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 dark room — Gregor

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Message Sujet: dark room — Gregor   dark room — Gregor Empty Ven 8 Jan - 20:41


dark room

Elle le quitte. Quitte le nid interdit, le corps embrasé des caresses qui ont su décimées la peau sous l’affront des phalanges qui n’auraient jamais dû connaître la douceur du derme immaculé. Blanche colombe se dérobant à une cage pour retrouver celle où son maître l’attend, elle s’est débarrassé du marasme d’un maquillage bien vulgaire, recoiffant soigneusement ses cheveux comme une adolescente voudrait se rendre présentable après avoir escalader le mur des interdits pour retrouver son premier amant. Le rouge persiste sur les lèvres, seul artifice tapageur sur l’ourlet boudeur, le visage grave, les yeux songeurs, elle craint le courroux qui pourrait tomber sur elle, sent plusieurs fois les affaires qui la parent, une robe bien légère pour la froideur du quartier qu’elle arpente dans la nuit d’encre, nymphette de l’obscurité aux grands yeux éperdus scrutant le monde avec cette pointe d’effroi, cette peur de se voir prise par surprise par les mains d’une marâtre qui l’aura retrouvé et refera d’elle un objet où l’on susurre des horreurs. Le bruit de ses hauts talons frappent le silence régulièrement, ses chevilles déjà à l’agonie d’être ainsi malmenée pour la simple raison de devoir se faire la plus désirable possible, les résilles presque déchirées que l’ourlet de sa robe pourpre cache bien pour qu’on ne voit rien de plus que ses cuisses pleines, ses hanches où se tracent encore la ferveur des doigts s’y étant accroché. Elle espère ses joues moins roses, son souffle moins court, que Gregor ne verra rien de la bêtise commise car elle se sait bijou intouchable.

S’il savait. S’il savait que cela fait bien plusieurs mois qu’elle s’abandonne aux mains d’un autre, qu’elle a connu les premiers pas vers le seuil du luxueux érotisme que les hommes savent donner lorsque deux corps s’animent, se trouvent et s’apprécient. Un sourire d’enfant se dessine sous une mèche libre, rebelle de la haute queue de cheval qui se balance à chacun de ses pas. Elle s’égare à lever un doigt vers son cou espérant que l’amant n’ait laissé nul trace de son passage, que la hargne de leur étreinte demeure invisible aux yeux des inconnus mais surtout du roi dont elle rejoint le royaume. Elle fait face aux odieux regards qui méprisent sa tenue légère malgré la veste couvrant ses épaules dénudées, le décolleté échancrée donnant une vue bien large sur les monts des seins malmenés qu’elle n’a pas fait que dévoiler. Ô belle menteuse qu’est Joyss, bel héritage de sa mère, Rosa sait bien mentir lorsqu’il le faut et Gregor ne sait pas à qui il a bien pu parler ces quelques secondes venues. Rosa, Joyss, elle-même ignore sur le chemin du retour, qui elle est et qui elle se doit d’être. Celui qu’elle nommait « Monsieur Ferreira » de sa voix chantante  et brisée d’enfant paumée ayant connu l’horreur de la folie voudra-t-il de Joyss ou de Rosa ce soir ? Créateur de cette immonde sorcière charmant les hommes sans qu’ils n’aient le droit d’espérer la toucher, n’ayant que leurs propres paumes pour soulager la frustration de ne pouvoir l’avoir pour quelques billets, quelques heures à peine, parfois moins, il est celui qui a fait d’elle cette ombre silencieuse, cette silhouette qui se veut discrète quand elle se sait trop grande sur ses pointes de ballerine qui ne sait pas bien danser, remontant la ferraille des escaliers menant à l’antre du marquis qui verra peut-être sa nervosité.

Gregor, j’ai péché
Mais tu n’en sauras rien.
Gregor, j’espère que sur ma peau,
Tu ne sentiras pas le parfum prononcé du stupre,
D’une nuit largement consommé.


