higher stakes, ft. mahe.

higher stakes. The stakes were higher from the start, the stakes were loaded from the start... You Came alone when you came around but I made no sound. You keep along in the city drum & you didn't mind. But you were always on your own & you freed my mind... (© musique)

 « Les lumières dansent dans l’ambulance. » Elle était désorientée Mia, s’demandant comment elle avait pu faire pour en arriver là. Les lumières bien trop blanches se réverbérant contre les murs blancs aseptisés d’sa chambre « cinq étoiles » lui agressaient les yeux, vrillant par la même occasion ses tempes d’un sale mal de crâne. Le décor immaculé qui l’entourait la tuait à petits feux la blonde, n’comprenant pas comment elle avait pu passer du chaos et du sang l’entourant de partout à cette chambre artificielle - sans défaut auquel s’raccrocher. C’était un mauvais rêve, indéniablement... Elle n’était pas là dans cette chambre d’hôpital à contempler le vide qui se créait en elle, non. Elle devait être dans son lit en train d'avoir un cauchemar, c’était sûr ! Certainement que c’était les hormones donc la grossesse bombardait son corps non stop depuis des semaines à présent qui lui jouaient un sale tour. Non ? Grossesse. Ce mot résonnait douloureusement dans l’esprit de la jeune femme. Machinalement, elle porta la main à son ventre. Lui aussi lui faisait mal bizarrement ; trop mal que pour que ce n’soit pas inquiétant. Elle sentit les larmes perler au coin d’ses yeux, ne pouvant retenir son désarroi plus longtemps. Un petit rire presqu’enfantin lui échappa aussitôt. Elle qui, hier encore, n’était pas sure de vouloir d’ce bébé qui avait élu résidence dans son ventre, la voilà qui s’retrouvait à pleurer sa perte. Elle se sentait comme vide au-dedans. Comme si quelque chose manquait à son équilibre corporel… A nouveau, elle n’comprenait pas bien comment elle avait fait pour en arriver là… Après tout, ça n’avait commencé qu’avec quelques gouttes de sang anodines dans ses sous-vêtements en début d’soirée. Elle s’était alors tout d’même rendue aux urgences, histoire de voir ce qui pouvait être envisagé. Seulement, après plusieurs heures d’attente là-bas, le flux sanguin s’était intensifié.  « Fausse-couche du premier trimestre. C’est très fréquent. Il n’y avait rien à faire. » La tête désolée du médecin lui avait filé la nausée. Surtout quand ce dernier avait dû lui expliquer que le cauchemar n’était pas fini. Qu’il fallait encore lui faire subir un curetage à son pauvre corps. Elle n’avait jamais entendu ce terme lui semblant quelque peu barbare auparavant Mia. Mais apparemment c’était nécessaire car son ventre, dans sa frénésie meurtrière, n’avait pas entièrement fait le boulot correctement. Il restait des tissus à éradiquer dans son utérus… Malgré la terreur et le dégout qu’elle se savait ressentir, elle n’avait pas bronché. C’était comme si elle était déconnectée d’ses propres émotions, comme emmaillotée dans du coton. Elle savait ce qu’elle ressentait, mais de loin… Une fois l’intervention terminée, on l’avait placée en salle de réveil.

Ses yeux papillonnants de plus en plus afin d’s’habituer à la lumière crue ambiante, elle avait tenté d’se relever un peu trop vite Mia. Néanmoins, une vive douleur au niveau de son bas-ventre l’avait vite rappelée à l’ordre.  « Ha, tu es réveillée… On va pouvoir t’emmener dans une chambre. Observation pour la nuit. Tu pourras rentrer demain. Tu as été courageuse. » L’infirmière n’avait cessée de parler tout le long du chemin jusqu’à sa chambre. C’était apaisant, comme une berceuse. Par contre, en réalité elle n’était pas courageuse la demoiselle, loin s’en fallait même. Elle était simplement encore trop sonnée par les événements que pour pouvoir totalement appréhender le sentiment de perte qu’elle ressentait en cet instant. Une fois seule dans la chambre, elle attrapa son sac qui avait été mis à sa disposition sur la table de nuit pour y chercher son portable. Faisant ensuite défiler les numéros, elle s’arrêta sur celui de la seule personne qu’elle avait envie de voir en c’moment précis et commença à taper... Pour effacer le message. Encore et encore. Comment écrire ce qui lui arrivait ? Comment mettre des mots sur cette nuit affreuse ? Impossible. Finalement, elle s’contenta d’un message succinct, mais efficace.  « Mahe, viens stp. Queens Hospital center, sixième étage de l’aile B, chambre 654. J’ai vraiment besoin de toi. » Elle savait que même s’il dormait peut-être, elle avait sa sonnerie personnelle et qu’il accourrait. Mia, elle s’doutait que ce message ferait sans doute flipper son ami plus que de raison. Elle s’en voulait déjà énormément pour ça d’ailleurs, mais n’avait pas trouvé le moyen d’envoyer autre chose. Pourtant, malgré l’angoisse qu’elle allait lui créer, ne rien lui envoyer et le laisser tranquille semblait inconcevable aux yeux de la jeune femme. Elle avait besoin de lui, besoin de son meilleur ami pour tenter d’faire sens à tout c’qui lui arrivait en c’moment. Donner une raison d’être à tous ces sentiments confus qu’elle sentait prendre de plus en plus d’ampleur au fond d’son être. Car elle voyait la tempête arriver Mia et n’était pas bien sure de pouvoir y faire face seule. Elle se sentait en effet bien trop vulnérable pour le moment et avait besoin de lui pour se sentir mieux. Afin de combler le trou béant qui grandissait dans sa poitrine ; repousser le vide.

