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 hold the silence / euphémia

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Odessa Thompson;

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Odessa Thompson



zendaya
av: vocivus
nejma (b. hadid)
53
1090
26
en couple, parait-il. un couple à l'amour mécanique, au désir en berne et à l'indifférence reine. qu'une question de temps avant que l'un des deux n'jette l'éponge.
tôt jetée sur les planches comme dans une fosse aux lionnes, le classique comme une évidence, et le rang d'étoile convoité - et pourtant strip-teaseuse de l'autre côté, pour te sentir revivre sous les regards fiévreux.
une cage dorée dans le queens contemporain.

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Message Sujet: hold the silence / euphémia   hold the silence / euphémia Empty Sam 14 Mai - 18:19

hold the silence
@Euphémia Hughes

Le bruit du ressac qui se mêle au rire de l’enfant,
l’iode qui t’emplit les narines, les boucles qui flottent dans le vent,
un souhait égoïste, irrésistible se formant – f i g e r le temps.

Maman te l’avait dit, qu’il grandirait trop vite. Que la maternité est le seul bonheur qui oscille à chaque instant avec le crève-cœur, face à ce temps qui galope en étalon infatigable, qui se rit du fantasme d’appuyer sur pause, qui crée, modèle, érode et puis reprend à tout jamais. Que le petit ange, tout de fragilité et de délicatesse, qui gazouille des mamá au creux de tes bras et t’observe de ses immenses orbes bleutés tout comme tu l’admires de ton côté, comme la huitième merveille du monde, la bénédiction inespérée, sera vite un grand à la recherche d’échappatoires, à la soif dévorante d’indépendance, portant la honte brûlante d’une filiation pêcheresse. Qu’un jour peut-être, l’innocent réceptacle de tout l’amour qu’une femme peut éprouver se retournera contre toi, te délaissera,
te détestera.

Tu ne les acceptes pas, ces jours à venir, ces destins désolants, mais tu sais qu’ils s’en passeront bien, de ton accord. Que le grand architecte de l’univers s’en est incessamment lavé les mains, des souhaits et espoirs de l’insignifiante Anya, si tant est qu’ils soient un jour parvenus à ses tympans, et qu’ignorance et mépris ne manqueront pas d’accueillir les suivants. Et à ces maladies incurables que sont le temps qui passe et la mortalité marchant vers nous tous, partant simplement de points de départ divers et farouchement tenus secrets, tu ne peux en l’absence de remède que t’efforcer de limiter les dégâts. Enregistrer chaque rire comme si c’était le dernier, ne jamais le lâcher des yeux pour t’offrir ces volatiles trésors que sont les souvenirs. Parfois, c’est la caméra que tu brandis, la sachant plus fidèle que ta vue vouée à la dégénérescence, mais l’intermédiaire vitré t’entrave. Il n’y a qu’à tes sens que tu prêtes une confiance infaillible, bien que tu saches que dans sa marche sans fin, le temps les désagrégera aussi. Qu’importe, au fond.

Qu’importe,
tant qu’il te reste une paume
pour sentir son cœur battre.

León est comme toi, déjà émerveillé par les denses flots azur qui se ramassent sur les rives ensablées, encore ravi d’observer le ballet si commun des mouettes qui se posent quelques secondes avant de reprendre leur envol. Il te les montre du doigt, comme si les silhouettes blanchâtres qui pourtant sillonnent le ciel par nombreuses nuées partageaient le caractère rarissime d’une éclipse, et ton cœur tangue, comme soumis au roulis qui porte les bateaux et fait par moments avancer la marée à quelques mètres de vos pieds nus, devant cette précieuse innocence que l’on perd si vite. T’aimerais qu’il ne grandisse jamais, et ça n’est pas aussi égoïste que c’en a l’air : t’aimerais seulement qu’il reste aveugle à toutes les atrocités que ce monde est capable de générer, à l’autodestruction qui séduit inlassablement les hommes et aux péchés tapis dans des coins de rue sombres qui ébranlent même la foi des plus saints. Que seule la beauté lui soit visible. Bientôt, il verra le monde dans son ensemble, un chaos où laideur et splendeur s’entrechoquent depuis la nuit des temps, jusqu’à parfois en devenir insécables. Mais, si toi Anya, t’as le moindre mot à dire là-dessus, tu le retarderas, ce moment. Tu l’empêcheras de grandir trop vite. Cadeau qu’à toi, la vie n’a jamais accordé. Les ongles flottant depuis toujours en direction d’un combat – contre la crasse d’un quartier putride, contre les autres, ces écoliers à la supériorité fièrement portée comme un étendard et à ces pestes des écoles de danse qui t’auraient brisé les genoux pour te supplanter si elles l’avaient pu, contre toi-même, tes failles pathétiques, tes écarts animaux, ton envie dévorante. Férocité innée, revendiquée, usée et abusée pour t’élever, et pourtant si délétère. Tu veux un fils fort, bien sûr, mais pas dur comme t’as dû l’être.

