I'm scared, reassure me | Mattie

Là, assit devant son volant de sa voiture garée devant un studio de tournage, Ilenzo pourrait passer pour un fan pervers, psychopathe ou des qualitatifs moins péjoratifs. Ça ne doit pas être le seul à vouloir voir les stars de la série. S’il n’a pas des gars de la sécurité qui viennent le voir il aura de la chance. Il retombera surement sur ses pattes, trouvant un prétexte à la con pour expliquer sa présence ici en omettant qu’il est là pour voir l’une des stars de la série avec qui il a pu passer une chaude nuit il y a un moment maintenant. Un simple coup d’un soir sans la moindre prise de tête avec une inconnue qu’il ne connaissait que de vue à travers les encarts publicitaires de série netflix. Des coups d’un soir bien sûr qu’il en a eu à la pelle. Ce n’est pas son style de se poser et il aime s’amuser donc il ne va pas se contenter de se faire plaisir seul dans son coin. Il profite de la vie, de sa jeunesse et de tout le reste. Seulement en règle général ça s’arrête là, il ne les revoit pas ensuite et si c’est le cas alors il prend bien la peine de les snober. Il ne va pas aller les revoir, leur proposer un second round ou pire encore un rencard pour les connaitre mieux. Mais là, même s’il cherche à tomber sur une fille qu’il a mise dans son lit il y a plusieurs mois c’est parce qu’une question le taraude depuis qu’il est de retour sur New York. Il ne s’intéresse pas aux séries ou aux célébrités, sans doute est-ce pour cela que l’information ne lui était pas revenu aux oreilles plus tôt. La fille avec qui il avait eu un moment torride un soir se retrouvait enceinte. Ilenzo ne sait pas exactement à quelle date exacte ils ont pu se voir mais une fois est sûr c’est que ça le fait flipper de la savoir avec un polichinelle dans le tiroir. Si ça fait plusieurs semaines qu’il a cette information en tête, le fait de se poser de plus en plus de question fait qu’il ne peut plus tenir de la sorte. Il a besoin de savoir. Il avait essayé par sms, mais sans retour de sa part et ça le rend fou. Il n'est même pas sûr d'avoir eu le bon numéro en réalité. Ca fait un moment qu’il est là, il ne sait même pas si c’est adéquat d’attendre ici sans même savoir si elle travaille. Il va peut-être passer pour un pervers mais la dernière photo postée sur instagram le démontre bien mais sait-on jamais. Alors qu’il allait abandonner et repartir sans un mot, il vit quelques personnes sortir par la sortie des studios. Sortant de sa voiture, il joua de sa petite notoriété de pilote automobile pour s’approcher sans se faire recale. Attendant qu’elle soit seule, il s’approche d’elle en évitant un effet de surprise pour ne pas lui faire peur. « Salut ! » Dit-il simplement, mettant les mains dans ses poches, d’un ton détaché, comme si la conversation qui allait suivre ne lui foutait pas la trouille. Attendant sa réaction, son regard sur son ventre plus que bien arrondi. Ça ne laisse aucun doute sur sa présence ici. Si ça se trouve il va passer pour un crétin car les dates ne coïncident pas du tout ou bien parce qu’elle est enceinte de son mec ou il ne sait qui d’autres mais bon, ça serait mentir que de faire genre il ne se pose pas la question. « Ça faisait longtemps, je sais plus quelle date exactement ! » Ill y met directement les pieds ! il ne tourne pas autour du pot mais il n’est pas là pour lui parler de la pluie et du beau temps, ça n’en fait aucun doute.

