bad night. (rory)

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ft @rory wilkins

t’es pas toujours gentil avec rory, pas toujours très agréable. t’en fais pas exprès, c’est souvent lorsque qu’on s’intéresse un peu trop à ce que tu fais. qu’on s’y intéresse et qu’on essaye de t’arrêter. alors ouais t’es un peu froid. et peut-être qu’elle continu à subir cela parce que ça fait trop longtemps que vous vous connaissez. t’en sais rien. peut-être qu’un jour tu lui demanderas pourquoi elle continue à vouloir t’aider alors que tu ne fais que repousser son aide. j’te signale qu’y a des cours de psycho en médecine alors garde ton caractère de merde pour quelqu’un qui l’mérite. rory qui a toujours quelque chose à dire. rory qui ne se laisse pas faire. encore moins par toi. alors elle emploie le même ton que toi la demoiselle. un simple soupire d’abord pour réponse à  sa remarque. ok, y a peut-être des cours de psycho, mais ça fait pas de toi une psychologue. ton un peu moins froid que tout à l’heure. juste une constatation. t’en sais rien au final des cours qu’il y a en médecine. tu ne réponds pas vraiment.
et parce que tu sais qu’elle ne va pas baisser les bras, tu acceptes son aide ce soir. tu acceptes parce que t’as pas envie de lutter. tu lui fais remarquer qu’elle est têtue avant de se mettre en route faire chez toi. normalement, il n’aura personne à cette heure-ci chez les mcdonald, normalement. tu l’espère en tout cas. j’te laisse une longueur d’avance papy. parce qu’à c’rythme là, j’serai rendue avant toi. presque du tac au tac à ta petite réflexion. bien répondu, et d’ailleurs ça te fais esquisser un petit sourire, alors qu’elle te rejoint en passant son bras autour du tien. tu vas vraiment pas m’dire c’qui s’est réellement passé, hein ? elle revient sur ça. pas vraiment convaincue par toute ta réponse de tout à l’heure. t’aurais espéré qu’elle ne revienne pas sur ce sujet. t’as pas envie de trop lui mentir, mais t’as pas non plus envie de tout lui dire.
j’te l’ai dit, j’me suis battu. tu ne rajoutes pas la raison de cela. tu dis, une partie de la vérité. tu t’es battu oui, mais pas à cause d’une embrouille, juste pour le plaisir et un peu de thune. un nouveau passe-temps que tu n’as pas envie de crier sur tous les toits.
tu n’as pas honte non, c’est juste que tu ne veux pas voir de l’inquiétude de la part de tes proches. ni même avoir droit à une leçon de moral. c’est bon c’pas la première fois, j’ai l’habitude tu sais. tu lui dis, simplement. c’est une réalité, c’est pas la dernière fois qu’on te retrouvera esquinté à cause de ça. t’inquiètes pas trop pour moi ok ? ça va.  tu finis par dire, en tournant légèrement la tête vers elle. ton mode de vie, c’est ton choix. donc t’as pas vraiment envie de voir les gens autour de toi, se faire des soucis pour toi.
pas pour des décisions que tu prends. 

