soif de vivre. (jean)

Au bout de la nuit, la route est comme impossible à attraper, elle, toi. Et vous voltigez sur vos montures laissant l’adrénaline prendre possession de vos corps. La folle envie de ne plus jamais t’arrête, de dévorer l’asphalte d’un coup, laissant le bitume se dérouler sous tes roues. T’avais besoin de t’éloigner un peu, de te prendre de nouveau paysage en pleine face. Besoin de tout oublier et elle est là. Jean. Beauté avec qui tu vis, avec qui tu couches, avec qui tu files la relation idyllique. Sans prise de tête, sans passé qui vient tout gâcher. Un plaisir, le plaisir de vivre en liberté. Aigle sauvage qui te survole pendant que tu te laisses bercer par le vent qui t’entrechoque, te pousse et donne des ailes. Tu voles, tu ne peux plus être triste, tu ne peux plus laisser D. te pourrir la vie. Princesse du ride, princesse de la nuit, il te faut tout survoler, il te faut prendre une bouffée d’air, il te faut oublier. Facile comme on dit. Mais t’as la capacité, tu l’as toujours eu. Mettre un point final à cette souffrance, profiter de ta partenaire de crime qui ride à tes côtés. Lancée à pleine vitesse, tu déverses ton âme au fil du vent qui te fait virevolter, le sourire qui vient manger ton visage. Que c’est bon, que c’est délicieux, tu as cette sensation de respirer loin des interdits que malgré tout tu braves en ville, la ville est à toi la nuit, et qu’à toi. La journée tu es terrée comme une âme en peine loin de tout, loin de tous. L’heure qui tourne, la nuit qui t’enveloppe de son manteau, un manteau qui te va comme un gant à toi. Le plaisir de lâcher prise, de tout laisser derrière, comme si à chaque kilomètre parcouru sur ta moto, tu finis tout bonnement par perdre un souci en route, pas oublier. Libérateur. C’est impressionnant. Poupée qui avance, qui ne veut plus se retourner, mais c’est comme demander à un camé de plus toucher à la drogue, réalisable, mais faut le vouloir. Tu ne le veux pas, tu penses le vouloir. C’est si différent. Puis le spot que vous aviez choisis se montre à l’horizon, la fin du chemin, la fin du moment pour le moment. Un moment à deux, mais en solitaire à la fois. Tu dévores le ciel étoilé, qui révèle un peu plus la beauté de la ville. Le haut de la falaise est l’endroit parfait pour se poser, un endroit parfait pour manger quelques petites choses, de vous poser et de tout oublier. Oublier vos vies décadentes et les personnes dépravées que vous êtes. «   Toujours aussi beau !  »   époustouflant. Le sac à dos fixé à ton dos tu en sors finalement une couverture, pour vous bosser devant la pleine lune qui brille et éclair un nouveau chapitre de vos vies. «   On se met là ?  »   Que tu dis alors, que t’as les opales qui viennent de se lancer dans le vide, la chute serait douloureuse du haut de cette falaise, t’aimerais faire une folie un jour, sauter en parachute, t’y as pensé, mais tu ne peux pas si facilement ! Vive l’allergie au soleil, une plaie pour bien trop de chose. «   Faudrait partir un jour plus loin que notre quartier et voir où nos cœurs nous mènes !  »   Que tu lui dis. Elle est devenue une complice dans tes états d’âmes, une complice dans un lit ou peu importe où la jean. Douce princesse qui ne se brisera pas à ton contact de princesse démolie.


 

Adrénaline qui électrise ton être et l’air qui ampli tes poumons d’un souffle nouveau. Cheveux qui soufflent dans le vent et le corps qui se laissent porter par la beauté de la nuit. La beauté de l’instant. Connecté au moment qui file sous les roues de ta moto. Sous cette vitesse qui te fait vibrer. Te senti vivante. Libre tout. Tu vie pour cette liberté. Douce sensation qui berce chacun de tes sens. Tu regardes au loin, devant. A travers la nuit qui défiles sous tes prunelles. Il n’y a que l’horizon et rien d’autre. Il n’y a que la minute d’après car, celle d’avant n’est déjà plus à penser. Plus à regretter non plus. On n’a qu’une vie après tout. Tes prunelles qui dérivent le temps d’un regard vers Tehani. L’acolyte de tes jours, de tes nuits… de ta vie. Amie, amante, confidente. Peut-être bien l’une des rares personnes qui te connaissent par cœur. Qui connaisses la Jean des journées rangée et la Blue des sauvageries nocturnes. Décadente douceur de ta vie. T’aime la savoir à tes côtés, savoir que tu peux compter sur elle dans une réciprocité surement sans faille. Petit bout de chemin ensemble sans pensée à l’après, sans pensée à l’avant. Juste profiter car telle doit être la vie. Rouler côté à côte jusqu’à la destination où vos putain de cœur vous auras mené. Ici ce soir. Falaise surplombant la ville et la nuit dominant tout. Vos bijoux à deux roues misent de côté le temps de se laisser aller à respirer l’air du présent. Toujours. « C’est fou comme le monde paraît si petit à côté de l’immensité du ciel. Aussi effrayant que fascinant… » Les prunelles noyés dans la beauté de la nuit et la lueur des astres étoilés. Tu te laisses enivrer par une certaine nostalgie ou les méandres de tes propres émotions. Tu penses à cette femme que tu as à peine connue, celle dont tu ne te souviens plus. Celle que tu ne sais que par le biais de récit ou de photos. Tu penses à la beauté de son geste de t’avoir donnée la vie. Étrange sensation de légèreté comme si de là-haut, tu savais qu’elle te regardait. Qu’elle voguer aux grés de ta vie comme un ange qui veille. « Parfait… » Regard lancé dans les prunelles de la belle et tu l’aides à installer la couverture surplombant la falaise et la belle New-York. Tu t’assoies pour laisser ton regard se perdre dans le vide et tes oreilles dans ces mots à elle. L’écouter c’est parfois comme écouter le propre écho de ton âme. Comme s’il n’y avait pas besoin de parler juste celui d’écouter tout simplement. Une certaine compréhension qui te faisait du bien. Une simplicité qui rendait tous les problèmes insignifiants. « Jl’ai ai déjà vogué ces routes au-delà d’ici mais, la putain de vérité c’est que tout finit par me ramener ici ! » t’en avais fait des kilomètre avec ton père aussi bien que gamine accrocher derrière lui et son destrier de ferraille ou même plus âgé à rouler à ces côtés. T’en avais vu défilé du paysage et peut-être bien qu’à nombreuse reprise t’aurais pu y rester là-bas. Je ne sais où. T’aurais pu y déposer les valises, ne jamais revenir en arrière et pourtant… t’avais toujours finit par faire demi-tour. Il y avait une certaine énergie ici. Le genre d’énergie contagieuse. De celle qui vous prend au trippes. Ici c’était chez toi. T’étais plus attaché au gens qu’à la ville en elle-même mais, tu savais au fond de ton cœur que, quel que soit la route que tu emprunterais elle finirait par te ramener ici.