|
| le passé des idées noires. | |
|
Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: le passé des idées noires. Lun 30 Juil - 16:58 |
| un sursaut, une nuit agitée, une seconde d’inattention. err se tourne dans l’autre sens, laisse le vent glisser sous les draps. il fait une chaleur torride dans son appartement sombre, les murs bien trop épais pour laisser passer un léger coup de vent. c’est la fenêtre ouverte qu’elle arrive à tenir, err. c’est la fenêtre ouverte qu’elle dort toutes les nuits, risquant d’entendre les bruits nocturnes du queens et de se retrouver nez à nez avec un inconnu. un troisième étage certes, mais directement desservi par l’escalier de service. err en a eu peur un temps, et elle s’est habituée. si son destin est de mourir des mains d’un autre, alors rien n’empêchera la vie de lui ôter son dernier souffle. ses yeux s’ouvrent d’un coup, sur un cri strident. err grogne, faussement ravie d’être réveillée si tôt. elle baille et se redresse, s’étire et se lève pour réchauffer une tasse de vieux café. c’est un appartement vieillot, miteux, absolument pas décoré. c’est un endroit qu’elle apprécie mais qui en dégoute tous ceux qui passent par là. tant mieux. err aime sa solitude. d’un œil fatigué, elle regarde par la fenêtre la raison de son réveil. elle ne remarque rien, plus rien. juste une légère tâche dans la ruelle sombre. une fumée qui s’en échappe, comme une cigarette mal éteinte au bord de lèvres abîmées. err est curieuse, mais pas au point de se jeter dans la gueule du loup. elle ne reconnait rien, elle ne veut pas savoir. dans quelques heures, il faut qu’elle aille travailler et c’est sur ce chemin qu’elle s’arrêtera une seconde pour regarder quel est le crime commis aux heures d’aurore. en attendant, le café fume comme cette fameuse cigarette et la douche coule pour effacer les traces chaudes de la nuit. err sort de chez elle une heure et demie plus tard, en avance. elle s’arrête prendre à manger, et n’oublie pas de tourner son regard dans l’allée. elle est toujours sombre, malgré le jour déjà levé. mais personne ne s’y trouve. la fumée a disparu. err s’approche, s’arrête derrière une poubelle. elle attire les problèmes, err. ils savent toujours où la trouver. mais cette odeur, elle la reconnait. une odeur de réconfort et de passé. une odeur qu’elle avait l’habitude d’aimer et qu’elle avait presque oublier. d’un murmure, elle se souvient d’un regard et d’un prénom. une once de souvenirs, une explosion de saveurs dans sa poitrine. « aran. » c’est comme un choc, comme un tremblement. ça revient d’un coup. c’est un film qui se rejoue. err se tourne, fait valser ses cheveux blonds et ses talons hauts. il n’est pas loin, elle s’en doute. elle le sent encore. alors plus fort, elle force de la voix. « aran ! » il se reconnaîtra. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: le passé des idées noires. Lun 30 Juil - 20:33 |
| une énième sortie nocturne, on pourrait prédire que l'oiseau de nuit ne s'en pendrait qu'à lui tant les nuits sont courtes. mais il préfère de loin chasser quand le Queens s'endort, vent léger contre soleil absent. tout parait plus respirable, tout est plus calme et pourtant si peu fréquentable. le quartier change de visage à chaque lune et il en profite aran, toujours dehors à menacer le jour pour qu'il ne réapparaisse jamais. animal nocturne guettant un nouvel arrivage de marchandise sans se voir y toucher. pourtant la pousse est blanche comme il l'aime, soyeux et brillante face aux néons de ce sous-sol abandonné. il s'assure que tout est bon en se forçant à ne pas goutter la coca avant qu'elle ne soit arriver à bon port. il engage la marche devant les gars qui l'accompagne en voiture noire en leur faisant signe que tout se déroule comme il l'avait prévu. une cargaison de plus en direction des revendeurs, rien de plus simple en apparence, mais il reste toujours ce regard méfiant face aux autres membres du réseaux. ils sont tenu par les couilles ceux-là et donnerait parfois cher pour se tirer de ces affaires trop louches. sauf qu'il veille aran, à ce que chacun reste correctement à sa place en ordonnant distinctement les dernières recommandations du clan. rien de plus simple et pourtant, ils sont plusieurs à avoir voulu défier les limites. ils remontent à la surface en scellant l'histoire par une poignée de main. la voiture démarre, pleine, et les deux autres gars repartent dans une autre direction. il se retrouve seul, piétinant le pavé en allumant une clope pour faire baisser la tension qu'il s'était