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 Mon ombre sur ta peau | Beanis #4

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Message Sujet: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Ven 9 Avr - 11:32


◐ ◐ ◐  
[ Mon ombre sur ta peau ]
w/@adonis worall




Parce que "je t'aime", ça ne se dit pas.

Et si je ne peux pas te dire ce que je ressens, alors je dois le faire exploser quelque part dans les sentiers formés par la pluie. Je dois le crier au monde d'une autre manière. Je dois saisir ta main pour que tu l'enchaînes à la mienne et que jamais tu ne la reprennes. Si je ne peux pas énoncer les mots qui font vibrer mon aorte, je dois te les écrire quelque part.

Dans la nuit noire, je pourrais parcourir les trottoirs et aller graver sur un mur mon désespoir. Ne l'ai-je jamais fait? Je n'en suis pas sûre? Parce que depuis des années, mon coeur se serre quand je vois poindre le bout de tes chaussures. Il me suffit d'apercevoir l'esquisse de tes pieds dans l'encadrement de la porte pour déjà espérer que ton souffle m'emporte.

Mais nous ne crierons pas comme des enfants au petit matin, nous ne sauterons pas dans les flaques comme des gamins. La main emprisonnée contre la tienne, je t'entraîne vers des fonds où l'on marque la peau avec de drôles de sceaux. Je veux te marquer. Je veux être une de tes douces cicatrices comme tu me l'as demandé.

- - -

La porte du salon s'ouvre doucement et le tintement réveille ceux qui dorment au sous-sol. A cette heure-ci, les tatoueurs de la ville ne travaillent jamais. Les clients du quartier ne viennent qu'aux petites heures, alors qu'ils sont morts bourrés. Mais Beatrice est enivrée d'une autre sorte d'alcool : celui de l'amour. Celui d'un amour qui va bientôt la dégriser mais elle se moque des conséquences car tant qu'il est là, elle est prête à l'immortaliser.

Elle se tourne vers lui et les yeux pétillants d'une joie profonde, d'un sentiment trop viscéral pour qu'il ne s'affiche pas sur son visage, elle lui tend la main à nouveau. Cette main qu'elle vient pourtant à peine de lâcher, elle la reprend pour l'entraîner en bas, auprès des tatoueurs qualifiés. Sans qu'il ne puisse rien dire, elle l'installe dans un des canapés en cuir et s'assoit près de lui, caressant son bras et murmurant enfin.

« T'as pas besoin de me parler, t'as besoin de rien dire. Mais laisse-toi m'appartenir.  » Poétique, elle se penche et l'embrasse d'un baiser chaste mais intense. Elle n'est pas artiste, sinon, elle aurait demandé à être la graphiste de ce qu'elle va lui graver sur l'épiderme. Elle parle avec la femme du salon, lui donne des indications, acquiesce doucement en regardant les dessins proposés et exige quelque chose de plus petit, de plus discret. Elle trouve son bonheur et revient vers lui, faussement calme tant son coeur bat la chamade. « Tu me fais toujours confiance?  »


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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Sam 10 Avr - 16:19


◐ ◐ ◐  
[ Mon ombre sur ta peau ]
w/@beatrice vaughan



Porté par son envie de la voir sourire à nouveau, Adonis se laisse guider à travers la ville endormie. Sa main contre la sienne, il ne pose pas de question et se contente de la suivre sous un ciel où le soleil commence déjà à marcher sur la nuit. Parfois il dépose ses yeux son visage à la recherche de la lumière qui semble s’être échappée plus tôt dans l’écho de la révélation de son passé douloureux. Savoir qu’elle ait pu survivre à une chose pareille, qu’elle parvienne encore à briller malgré l’atrocité de ce qui lui est arrivé le rend admiratif. Il savait déjà que Beatrice était une femme forte, aujourd’hui seulement il commence à comprendre à quel point. Mais il est inquiet, car il entend encore son âme pleurer, car il entrevoit toujours dans ses yeux couleurs noisette la faille laissée par cette mère qui n’a pas su voir ce que lui trouve pourtant chez sa fille : l’espoir.

Beauté brisée, espoir farouche,
Destins mêlés où se forge notre réalité,
Je te prendrai sur mes épaules,
Je te hisserai hors de l’eau,
Avec pour seul but que tu respires à nouveau.