Tu tournes quelque scène encore malgré ce ventre arrondis qui n’est plus invisible aux yeux du monde. Il est bel et bien là, tout comme les deux petits bouts. Maintenant, tu as déjà pas mal de chose à gérer, on t’a conseillé de lâcher l’affaire avec le père, le second, car forcément c’est totalement inimaginable pour toi de savoir qui est le père, t’as fauté deux fois, tu voulais te laisser aller, briser tes chaines, choses faites, mais quelle merde. T’as vraiment pas de chance, tu finis juste par devoir gérer trop de chose, tu voulais une minute de liberté, une seconde que ta vie, ton corps t’appartienne. Et c’est l’allumette qui met le feu, qui fait partir tout en couille. Ton monde change à l’image de ton corps, y a que toi qui n’évolue pas, cherchant, quémandant l’acceptation des tiens. Mais ça n’arrive pas, tout ça n’arrive pas. Tu es coincée seule dans les ténèbres de ta vie, une vie que tu n’as vécu qu’à moitié, tu as vu les autres vivre et ça t’a rendu envieuse. L’envie d’avoir ce qu’ils avaient. Le naturel au bord des lèvres, la facilité d’échanger avec les autres. Toi tu as peur du monde, des autres, tu ne vis que par procuration. Le script qui dessine ta vie, mais t’oublie princesse que c’est ton personnage qui vit, pas toi. Tu fais vivre une jeune femme magnifique tout en cachant celle que tu pourrais être. Rabaissée, utilisée tu as oublié que tu n’étais pas un objet, oublié tous ces doutes que tu devrais faire voler plus souvent, prendre en main ta vie.
Mais dire adieu à ta famille, c’est ainsi. Trop con pour comprendre que tu n’es plus le médicament qui aidera ta sœur, pas à défaut de ces enfants. Tu y penses, tu y songes de trop, les larmes aux yeux qui s’évaporent par un sourire quand tu vois un collègue. Sourire, dire que tout va bien. Ne pas être faible, ne pas faiblir. Ne pas accepter la médiocrité. Tu deviens comme eux, tu rends ta vie impossible, tu rends toutes les choses magnifiques impossible. En sortant du studio tu ne t’attendais pas à déposer tes prunelles sur lui. Tu n’oublies pas cette nuit, qui fût suivit d’une nuit avec chad. Autant dire que tu n’aurais pas dû écouter tes envies, mais tu l’as fait alors, accepte. Le regard qui finit par quitter son être, de peur de trop rougir. Tu es surprises de le voir ça fait si longtemps que tu essayes de le joindre, mais rien. T’es qu’une inconnue, tu pensais avoir échangé, parlé avec lui, mais c’était faux, tout était que prétexte à te mener dans un lit, à te laisser aller. Tu ne pourrais pas le regretter, pas vrai ? Non, car à vrai dire l’amour que tu portes à ces bébés dans ton vendre te submerge te fait oublier le mal que tu as et que tu auras à endurer. Alors tu t’accroches, tu ne peux pas prétendre à faire autrement. Impossible. « Six mois. » que tu lâches la voix tremblante, car on t’a pas soufflé la réplique, on t’a pas dit comment réagir. Qu’un écrivain vienne prendre des mots et te les faie dire, qu’on te donne les ficelles, pour gérer. Car tout ça tu ne sais pas faire. Poupée de chiffon, poupée téléguidée depuis toujours comment tu pourrais faire pour t’en sortir maintenant ? « Pourquoi maintenant ? » Les mots se bousculent dans ta tête, tu pioches quelques-uns et tu lances une phrase. Ce n’est pas compliqué, mais tu angoisses, tu trembles, tu as peur, peur de l’inconnu et pourtant la vie est une inconnue, alors blinde toi, t’as pas fini, d’angoisser.

Avec toutes les filles avec qui il a pu avoir des liaisons, c’est la première fois que la question d’une probable paternité accidentelle se pose. Jamais au grand jamais il avait eu la peur de la paternité, il n’y pensait pas. Ou alors c’est parce que lorsqu’il y avait des doutes on ne le consultait pas. Faut dire que tout comme Mattie, il ne garde pas contact après ces parties de jambes en l’air, et quand on l’appelle, il ne répond pas forcément. Aujourd’hui que ça lui arrive, faut être honnête : il flippe complètement. Il avait pris son temps mais le taux de flippe est toujours aussi élevé. Il n’est pas prêt à être père, encore moins avec une fille qu’il connait à peine. Un jour il le sera, mais il est trop jeune pour penser à ce genre de responsabilité. Mattie lui confirme ce qu’il pensait déjà même s’il n’arrivait pas à donner une date, ce qu’elle, arrive à faire aisément. Cette aisance lui fait peur d’ailleurs, ça veut dire qu’elle y a réfléchit. Ilenzo se contente de hocher la tête à sa réponse, il essaye de calculer à quel mois elle doit être au niveau de son ventre, mais il n’est pas un expert. Pourtant il a eu des appels insistants durant des mois, il n’a jamais répondu, ni même écouté les messages car dans le fond il s’est douté de tout ça. Elle commence à avoir une célébrité naissante, alors bien sûr