closer to the edge -- (valentina)

Valentina était encore aux urgences. Elle regarda sa montre. Cela faisait plus de vingt heures qu’elle était là mais on lui avait dit qu’elle pourrait partir d’ici peu. Elle y croyait moyennement, se disant que d’ici là, il y aurait bien un autre carnage en vue. C’était NY et donc il n’était pas rare de se retrouver avec de nombreux patients d’un coup. Là, elle était presque tranquille. Elle terminait sa tournée de vérification de ceux qu’elle avait reçu au cours de sa garde. Elle faisait toujours ça lorsqu’elle le pouvait. C’était assez rare mais cela permettait que les patients ne se sentent pas trop négligés. Souvent les patients avaient l’impression d’être des numéros et elle, elle tentait de leur faire oublier ce sentiment. Ce n’était pas toujours évident car lorsqu’ils voient un médecin en train de prendre un café, ils pensent qu’il se tourne les pouces ce qui n’est pas le cas du tout.

Elle termine donc le tour de ses patients lorsqu’elle se dit qu’un dernier café pourrait être pas mal. Elle entend qu’on l’interpelle. Elle fait un petit tour sur elle avant de voir que c’était Boes. Avec le temps, elle avait fini par s’habituer à ses allées et venues. Elle tentait de le raisonner mais il fallait dire que ce n’était pas non plus évident. Il n’en faisait vraiment qu’à sa tête. Il était tellement casse cou et surtout, il ne l’écoutait pas malgré ses conseils. Elle se disait qu’un jour, ça allait mal finir pour lui. Ce n’était pas pour rien d’avoir qu’il avait un bracelet à la cheville. Elle le savait. C’était dix huit heures pétantes. Pas une minute, ni même une seconde de plus. Elle regarda sa montre. 17h00. Il avait un peu de temps devant lui mais pas trop non plus. Le problème c’était qu’avec une perfusion, elle ne pouvait pas le laisser partir comme ça. « Boes, Boes, Boes. Qu’est ce qu’on va faire de toi. Tu ne t’arrêtes donc jamais. » Elle le regarde, l’écoute. Elle sait que c’est compliqué pour lui. « Je sais mais tu as une perfusion alors ça doit être quand même grave. Je ne peux pas te laisser partir comme ça. Je peux tenter d’appeler la police pour qu’ils comprennent. Tu as fais quoi ce coup ci ? » Elle va chercher sa fiche de soin. Franchement, elle n’avait pas envie de le laisser s’en aller. « Tu es vraiment blessé. Je ne peux pas te laisser partir comme ça. Surtout que j’ai bien l’impression que tu tentais de partir comme ça non ? » Elle le regarde sévèrement. Elle le comprend mais il fallait vraiment qu’il arrête ses bêtises. Un jour, ça ne serait pas elle qui serait là et on ne voudrait pas le décharger.