For a better day. (Tossey)

✩ For a better day.

Hurt On caution weep With bleeding sky I called your name There was no one there And in the cold and snow I saw your face I sang the song for the little things Magic call, but the joy you bring Running it down the line Wish you could find that love is a fragile thing Magic call from a pretty thing Maybe it might be time For a better day For a better day For a better day Straight, from the path of love In the road of life I tumble forward But going on, I'mma keep it strong I saw your face …

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C’est les yeux remplis d’étoiles que Cassey sort du Queens Museum of Art. Elle qui n’avait jamais eu l’occasion de s’y rendre, elle est bien contente de l’avoir fait cet après-midi. L’endroit n’est pas aussi grand ou célèbre que d’autres lieux d’exposition de New-York mais, justement, elle a découvert des œuvres dont elle n’avait jamais entendu parler. Et c’est ce qui lui plaît, à Cassey. Découvrir des nouvelles choses, s’enrichir de ce qu’elle ne connaît pas encore, elle est ce que l’on pourrait appeler une amoureuse de l’inconnu. C’est peut-être aussi pour cette raison qu’elle se lasse si vite de tout. Parce qu’elle a besoin de se sentir stimulée constamment, besoin de se sentir vivante. Mais cet après-midi a aussi été l’occasion de passer du temps avec Toby. Toby. À la vérité, elle ne pensait pas le revoir un jour. Ce n’est pas tant qu’elle ne l’a pas trouvé agréable ou sympathique mais… Il est prêtre. C’est idiot, mais c’est comme ça. Elle se voit mal devenir amie avec un prêtre. Elle est beaucoup trop exubérante, trop spontanée, trop frivole, pour attirer la sympathie d’un homme d’église. En réalité, secrètement, elle commence même à se demander si Toby ne s’est pas mis en tête qu’elle était une âme à sauver. C’est peut-être vrai. Mais elle ne voit guère d’autre explication. Et celle qu’il lui a donnée, selon laquelle il a l’intuition qu’ils ne se sont pas rencontrés par hasard, elle ne fait que la conforter dans son raisonnement. Mais peut-être qu’elle se trompe, Cassey. Peut-être qu’il a juste besoin d’amis. Ou de quelqu’un qui ne le traite pas comme un prêtre. Elle l’ignore. Tout autant qu’elle ignore comment leur relation va bien évoluer. Mais elle va faire ce qu’elle fait toujours. Éviter de se poser des questions et simplement se laisser guider par l’instant présent. C’est exactement ce qu’elle a fait lorsqu’elle a proposé au jeune homme d’aller boire un café à la sortie du musée. Et, justement, ils arrivent devant une petite brasserie somme toute accueillante. Profitant du soleil, ils décident de s’installer à une table à la terrasse. Un serveur vient tout de suite prendre leur commande. Pour Cassey, c’est un latte macchiato. Elle laisse son nouvel ami choisir à son tour. Puis, le serveur parti, les voilà en tête à tête. – Alors, comment as-tu trouvé la visite du musée ? Ce n’était pas trop long ? demande-t-elle avec un sourire amusé sur les lèvres. Car, elle le sait : Dès qu’il s’agit d’art, il devient impossible de l’arrêter. Déjà, en temps normal, c’est très compliqué, mais dans un musée, c’est pire encore. Les petits-amis qu’elle a pu traîner dedans ne s’y sont plus jamais risqué. C’est peut-être même pour cette raison qu’ils ont tous fini par la larguer, qui sait. Mais Toby n’a pas eu l’air de s’ennuyer, ou peut-être qu’il est trop gentil pour le montrer. Ce serait extrêmement surprenant pour la belle. Il faut dire qu’elle n’a pas l’habitude, Cassey.