qu’il était tombé sur des articles sur sa grossesse avec un homme inconnu du grand public. Ça pouvait être lui, comme n’importe qui d’autres. Mais s’il se souvient bien de cette nuit passée ensemble, ce n’était pas le style à coucher à droite et à gauche. Sauf qu’avec ses belles paroles Ilenzo l’avait eu dans son lit le temps d’un soir. Osera-t-il lui demander si elle voyait d’autres hommes en même temps que leur liaison ? Pour le moment il ne dit pas grand-chose. Parce qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction à avoir à cet instant. On ne l’a jamais préparé à ce genre de chose. Son père l’a plus poussé à s’entrainer dans les courses qu’agir en tant qu’homme dans ce genre de situation. « L’accouchement est prévu pour quand ? » Plus facile comme question que de remettre les pieds dans le plat en lui demandant sa date estimée de conception. Dans un haussement d’épaule, plein de doute, il se contente de répondre : « Pourquoi pas ? » Parce qu’on final il n’a pas trop de réponses à cette question. Il n’est pas plus assuré qu’autrefois alors qu’il fait face à son ancienne conquête. Il était surtout tant qu’il porte ses cojones. Au final, face à elle il n’a pas plus de réponses. Maladroitement, il finit par lui demander « Tu connais le sexe du… » il n’arrive même pas à dire le mot bébé alors comment pourrait-il en élever un ? « du… » bébé, fœtus, enfant… ou tout autre synonyme, c’est pas bien compliqué de trouver un mot adéquat. « Enfin tu vois… » Comment passer pour un con, en deux minutes leçon. Après tout avec toute la conversation qu’ils sont en train d’avoir, ça ne fait pas vraiment tâche, ça va avec le reste de ses multiples maladresses. Il pourrait le savoir si elle l’a publié, mais à vrai dire il est resté très loin des réseaux sociaux ces derniers temps, et encore moins sur l’instagram de la jeune actrice.

Ta vie elle a pris un tournant inattendu. Des bébés. Deux pour le prix d’un. Toi qui te préparais à en élever un, te voilà dans une situation houleuse. La houle te bouscule depuis assez longtemps, entre les pères qui sont tout aussi nombreux que les bébés. Poupée a voulu rouler en roue libre et te voilà dans un sable mouvant dont tu ne peux pas te dégager seule. Pas d’ilenzo. Pas d’homme d’un soir. T’avais déjà du mal à survivre face à Orion, alors autant dire que tu avais encore plus de mal face à un homme inconnu. Le naturel n’est pas si simple chez toi. au contraire, les kyrielles de questions pourrissent ton esprit, t’es incapable de trouver les mots ou de comment te sentir à cet instant. Tu cherches dans ta tête, pour être sûre de te reposer, de trouver les gestes à avoir. T’es pas habitué à ce qu’on ne te prenne pas la main, pour te murmurer les mots à laisser franchir le seuil de tes lèvres. Te voilà face à lui, le ventre noué, sans même savoir pourquoi il voulait te voir maintenant. Lui qui n’avait jamais voulu te voir jusqu’à présent. Il est peut-être plus complexe que toi l’homme. T’aurais jamais cru croiser un tel spécimen, encore moins clair que toi. à deux vous allez peut-être avancer plus vite. Ou pas. T’es tellement mal à l’aise pour le coup. Tu essayes de faire de ton mieux pour ne pas flancher, ne pas faire demi tour, même si t’es face à face avec Ilenzo. « En septembre/octobre … » Le regard qui évite le sien, t’as horreur de l’affronter seul, tu ne ressens pas la même confiance qu’avec Orion, tu as l’impression que ses questions sont là pour te faire tomber dans un piège que tu n’imagines même pas. T’aimerais qu’une main vienne se poser sur ton épaule, pour que tu puisses oublier la douleur qui enivre tout ton être à cet instant. Une réponse qui répond à ta question. « Y a … » Tu souffles. Un peu de courage. Qu’on tienne tes ficelles qu’on fasse vivre le pantin que tu es. « aucune raison pour me voir ? » Tu baisses le regard à la suite de ta question, affronter, ce n’est pas dans tes habitudes. Il a du mal à trouver les mots, soit-il ne veut pas être là et tu comprends encore moins ta présence ici toi. « pas du … mais … » Trop de blanc dans ta phrase, une phrase complète, tu peux le faire. « ils sont deux et je ne connais pas le sexe. » tout ça sans respirer, alors forcément tu te sens mal, à pas respirer. L’air manque, alors tu le récupères en soufflant un peu plus. La main caressant ton ventre arrondis, un certain réconfort qui né de cet acte qui te laisse paisible. « Je ne sais pas pourquoi tu voulais me voir … » Un peu plus de courage à force et mesure que le temps passe. « Tu veux quoi, tu as été clair et moi je n’ai rien demandé. » t’as besoin de personne, t’as l’habitude de la solitude, sans compter Orion, car lui était là , à la seconde même que les mots avaient franchit le seuil de tes lèvres.

