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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 Guess who's back ? (MOAH)

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Message Sujet: Guess who's back ? (MOAH)   Guess who's back ? (MOAH) Empty Mar 11 Déc - 17:15

Cette journée était jusqu’alors passée comme ce genre de journée où le temps est juste obligé de s’écouler, sans but ni évènement susceptible d’avoir la moindre répercussion sur le reste d’une vie. Une journée que l’on aurait pu rayer du calendrier sans que cela ne se remarque. Noah n’avait rien eu à faire et même si ça ne l’aurait absolument pas dérangé, son corps l’en remerciait. Les phalanges étaient encore gonflées à cause de son dernier passage à tabac encaissé par un homme dont les os de la mâchoire étaient manifestement très solides. Noah n’avait évidemment pas pris la peine de faire quoi que ce soit pour accélérer la guérison de sa main ou pour limiter les dégâts. Il n’allait pas en mourir de toute façon et en vérité, l’information de la douleur n’atteignait même pas son cerveau. Son corps, lui, priait pour un peu de repos et il en fut exaucé.  

Après avoir dormi tout au long de la journée, Noah fit un détour rapide par la salle de boxe en fin d’après-midi. Il suivit son arrivée d’un signe de tête général, sa manière la plus amicale de saluer les quelques silhouettes qu’il reconnaissait. Le propriétaire n’était pas là et Noah ne s’en émut pas. Un jeune du quartier s’occupait des abonnements, des allées et venues et autres choses du genre lorsque ni le propriétaire, Stanley, ni Noah n’étaient là. Ils pouvaient lui faire confiance et de toute façon, le flux était assez léger donc le jeune ne risquait pas d’être débordé. Noah ne se laissa aller à aucun bavardage et fila directement dans le petit local derrière une baie vitrée verdâtre qui faisait office de bureau. Il se servit une bière du petit réfrigérateur du coin de la pièce et s’assit derrière une table en bois parsemées de documents divers. Il s’occupa rapidement de quelques paperasses administratives avant de repartir en direction du bar cette fois-ci. Parfois, il traînait un peu plus longtemps, afin de taper quelques coups dans un sac de frappe, de se défouler - comme s’il n’en avait pas assez l’occasion - mais ce genre d’entraînement risquait de faire saigner sa main et il avait tout intérêt à ce qu’elle guérisse au plus vite malgré tout.

Tous les jours ou presque, Noah effectuait son petit trajet routinier, un passage par la salle de boxe avant d’aller au bar. Cette habitude n’avait rien d’un toc ou d’une obligation, Noah pouvait très bien prendre dix jours de congé sans prévenir personne, ou bien s’envoler à Cancun du jour au lendemain sans avoir d’ennui particulier. Seulement, ces deux endroits étaient devenus une sorte de repère. Personne ne savait où il habitait et il changeait de numéro de téléphone régulièrement. Donc si quelqu’un avait vraiment envie de tomber sur Noah, tout le monde savait qu’il était trouvable dans ces lieux-là uniquement. Noah n’aimait guère qu’on le prenne de court dans d’autres endroits, au supermarché ou au détour d’une ruelle, comme ça lui était déjà arrivé. Si on voulait lui proposer un job en bonne et due forme, il était bien connu qu’il n’acceptait que ces deux lieux de rencontre. Il n’avait aucunement envie de s’éparpiller, comme une manière de garder un peu d’ordre et de logique dans une « profession » qui n’en avait pas. Ainsi et tant que Noah voulait gagner de l’argent, il se montrait tantôt à la boxe, tantôt au bar derrière un costume de barman muet, attendant que l’on vienne à lui pour une nouvelle mission. Tant qu’au patron du bar, Noah ne s’en souciait guère, il le connaissait depuis au moins aussi longtemps que Stan. Ils avaient établi un accord : il ne poserait pas de question, Noah venait travailler quand il voulait et il pouvait disparaître n’importe quand sans fournir de justification. Après tout, Noah avait bossé suffisamment longtemps ici pour se le permettre et aussi, autant se l’admettre, il fichait carrément la trouille à tout le monde ici. Une bonne façon d’éviter les débordements, somme toute.

A son arrivée au bar, Noah n’enfila pas tout de suite son déguisement de barman. Comme s’il était chez lui - ce qui était presque le cas- il but deux trois bières tout en regardant silencieusement le match de basket qui faisait crier les quelques clients de l’établissement. L’esprit un peu plus léger, Noah se glissa derrière le comptoir. Le bar était généralement mal fréquenté mais réservait parfois son lot de surprise, comme lorsqu’il dû servir quelques shots à des étudiants en quête de sensations fortes. Plus habituel ensuite, il versa des fonds de whisky à des chômeurs esseulés. Ce soir-là, Noah sentait qu’on allait le laisser tranquille, que personne n’allait lui glisser une enveloppe de billets avec une adresse sur un post-it. Sa main pourrait guérir tranquillement tout en profitant ci et là de quelques verres gratuits. Malgré ce pressentiment, dès que la porte du bar s’ouvrait, Noah vérifiait instantanément qui venait d’entrer, qu’importe ce qu’il était en train de faire. Il se devait d’être constamment aux aguets, une compétence si profondément ancrée en lui qu’elle en était devenue un véritable mode de vie.