Ils arrivent devant un salon de tatouage, et Adonis comprend enfin ce qui motivait les pas de la jeune femme. Elle veut s’ancrer parmi les souvenirs de l’horreur, elle va devenir sa plus belle cicatrice. Il passe sa main affectueusement contre sa nuque en passant la porte et se contente d’un hochement de tête pour saluer les artistes qu’ils viennent arracher au sommeil. Quand elle se retourne, et qu’à nouveau des étoiles brillent dans ses yeux, un sourire apaisé se dessine sur les lèvres d’Adonis, soulagé de voir la lumière chasser l’ombre qu’il a vu se répandre en elle un peu plus tôt. La joie qui s’agite en elle efface la peur, écarte les doutes et scelle un peu plus son cœur au sien. Elle saisit sa main, et l’entraîne au sous-sol où elle l’installe sur un Chesterfield. Son corps fatigué s’affale sur le cuir capitonné, et trouve du réconfort sous la caresse des doigts de Beatrice le long de de son bras. Il bascule la tête en arrière pour venir caler sa nuque contre le cuir, et ses yeux viennent s’échouer dans ceux de Bea, appelés par la poésie de ses mots, avant de dériver sur ses lèvres alors qu’elle s'apprête à l'embrasser. Il aimerait pouvoir lui dire qu’il lui appartient déjà, et depuis longtemps, mais il n’en a pas le droit. Elle se redresse et il ne peut s’empêcher de la suivre du regard quand elle s’en va discuter avec celle qui marquera ce qu’elle aura choisi sur lui. Il l’observe, et s’émerveille une nouvelle fois de sa beauté sans efforts, le genre de beauté qui est indécente tant elle est naturelle. Quand elle finit par revenir vers lui, les yeux fatigués d’Adonis se plissent tandis que ses lèvres se pincent dans un sourire. « Toujours. » Il se lève et vient faire glisser sa main dans les cheveux de la jeune femme pour replacer une mèche derrière son oreille avant d’aller s’installer sur la table à côté de laquelle l’attend la tatoueuse. Il retire son t-shirt pour découvrir sa peau, et jette un coup d’œil à Beatrice avant de lui dire : « Laisse-moi simplement choisir l’emplacement. Je veux que tu sois à côté d’elle. » Il veut qu’elle vienne tenir compagnie à la seule cicatrice laissée sur son corps par sa sœur, un accident qui les faisaient toujours rires aux éclats quand il était évoqué. Son index vient indiquer un morceau de peau sur ses côtes, juste au-dessus de la ligne rose dont les contours boursoufflés dessinent le sourire évaporé de son autre moitié. « Je ne veux pas qu’elle soit recouverte, même en partie. » indique-t-il avant de s’allonger sur le flanc comme la tatoueuse lui demande. « Viens-là. » Il tend l’une de ses mains à Beatrice pour l’inviter à la saisir et lui souffle son envie de la sentir près de lui, un besoin qui ce soir domine tous les autres.


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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Mer 14 Avr - 14:31


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[ Mon ombre sur ta peau ]
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Graver les soupirs de mon âme près des tombes morturaires de la sienne. Graver mon symbole près de celui de celle qui sera ton éternelle. Me graver moi, en toi.

Elle sourit en expliquant à la tatoueuse qu'elle veut une petite abeille, une sorte de point noir tout petit pour venir colorer la peau d'Ado. Il n'y aura pas de couleur car les tatouages, pour elle, c'est du 100% black. C'est la noirceur qui doit ressortir et non les espoirs qui jaillissent de cette marque. Donc elle repousse les offres de jaunes entre les rayures et demande un calquage des plus sobres. Ce n'est pas un gamin qu'on va préparer pour une fête foraine, c'est un homme qu'on va lir à la reine des abeilles. Quand le dessin est approuvé, elle laisse Adonis expliquer où il veut placer ce tatouage. La confiance tellement forte qu'il ne demande pas à savoir de quoi il s'agira. Il se contente d'un Toujours en guise de certitude qu'elle saura quoi faire pour lui. Beatrice le rejoint quand il l'appelle à ses côtés et soupire. C'est ça le bonheur. Ta main dans mes cheveux, ton sourire qui caresse mes yeux et l'avenir qui se crée à deux. Mais elle ne dit rien, elle laisse la femme poser son aiguille sur la chair de l'homme et elle sourit en voyant la fine silhouette de l'insecte se dessiner sur l'épiderme de son homme. Elle sait qu'elle ne devrait pas se l'approprier mais Beatrice a commencé à le considérer comme étant à elle. « Ca fait mal? » Elle demande sans vraiment s'en soucier. Car les maux qu'ils ont tous les deux traverser sont bien plus forts que ce que l'on peut imposer à la chair. « C'est trop tard pour reculer. J'espère que tu aimeras. » Son sourire pétille d'une excitation sans borne. Elle a hâte de voir sa réaction quand il comprendra que c'est "Bee" qui est dessiné sur sa côté, une abeille symbolique qui lui rappellera toujours Bea. « Ca t'arrive de la voir ta soeur? » La question sort de nulle part. Bea a les yeux rivés sur la cicatrice qu'elle a caressée plus tôt et la curiosité la ronge. Elle ne veut pas être indélicate alors elle pose ses yeux sur lui, dans ses mires et précise « T'as pas à me répondre si tu ne veux pas. Je demandais... juste comme ça. » Mais ce n'est pas vrai. Elle s'interroge réellement sur la présence de cette femme dans la vie d'Adonis. A quel point est-elle encore là?



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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Mer 14 Avr - 22:23


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Allongé sur la table du tatoueur, Adonis ne pose pas de question. Il s’abandonne à la volonté de Beatrice, sans s’imaginer une seule seconde pouvoir lui dire non. Et plus la jeune femme avance sur le chemin de cette envie dont elle ne lui laisse pas devenir les formes, plus elle retrouve le sourire. Ce sourire solaire qui semble pouvoir illuminer mille nuits. Et cette lumière qu’il irradie ravive l’espoir dans le cœur d’Adonis, le doux espoir qui lui permet de croire un court instant que le jour finira par se lever et dissiper la nuit. Mais le jour sera-t-il synonyme de fin ? Amènera-t-il avec lui les doutes et les regrets ? Apportera-t-il la fatalité de ce qu’ils ne sauraient être ?