Ilenzo a été élevé avec l’idée en tête de toujours assumer, quelle que soit la chose qui doit l’être. S’il faisait une connerie, il se faisait punir tant qu’il admettait pas l’erreur commise, tant qu’il ne faisait pas en sorte de réparer ses erreurs. Parfois ça durait des jours avant qu’il ne craque et le fasse. Si bien qu’au final, ça rentrait directement dans sa tête qu’il devait assumer tout et sur le champ. Pourtant cette possible paternité, il est loin d’assumer. Il aurait pu venir bien plus tôt mettre les choses au clair mais non, il n’en avait fait qu’à sa tête et surtout, il avait flippé. Il n’a pas dans l’optique d’être père, pas maintenant, pas alors qu’il a toute la vie devant lui. Pas alors que tout ce qu’il pourrait connaitre de la mère c’est ce qu’on lit sur sa page wikipedia. Au fond il espère toujours que tout ceci n’est qu’un canular, qu’elle est bien consciente de sa non paternité et qu’elle veut juste lui faire peur en ne lui confirmant pas le contraire. Où est la caméra. Un rapide calcul mental lui confirme ce qu’il savait déjà, il peut être le père. « Ok » Il n’est pas très bon en math mais le calcul est vite fait. Il avait bien vu à l’époque qu’elle n’était pas extrêmement expérimenté avec les garçons mais ça ne veut pas dire qu’il était le seul homme qu’elle a côtoyé le temps d’un moment intime, il ne connait pas sa vie amoureuse ou juste d’amusement. Il hausse les épaules à sa question. Bien sur qu’il y a des raisons, et elle doit se douter desquelles mais il est compliqué de le dire à voix haute. Sans doute est-ce pour cela qu’il ne s’est confié à personne sur cette histoire. Car y penser c’est une chose mais le dire à voir haute c’en est une autre. Un stress n’arrivant jamais seul, quand il apprend le jumelage, il bug le temps d’un instant. « Attend attend, tu attends des jumeaux ? » Merci captain Obvious, c’est exactement ce qu’elle vient de dire. Il flippe totalement. Un gosse c’est déjà beaucoup, deux c’est beaucoup trop. Il devrait être là, à la soutenir, lui dire que tout va bien se passer mais au lieu de ça, il reste là, planté comme un piquet ; essayant au fond de lui de se retenir de ne pas fuir, à nouveau. Ilenzo se prend la tête entre les mains, puis fait quelques pas à doite puis à gauche, on peut ressentir sa nervosité à des kilomètres alros qu’il se plante de nouveau face à la blonde. « Parce que… je veux savoir si tu es sûre de la paternité, si tu as le moindre doute ou » trop de question, trop de signes qui montre qu’il n’est pas le genre d’homme à assumer ce genre de chose très importante. « Putain ça ne devait qu’être une nuit comme une autre ! » Vu le nombre de femme avec qui il a passé une seule et unique nuit, heureusement qu’il ne se trouve pas dans ce genre de galère à chaque fois. « T’avais pas un mec à l’époque, c’est sûr que c’est moi ? » Insinuant alors le fait qu’elle ait trompé un homme pour son sourire de séducteur. Il s’y croit trop là, mais c’est surtout que la panique l’empêche de vraiment réfléchir.