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ft @kenny mcdonald

l'ton monte un peu. jolie princesse qui suit la cadence. parc que c'pas toi qui parle mal, poupée diplomate. enfin, l'plus souvent possible. depuis l'temps, tu devrais savoir que quoi qu'tu dises ou quoi qu'tu fasses, il n'veut pas d'toi ni d'ton aide. et pourtant, tu continues à t'accrocher, sangsue bien fixée à ses chevilles. parce que l'truc, c'est qu'tu serais incapable de l'laisser filer. t'y vois un intérêt tout particulier. c'est p'tre l'prix à payer d'grandir avec quelqu'un et d'éviter d'le perdre en chemin. parce qu'après tant d'années passées à ses côtés, tu t'vois mal partir sans t'retourner. chose impossible, c'même pas la peine d'essayer. t'sais même pas si t'en trouverais la force d'ailleurs. autant économiser son énergie et tu t'contentes de lui répondre sur l'même ton amer qu'il a pu employer. ça doit tiquer dans son cerveau puisqu'il s'radoucit, malgré l'soupir qu'il lâche face à ta ténacité. ok, y a peut-être des cours de psycho, mais ça fait pas de toi une psychologue. tu roules des yeux, grimace d'gamine à l'appuie. frustration évidente d'avoir toujours un contre à t'prendre dans la gueule. tu l'laisses respirer un peu mais n'baisses pas les bras pour autant. t'insistes jusqu'à remporter la manche. t'façon, tu finis toujours par l'avoir à l'usure. t'es chiante, tu l'sais bien. cela dit, il t'garde quand même près d'lui. si toi t'as pas l'courage de l'laisser sur l'bas côté, visiblement lui non plus. alors p'tre que ton caractère déterminé n'est pas une si grande tare qu'ça. tu préfères penser d'façon positive plutôt que d'tenter de t'convaincre qu't'es juste un boulet qu'il continue d'traîner à son pied. et enfin, y a du mouvement. tu l'tacles vite fait avant de revenir à sa hauteur et d'enrouler ton bras autour du sien. tu restes silencieuse un instant et puis tu n'peux t'empêcher d'en rajouter une couche. genre, encore. tu sens l'agacement poindre, faudrait p'tre que tu calmes le jeu, ce s'rait pas plus mal. j’te l’ai dit, j’me suis battu. ouais, la réponse n'changera pas de toute façon, faudrait p'tre que t'arrêtes de croire qu'il finira par s'confier. tu fais que d'lui casser les couilles, faudrait qu't'arrêtes de faire la meuf offusquée quand il t'cache la vérité. c’est bon c’pas la première fois, j’ai l’habitude tu sais. ouais, tu sais mais c'est justement ça qui t'dérange. ça s'répète trop souvent et c'est ça qui t'inquiète plus qu'autre chose. t’inquiètes pas trop pour moi ok ? ça va. il a beau t'lancer un tel regard, tu n'pourras pas. hors de question. t'sais bien qu'c'est pas possible ça. qu'tu réponds d'ailleurs, regard en biais à son intention. et puis tu reportes ta concentration sur tes pas. ce s'rait con qu'tu t'casses la gueule du trottoir en plus de ça. toi et tes talons d'bottines qui claquent sur l'bitume. l'silence retrouvé mais c'pas tant gênant qu'ça. ça m'saoule d'passer mon temps à t'casser les couilles ... qu'tu relances pourtant, l'regard fixé dans l'néant. voix bien trop lointaine et quand même bien présente. ... mais si j'le f'sais pas, qui l'ferait ? vague sourire qu'étire tes lippes. un truc tout léger, qu'sert à rien mais qu'est pourtant là. j'sais qu'j'suis chiante et j'm'excuserai pas d'ailleurs. non, ça, c'hors de question. m'demande pas d'faire comme si j'voyais rien s'te plaît, t'sais que j'peux pas. tu hausses les épaules. toujours la même rengaine, à croire qu'c'est devenu une habitude qu'est plus à perdre. et bientôt, l'bâtiment qui finira par s'dessiner d'vant vos yeux.

