Le passé fut turbulent et nous réserve un futur brûlant. (Snow)

C'est la fin du service. Les serveuses nettoient les tables, tandis que tu comptes la caisse. Le patron est parti, il y a quelques heures maintenant. Il a un rendez-vous demain et préfère te laisser fermer. Ça ne dérange pas, de toute façon, tu n'as pas spécialement envie de rentrer chez toi. Tu as rarement envie de rentrer chez toi. Te retrouver seul, dans ce petit appartement, te rend morose, te fait gamberger. Et tu penses, à la Russie, au passé. Que des choses que tu aimerais oublier, mais qui restent encré en toi. Parfois même, tu te réveilles en sueur, en panique. Tu revis ce moment dans tes cauchemars. C'est tellement réaliste que souvent, il te faut quelques minutes, pour faire la différence entre ton rêve et la réalité. Tu sais qu'il faudra du temps, pour que tu passes à autre chose. Puis, il faut dire, que la menace qui plane au-dessus de toi, ne t'aides pas à changer de vie. Tu ne peux pas prendre un nouveau départ en ayant peur qu'ils débarquent, à chaque minute. Lorsque tu as fini de compter, les serveuses sont déjà parties. Tu te diriges vers le bureau, pour y déposer l'argent dans le coffre, dont tu as le code. Cela ne fait que deux mois que tu es là, mais ton patron a confiance en toi. Baiser avec lui, doit aider. Tu retournes au bar et te sers un verre de vodka. Tu poses les yeux sur Snow, qui nettoie encore les verres. « Pose ça blanche neige et sers toi un verre, va. » Que tu lâches, un petit sourire en coin, avant de t'asseoir sur un tabouret. Tu sais qu'il va réagir à ce surnom. C'est ce que tu cherches au fond, à le piquer. C'est comme ça entre vous. Tu sors une clope que tu allumes, attendant que ton collègue s'assoit à tes côtés. Tu bois une gorgée de vodka, avant de te tourner vers lui. « Alors, on fait quoi après ? » Tu demandes, lui jetant un regard interrogateur. Tu comptes continuer la soirée, que ce soit seul ou avec lui. Tu ne rentreras pas de suite chez toi, surtout que demain, tu ne travailles pas. Et ton patron parti, tu n'as personne pour t'occuper ce soir. Et puis, tu sais que ton collègue aime s'amuser tout autant que toi, qu'il aime sortir également. C'est sûrement pour cela que vous vous entendez aussi bien. Même si ça reste un p'tit con, comme t'aimes le dire. Il t'es arrivé plusieurs fois, d'avoir envie de le tuer, mais tu ne l'as jamais fait. Au fond, t'aimes bien bosser avec lui. Les services ne seraient pas aussi intenses et animés s'il n'était pas là. Et puis faut dire, que c'est lui qui t'a appris à bosser derrière le bar. Toi, à part boire, tu n'y connaissais rien. Bon, lui n'a pas l'air d'un expert non plus, mais il t'a appris à faire ton taf et c'est tout ce qu'on te demande ici. Ça et une petite pipe de temps en temps.

Did you ever want it? Did you want it bad? Oh my, it tears me apart. Did you ever fight it? All of the pain, So much pride, Running through my veins. Bleeding, I'm bleeding! My cold little heart. Oh I, I can't stand myself And I know in my heart, In this cold heart, I can live or I can die, I believe if I just try, You believe in you and I ♪

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T’veux savoir comme s’est passé le service de ce soir ? Wow, super compliqué… J’crois même que j’ai tous eu envie d’les niquer ! Mais pas tous de la même manière. Certains clients, j’aurais voulu leur foutre mon poing dans leur sale gueule, histoire de les calmer. Tandis que les autres, j’aurais plutôt eu envie d’leur bouffer le fion, d’les niquer jusqu’à leur péter leur petite rondelle mouillée. Ouais, c’est très souvent comme ça : avec moi, c’est soit le sang qui jaillit de tes dents, soit le sperme qui coule de ton gland. Jamais d’entre-deux : j’te nique… ou j’te frite. Dans tous les cas, j’adore ça.
Heureusement, j’ai pas craqué. Et puisque le boss en a un peu marre d’me voir cogner ou baiser ses clients durant mes tournées, j’essaie de me canaliser, d’me faire plus discret, histoire de pas m’faire virer. C’est parfois difficile, mais j’peux pas m’permettre de ne plus avoir de money, car faut qu’je paie mes capotes et mon fucking loyer. Donc… bon, j’fais avec, me tempère et m’assagis, puisque j’ai pas vraiment le choix. Du moins, quand le proprio est là. Et grâce au ciel, puisque la période de rush est terminée, ce n’est actuellement plus le cas…
Cool, j’vais pouvoir enfin respirer et faire ressortir ma véritable personnalité. Malheureusement, tous les clients que j’aurais bien voulu m’taper ont décamper. Sérieux, c’est quoi ce karma de mes deux ?! Et puisque j’suis pas d’humeur à tirer un boulet ou à me vider dans une crasseuse potelée, j’me calme le zgeg et m’évertue plutôt à - pour une fois - conclure mon service par une note positive. Allez, j’verrai après l’taf pour assouvir mes ardeurs, puisque j’sais pertinemment que j’trouverai un contact disponible pour venir tirer et récolter mon lait. En attendant, j’finis mes corvées, m’occupe à astiquer les verres que les derniers clients ont laissé avant d’se tirer. Pff… Et ils ont même pas laissé de pourboire, en plus, ces gros enculés !
M’enfin, ça devient un mythe de plus en plus rare, la générosité, j’le sais.

