bad boy. (mad)

voix qu’t’entends plus, y a qu’sa gestuelle qu’t’admires. pantomime qu’tu mates silencieusement, tes pensées qui divaguent vers d’autres horizons alors qu’tes prunelles s’pendent à ses lèvres rosées. celles qui s’mouvent beaucoup trop vite à ton goût, celles qu’t’aimerais sceller l’une contre l’autre pour qu’elle embrasse le silence.
au lieu d’ça, elle t’ramène à l’ordre, elle et sa facilité à capturer ton attention. parce que, luz, elle est belle. luz, elle est fascinante.
luz et sa douce folie. celle qui susurre son venin au lieu d’le cracher. celle qu’érafle ses griffes acérés contre les épidermes au lieu d’les planter dans la chair.
luz c’est la violence drapée d’une douceur faramineuse.
luz c’est la tempête qui s’déchaîne sous un soleil éclatant.
magnifique d’l’extérieur, pourrie d’l’intérieur. exactement comme toi, maddox. impitoyable. provocant jusqu’à la cime d’tes cils. toi qui cherche, sans arrêt. toi qui trouve, aussi.
l’bruit d’une claque.
celle d’sa main contre ta joue.
n’importe quel mec aurait été insulté ou se s’rait lancé à ses pieds pour s’faire pardonner. geste lourd d’conséquence qui force à réfléchir, à s’remettre en question.
pas toi, mad.
toi, ça t’fait marrer.
un rire narquois, détestable.
– un jour, tout l’monde saura qu’t’es qu’une ordure, maddox ! et j’serai plus là pour te défendre !
langue glaciale, mots polaires qu’elle mollarde à ton visage. stalactites qui transpercent ton myocarde, qui t’paralysent. toi, maddox knollys. reine des glaces qui t’assène d’un violent frisson, elle qui t’plaque en un coup d’vent frisquet.
elle qu’a toujours juré qu’elle t’abandonnerait jamais.
« et j’serai plus là pour te défendre ! »
elle qui s’proclame ta meilleure amie.
« et j’serai plus là ! »
elle qui t’appartient.
« plus là ! »
sourire qui tombe, qui s’efface. lippes qu’tu tortures alors qu’tu la r’gardes t’tourner l’dos pour la énième fois. trop fier pour la ret’nir, trop égoïste pour lui partager tes maux. elle s’éclipse, s’dégage d’ton piège, d’ton emprise. trop facilement.
elle r’viendra.
elle r’vient toujours.
parce que t’es comme une drogue, maddox. aussi nocif qu’addictif. un jour, elle comprendra… un jour, elle réalisera qu’vous n’formez qu’un. qu’t’es l’aiguille et, elle, l’corps d’une seringue. qu’elle est l’comprimé et, toi, l’overdose qui s’en suit.
p’is p’t’être que, au fond, elle l’sait d’jà.
– mad…
oui, elle le sait.
– t’es qu’un con, mais j’t’aime bien t’sais. ouvre la porte steuplé.
la commissure d’tes lèvres qui s’retroussent face à ta victoire écrasante, elle qui rampe jusqu’à tes pieds. encore et toujours. sourire qui n’cesse d’s’étirer, c’dernier qui déforme tes traits angéliques sous ses misérables suppliques enfantines. bien sûr qu’tu vas lui ouvrir c’te foutue porte, celle qu’elle a osé franchir que’ques minutes auparavant. rien qu’pour profiter d’ton prix.
tu palpes la poignée d’porte, loquet qu’tu déverrouilles pour ouvrir c’te dernière. tes prunelles qui s’accrochent à ceux d’ta meilleure amie. t’en démord pas, même quand t’ouvres finalement la bouche pour enterrer la hache de guerre.
– t’en as mis du temps.
tu décrètes sèchement, rictus amusé qu’t’as ravalé avant d’faire face de nouveau à luz. tu t’effaces pour la laisser entrer, pour qu’elle enjolive, d’sa chevelure doré, le hall beaucoup trop terne du palais knollys. tes pas résonnent contre le marbre, pièce démesurée, celle qui, à elle seule, pourrait faire office d’une p’tite bicoque.
toi qui fait volte-face vers ton amie.
le r’gard lourd, pesant.
– pourquoi t’es rev’nue ?
parce que, forcément, c’pas uniquement pour tes beaux yeux qu’elle a rebroussé chemin. p’is, ça, t’en aies parfaitement conscient. alors, t’attends, mad. bras qu’tu croises contre ton torse, un sourcil qui s’arque machinalement pour l’obliger à parler.