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c’est toujours la même chose, ou presque. toi qui fait des conneries, elle qui essaye de t’aider. toi qui la repousse, elle qui s’accroche. et t’es intérieurement trop reconnaissant pour penser une seule seconde que tu voudrais qu’elle soit ailleurs, qu’à côté de toi à te tendre la main. gamin contradictoire que tu es. et alors tu l’envoies chier, tu lui dis que t’as pas besoin de son aide, ni d'elle, ni de la part de n’importe qui d’ailleurs. la principale raison est certainement le fait que tu ne veux pas voir les gens s’inquiéter pour toi… alors que toi, tu vis cette situation plutôt bien, c’est ce que tu te convaincs en tout cas.
elle insiste, te demandant encore une fois ce qu’il s’est réellement passé. ta réponse reste la même. une bagarre. sans autre explication derrière. n’oubliant pas de lui dire de ne pas s’en faire pour toi. au fond tu vaux pas la peine qu’on s’inquiète pour toi. les problèmes c’est toi qui les cherche, en règle général. t’sais bien qu’c’est pas possible ça. ouais tu l’as bien compris avec le temps. et c’est peut-être ça la vraie amitié. les personnes qui restent présentent pour toi, même quand tu n’arrêtes pas de les repousser et de faire le con. parce que rory en réalité, t’as l’impression qu’elle a toujours fait partie de ta vie. en tout cas, ça fait longtemps qu’elle s’y est installée et la voir en sortir, tu ne le diras certainement jamais ouvertement, mais putain qu’est-ce que ça te ferais chier. ça m’saoule d’passer mon temps à t’casser les couilles. t’as presque envie de sourire, de lui lancer une petite blague par rapport à cela, mais faut croire qu’aujourd’hui, t’as pas vraiment l’humeur à ça, pas la foi, pas la force. alors tu l’écoutes simplement. mais si j’le f’sais pas qui l’ferait ? aussi bien qu’elle ? personne. rory est presque la plus grosse casseuse de couille qu’il y a dans ta vie. mais c’est pour toi, pour ton bien selon elle, alors au fond c’est pas si grave. et puis, même si tu n’en fais qu’à ta tête, tu gardes tout de même ce qu’elle te dit dans un coin de ton esprit et peut-être qu’un jour ça arrivera à faire réellement sens pour toi. j’sais qu’j’suis chiante et j’m’excuserai pas d’ailleurs. ça tu t’en doutais. m’demande pas d’faire comme si j’voyais rien s’te plait, t’sais que j’peux pas. tu soupires dans un premier temps, pas spécialement d’agacement, juste comme ça. au moins t’avoue que t’es chiante, tu lui lances en souriant légèrement, plus pour la taquiner qu’autre chose. c’est juste que… que j’veux pas que tu t’inquiètes tout l’temps pour moi. t’sais, j’suis pas prêt de changer. tu commences par dire en jetant un regard vers elle. c’que j’fais de ma vie, tout ça, j’sais bien que ça te plais pas mais… mais j’suis comme ça et j’pense pas pouvoir être autrement. j’aime ce que je fais. la drogue, les bagarres, les vols, tout ça, ça fait partis de toi, t’as besoin de ça ou peut-être que tu ne sais simplement pas comment faire sans toute cette merde.
alors c’pour ça que je me dis, que ça sert à rien que tu t’en fasses, j’pas envie d’être le boulet de ta vie, le gars que tu veux sauver malgré tout. tu marques une pause alors que tu regardes ton bâtiment devant toi. j’ai pas envie de faire autre chose de toute façon. et peut-être que tu devrais.

