lukas ∇ I'm the one at the sail, I'm the master of my sea.

traits de caractère / Vis comme si demain n'existait pas. Voilà ce qui anime Lukas depuis quelques mois. Ce principe l'a rendu fougueux, passionnel, casse-cou. Il vit les choses à fond, comme une explosion de sensations, de sentiments. Il va parfois trop loin. Il s'emporte parfois trop. Mais c'est comme s'il s'était empêché de vivre tout ce temps et qu'il découvrait désormais ce qu'était le mot ressentir. Il ne se pose pas de questions, trop peu, agit sans réfléchir et ne réfléchit jamais sans agir. Un beau spécimen qui se met parfois en danger, et qui est en quête d'adrénaline, de tout ce qui pourrait le faire vibrer. Gros changements en perspective.

Il y a six mois de cela

« Ca y est, j’l’ai fait. J’ai quitté mon boulot. Dans une semaine je rentre à New-York, j’vais retrouver Toby et commencer ma formation. » Annonça Lukas à son meilleur ami. Il laissa planer le silence un moment avant de soupirer. « Tu sais. Je réalise que j’suis passé à côté de ma vie. Le droit… Bah c’est chiant quoi. Ok, on aide les gens, c’est important, tu te fais de la thune mais… J’étais pas épanoui. T’avais raison tout ce temps. Moi c’que je veux, c’est dessiner. Marquer les gens à vie. Les aider à construire leur histoire. J’ai toujours voulu ça. » Il s’allongea sur le sol, mettant ses mains derrière sa tête avec un petit sourire sur les lèvres. Mi heureux, mi nostalgique. « Bon… Le problème c’est que j’vais être loin de toi du coup. Mais je reviendrai de temps en temps, ça c’est promis. Je sais que ton frère m'hébergera toujours. » Et les promesses, c’était très important pour Lukas. Sa vie venait de prendre un tournent inattendu, et il adorait cette sensation d’adrénaline. Se sentir vivant, faire comme si demain n’existait pas. Malgré ça, une immense peine l’habitait. Grandissait en lui, ne demandait qu’à sortir. Il n’avait pas encore pleuré depuis le drame. Rien ne sortait.
Après quelques instants passés les yeux fermés, allongé par terre, il finit par se redresser. Il se plaça face à la tombe, en tailleur, jouant avec quelques graviers. « J’suis désolé de pas t’avoir écouté avant. J’suis désolé de pas avoir pu te sauver ce soir-là. Ca aurait pu se passer autrement… » Mais ça pouvait toujours être différent. On ne pouvait pas tout contrôler. Pendant longtemps Lukas avait voulu le faire dans sa vie. Se maintenir en sécurité au niveau financier, se garantir une carrière, une bonne réputation. Et maintenant que son meilleur ami était mort, il avait changé. D’état d’esprit. D’habitudes. Il avait tout changé.

Il n'avait pas envie de partir. De quitter le Canada, où James reposait maintenant et où il était resté quelques semaines, le temps de se remettre. D'un autre côté, il avait envie de retrouver son frère. Ce même frère qui l’avait abandonné quelques années auparavant, qui l’avait laissé seul chez les parents. Ce frère qui avait choisi de gâcher sa vie et de devenir prêtre. Si Lukas n’avait jamais trop rien dit à ce sujet, depuis la mort de James, il remettait tout en question, dont ce choix. Alors il allait ouvrir sa gueule. Il allait lui dire, essayer de le raisonner, de le faire quitter cette secte. La religion, pourquoi pas. Il ne crachait pas dessus. Mais merde, curé ? C’était un peu trop extrême !
Il ne savait pas quel accueil sa démarche allait recevoir. Ni même comment il allait s’y prendre. Lukas gardait une certaine rancœur envers son frère, bien enfouie. En fait, tout était enfoui en ce moment.

Sans qu’il ne s’en rende compte, plusieurs heures étaient passées. La dernière fois qu’il venait voir James avant le grand départ. Il se releva avec un peu de mal, resta encore quelques secondes planté devant la tombe avant de quitter le cimetière, des rêves plein la tête – mais pas que.