procuré durant deux bonnes heures. la fumée s'échappe en volutes de ses lèvres sèches. la nuit n'est jamais paisible, en particulier par ici. il a laissé sa bécane à l'angle de la rue, rue qu'il inspecte dans les détails rapidement, perdu dans ses pensées. « aran ! » difficile de ne pas être surprit par cette voix enfantine qui prononce son prénom à la hâte pour l'interpeller. il se retourne en frottant ses chaussures au sol en essayant de distinguer qui ose dire son prénom à voix aussi haute. et c'est un mirage qui se présente devant lui dans la fumée grisâtre de sa cigarette, un souvenir lointain qui déconnecte un tas de neurones pour ne plus penser qu'à retrouver la mémoire. ce visage cristallin, ces cheveux dorés et cette bouche dont il tente de se rappeler la saveur. un sourire un coin se bloque contre sa lèvre, il lève les yeux vers la lune en la remerciant de toujours le surprendre avant qu'elle ne disparaisse et il vint à reposer toute son attention sur elle en s'approchant, err. « bonjour » le soleil se lève, mais la ville ne s'anime pas encore, il n'y a qu'eux dans la rue lorsque la nouvelle journée s'annonce. « ça fait, très longtemps » il accentue la remarque, bloquant toujours le regard contre ses pupilles sombres. il eut du mal à comprendre cette absence soudaine, et le temps passa en emportant toutes ces questions avec elle. il n'est plus le même qu'à l'époque. « t'es matinale maintenant ? » référence détournée, premier souvenir lui revenant soudainement, ces longues matinées à dormir l'un près de l'autre et plus si affinité. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: le passé des idées noires. Mar 31 Juil - 7:52 |
| c’est comme une vieille mélodie qui revient. err cligne des yeux, le voit sortir de la pénombre doucement sous l’appel de son prénom et réalise. les années séparent le temps, et voilà qu’elle se retrouve en arrière. err prend une longue inspiration et absorbe par la même occasion tous les souvenirs de ce regard qui se pose à présent sur elle. c’est bien lui qui lui a tout appris, c’est bien lui qui s’est chargé de son éducation. c’est bien lui qui a créé cette force qu’elle détient en elle, cette carapace qui bloque son cœur aux individus. err lui en a voulu quelques temps, de ne pas avoir fait assez attention à sa jeunesse. mais elle le demandait, la blonde. elle le voulait, cette expérience. err s’est ensuite calmée, pensant que c’était un rite de passage et qu’elle n’aurait plus à le faire. elle n’aurait plus à avoir peur, à se rapprocher de ses bras pour tenir le choc, à croire en tout ce qu’elle était capable de faire sans jamais se jeter à l’eau seule. c’est pour ça qu’elle est partie, err. c’est pour ça qu’elle a préféré quitter ce nid dans lequel elle se sentait si bien. pour prendre son envol. pour réaliser ses propres rêves, sa propre destinée. et pas simplement se coller sous les basques d’un homme qu’elle admirait tant. et qu’elle admire toujours d’ailleurs, par ses pas et sa prestance. il a un peu vieilli, err le voit, mais elle ressent toujours cette même chaleur lorsqu’il s’approche de son sourire charmeur. err se souviendra toujours des marques qu’il a laissé sur sa peau. ses mains chaudes contre ses hanches, ses doux coups pour une première fois qui se répétait à chaque échange. err avale sa salive, passe une main derrière ses cheveux, se rhabille un peu. elle se met au garde à vous, la blonde. comme pour remémorer le bon vieux temps, et lui faire signe qu’elle n’a jamais rien oublié. « bonjour. » qu’il dit, aran. il semble heureux de la voir, surpris aussi. err se contente de sourire. elle se force à ne pas redevenir ce pantin qu’elle était à ses côtés mais bel et bien de prouver ce qu’elle est devenue. une femme. un grande femme. avec de l’ambition et une réalité. pas seulement des rêves. « ça fait, très longtemps. » err hoche la tête, comptant les années dans sa tête. elle comprend qu’il insiste, elle comprend qu’il se souvient qu’elle s’est enfuit sans rien dire. pas même un mot. pas même une lettre. err voulait se faire manquer, mais elle voulait aussi oublier. « t'es matinale maintenant ? » un nouveau sourire, un léger rire. err s’adosse au mur et croise les mains sur sa poitrine. « j’ai pas le choix. je bosse. » une première affirmation sur sa vie d’aujourd’hui. sur ce qu’elle est devenue. « c’est quand même une sacré coïncidence que tu te retrouves juste aux pieds de mon immeuble. » err sait bien que c’est un hasard. elle sait bien qu’il n’avait pas prévu de la retrouver, comme il ne l’a pas fait dès qu’elle l’a quitté. mais elle a toujours espéré que ça lui faisait quelque chose. « la nuit était bonne ? » err suppose qu’il n’a pas quitté ses travers. err parle en connaissance de cause. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: le passé des idées noires. Jeu 2 Aoû - 22:31 |