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ft @kenny mcdonald

t'as cherché, t'as rien voulu lâcher. et toujours l'sentiment de t'retrouver face à une porte d'prison. toujours en train d'essayer d'faire tomber les barrières qui n'ont d'cesse de s'dresser devant toi. gamine impuissante, qu'aura probablement tout tenter. ou presque. essais vains, sans même la possibilité d'entrevoir un brin d'espoir. et ouais, ça t'fait chier, clairement. les efforts qu'tu multiplies, les mains qu'tu persistes à vouloir tendre alors qu'l'autre s'en tape. p'tre que tu devrais juste arrêter. p'tre que tu devrais juste t'asseoir sur l'bas côté et attendre d'voir si on vient t'récupérer ou pas. toi qu'passe ton temps à courir après l'temps, les gens ou l'vent. poupée fatiguée d'passer pour la relou d'service, celle qui parle de c'qu'elle ignore, celle qui fait la moral et qu'est pas capable d'prendre en considération ses propres conseils. si jeune et pourtant déjà si fatiguée par l'commun des mortels. tu t'gênes pas pour lui dire d'ailleurs, qu't'en as marre d'être une emmerdeuse d'première classe quand ça l'concerne. mais l'truc, c'est qu'vous vous suivez depuis que vous êtes gamins. et qu'à partir de c'moment là, c'foutu. t'peux pas baisser les bras, malgré cette putain d'envie d'tout envoyer valser qui t'prend aux tripes bien plus souvent qu'tu t'permettrais d'l'admettre. au moins t’avoue que t’es chiante. ouais, au moins ça. sourire qui étire difficilement tes lippes pincées, rire qu'tu retiens. ouais, au moins ça, bis. c’est juste que … que j’veux pas que tu t’inquiètes tout l’temps pour moi. t’sais, j’suis pas prêt de changer. à ton grand désespoir d'ailleurs. t'soupires parce qu'au fond, tu n't'attendais pas à autre chose. au contraire, t'aurais paniqué probablement s'il t'avait dit qu'il voulait s'améliorer. pas l'habitude, surprise qu'il puisse t'écouter d'puis toutes ces années. ouais, non, restons réalistes quand même. c’que j’fais de ma vie, tout ça, j’sais bien que ça te plait pas mais … mais j’suis comme ça et j’pense pas pouvoir être autrement. j’aime ce que je fais. t'fronces les sourcils. tu l'écoutes mais t'es pas certaine d'vouloir l'entendre. c'juste que tu n'comprends pas comment on peut s'complaire là-dedans. p'tre parce que t'es une gamine trop bien élevée, qu'a jamais vraiment eu d'problème finalement. à part ta mère qui s'est tirée juste après t'avoir donné la vie, y a rien d'dramatique. et encore, même ça, c'pas si dramatique, y t'restais ton père, ça t'a toujours suffit. p'tre que si ton parcourt de vie avait été différent, tu suivrais l'même chemin, glissant sur la même pente. ou p'tre même pire, t'sais pas. léger frisson qui court l'long d'ta colonne vertébrale. alors c’pour ça que je me dis, que ça sert à rien que tu t’en fasses, j’pas envie d’être le boulet de ta vie, le gars que tu veux sauver malgré tout. t'lèves les yeux au ciel. c'est p'tre déjà un peu trop tard pour ça. j’ai pas envie de faire autre chose de toute façon. buté, comme d'habitude. bon, déjà, t'es p'tre un crétin, mais t'pas un boulet. pas à mes yeux en tous cas. la réponse ne se fait pas désirer. t'attendais juste qu'il ait fini son baratin. parce qu'pour toi, ce n'sont que des excuses pour s'empêcher d'faire autre chose, pour s'empêcher d'avancer. mais, encore une fois, c'p'tre parce que t'as jamais vraiment eu quelque chose à craindre. ensuite, tu pourras dire tout c'que tu veux, ça n'changera rien au fait que j'vais continuer à m'inquiéter. genre tout l'temps. et ça, c'pas négociable. parce qu'un amitié comme la vôtre, t'peux pas la mettre d'côté juste parce qu'il te l'demande. hors de question. pas quand il s'agit d'ce frère qu't'as pas eu. nope. impossible. cela dit, j'peux p'tre arrêter d'te poser des questions ... et ça, va falloir qu'tu t'y tiennes et bon sang qu'ce sera difficile. sacré moulin à paroles que t'es. j'me contenterai d'te fixer pendant des heures, sans jamais dérocher un mot. summum de la gêne, ouais, clairement. mais t'pourras pas. alors c'pour ça qu'y a un sourire qu'étire tes lippes afin d'marquer l'ton ironique, presque moqueur d'ta voix. si ça, c'pas d'la concession, j'te jure, j'rends mon tablier pour de bon. qu'tu marmonnes, gamine boudeuse à moitié, capricieuse d'l'autre. rayon d'soleil fané qui reprend vie p'tit à petit.