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J’ai presque terminé d’tout nettoyer quand j’te vois, p’tit PD, venir squatter au bar et poser ton p’tit cul bien formé sur l’un des tabourets. T’me lances alors d’arrêter d’astiquer et d’plutôt venir t’accompagner à picoler, en m’piquant au passage d’un p’tit surnom qui m’fait bien marrer. « Elle va plutôt venir te bouffer le trognon, Blanche-Neige ! » J’lance ça sur un ton ironique et léger, même si je ne serais clairement pas contre l’idée de venir te bouffer. Ça en devient habituel, ce genre de taquinerie, et j’dois avouer que ça m’plaît. C’est notre truc, nous vanner et nous chercher. « Ça marche, j’arrive! J’ai d’ailleurs bien besoin d’un petit remontant après ce service de mort! » L’appel de la gnôle étant plus fort que tout, j’accepte ton deal, pose mon torchon et ne tarde pas à me servir un quatrième verre de Whisky, avant d’faire le tour du bar et d’poser mon cul poilu à côté du tien. « Mh… Qu’est-ce qu’on peut faire après ?! » J’fais semblant de réfléchir, alors que j’ai d’ores et déjà des tas d’idées fusant dans mon esprit déséquilibré. « Hum… j’me disais que tu pourrais peut-être me nettoyer le prépuce à l’aide de ta langue ? » J’timite et allume une clope - ne contenant pas que du tabac, avant d’en inhaler une grande bouffée et de sentir mes poumons délicieusement s’intoxiquer. J’sais pas comment tu vas prendre ce que je viens d’te balancer, mais j’décide d’en remettre une couche, histoire de bien rigoler et d’te titiller davantage. « Bah ouais, depuis que t’es arrivé, j’me suis toujours dit que ta bouche ferait un beau collier pour ma teub. » J’reste difficilement sérieux, me retenant d’exploser de rire. Plonger ma gueule dans mon verre de gnôle m’aide alors à davantage me contenir, mais j’ai franchement hâte de voir comment tu vas réagir. Après, même si je ne t’ai lancé cette proposition déplacée que pour plaisanter et te piquer, il faut savoir que cela n’en reste pas moins vrai : ouais, ça n’me déplairait pas d’te baiser. Vu ta gueule d’ange, ton cul bombé et l’aura séductrice qui se dégage de toi, ça fait un bail que j’me dit que t’y passeras. Depuis l’jour où t’es arrivé, en fait. Mais comme tu sembles déjà être la propriété - prostituée - du patron, ça m’a toujours dissuadé de céder à cette tentation. « Mais… plus sérieusement, j’sais pas si ce serait une bonne idée. Tu sais, j’ai besoin d’ce boulot, alors j’voudrais pas prendre le risque d’avoir encore plus de problème avec le boss… » P’tit clin d’oeil en coin : héhé, j’tai coincé, mon lapin ! « D’ailleurs, il baise bien, ce PD ? » Aucune pitié, j’exploite les ragots que j’ai entendus sans pincette et sans ménagement. J’suis même pas sûr de la véracité de ce que j’balance, puisque ce n’est qu’une serveuse - pute ? - qui m’a rapporté qu’elle t’aurait grillé en train d’sucer le boss un soir où elle était restée plus tard qu’à l’accoutumée. C’n’est peut-être même pas vrai, mais puisqu’il s’agit de baise, j’m’en mêle et m’fais un malin plaisir d’le vérifier.