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Toby était heureux que Cassey avait accepté son invitation, malgré quelques réticences. Il était tout autant heureux, que malgré les articles et la mauvaise presse à son sujet, elle ne l'avait pas jugé coupable. C'était plutôt bon signe quant à leur relation, quant à ce lien qu'il avait aussitôt ressenti entre eux. La visite du musée s'était bien passé. Toby n'avait encore jamais eu l'occasion de s'y rendre et d'admirer les belles collections que cet établissement avait à offrir. Il était bien loin d'avoir les connaissances artistiques de sa nouvelle amie, mais il s'était contenté de regarder, et de l'écouter lorsqu'elle avait quelque chose à dire. C'était d'ailleurs fascinant à observer et à entendre. Elle ne faisait pas son métier par hasard.
A la fin de la visite, elle proposa au jeune prêtre d'aller boire une café, ce qu'il accepta avec douceur et bienveillance. Ils s'installèrent rapidement à une table en terrasse, profitant du Soleil d'après-midi, qui pointait le bout de son nez, bien que les températures ne soient pas encore estivales. Toby choisit un thé parmi la liste peu fournie des infusions proposées. Cette journée lui faisait chaud au coeur. Il oubliait ses soucis, le fait qu'il était relevé de ses fonctions pour le moment. Et ainsi, Isabella et Peyton pouvaient rester entre femmes dans leur appartement, si elle le désirait, même s'il savait bien qu'elles ne resteraient pas enfermées chez elles. Toby fut subitement surpris par la question de son interlocutrice.
"Oh non, c'était très bien, très intéressant." répondit-il finalement. "Il faut prendre son temps pour ce genre de plaisirs..." indiqua-t-il ensuite, simplement, avec le sourire, bien loin de se douter qu'il prenait un air un peu malicieux.
"Et puis, tu avais l'air d'être un enfant dans un magasin de jouet. T'étais passionnée, c'était plaisant à regarder."ajouta-t-il simplement. "J'en conclus que tu as aimé?" demanda-t-il par la suite, arquant les sourcils.

✩ For a better day.

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Accepter de fréquenter un homme dont elle ne sait rien, un homme accusé des pires choses, ce n’est sans doute pas la chose la plus prudente à faire. Son frère la tuerait s’il savait. Mais elle y a tout juste pensé, Cassey. Elle a beaucoup de mal à imaginer le jeune prêtre qui tenterait d’abuser d’une femme… Elle se souvient encore comme il lui a expliqué tenir à sa chasteté. Son égo s’en souvient parfaitement. Puis, le danger ne l’a jamais effrayée. Elle a le goût du risque, depuis toujours, et peut-être qu’au fond, cela l’intrigue aussi de savoir comment un homme d’Église a pu se trouver dans une situation pareille. En tout cas, il n’a pas l’air malheureux, Toby. Il était aussi souriant et agréable que toujours durant cette visite du musée. Elle se demande même comment il a pu garder une telle patience avec elle. Ou peut-être qu’il est aussi passionné, elle ne sait pas. Finalement, leur commande à peine faite, la jolie blonde décide de poser directement la question au principal intéressé. Et, tout de suite, il lui rassure en affirmant avoir trouvé l’après-midi très intéressante. Un sourire sincère vient se dessiner sur les lèvres de la jeune femme à l’entente de ces mots. – Je suis tout à fait d’accord avec toi. lui dit-elle d’une voix légère, non sans remarquer le sourire malicieux, presque joueur, sur le visage de Toby. Elle aurait pris ces paroles pour un sous-entendu si… Si ce n’était pas lui. Il la compare à une enfant dans un magasin de jouets, ce qui déclenche un petit rire de Cassey. L’air amusée, elle acquiesce d’un signe de la tête à sa question. – Oui, j’ai adoré. Malheureusement, je ne peux jamais ramener aucun jouet avec moi. déclare-t-elle avec une petite moue boudeuse. Son regard accroche quelques instants celui de son interlocuteur, la poussant à retrouver un air un peu plus sérieux. Plus authentique, aussi. – C’est gentil de m’avoir accompagnée Toby. Je ne connais personne ici, enfin il y a ma famille mais… C’est compliqué. Beaucoup trop compliqué. Une ombre vient se poser sur le visage si rayonnant de la Californienne avant qu’elle ne retrouve son joli sourire. – Enfin, tout ça pour dire que je suis contente que tu m’aies proposé cette visite.

