it's time (ft jace)

Après la grande nouvelle du départ de ta grand-mère, tu n’avais qu’une chose en tête, voir ton meilleur ami. Tu savais que tu pouvais compter sur lui. Il connaissait ton histoire, il avait grandi avec toi et vous vous connaissiez par cœur. Alors tu savais qu’il comprendrait ta peine et qu’il serait là pour toi. Tu avais besoin de réconfort, de beaucoup de réconfort. Tu avais le cœur brisé en apprenant que ta grand-mère allait être déportée au Mexique et que ta grande sœur Nika avait une chance de finir comme elle. Tu avais vraiment du mal à t’imaginer vivre aux USA par toi-même sans ta famille. De toute façon tu ne comptais pas les laisser partir comme ça. Tu allais te battre jusqu’au bout, quitte à passer sous le bureau du procureur. Tu étais prête à tout pour garder ta famille, la seule qui te restait.
Tu te rendis donc chez Jace, ton meilleur ami d’enfance, celui qui te comprenait le mieux et qui ne te jugeait jamais. Tu avais besoin de ses conseils et d’entendre sa voix t’apaiser comme il l’avait toujours fait. Tu ne sais pas ce que c’était, mais il était un peu comme une sorte de jumeau spirituel, une sorte d’âme sœur. Des fois vous n’aviez même pas à vous parler pour savoir ce qui se passait. D’ailleurs tu ne l’avais pas prévenu de ta venue. Il avait l’habitude que tu passes à l’improviste. Et puis tu ne voulais pas l’inquiéter lui non plus. Il savait très bien que quand tu annonçais ta venue c’est que quelque chose de grave c’était passé. C’était le cas, mais tu t’inquiétais déjà assez pour que lui s’inquiète aussi.
Tu te postes donc devant la porte de son appartement et sonne. Quelques secondes plus tard il t’ouvre. Tu ne lui offres aucun sourire, aucun bisou ni étreinte. Tu n’étais pas d’humeur et il allait vite s’en rendre compte. D’ailleurs quand quelque chose n’allait pas tu étais souvent exécrable. Tu le plaignais déjà. Mais tu pouvais pas t’empêcher. Tu avais mal à la tête à cause de cette histoire et tu te retenais de pleurer et crier depuis des jours. « Dis moi que t’as pas vidé ton stock d’alcool ni de chocolat. » tu avais besoin de boire pour oublier et de manger du chocolat pour te réconforter. Pour l’instant tu t’en fichais de ton régime drastique. Au pire tu te ferais vomir en rentrant chez Finn s’il n’était pas là. Ah oui d’ailleurs tu n’avais pas encore dis à Jace que tu créchais chez Finn. Tu te demandais comment il allait le prendre. Mal sûrement… mais là tu n’en avais rien faire de ses sentiments. Tu avais besoin que ton meilleur ami change tes idées et te procure de l’alcool et du chocolat. Tu sors donc d’un placard deux verres et une bouteille de whisky. Tu remplis les deux verres et bois cul sec le tien. « putain ça fait du bien. » tu te resserre et te retourne vers Jace. « bon tu me rejoins ou tu comptes devenir un balai ? »

Je l'avais vu avec ce mec il y a quelques jours. Proches, trop à mon goût. J'aurais dû agir, aller la voir mais il y avait cette voix qui m'criait de pas le faire. Parce que ça gâcherait tout. Parce qu'on était juste des amis, malgré mon cœur qui s'barrait de ma poitrine à chaque fois qu'un autre la prenait dans ses bras. C'était une jalousie maladive. Un putain d'symptôme de l'amour. Si seulement j'étais pas tombé dans ses filets, si seulement elle était pas si belle, si seulement... Putain, voilà quelqu'un qui sonne maintenant. Si ça se trouve, c'est elle me chuchote une voix dans ma tête. Non, Jace, c'pas elle. Elle a aucune raison de venir te voir. Elle doit être avec cet autre mec, dans son lit, dans ses draps, entre ses bras. J'ai les entrailles qui font mal, la tête qui débloque. J'peux pas imaginer ça, c'est trop. J'ai l'impression qu'elle a mis mon cœur dans un bocal et qu'elle le secoue dans tous les sens. Le haut-le-coeur, l'goût d'amertume dans la bouche. C'est trop pour moi. Dans ces moments là, Nyx me manquait. La seule autre pour qui j'ai eu des sentiments, celle que j'ai dégagé de ma vie. T'aurais pas dû la petite voix me susurre encore. Pas des mots doux. Non, ce serait trop sympa. Mais la voix, elle s'tait en voyant qui est devant la porte. Elle. Pas de bonne humeur apparemment, venue juste pour mon alcool et le chocolat. Pas de bise, pas d'étreinte, rien. « Ok... » que je dis en refermant la porte tandis qu'elle va se servir, comme si elle était chez elle. Après tout, Malohe, elle connait cet endroit par cœur. J'comptais plus les nuits qu'on avait passé à faire la fête ici, tous les deux. Les nuits où j'avais espérer quelque chose et où seul le désespoir s'était pointé à ma porte. Avec bien sûr le cadeau friendzone joliment emballé. « Pourquoi tu voudrais que je te rejoigne ? T'as pas d'autres mecs à voir ? Des branleurs qui foutent rien de leur vie ? Parce que moi j'te signale que j'bosse demain ». Et que du coup je peux pas me permettre de me saouler. Et pourtant j'prends le verre et je le vide cul sec. Une soirée avec Malohe c'était jamais de tout repos. « C'était qui ce mec que t'as vu il y a quelques jours ? » La mâchoire qui se contracte, le cœur qui accélère. J'sais qu'elle va me répondre que c'est un sexfriend ou un truc du genre. Mais j'aurais quand même du mal à l'entendre. Parce que j'l'aime trop Malo, avec son sourire charmeur et ses mains baladeuses. Elle m'fait du mal Malo, quand elle se met à poil et qu'elle se laisse toucher par d'autres.