Sur sa langue traine le sel d’une peau désormais loin d’être étrangère, de quelques gouttes d’alcool qui suffisent à l’enivrer car Joyss ne sait pas boire même si Rosa s’en vante. Elle tangue un peu lorsqu’elle pénètre le hall, sentant la chaleur qui se dégage des pièces rudement chauffées, tremblant de retrouver la colère qui fondra sur elle comme de la vermine pour la dévorer vivante et la laisser, cadavre, sur le sol du salon. Dans un déglutition nerveuse et qu’elle croit trop bruyante, elle accroche son manteau offert par le maître au portant près de la porte désormais close, sonnant son enfermement. A nouveau, elle inspire sa propre odeur, espérant que ne persistera rien de ce qui fut fait loin des yeux de l’animal aux réactions imprévisibles qu’elle finit par rejoindre malgré ses chevilles souffrantes, les mains nouées devant elle, découvrant la haute silhouette d’un grand homme à la belle gueule lui ayant un jour promis de lui offrir bien plus que ce qu’elle n’avait jusqu’alors. Il a menti comme il a honoré sa promesse. Désormais, elle n’a plus vraiment froid, n’a plus vraiment peur, si ce n’est de lui comme son cœur se voit pourtant asservi par les moindres mots de ce père qui remplace son géniteur l’ayant balancé, il y a fort longtemps, sur le perron d’un pensionnat de mauvaise facture où tout était prêt à s’effondrer, surtout leurs habitants. « Je suis là, Gregor. » prononce-t-elle sans jamais oser hausser la voix, car Joyss est revenue, offrant un sourire timide, un soleil bien faiblard, soufflant un rire qu’elle n’espère pas suspect, trop enivré, par l'acmé trouvé plus tôt comme par les quelques verres descendus trop vite. « J'suis heureuse, j’ai pu faire un bon chiffre ce soir. Le client était ravi. » Elle parlotte pour combler le silence se dirige vers la cuisine pour tenter de s’occuper les mains, de faire quelque chose, pour ignorer que la situation n’a rien d’anodine, que tout empeste le vice, le malsain, qu’elle demeure chienne enchaînée par le cou et dont la laisse est tenue par celui qui ne s’est pas encore approchée d’elle « Et toi ? Tu as passé une bonne soirée ? Tu veux quelque chose à boire peut-être ? » Oh, il sait qu’elle fera tout pour lui, il sait qu’elle serait prête à s’user les genoux, encore, pour lui s’il l’ordonnait, qu’il pourrait être le plus exécrable auprès d’elle qu’elle ne pourrait s’enfuir. Et tandis qu'elle attend sagement sa réponse, elle perçoit le staccato des pas sous leurs pieds, la danse qui tournoie encore dans le cabaret mais l'aube viendra bientôt et il ne demeurera qu'eux et un silence affreux.

Je demeure ta colombe que tu nourris parfois de caresses ou de ta hargne,
L’oiseau que tu déplumes, rhabille, éduque, étrangle lorsqu’il le faut,
Je demeure celle qui ne pourra jamais échapper à ta cage et qui ne le veut peut-être pas,
Car je crains de mourir si tu n’es pas là pour me donner l’illusion d’être aimée. 



(c) corvidae
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Message Sujet: Re: dark room — Gregor   dark room — Gregor Empty Mar 12 Jan - 12:56


◐ ◐ ◐  
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crédit/ tumblr ☾ w/@joyss lane


Quels sont les frissons qui parcourent vos possessions?
Choses inanimées, sentiments ou bien encore démons?
Quels sont les bêtes qui provoquent vos pires pulsions?
Est-ce la joie, la tendresse, peut-être même la déraison? 


Il avait posé sa main sur son téléphone, ressentant la fièvre de la peur. Joyss, bijou perdu, bijou trop convoité, n'était pas rentrée à l'heure. Les escorts étaient payées pour de la compagnie, de la belle compagnie. Mais traîner avec les clients ne faisait pas partie du métier. En tout cas, pas pour elle. Elle, petite soeur ou petite fille que le père dragon couvait de ses feux, n'avait pas le droit de s'éterniser. Une glace papa, laisse-moi m'acheter une glace.   Les enfantillages ne pouvaient se faire entendre que lorsque Ferreira était là, prêt à assouvir les désirs de la gamine ramassée dans un refuge à une marâtre qui l'aurait fait souffrir bien plus que lui ne le ferait jamais.

