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 J'ai crié ton prénom dans les tourbillons de la nuit. (Luz)

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Message Sujet: J'ai crié ton prénom dans les tourbillons de la nuit. (Luz)   J'ai crié ton prénom dans les tourbillons de la nuit. (Luz) Empty Sam 18 Aoû - 23:42

Sous les lampadaires et les néons criards du métro,
Sous l'atmosphère et les regards hagards des passants,
Sous l'odeur de pisse et de crasse du sol mal nettoyé.
J'te vois.


Chaque jour, à la même heure, t'es là. Réglée comme une horloge - quoique, je n'suis pas sûre, j'ai pris l'habitude de venir sur ce quai tout les jours et de t'y attendre le soir. Bref, toi, l'inconnue, mon "à une passante" quotidien ; j'te suis du regard. De loin. De très loin. Et pourtant, y'a beau avoir plusieurs mètres nous séparant ; j'te vois comme j'vois mon reflet chaque matin dans les vitres des voitures.
T'es un peu surréaliste, tu sais. Comme une figure qui ne devrait pas être là tant elle semble à l'étroit ; pas à sa place. Quand ton visage légèrement rose rencontre l'albâtre généralisé des mines désabusées ; j'vois en toi l'absurdité d'la représentation d'ma liberté au sein de la prison d'un monde malade.
T'en es certainement la geôlière, tout comme t'as enfermé mon coeur dans un tas de questions inachevées.

Qui es-tu ?
C'est comme reprendre "Lettre d'une inconnue" de Zweig ; sauf que chaque jour, la lettre est écrite à nouveau.
Chaque soir, je l'oublie car je n'ai ni stylo,
ni talent,
et encore moins les mots.

C'est bien ça le problème, d'ailleurs.
Les mots ne sont plus là. Absence de langage, absence de courage - absence de sens, surtout. J'me retrouve à chaque fois, plantée en plein milieu d'la rame, Bob mon harmonica de traviole ; et j'arrive à peine à jouer quelques notes. Parfois c'est même le silence complet.
Puis je te regarde à nouveau ; l'orange de ta chevelure me plongeant dans la mécanique d'un palpitant déboussolé.
Mais là, c'est pas n'importe quel jour.
Parce que maintenant, là,

je vais lui aller te parler.
Pas aujourd'hui, ni demain. Mais ici, tout de suite.

Y'a comme un raté dans les battements affolés ; et c'est ça qui arrive à m'donner le tempo pour m'avancer vers toi. J'réfléchis à un tas de phrases que j'pourrais te balancer comme j'en balance à d'autres - sauf que ça ne fini qu'en un pathétique ionesco.
Mais,
dans cet élan désespéré,
un passant bousculé,

ma monnaie éclatée,
le verre qui sert à mendier étalé,
mon cul écrasé.
Et le passant, incapable de regarder une fille comme moi, qui lance au loin les mots acerbes

- Putain d'clodo.


Le courage évanoui ;
ma propre condition qui m'dit :
t'es rien de plus qu'une sans abri.
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Message Sujet: Re: J'ai crié ton prénom dans les tourbillons de la nuit. (Luz)   J'ai crié ton prénom dans les tourbillons de la nuit. (Luz) Empty Sam 25 Aoû - 14:24

métro, boulot, dodo.
elle ne pensait jamais tomber dans cette routine, luz. c’est encore difficile à digérer. mais à part le métro, il ne reste qu’une possibilité : les taxis. et si l’argent n’est pas véritablement un problème, le fait de prendre le métro est une couverture parfaite pour azhar qui ne se doute pas de tout ce que sa petite sœur lui cache.
depuis quelques temps, le travail est un peu moins passionnant. avant-hier, luz a dû glisser quelques bombes dans un immeuble en construction – vide – qui déplaisait à son patron. dans la nuit, un boom ! retentissant a résonné comme un écho funeste et les fondations se sont effondrées. c’était drôle, mais pas vraiment satisfaisant… chaque boulot est différent, mais chaque jour se ressemble.
alors c’est lassée que luz, aujourd’hui encore, se perd dans le métro. elle est comme tous ces gens, à la mine enfoncée dans un blouson trop chaud – alors que l’été prend une teinte mi-figue mi-raisin, entre le chaud et le froid – pour éviter de regarder les autres, de faire des choses qui ne se font pas. dévisager. s’intéresser aux autres, même quelques brefs instants. sourire. arrêter d’être une horde d’inconnus pour créer un amas chaleureux.
société individualiste de merde. elle soupire, luz, alors que ses opales fouillent chaque visage. un sourire léger, presque timide, étire ses lèvres. parce qu’elle s’amuse de la provocation, attend qu’un homme lui fasse des avances ou qu’une femme ne se retourne pour éviter son regard. qu’un autre, en train de fumer un joint dans le métro – alors que c’est interdit – ne la menace vainement, sans jamais les mettre à exécution.
et puis elle la remarque, la fille aux cheveux longs et à l’harmonica brinquebalant. mais elle la remarque trop tard, quand un homme lui est déjà rentré dedans et a fait exploser la monnaie pour qu’elle se déverse sur le sol bétonné.
luz se lève d’un bond, rejoint la gamine – elle doit avoir son âge. cachée sous sa tignasse aile-de-corbeau, luz n’avait pas vu… mais elle est super jolie. le genre de look un peu bohème, un peu… dans la marge.
elle ramasse quelques pièces et les lui tend. les mains se frôlent, luz relève le minois vers l’homme qui est déjà parti beaucoup trop loin… elle ne le voit plus. elle pince les lèvres.
- quel sombre crétin…
elle marmonne alors que les insultes fusent déjà sur le bout de sa langue. retenir les grossièretés… cette fille n’a pas besoin que luz monte sur ses grands chevaux et qu’elle s’agace. surtout qu’elle doit avoir l’habitude.
- vous allez bien ?
elle demande avec un sourire compatissant. en temps normal, luz ne s’intéresse pas véritablement aux autres, perdue dans sa routine. mais puisque ce soir signe le coup d’un renouveau et d’un besoin de franchir les limites, elle propose :
- vous voulez venir prendre un café ?
et puis elle ajoute, en se perdant dans ses propres idées, ses propres mots :
- avec moi, je veux dire.
les joues se colorent de rose quand la timidité – oubliée depuis des années – refait surface. il y a quelque chose de touchant dans le comportement de cette femme, et luz se rend compte de tous les sdf qu’elle a pu ignorer en passant – perdue dans ses pensées. il est temps de changer.
- je vous invite. pour que vous ayez une autre vision de tous ces cons qui prennent le métro matin, midi et soir. on est pas tous pareils.
nouveau sourire, plus vrai cette fois. elle se relève, entraînant la jeune fille avec elle – les mains toujours jointes – dans une invitation peut-être un peu trop intensive, un peu trop insistante. mais luz, elle a ce besoin de ne pas juste rentrer à l’appartement pour se coucher ; même si la fatigue se fait ressentir, luz est persuadée que c’est une bonne chose de rester avec elle… de témoigner de l’intérêt aux rebus de la société alors qu’ils n’ont rien demandé.
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