le chant des mers.
Il était fait des légendes du soir, l’homme en noir.
Il se cachait sous ses sourires gracieux, les vils disgracieux.
Pour tous ceux qui lançaient contre lui le dé des Dieux
Sans savoir ce qu’ils risquaient réellement dans ce jeu.
Alors que tombe les premières lueurs du soir,
tu n’as pas besoin de la voir.
Tu n’as jamais eu besoin de ça
pour la sentir au plus profond de toi.
Car tu sais,
t’as toujours su
quand elle faisait son entrée,
ton démon frôlant le sien avec soin
prêts à se câliner de leurs corps mis à nu.
Car tu sais qu’elle fait son apparition,
après avoir vu se garer la voiture de son chauffeur devant la maison.
L’image était digne d’un vieux polar,
La scène en noir et blanc laissait entendre une musique particulière qui n’avait pas été choisie au hasard.
Tu l’avais vu vers le tour de la voiture,
l’homme en costume noir,
celui qui figurait tout de même dans les crédits défilants mais dans cette toute fin qui devenait illusoire,
pour ouvrir à la charmante créature.
Un bout de jambe nue en avant, galbée par des escarpins qui n’en finissaient jamais de la mettre en avant.
De là où t’étais, tu l’avais esquissé, de tes prunelles, caressé
comme à chaque fois que tu la rencontrais, que tu la retrouvais.
Le stature trop droite, rigide, tu l’avais dessiné
à la rédécouvrir en se glissant hors de l’habitacle.
D’une beauté de nymphe immortelle. Putain d’monstre mortel.
La dolce vita, pure italienne, salope obscène.
T’avais entendu distinctement le bruit des cailloux écrasés sous les roues, eux aussi hurlaient.
T’avais entendu le bruit de la porte d’entrée, elle aussi l’annonçait.
T’avais entendu des murmures, tout aussi sombre que ce que les démons murmuraient.
T’avais entendu chacun de ses pas signalant bientôt trépas.
T’avais entendu un silence, un coup d’arrêt dans son impériale marche qui prêtait à la curiosité,
Une, deux et trois. Quelques secondes encore avant qu'elle ne vienne à toi.
encore.
J’adore toujours ça.Là dans ton dos s’élève l’ombre du démon,
Là dans ton dos arrive l’aphrodisiaque bonbon
et ses premiers mots remplis de poison.
Mon amour faussement chantait dans une langue de velour,
l’acidité à rendre amer, l’amertume à t’faire regretter la mer
quand ses mots t’agressent à rendre sourd.
Mon amour. Joue.
J’attends qu’ça d’te mettre en joue. Tu ne bouges pas, seulement circule en même temps que serpente sur toi sa voix un frisson qui remonte le long de ton échine
A détester ce qu’elle peut faire de toi.
Et claque encore ses talons sur le sol
Et s’échappe son rire de gorge qui t’donne envie d’avaler cul sec ton verre d’alcool.
Celui que tu tiens à la main, à serrer un peu fort, les jointures qui pourraient exploser la gueule d’un saint.
Tu prends ton temps pour répondre ou pour t’calmer les nerfs,
alors qut’entends tous ses mouvements dans l’air.
Le verre que tu portes à tes lèvres, tout en lui tournant toujours le l’dos, l’air sévère.
- T’as toujours été une bonne comédienne.S’élancent tes premiers mots éraillés, posés et calculés
tandis qut’as déjà envie de tout envoyer valser
d’te retourner, l’affronter d’face avant d’la faire vriller.
Et peut-être que c’est ce que tu attends, Caliane.
Ca a toujours été un d’tes jeux.
M’chercher pour que j’vienne te trouver.
M’faire vriller pour que j’vienne te retourner. - Sauf avec moi.D’un ricanement carnassier, quelque peu moqueur
loin d’être affable pour cette femme qu’a brûlé c’qui te restait de coeur.
T’as jamais su.
J’ai toujours su
Voir ton âme à nu.
T’bouffer toute crue.
J'ai toujours su tes colères
J'ai toujours su quand t'allais jouir
J'ai toujours su interpréter le moindre des actions,
la plus fine de tes émotions.
Mon livre ouvert.
Ma Reine des Enfers. Ton regard se maintient au dehors, par la fenêtre que tu n'as pas quitté depuis qut'es rentré après son coup du sort.
- Je te l’avais dit, ne joue pas avec moi. Et traîne ta voix dans l’air, lourdement
d’un timbre trop sombre, d’un écorchement
contre les murs
contre les peaux
contre tous les maux.
C’est la menace qui l’enlace plutôt que ton corps qui depuis trop longtemps du manque s’agace.
T'aurais jamais dû faire ça, sale garce.
nyc. 11/03/2021.
(retranscription d'une allocution brouillée, mémoires retrouvées sur un magnéto presque trop rouillé. on racontait qu'il s'agissait là des mots du pirate condamné. il l'était à la potence, prêt à laisser vaguer son âme noire dans l'eau salée avec errance. qui sait s'il aurait souhaité qu'il soit écouté et surtout analysé.*)
Ah Caliane. (un souffle) T’as toujours été le parfait reflet de Diane.
Un mélange de celle-ci avec une autre. Et je ne pourrais dire laquelle tant t’incarnes nombreuses de ces immortelles.
Mais t’as surtout l’coeur trop pourri et c’est ce qui t’a desservi.
C’est ce qui t’a noirci.
En plus de m’avoir choisi comme mari. (grésillement)
La seule chose qu’on retient d’toi, c’est ton corps.
Volupteuse, à rendre n’importe quelle femme jalouse. A m’avoir rendu plus d’une fois possessif et jaloux.
De tous ces regards sur toi.
De tous ces hommes qui pensaient y avoir droit.
Alors qut’étais à moi. (d’une voix sûre)
Mais tu l’sais hein ?
Qut’es toujours à moi.
Au fond d’toi, j’sais que tu le sais. (un rire malsain)
Qui voudrait réellement de toi à part moi ?
* nb. Charmant.
Se noyant. C’était plutôt cqui lui arrivait.
De tout temps, elle était la seule à pouvoir l’faire chavirer.
A part elle, qui voudrait d’ce cas navrant ?
- La pieuvre.
Le chant des mers
@Caliane Caruso