Assis dans son appartement, il attend. Elle est la seule fille qui doit venir rendre des comptes chez lui directement. Elle est la seule qu'il attend quand elle revient tard le soir. Les autres rejoignent leurs loges au sous-sol sans avoir besoin de l'approbation du boss. Mais Joyss doit savoir qu'elle ne vient pas chez lui pour avoir une petite gommette. Non, Gregor risque de tout faire sauf de la féliciter.

Elle entre, trop mignonne pour être coupable. Son sourire c'est le soleil qui illumine le désastreux repère. Gregor pourrait tout oublier si une jalousie monstrueuse n'animait pas ses tripes en ce moment même. Elle est là. Mais il la sent loin, ailleurs, comme cachée derrière des couches de désillusion. Qui était son client ce soir? Il cherchera la fiche de ce malotru et s'assurera qu'il ne remette plus les pattes sur elle sans payer son dû. « Je me fiche du client Joyss.  »  La voix de Gregor contraste avec le ton minaudant de sa protégée. Froid, revenant d'outre-tombe presque, il claque dans le silence qui s'installe après son affirmation. Joyss laisse passer un court instant avant de relancer une question banale, anodine, comme si de rien n'était. « Assieds-toi.  » dit-il sans aucune gentillesse. Il pourrait fondre pourtant, fondre comme la glace devant le soleil. Mais le soleil semble avoir brûlé bien trop près d'autres hommes ce soir. Sa peau est rougie au niveau des joues. Gregor la sent qui badine sans aucun but précis. « Ne me mens pas. Pourquoi t'es-tu éternisée avec ce client ce soir?  » Son regard est des plus glaciaux. La jeune femme est en danger et elle le sait très bien. Il n'a jamais frappé Joyss, il ne le ferait pas consciemment. Mais elle a dépassé des limites et elle se comporte comme si de rien n'était. Il soupire, passe une main dans ses cheveux et lui fait signe de se rapprocher de lui, sur le canapé où il sied. « Tu sais très bien qu'il y a des règles Joyss. »

Des règles que seul moi suis autorisé à transgresser.
Ton corps que seul moi peux de temps à autres toucher.
Ton âme qui m'appartient pour te faire tout oublier.



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Message Sujet: Re: dark room — Gregor   dark room — Gregor Empty Mar 23 Fév - 15:58


dark room

Les mots brisent le givre qu’elle a senti dès son arrivée. Face au verre qu’elle était prête à emplir, elle se fige, son sourire retombant aussi sûrement qu’un flocon pourrait fondre face aux braises de l’Enfer, des lèvres qui ont péchés, des lèvres qui ont cueillis d’autres. C’était la première fois qu’on l’embrassait ainsi, où l’on plongeait la passion dans les siennes. Cez l’a tenu entre ses mains comme on tient quelque chose de précieux, se mêlant à la violence de son érotique errance entre ses cuisses. Elle refuserait presque de les toucher pour garder le souvenir des baisers qui ne veulent rien dire, bien sûr. Elle n’est que la putain qui ressemble à une autre, une réplique parfaite d’elle ne sait qui ou quoi, d’un être auquel il tient … mais ce n’est pas elle. Repoussant quelques mèches sombres derrière une oreille dans la lueur tamisée de cette garçonnière vulgarisant son lien avec Gregor, comme si elle était putain alors qu’il est figure de père, de grand-frère, de fatale présence pour elle, elle se détourne lentement, le visage ayant perdu de sa lueur, ses paumes mordant le bord du comptoir, ses dents mordillant la pulpe d’une lèvre enflée par les baisers. Il ne devra rien voir, elle se verra châtier. La gorge serrée, elle n’aime pas l’ordre qui sonne. Rosa se rebifferait, lui dirait d’aller se faire foutre, qu’aucun homme, même pas lui, ne devrait lui parler ainsi et elle fusille sa tête de son regard clair, ses traits poupins le haïssant d’être ainsi auprès d’elle.

J’aurais voulu ton étreinte,
Tes bras pour me réchauffer du froid de dehors,
Tes mots doux que je ne mérite pas.
Car oui, j’ai menti, j’ai brisé notre promesse.
Mon ventre n’est plus un autel pur,
Je suis désolée Gregor.


Elle n’ose hésiter trop longtemps, s’avançant doucement vers le canapé où il siège en roi, son charme et sa prestance l’ayant toujours subjuguée, la jeune adolescente qu’elle était alors répondait à ses sourires par d’autres, plus timides, heureuse de voir quelqu’un s’intéresser à elle, enfin. Ce soir, Gregor ne sourit pas. Il plante ses poignards dans ce silence bizarre qui la met mal à l’aise et elle raide comme un tronc d’arbre, elle se laisse tomber loin de lui n’osant s’approcher, détournant son regard vers lui, un ongle repoussant une cuticule en un geste habituel et nerveux,, une angoissée notoire qui ne peut se cacher, qui craint les coups verbaux de celui qui la prit sous son aile noire. « Je n’ai rien fait. » Elle s’étonne d’entendre sa voix cassée résonner comme une eau douce, aussi facilement qu’il s’est faufilé en elle et elle manque rougir, resserrant ses cuisses comme pour oublier la soirée passée, pour ne pas désirer qu’il soit encore là, lui faisant découvrir les mets infinis d’une sexualité qu’elle n’a jamais pu avoir. Elle ne pouvait pas. Elle avait promis. et la voilà parjure. « Il n’était personne, je te le jure ! » Elle se détourne, elle s’élève et la voilà, Joyss, fée aux ailes brisées, tombant aux pieds du prince pour tenter d’attraper la main de cette grande ombre lui ayant tant donné, ayant sculpté celle qui se fait putain pour les hommes affamés. Ses doigts effleurent les siens et elle élève ses grands yeux vers lui, maîtrisant bien trop le mensonge, ayant été éduqué par le plus habile des menteurs. « Gregor … Je ne te trahirai jamais. J’en serais incapable. » Elle esquisse un sourire, timide entité s’offrant à lui dans ses vêtements de tentatrice, offrant toute la vue sur les plaines de ses seins ronds qu’il a vu bien avant les autres sans jamais réellement la toucher; Elle se dit que certainement, elle ne lui a jamais vraiment plu, sans comprendre pourquoi il la garde. « Je n’ai pas enfreint les règles. J’ai voulu lui faire plaisir en lui montrant ma poitrine, il n’a rien touché, promis. Rien d'plus. » Ô grand mensonge que voilà, glissant sur sa langue de catin ayant goûté au sel d’une autre peau, la gorge encore sèche d’avoir tant gémit, sentant toujours les caresses fantômes sur sa poitrine qui s’élève dans un rythme faussement calme, osant enfin encerclé la main de son maître de la sienne, abaissant les yeux pour ne pas voir la froideur dans les siens, la tristesse évidente se laissant enfin tomber entre eux. « Tu n’es pas content de me voir … J’avais hâte de rentrer pourtant. »



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Message Sujet: Re: dark room — Gregor   dark room — Gregor Empty Mer 24 Fév - 12:38


◐ ◐ ◐  
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Dément quand il s'agit de la passion féminine,
Je mens quand je te constate soudain féline.
Tu ne peux être que le produit de mes désirs
Pas celui des autres, pas de leurs soupirs. 


Gregor déteste cette situation. Joyss est sa faiblesse, celle qui rend son âme vulnérable. Mais il a découvert la petite étoile au fond des poubelles, là où l'on ne ressort pas indemne. Il l'a trouvée alors qu'elle devait succomber à son présent horrifique et s'est proclamé maître de son futur. Gregor ne le reconnaît pas mais Joyss, il l'aime. Un peu trop, un peu trop fort, un peu mal. Et là, il sait qu'il va la pousser à bout mais son étincelle perd de son charme quand elle se laisse approcher par les noires envies de ses clients. Gregor devrait la retenir prisonnière, là, au Baudelaire, juste pour lui. Mais personne ne reste sous son toit sans gagner son pain, sans mériter sa pitance. Car cette chétive créature, il veut la voir s'épanouir. Et en même temps, il la laisserait volontiers mourir sous ses doigts pour qu'elle ne puisse plus partir. Je n'ai rien fait. Elle s'exclame, s'excusant et s'accusant par la même. Gregor est froid, absorbé par ses propres contemplations du fruit de la tentation. Ne jure pas, ne jure pas devant moi. Le froid se transforme en glace quand il sent qu'elle défaille, qu'elle ment impunément. Mais la glace fond devant le regard de la belle qui le perce, qui le berce, qui le supplie de la croire. Elle insiste un peu plus, l'accablant de cette loyauté qu'elle lui doit, lui rappelant qu'elle ne serait pas là sans sa bonne volonté. Le coeur s'attendrit mais les traits restent fermes, comme incapables de pardonner le vice qu'il s'est imaginé. « Si tu ne me trahis pas Joyss, ne te comporte pas comme si tu le faisais. » Il est défait. Comment reconnaître qu'il veut d'elle plus que de l'obéissance? Gregor est trop haut placé pour s'enticher de son personnel. Mais Joyss... c'est Joyss.

Je te laisse te rapprocher car j'ai besoin du feu que tu génères en moi, j'ai besoin de tes yeux qui provoquent des émois, j'ai besoin de ... toi. Je te laisse revenir, ramper jusqu'à ma couche pour t'excuser de m'avoir fait prendre la mouche. Et je te dévisage, je me languis des mots impurs qui sortent de ta bouche. Je te veux là, alors que de ta naïveté tu me dis que tu t'es dénudée pour un client. Et je serre les dents pour ne pas éclater, pour ne pas te punir d'avoir osé. Je serre mes mâchoires pour ne pas te casser les tiennes. Tes jolies balances buccales que je rêve d'écarter dans des fantasmes que tu assouvis parfois de tes mots.  

Gregor ne dit rien, il l'écoute, la laisse s'enfoncer toute seule dans cette voie d'où elle risque de sortir sans voix. Si elle s'épuise, peut-être qu'elle dira d'autres choses, qu'elle confessera des histoires. Bavarde, la petite hirondelle jacasse. Gregor soupire quand elle confie qu'elle était pressée de revenir. Contre toute attente, il ne la réprimande plus, plus directement. « Ca t'a plu de te dévêtir devant ce bâtard? » Il pose sa main sur le poignet de la jeune femme, le serre d'une emprise sévère pour la forcer à venir s'asseoir sur ses genoux. Les yeux noirs descendent vers ce décolleté qu'elle affiche avec impudence, avec imprudence même. « Ne mens pas Joyss. Tu aimes être regardée? » Mais il entend encore les mots de la demoiselle qui trottent dans sa tête. Il ne m'a pas touchée. Promis. Et il rage d'imaginer qu'un jour l'un de ces gros payeurs tentera de dérober plus que des regards, plus qu'un visuel. Les autres vendent leur charme. Pourquoi pas elle? Joyss le lui a déjà demandé. Mais il n'a pas pu lui dire "parce que tu es à moi". Cela serait se trahir. Il n'a pas pu dire pareille chose et pourtant, il a inventé un autre mensonge. Un mensonge qui semblait l'avoir satisfaite à l'époque. Mais aujourd'hui, elle rentre tard et le fard de ses joues laisse présager qu'elle n'est pas innocente. Serait-ce le désir qui anime tes joues ainsi? Est-ce de t'approcher de l'interdit qui te fascine? « Tu aimerais être touchée? » Les questions se succèdent. Il la sonde, l'analyse, d'un regard profond, d'une voix grave.



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