@Mattie Bowens

tu ne parviens pas à apaiser ton esprit. Tu ne sais comment gérer la situation, comment ne pas sombrer à tout ce mal qui te transperce le myocarde. T’aimes pas être en liberté, être seule aux commandes, mais tu n’as plus le choix, plus d’espoir de retourner en arrière, t’es bloquée dans cette situation. À aimer, chérir ces deux petits poussant en toi, pendant que toi, petite puce tu continues de grandir. T’es là tel un pantin désarticulé qui ne parvient à trouver les mots, sans le script, rien n’est facile, tu ne sais pas comment tu avais fait cette nuit-là, pour succomber, tu voulais juste réussir à oublier cette nuit avec Orion. L’erreur d’une débutante encore une enfant, à la façon dont la fleur avait été traité. Petite rose pas prête à affronter tout ça, c’est la douceur d’Orion qui aura sauvé la princesse de la noyade. Tu as bien fallu succomber sans sa main venant te repêcher dans les remous de ta vie. T’as jamais été aussi mal et pourtant, tu avais déjà dû affronter bien trop de chose du haut de ton jeune âge. Merci papa et maman. Tu comprenais encore plus qu’ils n’avaient jamais été de vrai parent, t’as sœur eu tout fait pour te construire socialement, te laisser t’épanouir, t’apprendre à le faire, car sans elle, tu serais terrée depuis des années dans la pénombre de son ombre. Ton sourire qui s’impose de façon malhonnête sur ton visage, t’es iris crient la peur qui terrasse ta carcasse à cette instant précis. Prête à succomber au poids de l’inquiétude qui te tracasse avec le même panache que cette kyrielle de question qui te bouffe l’esprit. « Oui … » Le myocarde qui craque à la moindre question, ton cœur qui flanche tout bonnement à toutes ces nouvelles que tu dois lui apprendre. Il est peut-être père et pourtant t’imagine bien plus Orion l’être. T’aimerais, mais as-tu vraiment envie de le savoir ? Tu n’en es pas sûr, te terrer tout bonnement dans ta vie, oubliant tout cela, les doutes qui pourraient planer au-dessus de leur tête, car toi, tu seras là, apprenant à être la meilleure maman possible. Même si le modèle que tu avais eu était clairement imparfait, voir inexistant pour toi. Tes opales pourraient juste oublier ton traitement, juste penser à la façon dont tes parents pouvaient regarder ta sœur, toi tu n’étais que le médicament, donnant ta chair, faisant de toi l’être sauvant leur vie, elle, ta grande sœur, tout bonnement. Ses mots qui blessent, qui te donne juste envie de fuir, de courir au plus loin, te demandant pourquoi l’alcool faisait faire autant de connerie, pourquoi toi, tu n’étais pas capable de faire sans faire de la merde ? tu te demandes, bien trop. « je n’en sais rien. » tu ne sais pas s’il est le père et c’est bien ça que tu dois lui dire. « Vous êtes deux… » Comprendra-t-il ou pas, tu n’en sais rien et en vrai t’y songe pas, car ta tête va imploser sous ses yeux à force de trop penser. « non pas de mec … » T’as jamais été aimé, du moins, c’est ce que tu penses oubliant sans doute ta cousine, ta sœur dans tout cela, tu te perds tout bonnement dans cette situation. « Je ne te demande rien, je voulais juste être honnête, t’as pas à me revoir, à savoir quoi que ce soit, voilà. » t’as qu’une envie princesse, fuir. T’aimerais le faire, mais tes jambes sont comme bloquées, inerte, incapable de supporter ton poids et de bouger en même temps.