Toi qui voulait passer une bonne soirée secrets et confidences avec ton meilleur ami, celui-ci semblait d’aussi mauvaise humeur que toi. Mais t’avais pas cherché midi à quatorze heure et tu t’étais servie comme chez toi, te servant un verre de whisky puis un autre. Tu avais besoin de boire, boire pour oublier la douleur de voir ta famille se déchirer à cause de cette société americaine de merde. Pourquoi ils ne pouvaient pas faire comme en Europe et laisser rentrer les gens comme ils le veulent aux USA ? Tu trouvais ça complètement débile de restreindre l’accès des mexicains qui voulaient simplement travailler ici comme n’importe quel citoyen américain. Et puis restreindre l’accès c’est pas suffisant, non non, ils sont carrément en train de construire un mur. Voilà pourquoi ton père était mort et que ta mère était si affaiblie par ce voyage que en accouchant de toi elle est morte. Tout ça à cause de la politique américaine. Vive l’Amérique hein. Tu en avais donc ras le cul et tu voulais le partager avec ton meilleur ami. Mais lui à croire qu’il voulait te pourrir encore plus ta semaine. « Pourquoi tu voudrais que je te rejoigne ? T'as pas d'autres mecs à voir ? Des branleurs qui foutent rien de leur vie ? Parce que moi j'te signale que j'bosse demain » tu hausses les sourcils, le regardant prendre son verre et le boire cul sec. Cela faisait quelques temps que Jace faisait des mini crises de jalousie sur tes fréquentations. Jusque-là tu t’en foutais un peu, ne faisant pas plus de remarques que ça, mais là t’avais besoin de ton ami, de lui. Lui seul pouvait te redonner le sourire. Mais là t’avais plus envie de pleurer et crier que de sourire. « Mais t’as tes règles ou ça se passe comment ? T’es mon meilleur pote donc si j’ai envie de te voir je le fais c’est tout. C’est comme si je veux coucher avec un mec bah je le fais. C’est quoi le problème là ? Tu t’es jamais plain que je te rendre visite. » il avait vraiment pris la grosse tête. Pour une fois que ce n’était pas toi d’ailleurs. Mais là il commençait à te taper sur le système et jouer avec ta petite patience. Si il continuait comme ça, il allait se recevoir son verre dans la gueule accompagner d’une belle claque pour le ramener sur terre. Tu te resserres un verre et tu entends sa question. Quel mec ? C’était bien connu que tu les enchainais mais ça pouvait être n’importe quel mec. D’ailleurs tu voyais toujours pas de rapport entre lui et toi. « Quel mec ? J’en connais pas qu’un de mec, va falloir que tu sois plus précis. En plus de quoi tu te mêles ? Depuis quand tu t’intéresses autant à mes fréquentation ? » tu soupires et te descends un autre verre de whisky. Si tu continuais comme ça, tu risquais de finir pompette bien avant la fin de votre dispute. « Bref je suis pas venue pour me prendre la tête avec toi. J’avais besoin de toi mais faut croire que tu t’en fous de la vie de ta meilleure amie. » tu sens presque les larmes te monter aux yeux et tu serres les dents pour les ravaler. Tu ne devais pas craquer, pas devant lui ni dans cette situation. Si tu te lâchais, tu en avais pour des heures.