@Mahe Velázquez

higher stakes. The stakes were higher from the start, the stakes were loaded from the start... You Came alone when you came around but I made no sound. You keep along in the city drum & you didn't mind. But you were always on your own & you freed my mind... (© musique)

T’es là, contemplant ce mur. Il est large, il est assez grand. Mais t’as le cœur dans les chaussettes. Le moral au plus bas. Belly, ton père. Tout se mélange dans ta tête, prête à exploser, tu n’es plus sûr de rien. Le ventre assez douloureux, tu ne sais plus quoi faire, quoi penser. Les mots dur de ton père font écho à ton cœur, blessant d’infime lacération ton organe central. Tu tentes de rester debout. Tu devrais dessiner, tu devrais faire ce que tu aimes faire à une telle heure. T’as même pas le cran, l’esprit plein de dessin, mais le cœur n’y est pas. Cette passion est ton sang coulant dans tes veines, remplaçant petit à petit celui que tu partages avec ton père. Tn héros. Un homme que tu as déçu.  T’es là, les pieds béant dans le vide, sur ce toit, un toit si haut que tu pourrais chopper les étoiles et en priver le reste du monde. Mais t’as le cran de rien, gars. T’es mort. Tu ne sais même pas pourquoi tu ne vas pas voir ta Mia. Ta petite perle à toi, ton petit ange qui est là, qui est comme un bout de ton cœur. Mais, tu ne veux pas. Tu le sais, t’aime pas parler de ça, tu ne sais pas encore comment elle fait pour dompter ton esprit, ton cœur et te faire parler. La meuf idéale, mais non. Pas de ça pour vous. Toi tu l’aimes. Tu es sans doute capable de lui dire à elle, plus qu’à quiconque, sauf belly bien sûr. T’es les paupières qui se ferment, tu t’étires sur le sol du toit, plongé dans ta pénombre. Ressassant le mal que ça te fait, ne pas te laisser toucher. Il t’aime, du moins t‘aime à le croire, mais il est déçu de te voir te transformer en son père. Les relations fils et père par chez toi ce n’est pas le top.

Tu te laisses portes par tes songes, laissant ton rythme cardiaque s’apaiser, toi qui n’étais pas prêt, tu allais devoir l’être dans la seconde.  Le téléphone qui vibre dans ta poche, histoire que ce soit discret, tu penses à pas répondre. Tu le fais, tu lookes pas dans la seconde le message, mais ça insiste. Et tu sais que c’est que c’est important, une notification important. Les deux personnes placées en importante c’est Belly et Mia quand tu es en silencieux à cette heure-là pour grapher sur les murs de la ville. «  Mahe, viens stp. Queens Hospital center, sixième étage de l’aile B, chambre 654. J’ai vraiment besoin de toi. »  Un battement t’échappe, un second se meurt avant l’heure. Tu flippes en lisant le message, tu te reprends à deux fois pour le lire. Hôpital. Elle fout quoi là-bas ? Pas le temps de répondre à cette question, tu abandonnes ton matériel, tant pis, tu t’en balances. Tu sautes sur le toit plus bas, pour pouvoir atteindre l’échelle. T’es pas trop loin de l’hôpital, une chance. Tu cours. T’aimes bien courir, t’es plutôt sportif, mais ça n’a rien à voir en réalité. Les questions sont nombreuses. Accident ? Le bébé ? Agression ? Ton sang il chauffe, ton cerveau est en surchauffe. Tu es une bombe prête à exploser à ce moment précis quand tu entends les sirènes d’une ambulance s’approcher de toi. Signe que tu n’es plus trop loin. Tu manques rapidement de finir sous les roues de l’ambulance que tu avais entendue, traversant comme une oie sauvage.

Tu rentres dans l’hôpital et tu cherches rapidement sur les affiches de l’ascenseur où elle peut être. Aile b. Check. Te reste plus qu’à trouver la chambre 654 qui devrait être au sixième étage. Le maudit appareil monte, il est long et toi, tu tapotes de tes doigts sur la rembarre te demandant quand ce putain d’ascenseur compte arriver au bon étage. T’en as marre. Une meuf qui prend son temps pour monter dans l’appareil au second, elle te sourit et toi tu l’as bouscule. Sale type va. Tu décides de prendre l’escalier, même si tu finiras plus qu’époumoner à la fin de ta course. T’es trop inquiet. Mia c’est celle que tu ne peux pas perdre. Elle était pourtant pas la meuf que tu préférais à l’époque du collée, les préjugés c’est mauvais. Une fois les escaliers montés trois à trois, tu pousses la porte. «   Elle est où la chambre 654 , Mia Williams ! » Que tu balances à la première nurse que tu croises. Tu captes pas où t’es, tu ne captes pas le niveau de gravité ou non, tu ne veux voir qu’une chose Mia. On t’indique la chambre et tu fondes dans un dernier effort, ton myocarde il est à fond, le cœur prêt à sauter de ta poitrine, tu ne frappes pas la porte. Tu la vois là, mia, tu la vois allongé, les yeux rougis par les larmes. Mia. Ton cœur se déchire, t’oublie tout sauf elle. Car il n’y a qu’elle qui compte. «   Mia ? » T’es là, la voix mielleuse, prêt à sauter sur quiconque responsable de son état, t’as les yeux prêt à lâcher des larmes. «   Mia t’as quoi ? » Tu poses ta main sur sa main et tu attends, mais t’es pas sûr de pouvoir le supporter.

@Mia Williams