Vers minuit, un grand type avec une gueule d’ange poussa cette fameuse porte. Au même moment, on entendit le cri perçant d’une étudiante éméchée, sans savoir si les deux évènements étaient corrélés. S’il avait été une toute autre personne, Noah aussi aurait pu échapper un petit cri, puisqu’il reconnut immédiatement ce visage.  Le signe de son étonnement passa comme un éclair sur son visage, ses yeux s’écarquillèrent un quart de second avant de reprendre leur forme habituelle, affaissés sous des sourcils froncés. La mâchoire contractée, il continua de fixer le nouvel arrivant, ou devrions nous dire le revenant . Sans montrer le moindre signe physique qu’il l’avait reconnu, Noah prit en main une bouteille de gin et un verre à whisky qu’il fit glisser sur le comptoir jusqu’à l’endroit où Milo s’était installé. Noah suivit de près la trajectoire du verre et entreprit de servir son client qui ne lui avait pourtant encore rien commandé.

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Message Sujet: Re: Guess who's back ? (MOAH)   Guess who's back ? (MOAH) Empty Dim 16 Déc - 18:25




GUESS WHO'S BACK?

Noah & Milo

Au terme de ce qui lui avait bien semblé être deux heures de marche ininterrompue dans les dédales du Queens, la jambe de Milo s’était mise à trembler de façon incontrôlable avant de céder sans cérémonie, obligeant le grand brun à claudiquer misérablement jusqu’à un banc public dont la présence était plus que bienvenue. Il s’écroula en soupirant, avant de passer doucement une main sur sa cuisse dont les muscles s’étaient mis à trembler sans plus s’arrêter. Une grimace douloureuse déforma son visage tandis que de sa main libre, il fouilla précipitamment la poche de sa veste en cuir à la recherche du tube d’oxycodone qu’il y conservait en permanence. Lorsqu’il obtint gain de cause, il se hâta d’avaler un comprimé avant de se laisser retomber en arrière, contre le dossier du banc, massant d’un air absent sa jambe dont la douleur restait encore lancinante.

Dire qu’il avait passé une journée et une soirée de merde aurait été un doux euphémisme. Absolument tous les événements qui avaient marqué le nycthémère semblaient avoir pour but commun celui de lui faire passer le pire moment possible – et c’est ainsi que, par l’accumulation de petites contrariétés d’abord insignifiantes, Milo était désormais à deux doigts d’étrangler la première personne qui aurait le malheur de croiser son chemin. La journée avait démarré –si tant est que l’on pût qualifier de « début de journée » la fin d’après-midi avant laquelle, comme toujours, Milo n’avait pas sorti un pied du lit– par un message au ton pressant et agacé de l’un de ses principaux clients, Eli Morales, un type aux allures peu commodes qu’il avait tout intérêt à ne pas contrarier et qui exigeait de le rencontrer en début de soirée, sous-entendant avec très peu de subtilité qu’il aurait des ennuis s’il n’accédait pas à sa requête. Les affaires avec Morales étaient toujours un véritable calvaire – extrêmement bien rémunéré, certes, et c’était là d’ailleurs l’unique raison pour laquelle Milo continuait les affaires avec lui, si l’on exceptait la crainte de se faire décapiter par l’un de ses sbires. L’argent n’était donc pas un problème, mais les produits demandés en échange étaient extrêmement difficiles à se procurer et, de surcroît, il lui en exigeait systématiquement des quantités colossales – et Milo avait beau lui expliquer que s’il pouvait bénéficier de quelques jours de délai au lieu de quelques heures pour se procurer les quantités pharaoniques que Morales lui réclamait à chaque fois, l’intéressé n’avait cure de ses requêtes et persistait à fonctionner sur le même mode : appel tardif, ton pressant et menaçant, rendez-vous le soir même. Alors, en entendant ce nouveau message vocal, Milo soupira, conscient que sa journée allait être un véritable calvaire. Il avait fallu, de surcroît, que lorsqu’il finit par sortir de son appartement, pressé par la contrainte de devoir trouver toute la marchandise en seulement quelques heures, il trébuche littéralement sur quelqu’un en arrivant dans le couloir. Et comme si ce n’était pas suffisamment désagréable comme ça, il avait en plus fallu que ce quelqu’un fût le fils des Salmon, ses voisins du cinquième étage. Ils l’avaient appelé Dicky –qui appelle son enfant Dicky ?– et ne semblaient pas se soucier le moins du monde que leur fils passe le plus clair de son temps à espionner Milo, à quatre pattes devant la porte de son appartement, tentant désespérément de détecter quelque chose en regardant à travers le minuscule espace qui séparait la porte du sol. Milo ne savait pas trop ce que lui voulait ce sale gamin, mais il le soupçonnait d’avoir une idée bien trop avérée à son goût de ses activités illégales, et cette théorie lui déplaisait fortement autant qu’elle l’inquiétait – Milo n’était pas pressé de retourner derrière les barreaux et se contenterait volontiers de la dernière et seule incarcération qu’il avait eu à traverser. Il tentait donc de se faire aussi petit que possible et de ne rien faire qui pût conforter les soupçons de son insupportable voisin. Il décida donc d’enjamber celui-ci non sans lui avoir lancé un regard noir qui provoqua sur le visage gras et boutonneux de Dicky une franche et flagrante terreur.