Ilenzo n’a jamais vraiment eu peur de mettre une fille en cloque. En général il se protège et il ne pense pas aux défauts de contraceptions ou même des rares fois où il ne s’est pas protégé. Sans doute est-ce parce que c’est un mec non ? Ou alors parce qu’il est encore très jeune dans sa tête. Il n’a pas la place de la nana qui a peur d’avoir du retard, non lui la seule peur qu’il peut avoir c’est des sms ou des appels pour ce genre de chose, ou bien qu’on le mette sur le fait accompli mais jusqu’à maintenant, il était toujours passé dans les mailles du filet. Mais à force de faire le malin, on fini par se bruler et peut-être est-ce à cause de son karma que maintenant il apprend que Mattie n’attend pas un, mais deux gosses. Tout ce qui peut effrayer tout type de gars et Ilenzo ne fait pas exception à la règle. On peut dire une chose c’est que Ilenzo n’est pas vraiment tendre dans sa manière de réagir. Il devrait être là pour elle, même s’ils ne sont pas proches mais non, au lieu de cela il empire les choses. Ca serait un euphémisme de dire qu’il agit égoïstement. C’est pire que ça. Il espère toujours se tromper, que c’est une force mais qu’elle connait parfaitement l’identité du père. Avec un peu de chance c’est un gars qui assume comme ça il n’aura pas à culpabiliser d’être soulagé mais vu la réaction dont elle agit, il comprend très bien qu’il est dans la merde, qu’il ne peut pas crier victoire trop rapidement. Comment ça on est deux ? [/color]» Il ne comprend pas et peut-être que s’il n’était pas sous pression avec tout ça il aurait plus de facilité à réfléchir plus de deux secondes pour comprendre là où elle veut en venir. Mais ce qu’il a bien compris Ilenzo, c’est qu’elle n’a pas l’air certain qu’il est le père. Ca lui offre une porte de sortie ! « Donc c’est pas sûr que ça vient de moi ? » Ca… il n’arrive même pas à donner un nom ou surnom plus humain que la façon dont il réagit là maintenant. Il n’avait jamais envisagé d’être père, pas de cette manière du moins. Il est célibataire, il ne se pose pas alors justement, la question ne se pose pas. Il voudra des gosses mais plus tard, pas alors qu’il agit toujours comme un gamin la plupart du temps. Là, alors qu’il doit prendre ses responsabilités, c’est l’exemple même de ses réactions loin d’être matures. Il panique totalement, pourtant c’est pas maintenant qu’il devait y penser, c’était avant, pas alors qu’il se retrouve sur le fait accomplis. Elle lui laisse une porte de sortie mais il ne sait pas s’il doit la prendre, même si sa tête lui crie de le faire, de partir sans se retourner à nouveau. « Je sais pas si je peux faire ça Mattie… » Il prend sa tête entre ses mains, trop dur de réfléchir et il sait pourtant que sa première réaction c’est de fuir, c’est de profiter qu’elle ne soit pas sûr qu’il soit le père pour prendre ses jambes à son cou, comme il l’avait fait en évitant ses appels jusqu’à maintenant. Et pourtant il se rattrape, car il est perdu « Je sais pas si je peux prendre la moindre décision maintenant ! » Pourtant, on dit souvent d’écouter sa première impression, et sa première réaction était de ne pas assumer tout ça, pas le moment de se rétracter
@Mattie Bowens

Les mains sur les commandes, t’aimes pas ça. T’aimerais une autre personne pour contrôler tes mots et tes gestes. La dernière fois que tu avais laissé ta personne au contrôle, t’avait amené à cette situation. Tu ne sais pas comment faire et encore moins quoi dire. Te lancer, te vendre dans cette folie qu’est ta vie actuellement. Un chaos. Toi au sol, ko sans même un espoir de se relever. Blond ou brun. Tu ne sais pas quel soir avait tout modifié à ta vie, tu ne pouvais pas savoir que tu allais finir enceinte, porter deux bébés, choisir de laisser la vie à ces êtres ou à ta sœur. Pour Sol, tu espères qu’elle survivra sans toi, sans que tu puisses regretter ton choix de garder ces enfants, t’épanouir avec ta sœur et ces enfants. Tes enfants, vos enfants ? Tu ne sais pas si c’est Ilenzo ou Orion, tu ne sais plus et forcément t’es bien perdu dans cette obligation de prévenir Ilenzo, t’aurais voulu rester dans ce cocon avec Orion, présent pour toi, alors qu’il est comme toi, sûr de rien. Ton cœur qui s’emballe à cette pensée que tu as pour lui, l’ami de toujours. Peut être que tu ne sais pas percevoir certain signe sur ce qu’est l’amour, mais à présent, tu sais parfaitement que tu es incapable de vivre sans lui dans ta vie. Sans les mots calculés, les gestes prédit, tu donnes l’impression de n’être qu’une statue donnant quelques mots