L’aiguille vient se glisser dans son épiderme, l’encre se mélange à lui pour y laisser une trace d’elle. Et cette doucereuse caresse du métal contre la fine peau qui recouvre ses os lui décroche un sourire. La main de Beatrice dans la sienne, il se surprend à ne plus jamais vouloir la lâcher, il réalise qu’il aimerait pouvoir lui appartenir à jamais. Elle lui demande si c’est douloureux et il se contente de plisser les yeux en la regarder pour lui répondre. Bien que l’irritation dûe au passage de l’aiguille sur sa peau ne soit pas agréable, il n’a jamais trouvé une douleur aussi agréable que ce soir. Il ne parvient pas à regarder autre chose que les yeux de Beatrice où toutes les étoiles semblent être venues se cacher. Son pousse se balade sur la paume de la main de la jeune femme, et l’amusement étire son sourire quand elle lui dit qu’il est trop tard et qu’il comprend que l’impatience s’est déjà emparée d’elle. « Pourquoi reculer ? Y’a plus rien de bon derrière de toutes façons. »

Ton regard caresse ma peau,
Ton nom vibre sur mes os,

Entre la nuit et le matin,
Je ne peux qu’être tien,

Et dans mon cœur dansent des oiseaux,
Appelés au loin par des espoirs qui ne peuvent être les miens.


À cet instant, il pourrait tout abandonner. Raison et regrets, promesses et destinée. À cet instant, il pourrait tout renier et tout lui donner. Fatigué par les heures qui ont couru sur son corps, à la merci de ce désir terrible de vouloir vivre que pour elle, il est sur le point de lui dire qu’il ne partira plus. Et c'est ce moment qu’elle choisit pour lui rappeler la raison qui fera qu’il ne doit jamais prononcer ces mots, qu’il ne peut lui infliger ses maux. Elle lui parle d’Anthea, elle lui demande s’il lui arrive de la voir, presque comme si elle était encore en vie, comme si elle n’était jamais partie. Son cœur se serre et sa vue se trouble, car cette question est sur le point de lui arracher une réponse fatale et assassine. Ses pupilles divaguent et s’échappent vers des paysages que Beatrice ne peut pas voir.

Où es-tu passée ?
Partie de moi qui je ne vois plus,
Fragment de l’être que je ne suis plus,
Reviendras-tu danser au milieu du chaos ?

Dans ton dernier souffle
J’ai perdu mon âme
Et dans ton absence
Je découvre l’enfer


Beatrice se rétracte, comme si le voir s’échapper si loin lui faisait peur. Il secoue la tête et fait remonter son regard triste et fatigué le long du visage de la jeune femme. « Elle ne vient jamais. » Sa voix est calme, pourtant il crève de lui hurler ces quelques mots, encore et encore. Car il est en colère contre cette vérité, en colère contre ce fait qu’il ne parvient pas à changer. Parmi tous ces fantômes qui viennent lui rendre visite, jamais le visage de sa sœur ne s’y glisse. « Je crois que j’ai perdu le droit de la voir. » Un murmure presque inaudible, quelques octaves grignotées par la honte et la culpabilité. Et pourtant une question lui brûle les lèvres, serait-il possible que Beatrice ait la clé pour résoudre ce mystère insoluble ? Il s’apprête à lui poser, et alors que les mots sont en train de se frayer un chemin jusqu’à ses lèvres, la tatoueuse lui signifie qu’elle a déjà terminé. Il se redresse et s’avance vers le miroir qui trône dans la pièce pour y découvrir les contours de la cicatrice que Beatrice a choisi d’incarner sur lui. Bee. Aussi petite et délicate que l’originale, la petite abeille s’est posée sur sa peau pour l’éternité. Et cette vision vient soudainement chasser les nuages qui assombrissaient son regard et laisse un sourire apparaître au milieu de son visage. Il relève les yeux dans la glace où il vient croiser le regard de Béatrice. Une seconde il se perd dans le reflet de ses yeux. « Tu sais que tu n’avais pas besoin de ces gouttes d’encre pour exister sous ma peau, n’est-ce pas ? » Il se retourne et s’approche d’elle, passant son bras autour de son corps pour l’attirer contre le sien. Et c’est en enfouissant son visage dans ses cheveux, ses lèvres à la recherche de son oreille, qu’il lui murmure un doux :

« Merci. »


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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Jeu 15 Avr - 11:16


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Elle joue avec le feu en tentant de découvrir ce que la soeur peut faire, si elle peut apparaître à tout moment. Beatrice a vu la beauté dans cette photo qu'il lui a confiée. Elle a vu la force de ces traits et elle a compris aussi que les jumeaux étaient liés à jamais. Alors, intimidée, elle craint que lorsqu'elle se marque aux côtés de son Adonis, la soeur écartée ne vienne le hanter pour lui rappeler à qui il a prêté allégeance en premier. Etaient-ils incestueux? Le songe l'écoeure et pourtant, elle craint tellement cette soeur, cette âme soeur, qu'elle ne peut s'empêcher de se le demander. Ado n'a pas l'air d'être quelqu'un de très équilibré. L'était-il avant que sa moitié ne disparaisse? Elle n'en sait rien et elle ne peut avancer qu'en marchant sur des oeufs, doucement et avec précaution. Elle sent dans son hésitation qu'elle a dépassé une limite. Bea se rétracte rapidement, cherchant à voiler ses peurs pour qu'il ne se retranche pas derrière les siennes.

Elle ne vient jamais.

