i’m nuts, baby, i’m (mad)

traits de caractère / audacieux, beau parleur, belliqueux, calculateur, capricieux, charismatique, charmeur, confiant, égocentrique, égoïste, excessif, fêtard, fourbe, hautain, hypocrite, insolent, joueur, malicieux, manipulateur, menteur, narcissique, opportuniste, persuasif, possessif, réfléchi, snob, vaniteux, virulent, volage.

roméo baise juliette. toi, maddox, c’est toutes les autres que tu baises. corps nippé d’dentelle rouge carmin, une teinte plus foncée qu’son gloss qui maquille la médiocrité d’ses lippes mutilées. erreur fatale. une bourde d’débutante pour toi qui jure qu’par la perfection. bavure lourde d’conséquence qui tardera pas à maculer la fibre d’ses draps lactés. [...] carcasses qui s’frictionnent à la cadence effréné d’vos souffles saccadés et c’est l’confort molletonné du matelas qu’enveloppe ta dépouille après l’dernier grognement anarchique qu’t’expulses. la pulpe d’tes doigts qui vagabondent contre son épiderme constellé de douces morsures violacés, sombre vestige d’une nuitée à tes côtés. innocence qu’tu lui as arrachée sans une once de scrupule. humanité qu’tu connais pas, pitié qu’t’as pas. sirupeuse virginité envolée sous tes coups d’bassin rythmé, éparpillé dans les méandres de l’obscénité et d’la mélancolie d’une pureté fugitive. elle t’voulait, elle t’a eu. cher payé pour une curiosité passagère et un caprice éphémère. corps qui s’rétracte, qui quitte l’étoffe étouffant d’sa défroque tremblotante. « tu pars? – oui. » comme si, toi, knollys, tu dois t’enquiquiner des remords pathétiques d’ses péchés effrontés, elle qu’a maintenant goûté à la polka luxurieuse. c’est pas par envie qu’t’abandonnes sa chair, mais plutôt par lassitude. « tu vas revenir? – non. » t’es pas l’homme d’une seule peau. tu seras jamais comblé tant et aussi longtemps qu’tu les auras pas toutes balafré d’tes crocs lacérés, empreinte symbolique d’ta possession sur ces âmes déchues. « c’est pas toi, bébé… c’est toutes les autres. » sourire fallacieux qu’embrase tes opales sibyllins, dernière stigmate nacré qu’accompagne ton ombre avant ton évasion prématuré. pas d’au revoir, ni d’adieu déchirant, qu’un exode brutal sous l’regard embrumé d’une pauvre poupée brisée.
l’retour des vieux, dîner d’famille oblige. chaque fois, c’est la même chose; table pleine à craquer – menu beaucoup trop fancy pour l’événement qu’vous célébrez – entouré d’trois gosses qu’hésitent à sombrer dans leurs pensées les plus sombres ou à s’mutiler à l’aide d’la coutellerie argentée. c’est par ta demi-sœur qu’commence l’interrogatoire, envieux d’pas être l’premier histoire d’abréger tes souffrances. t’profites de l’occasion pour méditer sur les bobards qu’tu t’apprêtes à leur raconter alors qu’ton tour arrive plus rapidement qu’prévu. « et toi, maddox, qu’as-tu fait pendant notre absence? » oh, maman… si. tu. savais. je m’suis tapé la fiancé du padre sur son canapé pendant qu’il était ivre mort. j’ai également vidé votre réserve d’alcool et j’ai obligé la femme de ménage à rembourser la totalité des bouteilles en retirant l’argent d’son salaire. oh, j’ai aussi organisé deux, trois teufs où j’ai baisé une dizaine d’gonzesses dans votre pieu. c’est sans compter l’threesome dans ma suite luxieuse du skyloft hotel lors d’mon week-end improvisé à las vegas et l’nombre incalculable d’branlette qu’je m’suis procuré dans votre salle de bain. « rien d’très explicite. j’suis allé à mes cours d’piano… oh et j’ai donné quelques billets à une œuvre de charité qui m’tient é-nor-mé-ment à cœur! » sourire innocent qui peint désormais ton visage alors qu’tu bats des cils pour les hypnotiser. trop facile à duper, eux qu’hochent la tête en poussant des « awn » et qui gobent c’te facétie sans poser la moindre question supplémentaire. coude qu’tu poses sur la table pour laisser tomber ton menton dans la paume d’ta main, ennuyé qu’ce soit si simple d’les enquinauder. t’soupires lorsqu’la maternelle écarquille les yeux, son regard qui bute sur ta posture indécente alors qu’elle remarque même pas l’suçon violacé qui pigmente la peau lactée d’ton cou. « MADDOX! où sont passés tes bonnes manières? – pardon. » tu t’redresses aussitôt contre la chaise, ton dos qu’épouse l’dossier de c’te dernière alors qu’t’empruntes une mimique navrée. un jour, tout l’monde saura qu’t’es une ordure, maddox.
« putain! mais c’quoi ton problème, mad? » lui. elle. un peu tout l’monde. « y a vraiment un truc qui tourne pas rond chez toi! j’peux pas croire qu’tu m’aies fait ça… à moi! – t’avais qu’à pas… – non, ta gueule! t’as aucune excuse, mad! au-cune! » c’que tu disais, c’est qu’elle avait qu’à pas t’remplacer pour l’premier venu. elle qu’a toujours scandé haut et fort qu’c’était vous vs le monde, mais qu’oublie qu’t’existe aussitôt qu’a un mec qui lui bouffe la chatte. elle reviendra ramper à tes pieds quand elle réalisera l’énormité d’sa bêtise humaine. « t’avais pas l’droit d’faire ça! d’me faire ça! merde, mais […] » elle gesticule trop. elle gueule trop. tu t’contentes d’la fixer t’vomir ses tripes sans rien dire, sans ouvrir la bouche une seule fois. t’façon, elle t’donnera jamais l’occasion d’en placer une. faut avouer qu’t’es plus très réceptif, t’as déjà la tête ailleurs, en train d’élucubrer la prochaine emmerde qu’tu vas causer. ta prochaine toile déjà tissé, reste plus qu’à attendre qu’ta proie s’y colle. elle – celle qu’osait encore t’appeler son ami – claque des doigts pour t’ramener à l’ordre. « eh oh! tu m’écoutes, là? – t’veux la vérité ou bien -- » la paume d’sa main qui s’écrase contre ton visage te stoppe dans ton élan alors qu’tu ravales tes mots pour échapper un rire. « t’es vraiment qu’un putain d’enfoiré! » y a quelques larmes qui perlent sur ses joues rosées alors qu’un sourire cesse d’étirer tes lippes. elle a du guts d’t’avoir foutu une gifle, exactement comme t’en as eu d’avoir saboté sa relation temporel qu’aurait clamsé à la première prise de tête. au fond, t’as seulement accéléré l’processus, fait en sorte qu’elle affronte immédiatement l’inévitable. elle finira par t’remercier. « un jour, tout l’monde saura qu’t’es une ordure, maddox! » ouais, tu l’sais. « et j’serais plus là pour t’défendre! » ça aussi, tu l’sais. elle et toi vs le monde… ton cul, ouais. c’est toi et toi seul vs l’monde. point barre.