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Toby était heureux d'être là, avec Cassey. Il se sentait bien en sa présence, un fait qu'il ne manquait pas de remarquer. C'était étonnant, sachant qu'il la connaissait encore si peu... Mais installé là, dans ce café, il se sentait comme avec une véritable amie. En tous cas, quelqu'un en qui il pouvait donner sa confiance... Sans doute que le fait qu'elle le croyait innocent y était pour beaucoup. Tan de monde lui tournait le dos, des gens qu'il avait pensé proches de lui...
"J'ai pris deux crayons à 1$ à la boutique..." déclara-t-il en riant, sortant de sa poche le fameux crayons à papiers qu'il avait acheté plus tôt. Il s'était souvenu qu'il n'avait plus trop de quoi prendre des notes et ces crayons ornés d'oeuvres d'art lui avaient paru une évidence. "C'est pas du luxe, et c'est qu'une pâle copie miniature des grands 'jouets", mais... Tu en veux un? Ca te ferait un petit joujou en souvenir..." indiqua-t-il, tout sourire, lui tendant les deux objets afin qu'elle puisse choisir celui qui lui plaisait le mieux.
Il arqua les sourcils alors qu'elle parla l'espace d'une seconde de sa famille. C'était les affaires qu'elle avait à régler, sans nul doute, vu le ton qu'elle avait pris et la lueur maussade qui avait attristé son regard si doux. Celui de Toby vînt s'ancrer dans le sien.. "Ca m'a fait terriblement plaisir aussi..." déclara-t-il. Quelque part, c'était peut-être de manière égoïste qu'il organisait ses rencontres. D'autant qu'il se faisait beau à chaque fois, bien plus soigné que d'habitude. Voulait-il lui plaire? Il chassa cette pensée de son esprit. "Tu as beaucoup de famille par ici?" lui demanda-t-il finalement, afin de la pousser à se confier si l'envie lui venait de le faire. Après tout, c'était ce qu'il avait toujours fait: être une oreile attentive.

✩ For a better day.

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C’est avec une certaine curiosité qu’elle regarde Toby en train de sortir quelque chose de sa poche. Quand est-ce qu’il est donc allé acheter quelque chose à cette boutique ? Un sourire amusé se dessine finalement sur les lèvres de la belle alors qu’elle attrape les deux crayons. L’air très attentif, elle contemple les peintures reproduites sur chacun d’eux, comme une critique d’art analyserait deux tableaux. Et elle finit par rendre l’un d’eux au jeune homme, gardant celui qui a trouvé grâce à ses yeux pour elle. – C’est trop gentil, merci Toby. lui dit-elle avec sincérité. C’est vraiment adorable de sa part… Mais elle ne peut s’empêcher d’ajouter quelques mots. – Ça me permettra d’avoir un souvenir de cet après-midi avec toi surtout. lui affirme-t-elle, joli sourire radieux aux lèvres. Mais son sourire disparaît aussi vite qu’une chimère. Pour cela, il lui suffit de penser à la personne qu’elle aime le plus au monde. Celle qui lui manque chaque jour… Sa fille. Pourtant, elle se sentait heureuse, bien. Cela arrive de temps à autre, par vagues, sans qu’elle ne puisse le contrôler. Son interlocuteur lui assure que cela lui a fait terriblement plaisir à lui aussi. Terriblement, vraiment. Mais elle ne relève pas, Cassey. Parce qu’il finit par la questionner au sujet de sa famille. Elle sent une petite boule se former dans sa gorge. – J’ai mon frère et… Ma fille, depuis peu. souffle-t-elle doucement, sentant déjà ce lourd poids revenir en elle. En réalité, elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas parler d’Arya, parce que c’est un sujet trop sensible, trop douloureux. Elle a pu en discuter avec Nikolaï, parce que c’est son frère, elle l’a fait sans mal avec lui. Mais elle n’a pas envie qu’un quasi-inconnu la juge. Ou pire, qu’il la prenne en pitié. Relevant les yeux vers Toby, la belle reprend finalement la parole. – C’est pour elle que je suis venue. Mais ce n’est pas aussi évident qu’elle l’espérait… Cela ne l’est même pas du tout.

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Il fut heureux de voir un sourire apparaître sur le visage de la jeune femme, alors qu'il lui offrait l'un des deux crayons achetés plus tôt. C'était un des rares achats qu'il considérait utile. "Oh de rien, c'est pas grand chose... Et le plaisir est pour moi!" déclara-t-il. Puis, ses joues se teintèrent de nouveau de rose alors qu'il entendit Cassey lui dire que ce serait un souvenir de leur après-midi ensemble. "Oh, ça me touche vraiment..." fit-il, doucement, presque intidmidé. Il ne s'y attendait pas, à cette si belle déclaration. Cependant, le visage de la belle se ternit lorsqu'elle initia la conversation à propos de sa famille. Visiblement, ce devait être tendu. Toby posa une main contre celle de la demoiselle, la caressant du bout du pouce. "Ce n'est pas facile d'être maman..." lui dit-il simplement, d'une voix sincère. Il n'y avait ni pitié ni jugement dans le ton de sa voix, juste une invitation à la confidence, si toutefois son interlocutrice désirait en parler. Il sourit, et plutôt que de la pousser à parler de ses ennuis, il bifurqua sur des questions plus générales, pour la mettre plus à l'aise, tandis que sa main n'avait pas quitté celle de la trentenaire. "Quelle âge a ta fille?" demanda-t-il simplement, avec jovialité. Dans tous les cas, malgré des heurts évidents entre la demoiselle et son enfant, elle semblait l'aimer avec ardeur...Après tout, elle avait quitté sa vie pour rejoindre sa fille, même si ce n'était peut-être pas pour toujours.