Ce n'est pas la confession d'un homme raisonnable qui vous affirme qu'il n'a pas d'hallucinations, non. C'est la douleur d'un homme en peine qui vous confirme qu'il aimerait être visité par ses fantômes. Bea, elle, ne voudrait pas voir sa mère. Elle sait que cet esprit la rendrait bien trop amère. Mais elle comprend aussi le besoin de se laisser guider par une aura qu'on a tant aimée. Tu as perdu le droit de la voir. Qu'est-ce que cela signifie? Pourquoi creuse-t-elle ce gouffre entre nous? J'aimerais te demander pourquoi tu souffres autant, pourquoi tu te culpabilises. Mais je sens... je sens que chaque question m'éloigne de toi. Pas par le contenu mais par l'effroi.  Elle se tait et le laisse contempler la petite abeille qui est apparue, discrète, sur sa hanche. « Je sais. » Elle le laisse la coller à lui et se départit rapidement de ce corps en s'esclaffant. « Doucement idiot, il faut qu'elle te mette un pansement pour que ça cicatrice. Viens pas t'infecter. » Elle s'en voudrait d'être à la base d'une maladie pour une simple lubie. Une lubie qu'elle voudrait dire inutile. Mais elle avait besoin de se marquer là, sur lui, pour que quelles que soient leurs disputes à venir, il ne puisse jamais la laisser partir. Il ne puisse jamais l'oublier. Elle sait qu'il lui suffirait de recouvrir le tatouage ou de l'englober, le modifier. Mais il n'oubliera jamais que la première tâche sur son torse, c'était elle. La première piqûre, comme une piqûre d'abeille, c'était elle. Et en te piquant, je te fais à peine mal... mais je me donne toute entière à toi, comme jamais. Je me donne et je t'offre ma vie, me laissant dérober par la mort certaine de cet acte sans retour en arrière. Mais je le fais volontairement. Pour toi.

Elle le laisse se rhabiller et regarde dehors le soleil qui se met déjà à briller. La nuit les a délaissés, le matin grise déjà leurs pupilles. « Suis-moi. » Elle règle la note sans une hésitation et reprend sa main dans la sienne, l'entraînant dans les rues presque vides du Queens. Elle le pousse dans des ruelles totalement abandonnées et s'engouffre dans un endroit qui ressemble à une maison de thé. Des vinyles sont accrochés partout et tombent du plafond. Un homme moustachu et tout grincheux sort de l'arrière-boutique. Il a l'air de mauvais poil avant de reconnaître la cliente. Bea! Quel bon vent t'amène!? Il lui tend un morceau de papier complètement chiffonné de partout et elle lui fait une accolade amicale avant d'entraîner Adonis dans un petit jardin illuminé par des lampes et des guirlandes comme si c'était Noël. S'asseyant dans un pouf qui semble miteux mais confortable, elle rit « Tracasse, y a pas de punaise. André est bizarre, un peu loufoque, pas toujours très propre mais son petit camboui est génial pour les gens comme nous. » Elle tire sur son poignet et le force à s'asseoir sur le même pouf qu'elle, le faisant s'enfoncer dans les billes sous leurs fesses. De sa main libre, elle attrape sa nuque et attire Adonis vers ses lèvres. Son corps tout entier vibre d'un Je t'aime qu'elle voudrait laisser exploser. Mais elle a trop peur de tout bousiller. Alors, elle l'embrasse juste, poussant sa langue entre ses lippes et tentant d'absorber son amant dans ce baiser extrêmement fort et passionné.



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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Ven 16 Avr - 11:04


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Beatrice évoque sa sœur, lui rappelle son absence et avec ce constat les vents froids se lèvent à nouveau dans le cœur d’Adonis. Depuis qu’elle est partie c’est comme si le monde ne tournait plus rond, comme si Ado était mort avec elle mais qu’il était coincé dans les limbes, condamné à l’errance pour l’éternité. Bouffé par un sentiment de vide qu’il ne sait combler depuis, la culpabilité le torture et ses souvenirs l’accusent. Il était né pour la protéger, Adonis en est certain, pourtant il est celui aura fini par briser son destin. Rattrapé par ce constat qui vient s’éprendre de son esprit comme les nuages viennent se rependre dans le ciel à l’annonce d’un orage violent, le peintre souffle à Beatrice cette vérité terrible. Anthea ne vient jamais le voir. Il semble être destiné à se confronter aux monstres qu’ils avaient cherché à fuir, mais la vision du sourire salvateur de sa soeur ne lui est jamais accordé. Pourtant il donnerait tout ce qu’il lui reste, toute sa raison et son dernier souffle de vie pour pouvoir, rien qu’une fois, la revoir et lui parler ; il prêt à choisir la folie plutôt que son absence dans sa vie. Mais il sait aussi que cette absence est justifiée, car c’est sous mains que son dernier souffle a été étouffé, c’est lui qui l’a entraîné au fin fond de cette nuit qui ne se terminera jamais. Lui, et lui seul.

Ses démons l’appellent et l’attirent, ils le veulent, le réclament dans les tréfonds de l’enfer qu’il s’est lui-même créé, pourtant ce matin, ils ne parviennent pas à l’agenouiller. Adonis est retenu par une lumière, par le feu-follet du sourire de Beatrice qui vient de renaître de ses cendres. Il irradie et dissipe les ombres, et le raccroche un peu à la vie alors qu’il semble ne plus vouloir y croire depuis longtemps. Sans vraiment qu’il ne comprenne pourquoi elle semble l’avoir choisi, lui et ses défauts, lui et ses fêlures, pour venir se glisser sous sa peau et y laisser sa marque éternelle. À présent, et quoi qu’il advienne, elle sera là, près de lui et près d’elle. Bien qu’Adonis se sente coupable, ne s’estimant pas digne de ce privilège, il ne peut s’empêche de lui sourire en retour en venant se serrer contre elle et la remercier. Son rire résonne dans la pièce, elle lui rappelle qu’il doit prendre soin de cette nouvelle cicatrice sur son corps, la première qui n’est pas informe. Il aimerait lui dire qu’il ne sait pas faire, mais il se contente d’un léger rire avant de laisser la professionnelle s’occuper de son petit insecte volant cloué sur sa peau. Puis, une fois rhabiller et le tatouage réglé, il se laisse à nouveau guider dans les rues vides d’une ville encore endormie alors que le soleil piétine déjà la nuit.

