Blow my mind. Ft Ez

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hier, t'avais longuement observé le paternel déambuler à tes côtés. aller et venir au rythme de ses échappées dans l'entrée de son paradis à plusieurs étoiles. tu lui avais offert des regards appuyés, quand il ne t'avait octroyé que des coups d'oeil, lancés à la dérobée. il est de ceux qui surveillent de loin, qui faussent leur intérêt, qui refusent de s'afficher soucieux. et même si c'était davantage pour son empire que pour ta personne, il n'en restait pas moins concerné. t'as pas pu t'empêcher de jubiler ez, acteur émérite de ta petite comédie de boulevard que les new-yorkais prenaient à peine le temps de regarder. d'attraction de la rue aux premières heures, tu t'étais transformé en un vulgaire campeur sur les marches de son ancien palace. tu mentirais si t'osais prétendre que ton ancien train de vie ne te manquait pas, ce pourquoi tu tentais d'y trouver un avantage inédit. et deviner intérieurement pester wyndham père, était ton préféré. ta petite scène s'était jouée un nombre incalculable de fois au cours des derniers mois. rassérénant antidote à tous tes déboires.
étanchée fut ta désagréable solitude dès l'instant où un couple qui ne te semblait pas inconnu s'avança à ta hauteur. pour toute réaction, tu fronças les sourcils, étonné qu'on s'approche ainsi du prince devenu vermine. le prestige empestait leur aura sans fausse note et leurs fins sourires mi-doux, mi-voraces te heurtèrent. mckinney, un nom bien connu du propriétaire des lieux, un peu moins de toi mais tu n'en avais que faire. l'échange se poursuivit avec entrain, bref mais consistant. à leur départ, tu t'en tiras avec un nouveau poste à pourvoir. une place toute particulière taillée sur mesure pour ta carcasse. et si seulement t'avais écouté ton bon sens plus que ton désir persistant de faire enrager les tiens, t'aurais flairé le mauvais filon ez. t'aurais intelligemment conclu à un second piège pour te faire tomber et t'écraser. tant pis pour toi wyndham, ton insatiable appétit te conduira à la tombe.
le rendez-vous fixé se devait d'être honoré. pour parfaire ton image écornée, pour t'assurer un avenir que tu serais le seul à dessiner. un simple taxi te dépose devant la bâtisse de tes nouveaux employeurs. envolés les privilèges, en même temps que le respect du père. il n'est plus question de costumes taillés et portés une unique fois. t'as troqué les habits de luxe contre les banales guenilles dont s'affuble le commun des mortels. et ça te gratte, ça t'horripile déjà. pauvre gosse qui a vu s'envoler sa gloire à cause d'un anodin jeu malsain. on t'accueille avec les politesses de rigueur. bonjour ezekiel, je vous présente monsieur et madame mckinney, vos nouveaux employeurs. un signe de tête entendu répond aux présentations, ton aisance habituelle murée dans les gestes et les palabres que tu te devras de taire désormais. bonjour et bienvenue ezekiel, je laisserai le soin à rosita de vous faire visiter la propriété. elijah et moi-même avons un avion à prendre mais il tenait à vous accueillir en personne. tes yeux clairs voguent d'un visage à un autre, ton esprit tentant d'assimiler tous les pseudonymes évoqués. c'est un trop plein d'informations qui t'ensevelit dès ton arrivée. je vous remercie pour cet égard et vous souhaite un bon vol. tes lippes s'esquissent en un sourire charmant et conquérant. et soudain, s'éclipsent toutes les figures mckinney, ne restant que la fameuse rosita qui t'offre un rapide tour du propriétaire. tu l'abrèges, non sans la remercier pour son sens de l'accueil. c'est l'étendue du jardin qui te souffle sa litanie si attirante. tes pas t'y mènent, ton regard s'y attarde. les mains négligemment dans les poches, comme le type déjà en terrain conquis. ça te fait sourire de deviner au loin la silhouette allongée de la jeune femme sans prénom. jusqu'à elle, tu t'avances avec discrétion. comment dois-je vous appeler ? mademoiselle mckinney suffira ou avez-vous un titre réservé à votre rang ? tu la regardes, tu la surplombes. t'attends qu'elle réalise ta présence, qu'elle ouvre les yeux sur ton visage. vous m'faites visiter ? la demande est formulée, énoncée comme si rosita n'avait pas rempli sa part du contrat et qu'elle se devait de prendre le relai.

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