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 one for each year that you've been away

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Message Sujet: one for each year that you've been away   one for each year that you've been away Empty Dim 25 Avr - 22:32

Certains jours, Shea se terre si profondément dans la solitude de son loft qu’elle en voit à peine la lumière du jour, et elle tue le temps à lire, à chercher l’inspiration, à répondre à ses messages, puis à parcourir les applications de rencontre. Ça vibre sur la table basse alors qu’elle ferme tout juste le bar de sa cuisine. Elle hésite une seconde à se saisir de son téléphone puis se rappelle que ça peut être Max qui… Qui quoi ? Qui l'envoie promener parce qu’elle a décidé que c'était préférable qu'elles ne renouent pas de si tôt ? Qui lui annonce qu’elle s'est trompée d'adresse ou que l'enterrement a déjà eu lieu et qu'elle a simplement oublié ? Qui a déjà sauté du toit ? Shea se lance dans une nouvelle explication poussée sur ses plans et son enthousiasme lui rappelle pertinemment pourquoi elle est incapable de feindre l’indifférence avec elle plus longtemps. Allez ramène-toi avant que j'change d'avis. Nouvelle analyse minutieuse, de sa réponse et qui, pour des raisons qu’elle ignore, l’amuse.

Elle enjambe les escaliers qui mènent au dernier étage du 105 Jackson Avenue, saisit la poignée de la porte de secours d'une main ferme et une chose qui devrait la terrifier la redore d’une nouvelle énergie, mise en exergue par l'adrénaline, le souffle court des kilomètres qu'elle a parcourus et de l'alcool qui pompe. Elle se sent puissante et dangereusement invulnérable. Shea la voit de dos, d'abord, et elle prend le temps de l’observer : elle a véritablement changé, et ses yeux parcourent de ses cheveux à ses vêtements, jusqu'à ses vingt centimètres de plus avec un sourire léger. C'est la stupéfaction qui la surprend ensuite. Elle a l'impression que son être entier est difforme, que sa peau rampe sur son corps creux et son cerveau s'agrippe à lui-même, à ce qu'il peint du monde. Son coeur, gros muscle qui martèle, n'est plus qu'un désagrément mineur comparé à ce qui fourmille dans sa tête. "Salut !" annonce-elle piteusement, honteusement, avide d'attention et trop maladroite pour se l'avouer. Puis vient tout ce qu'elle espérait éviter : la rancoeur, l'incompréhension, le passé, ce foutu phénomène qu'elle traîne derrière elle. Elle se rend brusquement compte qu'elle n'a pas le droit de se sentir trahie ou en colère, ni de se plaindre ou d'être indignée. Leur amitié était ainsi, fusionnelle mais trop lointaine, elle rend une dispute illégitime. "Salut..." répète-t-elle, comme si ce mot était trop intime à ses yeux pour que quiconque l'entende.

"Bon. J'ai vraiment apporté tout ce que j'ai..." qu'elle marmonne en se rapprochant. Elle sort de son sac à dos une bouteille de whisky, une demi bouteille de gin, une fiole de vodka et une fin de rhum. Elle a détourné les yeux, Shea, parce qu’elle a peur que Max suspecte son visage bien trop expressif, bien trop perplexe, bien trop enthousiaste, qu'elle en oublierait les raisons de sa présence et que c’est elle qui se moque, dans ces faces-à-faces - jamais l’inverse, elle y veillera. Elle fait quand même remarquer, en relevant le visage vers sa vis-à-vis et avec un sourire contrit : "Ce sera pour la prochaine fois les mojitos du coup... ?" et en croisant son regard pour la première fois depuis quinze ans, Shea décide que bon sang, Max n'a définitivement plus douze ans et c'est aussi perturbant que l'idée d'avoir à justifier toutes ces années d'absence. Elle a les yeux d'un vert profond même en pleine obscurité, elle n'a jamais remarqué à quel point, depuis tout ce temps. Ça imprègne son regard d'une douce tristesse qui la submerge de tendresse. Elle aurait voulu pouvoir lui ouvrir ses bras pour la serrer et lui murmurer qu'elles s'étaient retrouvées désormais et que c'était la meilleure façon possible de faire un trait sur leurs mères. "Putain..." souffle-t-elle ensuite en cessant de l'observer : le temps, les rencontres, la distance, ont rendus l'ancienneté de ses souvenirs abstraite. La main dans ses cheveux, sur son visage ne suffisent pas à conjurer sa confusion. Shea ressent son échec et les années qui pèsent. "Salut."

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Max Fyres;

-- pandemonium --
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Max Fyres



jodie
bambi eyes (ava) ; siren charms (sign) ; vocivus (icons)
oksana ; blake
3154
820
31
t'aimes pas vraiment qualifier les choses. tu aimes les laisser en suspend, au bord des lèvres, à quelques centimètres du gouffre. tu joues, tu virevoltes au gré de tes intérêts, de tes envies.
l'arnaque. l'tissu de mensonges qui s'écrase sur tes lippes. pour en avoir toujours plus. avarice insatiable.
près de ceux au compte en banque pillé. ces hautes sphères que les doigts ne font qu'effleurer. les happy few qu'ils diraient.
((moodboard))
brandy - amour (2) - coban (2) - lali - tad - nejma

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Message Sujet: Re: one for each year that you've been away   one for each year that you've been away Empty Lun 17 Mai - 17:12