Car ce qui est tendre ploie,
et ce qui est dur
se brise.

Tes bas talons claquent sur la jetée sur le chemin de retour, la poussette roulant à bout de bras. León ne fait plus un bruit, bercé par son écrin et par le vent marin qui caresse la douceur de ses joues, te laissant à ta silencieuse contemplation de l’horizon. Il n’en est rien, mais tu parviens encore à faire comme si vous étiez seuls au monde, même dans le Queens tentaculaire. L’impression d’être un spectre flottant parmi les vivants qui pavent les trottoirs, vous laissant passer dans une ignorance mutuelle, peut-être sans même se rendre compte de ta présence intangible. La discrétion te va si bien, Anya, lorsqu’elle t’enrobe et te protège comme nulle armure de ta fabrication n’a su le faire ; toi qui vivais parmi les étoiles, pièce maîtresse sous des dizaines de spots aveuglants, te satisfais maintenant de te fondre dans la masse, de te faire oublier. C’est un fantasme qui tire sur l’angoisse, l’idée que ton nom soit redevenu poussière, que tu sois désormais anonyme même aux yeux de ceux qui t’ont aimée.

La fuite parfaite, en somme.

Tes pupilles voilées glissent sur les visages environnants, voyant sans regarder ni comprendre ce qui t’entoure. Mais cette silhouette, tu la vois. Les coudes appuyés contre la rambarde, le regard perdu dans le néant des vagues fracassantes, la silhouette maigre et l’interminable chevelure châtaine. T’aimerais blâmer tes idées embrumées, et une culpabilité tellement hantée qu’elle te pousse aux hallucinations de vestiges du passé, mais tes pas closent peu à peu la distance entre vous, et ton alter ego ne bouge pas ni ne s’efface comme aurait dû le faire une illusion. Le spectacle qu’elle offre revêt la beauté d’antan, la silhouette d’une harmonie semblant révéler qu’elle n’a pas délaissé la danse, elle, la mélancolie portée à la perfection tandis que tu l’imagines verser quelques larmes en miroir à l’immensité bleue qu’elle ne quitte pas des yeux. Car tu la fantasmes dévastée, Euphémia, encore en proie à un deuil aussi acharné que le tien, l’âme vide et le cœur d’une lourdeur de pierre ;

Triste à en crever, pour qu'enfin
toute cette mascarade qui vous a toutes deux emballées dans son sillage
révèle son sens.

Un ange passe, et tu réalises que tes pieds sont figés dans le béton, Anya, paralysée dans l’attente de l’inéluctable. T’avancer vers elle est impossible, pas avec le fruit du péché à peine dissimulé dans ses couvertures, mais tourner les talons l’est tout autant. Tu ne voulais pas la retrouver maintenant, pas comme ça, tu voulais faire tes aveux à tes propres conditions, dans les règles de l’art s’il en est, mais près de trois ans de dérobades honteuses te scient les jambes, devant elle – et surtout devant lui, León qui ne comprend pas ce qui se passe, pourquoi soudainement sa soucoupe douillette s’est immobilisée en plein vol, pourquoi sa mamá est au bord de l’arythmie, des larmes et du gouffre.

Pour lui, t’as trahi, menti, délaissé ta passion, mais ce n’est plus ce dont il a besoin : ce qu’il lui faut désormais, c’est une mère forte, prête à se battre pour ses yeux, ceux-là même de son père dont le souvenir ne peut rester un secret profane.

Pour lui, même si tes jambes sont trop lourdes pour te porter jusqu’à Euphémia, tu refuses de reculer.

Et les coups de percussion de ton cœur battant à tout rompre se font musique jusqu’à ses oreilles,
ta respiration effrénée se fait ouragan pour s’écraser sur sa nuque,
et tes yeux, des lasers qui brûlent jusqu’à ce que sur toi, les siens se posent.

Phee. Le murmure quitte tes lèvres, emporté par la brise qui te rappelle qu’il ne t’appartient plus de prononcer cette syllabe, ce surnom aimant trop souvent souillé de pensées renégates. Trop d’années vous séparent, ainsi que leur centuple de mensonges et de jalousies inavouables, mais tout ce qui te revient à ce moment précis, c’est l’apaisement que t’offraient ses bras et le velours de sa voix lorsque tout allait mal. En élevant León à l’abri des regards, en angle mort aux yeux d’Euphémia, t’as fini par oublier la souffrance que c’était d’ouvertement lui mentir. Alors que te reviennent des relents de son amour infaillible, l’accompagne l’implacable réalisation de ce que t’as perdu. Et la culpabilité galope aussi, mais les regrets sont aux abonnés absents.

Car tu ne t’en es jamais cachée :
tu brûlerais tout dans ton sillage, Anya,
par amour.
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