Je te suivrai sans jamais te demander où l’on va,
Car tout ce qui m’importe c’est d’être près de toi.


Sa main dans la sienne, ils entrent dans une sorte de salon thé excentrique où s’accumulent les disques et les bibelots. Silencieusement Adonis observe Beatrice s’approprier la pièce comme si elle était chez elle, et le sourire qu’elle parvient à décrocher au petit bonhomme visiblement de mauvaise humeur lui fait comprendre qu’elle a ses habitudes ici. Il admire sa capacité à savoir appréhender les autres et leur imposer son sourire comme unique soleil d’un univers dont elle devient immédiatement la reine. Elle l’entraîne vers un petit jardin où les lumières dansent dans l’air, un havre de paix loin de l’agitation d'une ville qui ne devrait maintenant plus tarder à reprendre. Elle se laisse tomber sur un pouf à la couleur douteuse en riant et le rassure sur la qualité de cet arche qu’elle lui propose comme si Adonis pouvait être rebuté par son excentricité. « Qu’est-ce que tu veux dire par les gens comme nous ? » il arque un sourcil, avant de se laisser attirer contre elle. Ses petits doigts se glissent dans sa nuque et ses lèvres viennent se fondre dans les siennes. Dans ce baiser il se laisse aller dans des notes de doux et de tendre qui les emportent dans une passion qui pourrait les dévorer. Il finit par détacher son visage du sien, glissant la paume de sa main contre sa tempe pour attirer ses cheveux en arrière. Il aimerait que ce moment ne s’arrête jamais, que cette nuit qu’ils partagent ne touche jamais à sa fin. Car le vide qu’il ressent en lui est bien moins douloureux quand elle est là, et pour la première depuis si longtemps il a l’impression d’être à sa place.  Pourtant, il sait qu’il n’y a pas droit. « Tu te souviens de la première fois où on s’est vus ? » Le propriétaire arrive pour prendre leur commande, Adonis lui demande un café, motivé par l’envie de repousser encore un peu le sommeil, et laisse Beatrice signifier à son tour ce qu’elle veut. Puis, il finit par reprendre alors que l’homme s’en va à nouveau en bougonnant. « Moi, je m’en souviens très bien. Tu portais une robe rouge et ton regard était noir. Ce jour-là, je n’aurais jamais pensé me retrouver ici avec toi dans ces conditions, je m’étais juré de réussir à te faire partir. » Il la regarde les yeux plissés et un sourire malin sur les lèvres, avant de continuer, presque en murmurant alors que son regard dévie sur ses propres mains. « aujourd’hui, j’ai du mal à savoir ce que je pourrais devenir si tu viens à le faire. » Il sait qu’il ne devrait pas, pourtant il n’a su retenir ces quelques mots criant de vérité. Beatrice a su avec les années incarner ce qu’il pensait ne plus jamais réussir à trouver : un nouveau morceau de son âme.


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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Mar 27 Avr - 18:41


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Plus le temps passe, et plus tu effaces.
Chaque point, chaque trait.
Tu enlèves à ma mémoire les sentiments.
Tu enlèves à mon corps, les regrets.
Tu es celui qui sur son passage, tout, défait.


Les gens comme nous. Un sourire se dessine sur son visage. Ce qui sonnerait comme une insulte venant d'un autre n'en est pas une dans la bouche de la quasi-artiste. Si ses doigts ne créent pas de poésie sur des toiles ou sur des fresques en argile, Beatrice est une poétesse des âmes perdues. Elle sourit sans ciller et lui répond avec la force de la jeunesse et avec la fougue de la passion. « Les gens comme nous, ce sont les perdus dans la nuit. Ceux qui n'ont rien à perdre et qui pourtant, ont tant à donner. Les gens comme nous, ce sont ceux qui ne jugent pas sur une quatrième de couverture. Ce sont ceux qui ne jugent pas même après avoir lu la dernière page. Ce sont ceux qui s'ils sont déçus du final vont juste s'en inventer un autre ou oublier celui qu'ils ont lu. Les gens comme nous, ce sont ceux qui s'aiment à la belle étoile et qui crient que l'amour n'a pas d'âme. Les gens comme nous...  » Elle passe sa main dans ses cheveux en souriant encore, tendrement, doucement, accrochant ses crolles et lui arrachant une mini grimace en croisant un léger noeud dans cette crinière de Dieu grec. « ... ce sont les gens qui savent que la minute qui vient peut être leur dernière.  »