en sursis à ce futur père, sans doute dans l’envie de s’effacer bien loin de toi. Il a les mots pour te donner l’impression d’être une merde. Tu ne sais pas trop quoi répondre, il a raison, rien n’est sûr. Tu aurais voulu rester dans la pénombre, loin de lui, pour ne pas te retrouver saccagé par ces mots qu’il balance sans se soucier de ce myocarde qui vrille. « Non, on est pas sûr, je devais … » pinçant tes lèvres, tu plaques tes opales dans les siennes finissant par sombrer dans la pénombre de tes paupières, t’accordant un moment de sursis. « juste te le dire. » T’es pas là pour avoir quoi que ce soit, t’as besoin de rien, sauf du soutient. Et celui-ci tu l’as de sera, orion ou même ta sœur, même si son dernier souffle cogne contre sa porte, tandis que tes parents t’ont clairement abandonné, dans cette décision, toi l’objet décidant à présent de ta vie, alors que tu n’as aucune envie de le faire à vrai dire. Mais tu n’as pas non plus envie de les écouter, de t’accrocher à leur envie de tuer ces êtres en toi. T’as été forte, t’accrochant et ruinant toutes tes chances d’être aimé de ton père et ta mère. Jamais assez importante pour eux, t’étais que la roue de secour à leur scooter pour accorder une chance au premier pneu. « je ne demande rien … » la voix frêle, tu essayes de ne plus trembler, mais c’est impossible. Trempant tes lèvres dans ton verre. « je te le dis juste, mais on est pas obligé de … » Pinçant tes lèvres. « se revoir … » t’aimerais ne plus le revoir, lui, le signe de ton erreur. T’aurais juste du attendre un jour, attendre de le voir Orion, de finir dans ses bras pour éprouver autre chose que ce que tu avais pu ressentir avec Ilenzo. « Je te laisse mon numéro, je vais m’en aller. » que tu souffles, en finissant par lui dire au revoir et t’en aller.

Ilenzo aurait dû mieux écouter à l’école pour les cours d’éducation sexuelle au lieu de rigoler comme un ado avec ses copains à la seule évocation de sexe. Il aurait peut-être été plus prudent et de toute manière là, ça a un effet de couche froide, ça lui apprendra pour la prochaine fois. Il a jamais voulu mettre enceinte qui que ce soit, il n’est pas prêt pour ça. Financièrement il peut assumer, mais mentalement c’est une autre histoire. Veut-il au moins assumer dans l’ombre ? Il n’en est même pas sûr. « D’accord… » Ce sont les seuls mots qui arrivent à passer la frontière de ses lèvres. Il aurait aimé qu’elle le lui dise seulement si elle était sûr de la connerie dans laquelle il s’était mise. Mais d’un autre côté, cette incertitude lui donne une porte d’échappatoire. Il ne sait pas bien s’il n’aurait pas fui même si ça n’avait pas été le cas, il ne sait pas, il ne sait plus. Etant le fruit d’une liaison extraconjugale il aurait dû faire d’autant plus attention mais bon, on commet souvent les mêmes erreurs que nos parents il parait et là en est la preuve. Sa réaction est honnête : il ne sait pas comment réagir. Il vaut mieux qu’il soit ainsi plutôt qu’il lui fasse de belles promesses qu’il ne pourra au fond ne pas tenir non ? Il serait d’autant plus un salaud s’il lui promettait sa présence pour au final la laisser en plan au dernier moment. De toute façon tout ceci n’est en rien calculé, il est juste paumé, comme beaucoup d’hommes dans sa situation en serait autant. C’est déjà un grand pas pour lui d’être venu la voir car s’il s’écoutait totalement il aurait déjà plié bagage et fuit le continent. Mais bon, il aime bien trop sa vie à New York et ses proches pour partir pour une histoire qui au fond, arrive surement tous les jours à quelqu’un. « d’accord, merci ? » il ne sait pas s’il doit la remercier de ne pas lui mettre un mioche sous le bras sans lui laisser le choix ou bien de ne pas lui tenir la jambe jusqu’à ce qu’il lui promette d’être présent. Elle lui laisse le choix et c’est assez correcte de sa part. « Je te tiendrais au courant quand j’aurais… réfléchis » plutôt pris une décision car réfléchir encore et encore ça ne mène à rien s’il n’y a pas d’issue au final. « Alors au revoir et… bonne chance… » Il troue lui-même sa réaction bizarre, il aurait mieux fait de se taire, tout simplement et lui dire simplement que s’il le décide il la recontactera, ni plus, ni moins. Il a juste envie de se retrouver seul donc il part de son côté. Il faut qu’il pense à autre chose, il faut qu’il sorte avec ses potes même s’il est hors de question qu’il parle de ça à qui que ce soit. Personne ne peut comprendre dans quelle merde il vient de se mettre.

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