La suite de la journée avait revêtu des aspects de mauvais film comique tant les événements déplaisants avaient continué à se succéder : métro en retard, voiture qui l’éclabousse de la tête aux pieds en roulant à toute vitesse dans une flaque, serveuse qui lui apporte le mauvais plat, téléphone qui lui échappe des mains et se brise en mille morceaux – le tout couronné par une entrevue stressante et déplaisante avec Morales. C’est suite à cette dernière que, craignant de devenir fou, Milo avait arpenté les rues du Queens tout en broyant du noir, jusqu’à ce que cette épouvantable crampe le force à s’arrêter. Quelques minutes s’écoulèrent, pendant lesquelles Milo continua à masser sa cuisse douloureuse, avant de balayer du regard l’endroit où il s’était arrêté et dont il n’avait pas la moindre idée de la localisation. Il eut alors la grande surprise de, finalement, reconnaître l’endroit où il se trouvait – car face à lui se trouvait un bar qu’il n’avait pas vu depuis bien longtemps. Il y avait passé toutes ses soirées pendant les semaines qui avaient suivi sa rupture avec Carmen, et avait été forcé de mettre fin à ce rituel le jour où il s’était fait faucher par une voiture.

Ce bar n’était donc aucunement associé à de bons souvenirs – aussi bien les raisons qui l’avaient poussé à venir la première fois que celles qui l’avaient forcé à arrêter de fréquenter l’endroit, étaient profondément déprimantes. Pourtant, et il ne savait absolument pas pourquoi, Milo fut instantanément tenté d’y remettre les pieds. Après tout, après la journée qu’il venait de passer, il méritait bien de boire un verre. Il hésita quelques instants avant de se lever prudemment, soulagé lorsqu’il vit que sa jambe était à nouveau en état de supporter son poids. De sa démarche claudicante, il parcourut les mètres qui le séparaient de son ancien QG de quelques semaines, et en poussa la porte après une dernière seconde d’hésitation. Aussitôt, il eut l’impression d’être projeté quatre ans en arrière : le bar n’avait pas changé d’un poil depuis sa dernière venue. Milo se fraya un chemin à travers la petite foule jusqu’au comptoir et prit place, sans même s’en rendre compte, sur le même tabouret que celui sur lequel il avait pratiquement élu domicile en 2015. Un air de surprise nettement perceptible se dessina sur son visage lorsqu’aussitôt, un verre se retrouva sous ses yeux. Il releva son regard perplexe et croisa alors celui du tenancier du bar, qui avait déjà rappliqué et s’affairait à remplir son verre du gin qu’il s’apprêtait à commander. Il ne fallut pas plus d’une demi-seconde à Milo pour reconnaître le barman – c’était la personne qu’il avait le plus fréquentée pendant les semaines qui avaient suivi sa rupture avec Carmen. Le mot « fréquenter » était peut-être un peu fort pour qualifier le semblant de relation qu’ils avaient alors eue, et qui se limitait à trois phrases à tout casser sur la soirée, entre lesquelles Milo tendait machinalement son verre pour le faire remplir. Parfois, leurs interactions étaient un peu plus nombreuses, mais c’était uniquement parce que Milo rechignait à quitter les lieux lorsque l’heure de fermeture du bar avait sonné ; le barman, dont il ignorait jusqu’au prénom, lançait alors quelques remarques impatientes et agacées à un Milo qui peinait à formuler une réponse correcte tant il était bourré. On était donc loin de la relation fusionnelle qui menait aux retrouvailles émouvantes – pourtant, Milo esquissa un sourire en reconnaissant le grand barbu au regard peu amène. « Je savais pas que j’avais à ce point marqué les esprits », plaisanta-t-il en référence à la commande qu’il n’avait même pas eu besoin de formuler pour qu’elle lui soit servie, alors qu’il n’avait pas mis les pieds ici depuis près de quatre ans. « Merci. » Il sortit un billet de dix dollars de son portefeuille et le posa sur le bar, tout en faisant signe au barman de garder la monnaie, le toisant avec une curiosité mal dissimulée, toujours perplexe face à l’improbabilité de la scène.

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