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Emeraudes fondues, diluées dans le blanc des yeux rubéfié alors que lentement, l'épave glisse, dérive et se laisse couler. Submergée par les salves saumâtres qui inondent la carcasse à mesure que les boulets enserrant les pieds continuent leur danse mécanique menant au plus profond des abîmes. Sous l'eau troublée par les pastilles diffusant ces notes artificielles d'huile d'argan, la carne s'immerge. Les fils d'or des cheveux entourent délicatement le visage aux traits marqués par le sommeil manquant. L'insomnie s'étale sous les yeux, elle gonfle ces poches témoins silencieux des tourments de la veille. Sonate apocalypse jouée du bout de la pulpe translucide des fantômes d'autrefois, traversant l'écran tactile pour annoncer les funestes auspices. Dans le sillage de ces fidèles cavaliers, c'est la débâcle des miasmes putrides qu'ils amènent, dispersant les premières effluves à la manière de ces ces gamins qui balancent les nouvelles peu glorieuses dans les jardins d'inconnus sans jamais s'arrêter. Banale mécanique qui ne saurait se soucier des douleurs qu'elle provoque, du chaos que renferment certains de ces journaux porte-paroles de mauvaises nouvelles. Qu'importe, puisqu'ils ne sont que simples messagers, réceptacle d'une information sur laquelle ils n'ont aucune emprise, aucune attache. Alors elle se jette comme toutes les autres, en pleine figure de ces destinataires qui auraient préféré cultiver les joies de l'ignorance.
C'est au sommet de la tour qu'on y trouve le refuge. Grandeur exaspérante, l'acmé de l'exubérance apporte toutefois un degré de réconfort derrière sa profonde solitude. A peine plus haute que toutes les autres, elle érige ce succès qu'on suppose à ceux qui frôlent les nuages, effleurent l'absolution de la reconnaissance des pairs puisque les prétentions veulent qu'investir le haut de la tour les rapprocheraient des dieux. Lesquels pourtant. Ceux qui persiflent, se frayant un chemin dans les caboches des dépravés, susurrent à qui voudra bien l'entendre qu'il existe bien d'autres choses que les vicissitudes pourries de l'intérieur. Elles ne font que mentir, les déités, prêtes à tout pour demeurer une chimère bien palpable dans les croyances des autres. Seulement quand leurs timbres se noient sous les valses successives du vent, la brise déporte son silence isolé, l'existence se fracassant soudainement contre les échos solitaires. Ceux qui éclatent la bulle de l'inconscience dans laquelle les faux-semblants formaient ce gigantesque monticule qui occultait la souffrance enfouie de la môme abandonnée. En quittant l'austérité des paysages du vieux village de pêche qui accueillait sans cesse l'épais frimas grisâtre des jours de pluie, la gamine pensait semer derrière elle ces morcellements d'organe détruits par le départ de la mère. Le simple claquement de porte comme annonciateur précoce de la fin. Tournées, les pages. Arrachées. Réduites en miettes par les excès de rage étouffés entre les plis des taies d'oreillers. Celles qui absorbaient les flots de larmes jusqu'à ce que la sècheresse ne cristallise les orbes. La brume est impuissante désormais, incapable de déposer l'amertume irritante de son filtre.
Les paupières se ferment un instant sur les présentations frivoles de Shea. Un long soupir t'échappe, Max, teinté d'un certain regret de l'avoir ramenée ici. Seulement l'idée trépasse aussitôt, tombe rapidement vers ces limbes renfermant les inavouables mots desquels s'extirpent ces souvenirs tirés d'une autre vie. Shea est loin d'être l'inconnue que tu aimerais en faire, Max. Elle est l'incarnation parfaite. L'ultime reliquat d'une mémoire qui a fini par se lasser de son exil sur les terres de l'oubli.
« T'en a mis du temps. J'commençais à me dire que t'avais fini par rebrousser chemin. »  
Et repartir comme les vagues qui se retirent éternellement pour laisser les autres s'écraser sur la rive. Déclenche la tempête et s'éclipser aussitôt, je l'aurais p't'être fait, moi aussi.
« Une autre fois ouais. Le gin fera l'affaire t'inquiète pas. »  
Sa présence n'est pas entourée de ces chaleureuses retrouvailles des amitiés perdues de vue. Coutumes obsolètes, alimentées simplement d'un coup d'oeil qui se visse intensément sur le visage avant de détailler l'intégralité de la silhouette qui dodeline, main dans le sac pour en sortir les trésors de l'euphorie. L'image n'évoque rien de la complicité candide qui définissait vos rires cristallins partagés durant ces journées à ne penser à rien d'autre qu'au nombre de bougies comptabilisées sur un gâteau d'anniversaire. Tout est d'une exécrable monotonie.  
« Quoi, j'suis si ravagée qu'ça ? »  
Déployant les ricanements d'une gorge enrouée, les vibrations des cordes vocales pour réduire au néant les crispations qui peinent à se dissiper. Comme le myocarde, la tête est lourde, assommée déjà par quelques inoffensives gorgées d'éthanol. Sur le granit, la bouteille est déposée, sa robe ambrée ne constituant plus qu'une stagnation de gouttes esseulées tant il ne reste plus rien.
« Par contre j't'arrête tout de suite. Si t'es pas là pour te bourrer la gueule avec moi, c'est pas la peine Shea. »  
La silhouette se tourne entièrement vers elle, réprimant l'overdose de tendresse qui sillonne ses traits adoucis. L'exécrant au plus haut point, Max, car la vermine contamine. Vers cette gorge qui de nouveau se serre, vers le corps à deux doigts de se rompre si son poison venait à se répandre sur lui. S'accrochant à ce qu'il reste de grand. L'immensité insignifiante des happy few. Le privilège d'une solitude luxueuse choyée dans un verre de cristal.   

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[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image].
- - comme un souffle,
un garnement,
tout autour y'a la violence. 
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