| soudain, les années défilent et il remarque avec attention qu'elles lui ont réussi. la jeune ingénue qu'il a connu n'existe plus et il reconnait l'effort qu'elle met à lui montrer la force dont elle s'est puisée depuis. pourtant son visage reste le même, il n'y a que son attitude qui a changé. une première expérience pour elle qui l'avait mené lui à la garder près de lui. aujourd'hui il serait incapable de faire de même, la régression sentimentale. il se souvient avoir éprouvé de réels sentiments à son égard, mais c'était surtout de la savoir aussi proche de lui qui monopolisait son attention. il y trouvait une certaine assurance malgré le mimétisme qu'il lui faisait subir. elle avait été docile, franche et câline à la fois, tout ce dont il avait besoin à l'époque pour trouver une reconnaissance dans son travail. alors oui, à cet instant ou elle se présente à lui, il ne peut que sourire de ces retrouvailles aléatoires, un infime bonheur dans les rouages de la nuit. ses traits sont tirés par le manque de sommeil, sa cigarette se consume doucement entre ses doigts tandis qu'il reprend goût à caresser son visage d'un simple regard. malgré la fuite, le silence qu'elle lui avait fait subir, il a dégagé ce moment de sa vie plus rapidement qu'il ne l'aurait pensé parce qu'il n'en avait pas le choix, mais la revoir ici, lui rend cette impression amère de travail bâclé. la curiosité le prend quand elle lui donne quelques informations sur ces années sans lui à ses côtés. elle parle de coïncidences quand lui pense à une poussée du destin, est-elle bien mieux sans lui maintenant ? il ne peut s'empêcher d'arquer un sourcil en direction de l'immeuble derrière elle en devinant qu'il s'agit du sien. « t'es quoi, boulangère pour te lever aussi tôt ? » ça le démange de ne pas lui poser d'autres questions, comme un interrogatoire qu'il ferait à un gars n'ayant pas pris les bonnes décisions quand à son avenir professionnel. mais il se résigne à lui demander autre chose avant d'écraser son mégot sur le bitume d'un geste du pied. un sarcasme qui lui a toujours collé à le peau, peut-être même une touche d'amertume qui commence à se faire sentir délicatement et qui ne s'amenuise pas quand elle lui pose à son tour une question « la nuit était bonne ? » il se redresse un instant en faisant craquer sa nuque raidit par les heures à dormir debout. il s'étonne de la savoir aussi intéressée par ce monde qu'elle a pourtant quitter du jour au lendemain, surtout que ce n'est pas le genre de la maison de laisser partir les gens du gang sans conséquences. il est pourtant très calme. « la nuit reste mon moment préféré de la journée oui. » et elle le sera probablement jusqu'à sa mort, la souhaitant aussi jeune que possible. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: le passé des idées noires. Jeu 2 Aoû - 23:21 |
| il a toujours eu le chic de la troubler, aran. err n’était qu’une gamine lorsqu’elle est tombée sur lui et qu’elle a plongé ses yeux doux dans ses pupilles noires. instinctivement, elle s’est sentie protégée. elle y a vu du réconfort. err avait perdu beaucoup, et surtout d’l’amour. elle ne se souvenait plus ce que c’était, d’être appréciée. d’être cajolée. d’être regardée. aran lui a apporté exactement le manque à gagner. une pointe d’inconnu en plus. un soupçon de danger. err est tombée la tête la première dans ses bras et dans ses combines. et elle ne le regrette pas. aran a été la meilleure école de la vie. err s’en voudrait peut-être d’être partie sans rien dire. bien que, elle n’a aucun doute sur la facilité qu’il a eu à s’en remettre. err en a été troublée longtemps. et elle ressent de nouveau ce sentiment, en le croisant aujourd’hui. le regard est le même. son sourire aussi. il envoûte l’esprit, aran. il rappelle le temps perdu. err revoit toutes les scènes. retrouve l’odeur. reprend le goût au bord des lèvres. et malgré le pincement au cœur d’avoir dû le quitter, elle ne peut s’empêcher de se sentir bien. « t'es quoi, boulangère pour te lever aussi tôt ? » err pouffe, une main dans ses cheveux blonds. enjôleuse. elle rougit d’avance de sa vérité. peut-être qu’il imagine bien plus pour elle, aran. depuis l’temps. mais err n’a pas encore atteint sa destination