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ft @rory wilkins

quand t’étais petit, t’imaginais pas ta vie comme ça. comme tous les gosses t’avaient des tas de rêves. tous plus fou les uns que les autres. avoir un magasin de basket. devenir astronaute. pourquoi pas même être acteur. ouais t’avais des tas de rêves. de faux projets. des illusions qui se sont envolées bien assez tôt. trop tôt.
c’est que la réalité, elle est bien différente. la réalité, elle te rattrape bien assez vite. quand ta mère est partie déjà. faut commencer par là. peut-être que ta vie n’aurait pas été la même si elle était restée. beaucoup trop de possibilité que ça ne sert à rien d’exploiter. parce que ta réalité à toi. c’est avoir besoin d’argent. pour des futilités parfois, mais un besoin d’argent constant. et ça depuis que t’es gosse. alors t’as grandi trop vite. un peu. testant les délires des grands. t’as commencé en bas, avant de monter. juste pour un temps au départ.
au départ. parce que finalement t’es resté dedans. et t’as l’impression d’être le boulet des proches qui veulent que t’en sorte.
bon déjà, t’es p’tre un crétin, mais t’pas un boulet. pas à mes yeux en tout cas. un crétin. ça te fais sourire légèrement kenny. parce que ouais, t’en es peut-être au fond. ensuite tu pourrais dire tout c’que tu veux, ça n’changera rien au fait que j’vais continuer à m’inquiéter. genre tout l’temps. et ça, c’pas négociable. ouais, tu sais que c’était peut-être trop lui demander. parce qu’après tout t’es pareil avec elle quand quelque chose ne va pas. ou quand quelque chose pourrait ne pas aller. cela dit, j’peux p’tre arrêter d’te poser des questions… ah bon ? tu penses intérieurement, j’me contenterai d’te fixer pendant des heures, sans jamais décrocher un mot. tu rigoles légèrement et d’ailleurs ça te fait esquisser une grimace de douleur. t’en crois pas vraiment un mot. tu ne penses pas que rory soit capable de cela. se serait genre carrément pas elle. si ça, c’pas d’la concession, j’te jure, j’rends mon tablier pour de bon. c’est clair que ça en serait une, si jamais elle s’y tenait. mais on va pas se leurrer. c’est genre juste impossible. j’suis un crétin plutôt cool non ? tu blagues encore. toujours. tu connais que ça. j’suis sur qu’tu serais pas capable de pas poser de questions. et de pas parler pendant des heures. tu vous image bien tous les deux assis, sans décrocher un mot, pendant des heures. gênant et étrange. parce que de toute façon, même dans le silence, tu entendrais ses questions. même sans qu’elle parle, tu sais ce qu’elle pourrait penser, ce qu’elle voudrait te demander. même sans tout cela, tu sentirais son inquiétude. et tu ne pourrais pas faire semblant d’ignorer tout cela. j’me demande combien de temps tu serais capable de tenir, tu finis par dire en souriant légèrement, alors que vous arrivez finalement devant ton bâtiment.
un trajet qui t’as paru long, par rapport à d’habitude. tu te tournes vers rory. c’bon j’suis arrivé. t’es pas obligée d’monter, tu sais ? c’est pas que tu veux la virer, non pas du tout. c’est juste que t’as juste envie de te retrouver seul ce soir. comme toutes les fois où tu es dans cet état. de te débrouiller seul et de détendre à ta façon, soulager ta douleur comme tu sais très bien le faire. ça ira, j’t’assure et puis j’t’appelle si j’suis sur le point d’mourir. t’es pas drôle kenny, mais c’est mieux d’en rire que de pleurer de douleur. de toute façon, t’en serais incapable. pleurer. t’es un bonhomme toi. un peu en tout cas. c’est bon ? tu demandes à rory, alors que ce que t’as envie de lui dire c’est merci. merci d’avoir été là. d’avoir insisté. d’être toujours là depuis toutes ces années. de te supporter, toi, kenny et ton putain de caractère de merde. ton putain de mode de vie de merde. merci rory.