Il y a dans cette promesse, dans ce moment partagé, plus de promesse et de vérité que dans tout leur passé. Il y a dans leur complicité un sentiment intense qui les réunit. Beatrice regarde dans les yeux noirs de son "ami" et n'y voit plus qu'une chose : le poison et l'antidote. Il est la pire chose qui lui soit arrivée. Elle penche la visage sur le côté, feignant de réfléchir à sa question. Adonis prend alors les devants et lui rappelle cette première rencontre. La précision de ses souvenirs est flatteuse. « Mon regard était noir? Le mien?  » Elle éclate de rire poussant sur son menton du bout de son index pour faire reculer son visage. « J'avais bien saisi que tu voulais me faire partir. Je crois que ça m'a encore plus déterminée à rester. » Ce n'était pas pour lui qu'elle voulait rester évidemment. C'était pour Monet. Mais au fil des années, la matriarche était devenue moins essentielle au coeur de la belle qu'Adonis. «  On part tous un jour ou l'autre. » Inévitable vérité. Fatal constat de la vie. Partir n'est pas une question de volonté mais de temps. Viendra un jour où l'un des deux s'en ira. Mais si la mort vous ravit l'être aimé, il est bien moins poétique de le voir partir de son plein gré. Et elle saisit très bien ce qu'Ado essaie de lui faire passer.  « Adonis, tu ne peux pas me contraindre à rester. Mais on sait très bien que si tu en avais les moyens, tu ne le ferais pas. Si un jour je partais... il y a fort à parier que ce serait parce que c'est toi qui m'auras chassée.  » Elle le dit sur un ton plaisantin et léger. Mais son âme est noire de devoir ainsi acter ce qu'elle redoute le plus. Elle se l'imagine sans difficulté lui hurler dessus dans un moment de folie et la renvoyer chez elle, lui cracher qu'il ne veut plus d'elle. Ne l'a-t-il pas déjà fait parfois? Elle se blottit dans ses bras, luttant contre l'envie de s'accrocher à ses lèvres encore une fois.



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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Jeu 29 Avr - 22:32


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[ Mon ombre sur ta peau ]
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Le temps de cette nuit s’étire et s’étale sans pour autant commencer s’étioler. Comme si elle cherchait à fuir le monde sur le point de se réveiller Beatrice l’a entraîné dans ce jardin à l’abri des regards. Et là, sous la lueur de l’aube, alors que les ombres commencent à se dessiner sous l’impulsion d’un soleil timide, les deux amants s’autorisent un dernier moment suspendu. Lorsqu’il est avec elle Adonis a l’impression que le vide de son cœur se remplit et se comble, sans pour autant disparaître il devient toutefois supportable. En se laissant tomber contre elle il accepte d’abandonner encore un peu sa raison. Un large sourire se dessine sur les lèvres de Bea quand il lui demande ce qu’elle entend par les gens comme nous. Ça lui plait qu’elle l’inclut dans sa catégorie, qu’elle le rapproche encore un peu d’elle après toutes ces années passées à se battre l’un contre l’autre. Elle se lance dans une tirade où les mots se chevauchent, se répondent et s’envolent. Beatrice passion. Il aime particulièrement quand elle laisse sa verve l’emporter dans une poésie qu’il n’a jamais su manier. Beatrice est ce genre de femme qui vous hypnotise d’un coup d'oeil et vous capture avec ses mots. Son regard est tendre quand il se pose sur elle, ses yeux se plissent en amande alors qu’elle passe ses doigts dans les boucles de ses cheveux. Les gens qui savent que la minute qui vient peut être leur dernière. « Tu parles de toi, mais moi je ne suis pas sûr d’avoir grand-chose à donner tu sais. »  Un sourire faible pour accompagner ces mots qu’il considère comme étant d'une vérité triste et fatale.

Leurs regards se mélangent, et l’alchimie effrayante qui opère détone avec tous ces conflits qui les ont si longtemps caractérisés. Peut-être que toute cette haine qu’il a ressentie pour elle était un simple mécanisme de défense, un moyen qu’a trouvé son cœur abîmé pour tenter de l’éloigner de cet amour dangereux et dévorant qu’il ressent aujourd’hui. Il fait appel à de lointains souvenirs, ceux de leur première rencontre. Bien que dix années se soient écoulées il s’en souvient comme si c’était hier. Il la revoit encore débarquer et renverser tout ce qu’il pensait être établi. Elle souligne un trait de la description avec laquelle il dépeint la Beatrice d’il y a dix ans. « Oui le tien, j’y ai vu tous nos combats à venir et de nombreuses défaites que je n’étais pas encore prêt à assumer. »  Le rire de Beatrice éclate et étire un sourire sur les lèvres d’Adonis. Rapidement elle lui confie avoir vu clair dans son jeu dès leur première rencontre et ça ne l’étonne pas le moins du monde. Il a tout fait pour lui faire comprendre qu’il ne voulait pas d’elle à l’époque. « J’ai rapidement compris que j’aurais beau tout faire, tu ne partirais pas. J’étais en colère car j’ai réalisé quand tu es arrivée que je n’étais pas suffisant pour elle, alors que pour moi l’équilibre ne s’était toujours trouvé qu’à d’eux. »  Mais il avait fini par comprendre pourquoi Monet avait choisi Beatrice, pour la lumière qu’elle irradie.