« Mais t’as tes règles ou ça se passe comment ? T’es mon meilleur pote donc si j’ai envie de te voir je le fais c’est tout. C’est comme si je veux coucher avec un mec bah je le fais. C’est quoi le problème là ? Tu t’es jamais plain que je te rendre visite. » qu'elle rétorque, sur les nerfs. Et j'vois bien que c'est pas le moment de lui prendre la tête. Pourtant je pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir. Parce que, mine de rien, elle me faisait mal. Puis moi je souffrais en silence comme un con. Je disais rien, je la laissais aller voir ailleurs alors que, bordel, je pouvais très bien lui donner ce qu'elle cherchait. Mais je savais aussi qu'elle fuyait l'amour comme la peste. « T'as raison, tu couches avec les mecs que tu veux et je choisis les femmes avec qui je veux passer la nuit, ou mes nuits, y a pas de problèmes pas vrai ? Y en a jamais eu » C'est bien ça l'truc. T'en fais qu'à ta tête et j'peux jamais rien te reprocher. Puis tu m'réponds qu'il y a plusieurs mecs et là c'est trop. J'vois rouge et j'suis limite sur le point de te dire de t'casser de là. Mais tu me devances, encore et toujours. Tu me connais trop bien, Malohe. « T'as raison tu devrais t'barrer » que je commence à dire avant de m'interrompre. J'vois bien que t'es mal et que te virer c'est pas le truc à faire. Alors j'inspire un grand coup, je pose le verre sur la table et je m'assieds. « Mais puisque t'es là et que t'as vidé une bonne partie de mon whisky autant me raconter ce qui va pas, tu crois pas ? » Et t'en fais pas je te reprocherais après tous les mecs que tu t'es tapés. La guerre est pas fini Malohe, elle le sera jamais. Pas tant que t'es pas à moi. Pas tant qu'il y en a qui te tournent autour. « Qu'est-ce que t'as ? Et j'te jure si tu me réponds que c'est à cause d'une conquête, autant poser le whisky et sortir direct. Parce que là tout de suite je suis pas d'humeur à entendre tes théories sur la complexité et l'inutilité de l'amour ». Pas parce que c'est ennuyant mais surtout car ça m'donne l'impression qu'on sera jamais ensemble, toi et moi. Alors qu'à une époque, on était proches, trop proches. Et je me suis brûlé les ailes à force de te fréquenter. J'ai commencé à ressentir des trucs qui auraient pas dû exister, auxquels tu croyais pas. Puis maintenant je tombe lentement dans les ténèbres de la friendzone, le cœur au bord des lèvres, le diable sur une épaule qui m'dit de t'embrasser, l'ange sur l'autre qui m'dit de te respecter.

Mais c’était quoi son putain de problème ? tu avais l’impression d’être en face d’un foutu policier alors que t’étais devant ton meilleur ami. Ton meilleur ai qui commençait à te gaver avec son comportement à deux balles. Voilà pourquoi tu étais toujours célibataire, l’amour c’était pas fait pour toi. Tu avais besoin de ta liberté et de ton indépendance. Tu te voyais mal attacher comme un pauvre chien à une personne qui déciderait tout de ta vie. Bon ok t’étais un peu extrême dans tes mots, mais c’était la vérité. En couple, tu dépendrais toujours de l’autre. Mais là n’était pas la question. « Bah voilà y’en a jamais eu, donc pète un coup et arrête de me faire chier avec mes fréquentations. » tu étais crue et méchante, mais tu l’avais toujours été. Surtout quand tu étais de mauvaise humeur, alors là il fallait pas te chercher. Du coup tu fins de vouloir partir et il semble du même avis que toi. Ton cœur se déchire un peu plus. Tu te fais chasser par la personne, après ta famille, en qui tu as le plus confiance. « Si je me barre c’est la dernière fois qu’on se voit. » tu étais radicale. Tu n’étais pas d’humeur à rigoler ni te disputer. Tu voulais te confier à lui et tu ne supportais pas de le voir aussi énerver contre toi. Surtout pour rien. Mais il se rattrape en te disant de vider ton sac et en précisant comme d’habitude, de ne pas parler de tes conquêtes. De toute façon tu avais bien compris. Tu ne pouvais pas parler garçons et amour avec Jace, c’est pour cela que tu avais Alaska, ta meilleure amie. Au moins tu pouvais discuter de tous les détails sanglants avec elle sans qu’elle te gueule dessus toutes les deux minutes. « Je te jure tu me menaces encore une fois de me virer et tu te prends mon pied dans tes couilles. » tu soupires et prends une bonne gorgée de whisky avant de te lancer. « J’ai été viré de chez moi et de un de mes boulots, ma grand-mère va sûrement être rapatriée au Mexique et ma sœur va épouser un inconnu milliardaire pour pouvoir rester ici. » au moins là tu avais lâché ta bombe. Il ne restait plus qu’à attendre la réaction de Jace.