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Elle n’avait pas prévu de parler d’Arya. S’agissant de sa fille, il est légitime qu’elle arrive tôt ou tard dans ses conversations avec un homme qu’elle apprend à connaître. Mais ce n’est pas quelque chose qu’elle fait souvent, Cassey. Elle a toujours préservé Arya des rencontres qu’elle a pu faire. Parce qu’elle sait que tout est éphémère, elle a préféré la protéger. Seulement, il est difficile d’éviter de parler de quelque chose qui est paradoxalement au centre de toutes ses pensées. Et il semble s’apercevoir que c’est un sujet délicat, Toby. Il vient poser sa main contre la sienne, il lui offre même quelques caresses en déclarant que ce n’est pas facile d’être maman. Oh non. C’est même le rôle le plus difficile qu’elle n’ait jamais eu. Mais c’est plus dur encore, à présent, parce qu’elle a l’impression terrible d’être la pire de toutes. Les yeux posés sur leurs deux mains liées, la jeune femme finit par relever la tête vers son interlocuteur à sa question. – Elle a dix-neuf ans. lui répond-elle, non sans se douter qu’il risque d’être surpris. Elle a l’habitude depuis toujours d’étonner, voire de choquer. Elle est tombée de sa fille alors qu’elle était encore une enfant elle-même, ce n’est pas commun. – On a toujours été toutes les deux et ça nous a toujours convenu. Mais, dernièrement… On ne se comprend plus. Et elle ne sait pas où elle a merdé, Cassey. Elle donnerait tout, pour sa fille, s’il le fallait. Absolument tout. Mais elle n’a peut-être pas assez en réserve. Détournant à nouveau le regard, la belle attrape à nouveau boisson pour en boire une gorgée et, en même temps, se forcer à retrouver une certaine contenance. – Enfin, bref… Tu as de la famille toi ici ?

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Dix-neuf? Toby fut étonné, mais n'en montra absolument rien. Il afficha un simple sourire, serein et rassurant, comme à son habitude, gardant sa main contre celle de son interlocutrice. Soit il la pensait bien plus jeune qu'elle ne l'était réellement, soit elle avait eu sa fille alors qu'elle était toute jeune. Dans les deux cas, il n'y avait pas de honte à avoir. Elle semblait faire son possible pour être une bonne mère... Mais cela arrivait même aux bonne mères de faire des bêtises, d'oublier d'écouter avec attention leur enfant, et de le perdre momentanément ou parfois pour un temps bien plus long...
"Je comprends. Ma mère n'a jamais vraiment accepté mes choix de vie, même après toutes ces années... Ce n'est pas évident, parfois, avec les garnements que nous sommes... J'espère que ça va aller rapidement mieux entre vous et que vous arriverez vite à vous comprendre de nouveau..." déclara-t-il simplement, plein de sincérité, alors que leur regard se captait puis se fuyait. Il voyait qu'elle avait du mal à en parler, et Toby n'avait aucune envie de la faire souffrir. Il accepta donc de répondre à sa question. "Oui, mon petit-frère habite à New-York aussi. Et c'est tout." indiqua-t-il simplement. "Et toi, d'ailleurs, tu n'as qu'un frère ou une plus grande fratrie ?" demanda-t-il, question de changer un peu de sujet, sans pour autant dévier du thème de la famille.