finale. « vendeuse de fringues. » alors qu’elle hausse habituellement les épaules, err s’affirme en ce jour tout juste levé. elle se tient droite, sourit. assume. les erreurs, elle les a faites avec lui. certainement pas aujourd’hui, à tenter d’avoir une vie saine. responsable. autonome. normale. et c’est sur le passé qu’ils s’attardent. entre deux murs froids, entre deux souvenirs de leurs moments partagés. « la nuit reste mon moment préféré de la journée oui. » elle n’est pas étonnée, err. « au moins, certaines choses n’ont pas changées. » et err se sent presque vulnérable d’en être ravie. elle a connu aran comme il est aujourd’hui. comme il sera demain. « qu’est ce qui a changé, d’ailleurs ? » err hausse les sourcils, bien curieuse d’en apprendre plus sur ce qu’elle a loupé. ce qu’elle a fui sans même un post-it. elle prend le pas, err. elle fait valser ses hanches sur les pavés. « j’t’offre un café. » elle a un peu d’temps. elle n’est pas contre le faire parler. elle n’est pas contre se souvenir de ces nuits collées contre lui, à rêver d’un avenir à deux. a rêver comme une enfant. elle était jeune, err. jeune et naïve. mais si elle en est là, aujourd’hui, c’est grâce à lui. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: le passé des idées noires. Dim 5 Aoû - 0:22 |
| il s'était parfois demandé ce qu'elle était devenu. souvent parce qu'une autre jolie blonde lui rappelait l'attachement et le goût qu'elle prenait à lui faire plaisir. parce que oui, dans l'honnêteté la plus clair, il s'était un temps servi de son innocence pour servir son petit business. en arrivant dans le Queens, il est tombé sur plus fort que lui, mais il a su retourner la situation et aujourd'hui prendre une place importante dans ce monde trop rustre. elle est faisant partie, de son monde, à ce moment là. elle était une sorte de pilier même si il avait eu du mal à le reconnaitre. elle était trop jeune pour qu'il lui fasse subir cela, mais elle n'a pas l'air de regretter à première vue. plusieurs signes le porte à croire qu'elle est bien passé à autre chose et tant mieux. il n'était pas lui-même fait pour continuer une relation sans la polluer dans ses moindres recoins. chaque lueur, chaque fois qu'elle aurait pu s'échapper, il re attaquait comme le prédateur qu'il était et est toujours. rien n'aurait pu l'empêcher d'aller encore plus loin dans sa chute, sauf qu'elle le quitte. un mal pour un bien il suppose, même si ce genre de questionnements, il la toujours laissé aux plus faibles. elle est vivante, c'est le principal. « vendeuse de fringues. » il sort de ses rêveries un moment et laisse apparaitre un certain étonnement sur son visage. cela lui parait si banal, elle qu'il avait destiné à de plus grandes épreuves. il acquiesce sans répondre par un hochement de tête, qu'il en soit ainsi. son regard se perd à nouveau sur ses courbes qu'il redécouvre avec nostalgie. même si elle a changé, il ne peut s'empêcher de poser sur elle ce regard empirique comme autrefois, lui qui lui avait tout appris. il se laisse surprendre par son aisance nouvelle, cette facilité avec laquelle elle offre à son regard un nouvel aura, une nouvelle femme. les années lui vont à merveille, et de comprendre qu'elle souhaite elle aussi en savoir davantage, cela le ravi. sa question est bien posée, vague et pourtant si pointilleuse quant à leurs avenirs respectifs. aran se complait à penser que si la vie les a séparé, c'est pour que les retrouvailles soient encore plus spectaculaires. tant de choses ont changé effectivement, même si a part les échelons grimpés, aran n'a jamais posé les armes afin de changer de vie. « toi. » il répond assuré. quelques tatouages de plus et autre marques du temps sur son visage à lui peut-être, mais il reste l'homme de vices qu'elle a connu autrefois, est-ce possible de lui faire croire l'inverse ? sa proposition tombe à pic. il restera éveillé tant que l'on frappera à sa porte. « avec plaisir. » il lui emboite le pas lorsqu'elle tourne les talons, il pourrait presque croire qu'elle est venu le voir juste pour cela. ils arrivent rapidement dans la cage d'escalier, le palier, la porte et enfin l'appartement. aran ne prête guère attention à ce qui l'entoure, même si la négligence ambiante ne l'aide pas à reconnaitre quelque indice que ce soit de sa vie d'avant. « t'as jamais été douée en déco toi, pas comme toutes les filles. » c'est presque un compliment venant de sa part, d'une mysogynie parfaite. elle n'était pas comme toutes les autres et c'est ce qu'il avait remarqué dès le départ sans pour autant lui montrer qu'il en était fier. « t'emmènes souvent des mecs croisés dans la rue comme ça, chez toi ? » c'est amèrement ironique au vue du peu de vie qui règne en ces lieux. il est loin d'être mieux de son côté, mais il sa curiosité est sans limite surtout dans ce genre de circonstances. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: le passé des idées noires. Dim 5 Aoû - 9:15 |