(c) SIAL ; icons sial

Le service a été long et dure, ce soir. Comme bien souvent le week-end, vous avez eu énormément de monde et il vous a fallu plusieurs verres, à toi et Snow, pour pouvoir tenir la cadence. Rien de mieux que quelques shooter pour se motiver, même si parfois cela ne suffit pas. Ici, la clientèle est un peu différente que dans les autres bars. Les hommes viennent chercher de la chair fraîche pour une nuit, qu'ils ne reverront jamais et qui leur fera sortir beaucoup de billet. Tandis que les femmes sont pour la plupart, des prostituées, qui ne sont pas très polies. Seules les femmes qui viennent boire un verre, sans n'avoir pas la moindre idée de ce qui se passe dans cet endroit, sont agréables. Elles sont là pour voir de beaux hommes les servir et la plupart du temps, le spectacle leur plaît. Tu n'es pas dérangé par les petites réflexions qu'elles te font, ni leur façon cru de te faire comprendre qu'elles tueraient pour passer une nuit à tes côtés. Ça te fait rire. Même si tu trouves les femmes magnifiques, tu as compris que ce n'était pas ton truc, et ce, depuis longtemps. Tu aimes jouer de tes charmes avec elle, tu entres dans leur jeu pour une seule et bonne raison : les pourboires. Tu sais qu'elles n'hésitent pas à lâcher du biff lorsqu'un homme leur plaît. Comme si l'argent pouvait t'acheter. Ce soir, ces femmes n'étaient que très peu présentes. La majorité de la clientèle était masculine et ce n'était pas pour te déplaire au début, tu pouvais mater quelques culs. Le problème, c'est quand ils ouvrent la bouche. Et même si tu connais Snow depuis peu, tu sais qu'il est comme toi, que ce genre de connard qui se croient tout permis parce qu'ils ont de l'argent, l'horripilent autant que toi. C'est pour ça, qu'après avoir rangé la caisse, tu te sers un verre et te poses sur un tabouret. Vous l'avez bien mérité ce verre. D'ailleurs, tu lui proposes de te rejoindre. Tu sais qu'il ne refuse jamais un verre et tu sens qu'il en a besoin, lui aussi. Tu en profites pour le taquiner et il rétorque direct, de façon très cru, comme à son habitude.« Elle va plutôt venir te bouffer le trognon, Blanche-Neige ! » Tu ris doucement. Il avait été bien calme durant la soirée, tu attendais qu'il retrouve enfin son naturel et le voilà. « Ah, j'attendais que tu le proposes ! On fait ça de suite ou tu veux que j't'invite à à dîner avant ? » Tu lances, tandis que tu approches ton verre de tes lèvres, pour en boire une gorgée, ton fidèle sourire aux lèvres.« Ça marche, j’arrive! J’ai d’ailleurs bien besoin d’un petit remontant après ce service de mort! » Tu te contentes d'approuver d'un signe de tête. Tu ne peux que le comprendre. Lorsqu'il pose enfin ses fesses à tes côtés, tu profites pour lui demander ce que vous allez faire. Parce qu'après un service comme celui-ci, t'as trop d'adrénaline en toi pour aller te coucher, clairement. Ce n'est pas encore le moment.« Mh… Qu’est-ce qu’on peut faire après ?! ...Hum… j’me disais que tu pourrais peut-être me nettoyer le prépuce à l’aide de ta langue ? » Tu arques un sourcil. Il te cherche, encore et toujours. Rien d'étonnant. Ca a toujours été comme ça entre vous, et ce, dès votre rencontre. Tu as vite compris qu'il n'était pas le genre de mec à prendre des pincettes et c'est ce que t'apprécies chez lui. T'aimes ce genre de personne, toi.« Bah ouais, depuis que t’es arrivé, j’me suis toujours dit que ta bouche ferait un beau collier pour ma teub. » Tu tournes la tête vers lui, pour le regarder. Il a la tête dans son verre. Un énième sourire et tu approches ta bouche de son oreille. « Hm. C'est très tentant, mais disons que je ne fais pas dans le minimalisme... » Tu souffles, avant de te reculer à nouveau, pour tirer sur ta clope et boire une gorgée de ta vodka.« Mais… plus sérieusement, j’sais pas si ce serait une bonne idée. Tu sais, j’ai besoin d’ce boulot, alors j’voudrais pas prendre le risque d’avoir encore plus de problème avec le boss… » Surpris par ce qu'il vient de dire, t'en manque de t'étouffer. Tu t'attendais à tout sauf à ça. Bon, tu te doutais que la connasse qui vous a surpris allait parler, mais tu ne t'attendais pas à ce qu'il t'en parle. Lui qui voulait rester discret, c'est foutu. En même temps, vous n'êtes pas très discret, à baiser dans la réserve à chaque fois que vous avez un peu de temps devant vous.« D’ailleurs, il baise bien, ce PD ? » Tu hausses les épaules, avant de prendre la parole. « Ouais, c'plutôt pas mal. Tu devrais essayer, il paraît que ça permet d'avoir des promotions. » Tu décides de répondre sur le ton de la rigolade et d'assumer. De toute façon, ça finira bien par se savoir. Et puis qui se permettrait de dire quelque chose là-dessus ? Il est le patron et personne ne veut risquer de se faire virer. Le seul problème, c'est qu'il est censé faire croire à tout le monde qu'il est hétérosexuel. Tu bois ton verre d'une traite et écrases ton mégot dans le cendrier que tu avais posé sur le comptoir tout à l'heure, avant de te lever. Tu t'approches de lui à nouveau. « Dans tous les cas, il n'est pas là, ce soir. » Tu te contentes de dire, avant de le frôler pour retourner te servir de la vodka. Tu n'appartiens à personne et si tu voulais baiser avec un autre mec, tu pourrais le faire. Même si ça te ferais bien chier de le voir avec un autre mec, t'es la propriété de personne et c'est ce que tu essayes de faire comprendre à ton collègue, subtilement. « Tu bosses demain ? J'ai bien envie de voir ton p'tit cul se déhancher sur une piste de danse. » T'as bien envie de le mater ouais et peut être même plus. C'est sûrement l'alcool que tu as bu qui te fais parler et penser comme ça, ou peut-être que t'en a envie depuis un petit moment.