Elle évoque le départ inéluctable de chacun quand il lui confie qu’il ne s’imagine plus aujourd’hui une existence dont elle ne ferait pas partie. « Pas avant qu’elle ne l’ait décidé… »  un murmure presque inaudible qui lui échappe. Il fait écho à une promesse faite à Monet au moment de la création du Dark Mist. Elle lui a fait promettre de ne pas lâcher prise avant qu’elle ne l’y autorise, en promettant de son côté de le laisser faire un jour. Quand elle a rencontré Adonis Monet a compris qu’il n’y échapperait pas, il était déjà un pied dans le vide quand elle l'a trouvé au fin fond de la nuit de San Francisco, avec ce pacte elle s’est simplement assuré quelques années à ses côtés. Beatrice sous-entend qu’il ne la retiendrait pas s’il avait les moyens de le faire et elle a raison, bien qu’il ne lui en ait jamais parlé elle semble avoir entendu la promesse qu’il se répète si souvent. Elle lui rappelle au passage ce qu’il est, et ce que sa colère lui a parfois fait dire. Il serait capable de la repousser de toutes ces forces et de tous ces mots, c'est vrai, mais la vérité est que si elle venait à partir il en mourrait. « Je ne t’empêcherais jamais de le faire si c'est ce dont tu as envie. »  Elle vient se lover contre lui, et il glisse sa main dans sa nuque pour venir caresser tendrement ses cheveux alors que le petit bonhomme apparaît à nouveau pour leur servir leur commande. Adonis se contente d’un hochement de tête pour le remercier avant de se pencher tout en maintenant Bea contre lui pour venir boire une gorgée de café. Il fait passer une mèche de cheveux derrière l’oreille de la jeune femme en reposant la tasse sur la table. « Et puis tu es bien trop têtue pour écouter ce qu’on te dit de faire de toutes façons. C’est d’ailleurs ce qui m’a rendu fou pendant des années, et pourtant, c’est sûrement ce que j’aime aussi le plus chez toi. »  Un sourire malicieux pour ponctuer sa phrase, il se rappelle les si nombreuses occasions où il s’est mis à hurler quand elle s’essayer à le contredire, quand elle esquiver les ordres et se jouer de ses désirs tel un oiseau qui vous nargue avant de s'envoler où vous ne pouvez le suivre.


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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Ven 30 Avr - 12:49


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Allons bon. Tu n'es pas celui que tu t'efforces de me montrer. Tu n'es pas le mauvais, le stupide, le condamné. Tu es tellement plus. Tu es l'aimé. Celui dont l'amour vole et s'écrase. Celui dont les sentiments submergent. Tu es celui dont j'ai besoin quand mes envies émergent. Tu es... mien. Malgré tes réticences.

« Je sais. » Elle sourit dans le vague avant de lui rappeler. « Mais ce n'est pas à toi d'en juger. » Son sourire est taquin, malicieux. Elle le connaît plus qu'il ne parvient à le comprendre. Elle connaît des pans de lui qu'il n'a jamais réussi à voir. Elle le connaît un point c'est tout. Mais surtout, elle sait que ce que l'on a à apporter au monde ne se définit pas par la façon dont on se voit mais par la façon dont le monde nous voit. Et ce matin, Bea a décidé que le monde d'Adonis, c'était elle. C'est tellement elle qu'elle a même gravé son être dans sa chair. Symboliquement et réellement. Elle est là, sur lui, en lui.

« Comme si tu étais prêt à les assumer maintenant. » Elle rit doucement avant d'ajouter. « T'aimes pas ça qu'une gamine de 10 ans ta cadette de domine. » Elle se relève avec l'envie de l'enfourcher pour marquer encore plus son ascendant sur lui mais leurs breuvages vont arriver et bien que le patron soit cool, elle n'a pas envie de lui offrir cette vue. Entre Ado et elle, elle aime la discrétion et l'intimité. Leur relation n'est pas d'une extravagance provocante, non. C'est plus dans la douceur et la volupté. « Plus tu cherchais à me faire partir et moins t'avais de chances d'y parvenir. J'aime pas qu'on décide pour moi. » La mine un brin hautaine, elle le snobe à sa façon enfantine de dire les choses avec conviction. Mais elle n'en est pas moins sérieuse. Les boissons chaudes arrivent et elle se pince les lèvres en le regardant boire son café à jeun. De son côté, Ado continue de parler et cela devient plus profond. Il évoque des vérités dont elle a conscience aussi. Mais elle découvre qu'il a fait des promesses à Monet.

Monet te laissera-t-elle jamais partir? Cette seule idée perce le coeur de la jeune femme. Et elle? N'a-t-elle pas son mot à dire? L'injustice de ce rapport entre eux la déstabilise, la détruit. Ses derniers mots lui arrachent un sourire plus triste que les autres. Il a beau la taquiner, elle n'oublie pas les révélations qui viennent de tomber. « Pourquoi t'as peur d'être heureux Ado? » C'est pas le moment, elle sait qu'elle risque de tout gâcher. Mais ils sont bien et elle a besoin de le cerner, de le sauver. Elle fait fi de ses précédentes considérations et l'enfourche pour venir planter ses yeux dans les siens. « Ca pourrait ne durer qu'une heure. Mais qu'est-ce que t'as à perdre à t'abandonner au bonheur pendant cette heure? » Elle penche son visage vers le sien et sent l'odeur du café sur ses lèvres. Le baiser est doux, intrusif. Sa langue entrouvre ses lèvres tandis que de ses doigts, elle continue de passer entre les mèches folles de l'homme. « Tu ne m'empêcheras pas de partir si j'en ai envie... » sa voix halète en interrompant ce baiser et elle lance la pensée qui la martèle tout au fond. « Mais est-ce que tu m'empêcherais de rester si je le voulais? » Cette question va bien au-delà du Dark Mist. Elle ne concerne plus leur cercle mais eux deux.

Tu m'as dans la peau. Alors à quoi bon vouloir encore m'écarter du reste de ta chair, du reste de ton être?