| nuit tout juste tombée, soleil perçant ses premiers rayons. err s’arrête et réalise. le passé revient toujours. courant derrière le présent comme un fléau. err était passée à autre chose. elle l’avait oublié – ou presque. il n’était plus qu’un mirage dans sa vie. mais voilà qu’il est bien réel. ce matin, juste à quelques minutes des premières heures de boulot. err ravale sa fierté pour annoncer ce qu’elle fait. mais elle ne peut manquer la légère déception dans le regard d’aran. ou est-ce son regard qui se reflète dans ses yeux. err ne sait jamais si ce sont ses émotions passagères ou celles des autres qui jugent. quelques regards s’échangent, une question tranche le silence. err ne s’attend à rien. ou à tout. mais certainement pas à la réponse qu’aran lui envoie en pleine figure. « toi. » err manque un battement. err retient son souffle. une seconde. là. avec un regard plein de panique et d’envie. comme s’il avait définitivement et encore cette même emprise sur elle. comme si elle était de nouveau cette gamine, qui rêvait de lui et d’un mariage somptueux. err lui envoie un sourire. proposant ensuite un café. pour passer cette pilule. pour provoquer l’destin. « avec plaisir. » aran emboite le pas, err pousse la porte et grimpe les escaliers. un regard plus haut, personne en vue lorsqu’elle passe la porte de son appartement miteux. elle aimerait faire un commentaire, mais aran le fait de lui-même. claquant la porte derrière lui. comme pour celer qu’err lui appartient de nouveau. « t'as jamais été douée en déco toi, pas comme toutes les filles. » haussement d’épaules de la blonde, qui n’a aucune honte à dire qu’elle n’est pas comme ces autres femmes. elle ne l’a jamais été. passé compliqué ou mauvaises habitudes. err ne s’attarde juste pas aux détails. « je ne m’accroche pas aux choses futiles. » depuis la cuisine, err le regarde de loin. implicitement, elle cherche à l’bousculer. err nage en eaux troubles. ne sachant absolument pas ce que l’avenir lui réserve, aran à présent dans son appartement. l’inverse aurait été moins choquant. err, retrouvant les pas de son passé. aran, retrouvant le chemin d’un corps d’un connait si bien. mais ils inversent les rôles aujourd’hui. c’est err qui l’accompagnes dans son monde. elle lui offre sa nouvelle personnalité, sur un plateau d’argent. elle lui présente ce qu’elle est devenue, et lui permet donc d’entrer dans son intimité. celle que définitivement, personne ne connait. err ouvre plus facilement ses cuisses que son cœur, ou même que son esprit. encore une belle façon de se protéger. le café s’écoule lentement, le silence se brise. « t'emmènes souvent des mecs croisés dans la rue comme ça, chez toi ? » err ne bouge pas, toujours fixée sur le café qui coule. goûte par goûte. depuis la vieille machine italienne. « que veux-tu, quelqu’un m’a appris à m’défendre. » qu’elle jette, juste à temps pour retirer la machine du feu. au début c’est lent, puis ça s’accélère. un café fort. puissant. un rappel de l’emprise qu’aran avait sur elle. deux tasses sont servies et err retrouve le salon. un bureau, une bibliothèque vide. une petite table basse et un canapé marron où personne ne s’installe jamais. une salle de passage. une salle d’échange de regards. err s’adosse au bureau, le café chaud au bord des lèvres. « et toi, tu montes souvent chez des filles croisées dans la rue comme ça ? » err était la seule. l’unique. elle avait aran pour elle seule, avant de le quitter. certains mensonges devaient faire son bonheur, elle s’en foutait. err ne se concentrait que sur ses mots, son emprise. sa façon de toujours veiller sur elle malgré tout. une fois de plus, la blonde se demande ce qu’il pense d’elle aujourd’hui. et s’il aurait toujours cette même pression sur ses pupilles. sur ses actes. err prend une gorgée chaude, fait bouillir le sang contre ses veines. elle doit partir dans une quinzaine de minutes, maximum. et pourtant, elle en aurait besoin de bien plus. |
| | | Contenu sponsorisé;
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: le passé des idées noires. |
| |
| | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |