passion mortelle.

il ne se souvient plus des dernières heures qui viennent de suivre. elle était là. il le sait. il n'a pas eu le temps de lui répondre. qu’est-ce que tu veux, hein ? il la veut elle. c'est si difficile à comprendre ? il veut l'aimer. à un point qu'il ne comprendra jamais tant ses sentiments sont forts. elle a pressé son ventre jusqu'à ce que les urgences prennent le relais. les médecins qui ont posé tout un tas de questions à silène, sans grande surprise sur sa consommation de drogue pendant que deux autres médecins étaient déjà en train de lui mettre tout un tas de choses, de faire les premiers soins. mis sur une civière, ils se rendent compte facilement qu'il a perforé une organe à cause du couteau plantait trop fort, mais du couteau qu'elle a bougé silène en lui retirant immédiatement.
et pourtant... son état fini par être neutralisé. il a passé deux heures au bloc opératoire. la première demie-heure était décisive sur sa suite ; mais... ils ont réussi. quand après un bandage épais, le voilà dans une chambre de soin. sans sentir la main de silène qui le maintient. un long, très long sommeil.
jusqu'à ce qu'il finisse par bouger ses doigts en gémissant de douleurs. on ne lui a presque rien donné pour neutraliser la douleur à cause de sa consommation abusive. c'est bien fait pour lui, non ? il a tenté d'en finir pour de vrai cette fois-ci. sans attendre que la drogue l'assomme pour de bon. non. c'était simple. ce couteau de cuisine, et le voilà dans son corps, sans aucune hésitation. rien.
il ouvre difficilement les yeux, il fait jour dehors et pourtant, le soleil est loin de briller. elle ne dort pas. il le sait. il sent un semblant de caresse sur son épiderme. t'as pleuré ? voilà ses premiers mots. dans une voix douloureuse. faible. il est blanc comme un linge, des perles de sueurs glissent encore sur son front. il va mettre du temps à vraiment s'en remettre.
sourcils froncés, il tire sur la main de silène en arrachant un gémissement. elle ne parle pas. et... il n'aime pas ce silence. malgré tout, il a eu du temps pour s'en remettre et ne plus ressentir les effets de la drogue dans son sang. silène. viens. parle. j'sais pas. mais qu'elle ne s'en aille pas. et en même temps, est-ce qu'il doit douter de ça ? elle est là. elle a appelé les urgences. elle lui tient la main. est-ce qu'elle l'aime vraiment, alors ?

même si c'est mort, même si t'as peur, même si j'ai tort, si ce n'est qu'un leurre, que dans le décor tout est cassé, c'est pas fini nous deux, c'est que le début nous deux, même si c'est fou nous deux j't'en prie reviens, c'est pas fini nous deux, c'est que le début nous deux, même si c'est douloureux j't'en prie reviens. -- @robin mccoy

il fait jour, mais les rayons du soleil ne parviennent pas à l’atteindre. il fait jour, mais autour d’elle, il n’y a que du noir, que ce terrible noir, que l’aura sombre prête à la dévorer, à ne faire qu’une bouchée de son âme. il fait jour, mais elle se sent perdue dans le noir, silene. perdue à cause de lui. perdue à cause de robin. à cause de son geste, de ce risque inconsidéré. et s’il ne s’en était pas sorti. et si les médecins n’avaient pas pu le sauver. et si. et si. et elle n’aurait jamais pu s’en remettre, jamais. une fois de plus, l’italienne se retrouve confrontée aux contours de sa folie. mais cette fois bien plus dure, bien plus violente que les autres. cette fois, robin en est victime. et peut-être que vous êtes aussi fous l’un que l’autre, et peut-être que vous devriez choisir entre vivre séparément ou mourir ensemble.
mourir ensemble, peut-être la plus belle option, finalement. peut-être la meilleure manière pour eux d’être enfin soulagés. mourir ensemble. elle aurait pu faire ce choix. elle aurait pu le regarder se vider de son sang et en faire de même. elle aurait pu, mais n’a pas su s’y résoudre. n’a pas pu accepter de le voir partir, lui. t’as pourtant l’impression de devoir sans cesse lui prouver qu’il compte pour toi, silene. sans cesse lui répéter que tu ne sais juste pas l’aimer. que tu ne sais juste pas éprouver correctement. sans cesse le lui répéter, alors que les sentiments n’ont jamais été aussi présents. là encore, alors qu’elle tient sa main, attendant qu’il se réveille. alors qu’elle n’a pas quitté cette chambre depuis l’admission de robin.
et à travers quelques gémissements, il s’éveille. il s’éveille et elle aussi, par la même occasion. la sensation que son cœur est capable de battre à nouveau. que son cœur redevient vivant. malade, mais vivant. elle serre sa main, un court instant, mais incapable de dire quoi que ce soit. incapable même de lui répondre. c’est que t’es quand même en colère, silene. que tu balances entre inquiétude et fureur. entre amour et désespoir. et lui, il te demande comme un con si t’as pleuré. que je parle… ? qu’est-ce que tu veux que je dise… bien plus atteinte que ce qu’elle aime laisser paraître. bien plus atteinte qu’elle ne l’est d’ordinaire. parce que cette fois, elle aurait pu le perdre. réellement. le perdre. pour toujours.

(c) calaveras.

son corps en lui même est complètement engourdi. à cause de la drogue qui est en train de s'évaporer. ça met du temps, la consommation était grande de toute évidence. il a abusé. il va toujours trop loin, il fait toujours n'importe comment. surtout avec silene. c'est lui qui vient de gâcher ce beau moment qu'ils auraient pu avoir tous les deux. il est parti pour cette ultime fois. il aurait pu y passer, et ne plus rien avoir. pourtant... il est encore là. juste là, vivant, malgré un bandage bien trop épais autour de son torse et une entaille qui aurait pu être mortelle mais... qui lui offre visiblement une seconde chance. une chance de se rattraper ? lui-même n'en a aucune idée. ils n'arrêtent pas de se faire du mal à la place de s'offrir l'un à l'autre et de s'aimer très fort. enfin, si. ils s'aiment très fort mais ils ne sont pas en mesures de le montrer de la bonne façon, si ce n'est faire l'amour et encore, même ses moments là sont trop rares.
les yeux ouverts, silene est là. c'est clairement ce qu'il retient. elle aurait pu le fuir, ce moment. il l'aurait amplement compris. mais non, elle est là. il sent la pression de ses doigts contre les siens. ça lui fait vraiment du bien, et pourtant, il a encore la sensation d'être complètement à côté de la plaque. je... sais pas. il avoue. il n'en a aucune idée. c'est vrai ça, qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire après tout ce qui a été dit un peu plus tôt. il aurait sérieusement aimé ne pas s'en rappeler, mais ce n'est pas le cas et il doit vraiment apprendre à vivre avec. à surpasser ça, et à se dire qu'elle finira quand même par s'en aller après s'être assurée qu'il est toujours capable de vivre. même si c'est certain qu'il ne vit qu'en la présence de la blonde. viens. il tire sur sa main. et elle ne bouge pas. pas tout de suite. c'est en insistant un peu qu'elle fini par se lever pour venir s'allonger dans ce petit lit d'hôpital ; contre lui. il la maintient, il se sent faible mais il arrive à caresser tendrement ses cheveux. on est quoi ? la question fatale qui brûle sa salive à la minute où il la pose. bercé par le silence et le simplement 'bip' du monitoring. ils font quoi, oui ? ils sont quoi, surtout ? c'est donc maintenant qu'il veut le savoir ? c'est l'ironie du sort.