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Les yeux posés sur Toby, la demoiselle l’écoute avec attention alors qu’il évoque ses propres rapports avec sa mère. Elle est surprise d’apprendre qu’il a dû affronter sa désapprobation quant à ses choix de vie. Mais elle… Elle a toujours soutenu Arya. Pour chacun de ses choix, chacune de ses décisions. Même quand la jeune fille a voulu apprendre le théâtre, elle l’a immédiatement inscrite à la meilleure école qui soit, alors même qu’elle ne connaît que trop bien ce milieu. En vérité, elle ne comprend toujours pas ce qui s’est passé entre elles… Mais peut-être que son interlocuteur a raison. Peut-être que sa fille a juste besoin de temps, aussi douloureux que ce soit à vivre pour elle. – J’espère aussi… lui dit-elle simplement, l’esprit un peu ailleurs. Elle essaie pourtant de se reprendre alors qu’elle détourne la conversation sur lui. L’air intéressée, elle lui adresse un petit sourire, un peu forcé cela dit. – Oh, c’est génial. Et vous êtes proches ? l’interroge-t-elle alors que, rapidement, il lui lance une question sur sa famille à son tour. – J’ai une sœur qui habite à Los Angeles. Elle marque un petit silence pour boire une gorgée de son latte et, en même temps, elle en profite pour réfléchir aux paroles du jeune homme. – Tu n’as jamais voulu faire… Autre chose que prêtre ?

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Cassey avait l'air particulièrement troublée de parler de sa fille. Toby ne voulut donc pas remuer le couteau dans la plaie et ne se risqua pas à poser davantage de questions. "En tous cas, si un jour, tu as besoin d'en parler ou d'une aide quelconque... n'hésite pas." lui promit-il simplement, avec son naturel habituel, et un regard tendre posé sur celui de son interlocutrice. Il n'avait pas lâché sa main, et sans même s'en rendre compte, il la caressait, amicalement, du bout des doigts. Toby ne perdit pas son sourire lorsque le sujet "Lukas" se présenta dans la conversation, mais une étincelle trouble dans ses yeux prouvait que ce n'était pas une mince affaire et que tout n'était pas rose entre les deux hommes.
"Je suppose que nous le sommes... même s'il ressent un peu de colère envers moi. Il ne comprend pas ma vocation... Et je ne peux pas lui en vouloir. Nous étions très proches dans notre enfance. J'étais comme un deuxième papa pour lui, puisque nous avons 7 ans d'écart. Il m'en veut d'être parti vivre en Italie avec notre père, lorsque nos parents se sont séparés. J'ai tout fait pour que l'éloignement et mon départ soit les plus doux possible, mais il semblerait que cela n'ait pas été suffisant..." répondit Toby, étonné de balancer avec tant de sincérité tout ce pan de son histoire à la demoiselle. Mais après tout, c'était ainsi que l'on faisait connaissance, et il lui faisait bien assez confiance pour lui raconter certains détails. D'ailleurs, il était sur le point de lui retourner la question, en ce qui concernait son frère et sa soeur, mais n'eut pas le temps de le faire, car elle reprit la parole rapidement. Notre abbé ne sut pourquoi, mais la question posée le déstabilisa. Qu'aurait-il fait, s'il n'avait pas été prêtre? Un silence s'installa, l'espace de quelques secondes.
"Et bien..." Il fit mine de réfléchir, hésitant de longs instants. "Je n'en sais rien, j'ai eu la vocation très tôt... Je n'avais que 19 ans lorsque j'ai entamé mon année de propédeutique." expliqua-t-il. "Mais lorsque j'étais petit, je voulais devenir médecin ou quelque chose dans le domaine du paramédical... Et ce serait mentir que de dire que je ne voulais pas d'enfants ni me marier. Ce n'était pas le but de ma vie, mais cela a été le seul point complexe dans ma décision, renoncer à tout ça..." C'était étonnant qu'il se confie sur quelque chose de si précieux, de si intime. Sa vocation s'était montré évidente lorsqu'il avait fini par l'accepter. Mais, au départ, cet appel lui avait fait peur. Certes, aujourd'hui, il ne voyait plus le célibat comme un sacrifice, mais à l'époque, la question s'était évidemment posée longuement. Et c'était elle qui avait été à l'origine profonde du mécontentement de sa famille. Ils avaient peur qu'il reste seul toute sa vie. Une crainte légitime lorsqu'on ne comprenait pas, ce qu'il avait compris.
"Et bah, tu me fais parler, dis donc... Mais toi alors?" se reprit-il, gardant contenance. "Tu as toujours voulu travailler dans le domaine de l'Art, des Antiquités, ou cela t'es venu bien plus tard?" demanda-t-il finalement. "Et tu t'entends bien avec ta fratrie?" Enfin, il pouvait retourner les questions les unes après les autres.

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