entre eux : il se serait confié à elle.

Coup de poignard, à double tranchant, alors qu’elle lui dit les pires choses. Ce ne sont pas les injures qui font mal, ce sont les mots qu’emploie Honor. Elle sait où toucher pour que ça fasse mal. « Je n’ai rien fais à ta famille, ce n’est pas moi qui était loin durant toute cette histoire ! » Il essaye de prendre le déçu dans celui qui fera le plus de mal à l’autre car là, avec les mots de la brune, Mylan est KO. « On est tous les deux d’accord sur un point alors ! » son cerveau crie faux faux faux et refaux et tout le monde le sait. Il a été blessé dans son estime et dans son cœur de n’avoir pas uni son corps avec le sien pour leur première fois respectives. Au lieu de ça, il l’avait fait avec son ex. Les choses sont de pires en pire, la présence de sa mère n’arrange pas les choses, au contraire. Mylan est choqué de l’entendre comme ça, et même s’il prend sa défense, ça ne change pas tout. Mylan est le pire dans cette histoire. « Malgré tout ce que je pense de toi, elle n’a pas à te rendre responsable des choix de ton père » dit-il d’un ton détaché alors que ses mots mitraillent son propre cœur. Lui il lui en veut, lui il lui dit les pires choses mais faut remettre les choses dans leurs contextes. Il ne sait pas quoi dire de ce qu’il entend : il entend sa paine, il entend son cœur qui souffre mais ce qu’il entend surtout c’est ‘j’aurai beau t’aimer encore longtemps’. Son cœur manque un battement, il ne sait pas quoi dire, il n’arrive même pas à la regarder « Dis pas ça je… » il parle maintenant dans le vent alors qu’elle se terre à son tour dans son appartement. C’est le moment de partir, au lieu de ça il tambourine à sa porte de quelques coups. « Ouvre » dans un premier temps. « Putain ouvre cette porte Honor » il ne devrait pas crier là, entre leurs deux appartements ; ça va déclencher une apocalypse, une nouvelle guerre entre les Ayleward et les Davis. Si Mylan était neutre dans cette histoire concernant leurs pères, il l’est beaucoup moins en ce qui concerne Honor. C’est son point faible à lui. « On a pas fini de parler ! » glisse-t-il simplement, en restant appuyé contre sa porte, ne sachant même pas qu’elle daigne lui ouvrir.

@Honor ayleward