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Message Sujet: Re: Mon ombre sur ta peau | Beanis #4   Mon ombre sur ta peau | Beanis #4 Empty Mar 4 Mai - 22:23


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[ Mon ombre sur ta peau ]
w/@beatrice vaughan



Non, tu ne sais pas. Tu ne vois de moi que ce que tu veux. Incapable de t’imaginer ce que j’ai déjà pu faire, loin de comprendre l’horreur dont je suis pourtant l’auteur. Tu finiras par être déçue, quand tu comprendras que derrière le silence se cache un coupable. J’aimerais être capable de devenir celui que tu crois, mais je sais déjà que je ne le pourrai pas.

Beatrice lui indique qu’il n’est pas celui qui est juge de ce qu’il a à offrir ou non ; elle semble lui conférer des vertus qu’il ne se connaît pas, des qualités qu’il est convaincu de ne pas avoir. Mais la malice qui se glisse dans le sourire de la jeune femme retient ses mots pour la contredire. Il n’a pas le cœur à lui dire qu’il n’est pas et ne sera jamais, alors il se laisse aller à une invocation du passé pour éviter la question du futur. Il accepte de lui appartenir, et lui prouve à travers le conte de ses souvenirs qu’il s’agit d’une réalité enracinée dès le soir de leur première rencontre. Dans ses souvenirs il lui laisse découvrir les affrontements qu’il a aperçu dans la lueur de son regard libre et malin, ce regard qui est venu le marquer au plus profond de son être sans même qu’il ne s’en rende vraiment compte sur le coup. Pourtant, la braise de ses pupilles a laissé ce soir-là une marque invisible et indélébile ; elle a embrasé une partie de son âme qui depuis n’a jamais cessé de brûler.

Un rire franc s’échappe d’entre les lèvres d' Ado  quand Bea souligne son incapacité à assumer toutes les défaites qu’elle lui a imposées. « Absolument pas. » Elle a raison et il ne va pas lui dire le contraire. Elle est soudainement prise d’une certaine minauderie, Beatrice semble se complaire dans une provocation qui arrache un sourire amusé au peintre. Il maintient son regard quand elle plonge ses yeux dans les siens comme pour le défier alors que le propriétaire fait à nouveau son entrée avec leurs boissons. « Attention Vaughan, tu commences à être trop sûre de toi. » lui glisse-t-il avant qu’elle ne lui confirme ce qu’il savait déjà. Je n'aime pas qu’on décide pour moi. Il se contente d’un hochement de tête qui en dit long, puis laisse le café venir s’inviter dans son estomac vide. Ils continuent d’échanger, lui se laissant aller à des révélations. Et sans qu’il ne le voit venir, sans même qu’il ne s’entende le dire il évoque à demi-mots le pacte passé avec Monet. Une étrange promesse qui est pourtant parvenue à le retenir certaines fois, quand l’appel du vide était trop fort, mais qui aujourd’hui lui semble parfois insensée. Beatrice ne relève pas, mais alors qu’il passe une mèche de cheveux derrière l’une des oreilles de la jeune femme il aperçoit à nouveau une lueur triste dans son sourire. Il s’essaye alors à la taquinerie dans l'espoir de chasser les ombres et rappeler le soleil dans son regard noisette.

Alors vient cette question directe et étrange. Le genre de question qui peut rouvrir des brèches que l’on cherche à ignorer, le genre de question qui peut rappeler les démons du passé. « Qu’est-ce qui te fais croire que j’ai peur ? Pourquoi je ne pourrais pas juste avoir le droit de ne pas vouloir du bonheur ? » Evidemment qu’il a peur, car le bonheur, il le considère comme dangereux. La seule période véritablement heureuse de sa vie c’est soldé par une tragédie meurtrière qui a à toujours jamais éteint les étoiles dans son rire. Mais par dessus la part s'impose cette pensée, celle de ne plus avoir le droit d'être heureux. Adonis pose son regard dans celui de Beatrice alors qu’elle vient se poser sur lui. Elle est belle, et la manière dont ses cheveux virevoltent timidement dans l’air en venant se mêler à la lumière des guirlandes perchées entre eux et le ciel lui rappelle des tableaux autrichiens qui ont valu à Beatrice son nom de code. Klimt. « Je pourrais perdre le peu qu’il me reste, ce à quoi j’ai encore droit. » Je pourrais te perdre toi. Elle rapproche son visage du sien, et il la laisse venir déposer ses lèvres sur les siennes, savourant chacune des caresses qu’elle lui accorde. Ses mains remontent le long de son dos, rapprochant son petit corps encore un peu plus près du sien. Elle vient raviver en lui une envie d’elle si douce et passionnée qu’elle en devient effrayante. Elle détache sa bouche de la sienne le laissant sur sa faim ; elle interrompt cet échange pour en commencer un autre, pour entamer une conversation qu’il redoute et qu'il n'est pas prêt à avoir. « À quoi tu joues ? » lui demande-t-il calmement, ses yeux noirs fixés dans les siens. « Tu sais très bien que tu n’aimeras pas la réponse à cette question. » Son visage se referme à mesure qu’il essaye de dissimuler la douleur que lui provoque les mots qu’il articule. « Tout ça, demain ça n’existera plus. Je pensais qu’on était d’accord ? »  

Mais se pourrait-il que tu veuilles vraiment de moi ? Se pourrait-il que tu veuilles rester ? Toi, l’oiseau dont le sourire resplendit une fois les ailes déployées ? Pourquoi vouloir te condamner et rester cloué au sol sur des terres gelées ? Tu mérites bien mieux que moi, tu mérites bien mieux que ça.


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