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ft @kenny mcdonald

balade qui prend fin alors qu'vous arrivez devant l'bâtiment tant convoité. ton bras toujours enroulé autour du sien, tu déblatères sur l'fait qu't'es chiante à lui poser toujours cent cinquante mille questions. tu t'inquiètes toujours, tout l'temps. tu lui pompes l'air, tu l'sais et même pas t'en as honte. parce qu'putain, c'est fait pour ça les amis, non ? toi qu'est entourée, du monde à la pelle. mais, finalement, y a qu'très peu pour qui tu t'plierais vraiment en quatre. et pour kenny, tu f'rais n'importe quoi. ouais, c'est sûr et certain. jusqu'à dire qu'tu ne lui poseras plus d'questions et qu'tu te contenteras d'garder le silence, l'regard accusateur posé sur lui. ouais, ça, tu pourrais l'faire. avec beaucoup de difficulté mais t'essaieras quand même d'toutes tes forces. j’suis un crétin plutôt cool non ? tu lèves les yeux au ciel. à remarque facile, soupir évident. heureusement, t'imagines l'carnage sinon ? tant qu'à faire, autant enfoncer l'clou. j’suis sûr qu’tu serais pas capable de pas poser de questions. et de pas parler pendant des heures. bouche grande ouverte, poupée vexée. homme de peu de foi ... j'suis outrée du manque d'confiance que t'as en moi. c'est sympa, j'retiens. mine faussement boudeuse. et puis quoi encore ? j’me demande combien de temps tu serais capable de tenir. pas longtemps, c'clair. toi qu'est du genre bavarde, à n'pas aimer l'silence. ça t'rend triste quand y a pas un bruit. et toi, tu rayonnes. t'as pas envie de t'entourer de calme, ça t'pèse sur l'cœur après. et moi j'suis sûre que c'est toi qui craquerait l'premier. ou pas. m'enfin, c'est jamais vraiment agréable de s'faire mater d'travers tout en sachant pertinemment ce à quoi l'autre pense. tu pourrais p'tre jouer là-dessus. princesse au regard expressif, y a moyen qu'tu lui fasses voir tout c'que tu penses sans jamais prononcer un mot. ça pourrait marcher. au pire, tu t'mordras l'intérieur d'la joue jusqu'à saigner rien qu'pour t'empêcher d'articuler quoi qu'ce soit. un plan un carton, mais ça reste un plan. c’bon j’suis arrivé. t’es pas obligée d’monter, tu sais ? trop prévisible. depuis l'temps qu'il essaie d'échapper à ta compagnie, tu mentirais si tu disais qu'tu ne t'y attendais pas. ouais, j'sais mais- mais rien du tout. ça ira, j’t’assure et puis j’t’appelle si j’suis sur le point d’mourir. tu grognes. parce qu'il t'a coupé la parole ou à cause d'cette allusion à la con. l'jour où tu t'le coltines sur une table d'opération, faudra t'rappeler de le laisser crever. t'en seras incapable. tu pousses un nouveau soupir mais garde le silence. c’est bon ? tu souffles, gamine impatiente. ok, ça va, j'bien compris qu'tu voulais pas d'moi. tu fais genre d'bouder. encore. tu t'dandines un peu, t'balançant d'un pied sur l'autre. tu promets hein ? de t'appeler au cas où il serait sur son lit d'mort ? et puis quoi encore ? faudrait p'tre qu'il t'appelle plus tôt, histoire qu't'ais au moins une chance de l'sauver. fais attention à toi s'te plaît ... pour une fois, ça t'changera. ouais, t'as pas pu t'en empêcher. et alors ? tu t'hisses sur la pointe des pieds pour coller tes lippes contre sa joue. c'est furtif, pas grand chose. marque d'affection comme une autre. et puis, sans un mot d'plus, tu tournes les talons et t'barres en sautillant. c'pas l'tout, mais t'étais en soirée à la base.

scène close.