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| Sujet: 17:22 pm Jeu 26 Nov - 22:09 |
| J'ai vu un film hier.
犬ヶ島
Ça veut dire «Inugashima». L'île aux chiens.
2018. Par Wes Anderson.
Un film en stop-motion. Que des marionnettes, des poupées, des poils synthétiques montés méticuleusement sur une armature articulée à quatre pattes. Des décors miniatures fabriqués et peints à la main. Architecture japonaise traditionnelle, des temples, des bannières de propagande suspendues autour d'une conférence qui décidera du sort des canins dans ce nippon chaotique à l'ère futuriste.
Je crois que j'adore ce réalisateur. J'ai pas regardé tous ses films, mais du peu que j'ai vu, ça m'est resté en mémoire. Solidement, comme du béton qui aurait coulé dans ma tête. Son sens de l'esthétique, ses couleurs pastels, son jaune, son bleu, son rose, son noir. Sa façon de cadrer des couloirs symétriquement à la manière d'un Kubrick qui aurait grandi à l'époque des dandies.
Dans l'Île aux chiens, il y a aussi des chats. Ce sont eux qui dirigent la dictature, chassent les cabots sur Trash Island, un bout de terre nécrosé qui évolue en marge de l'archipel japonais. On y jette les molosses arrachés à leur propriétaire pour qu'ils puissent y mourir de faim en paix. Mourir de désespoir ou de solitude. Parfois en s'entredévorant eux-mêmes, affamés, à lécher la viande qu'il leur reste sur les os.
Le moindre sac poubelle trouvé est un trésor. La moindre flaque de pluie acide, une source de vie.
Il y avait des dialogues en japonais, sans sous-titres. Un gamin en combinaison de cosmonaute appelé Atari. Il y avait des cris d'hommes politiques en colère. Des taiko drums. Une étudiante qui a mené la révolte. Elle avait plus de 321 tâches de rousseur sur son visage, qu'il a fallu reproduire précisément là où elles se trouvaient, à chaque nouvelle expression de la marionnette.
J'ai regardé le film en streaming hier soir à 21h30 avant d'aller me coucher. Et aujourd'hui, 17h22, je suis assis dans mon lit à jouer avec de la plasticine entre mes mains. Texture tendre, ton neutre, un fil de fer glissé à l'intérieur pour faire office de squelette à mon buste de chien. Quinze centimètres de hauteur sur une plaquette en bois posée sur mes genoux en tailleur.
Depuis hier 21h30, je n'ai rien avalé. Je suis toujours en pyjama, des rideaux ouverts mais une fenêtre fermée. Je ne compte pas sortir. Je ne compte voir personne. Au lieu de penser, je préfère creuser les yeux de mon chien. J'enfonce mon pouce dans la matière pour y trouver une orbite. Une pupille qui me regarde avec effarement. Je réfléchis à quelle forme d'oreilles je lui donnerai. Quelle largeur de museau. Est-ce que je lui fais un torse bombé ? Garçon ? Fille ? Comment je vais l'appeler. J'ai envie de quelque chose en deux syllabes. |
| | | Shaye Fernsley;
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charleen weiss. @amor fati n e s t a 1188 969 27 Célibataire, tu as le coeur meurtri d'avoir trop perdu. Tu te fais charmeuse pour te perdre entre les draps d'inconnus lorsque la solitude se fait trop dure à porter. T'es pas prête à ouvrir ton coeur, parce que tu ne supporterais pas un échec, pas un nouvel abandon. Les notes de musique qui se faisaient entendre dès que tu déposais tes doigts sur les touches d'un piano étaient une douce mélodie à l'oreille. Mais c'est terminé. La vue d'un piano te panique, et t'es incapable de trouver du réconfort dans une passion qui t'a apporté tant de réconfort. Tu devais en faire ta vie, tu te savais assez talentueuse. Tu as tout abandonné, tes rêves de carrière et tes études, te perdant dans des petits boulots sans intérêt. queens tradi, with herself, for now. en cours de réécriture
| Sujet: Re: 17:22 pm Dim 29 Nov - 21:20 |
| /img@ethereal - - - - - - - ❖ - - - - - - -"That's what people do who love you. They put their arms around you and love you when you're not so lovable.” @HASKEL LARSEN l'après-midi, elle touche à sa fin alors que toi, t'es encore là autour d'cette table, tasse de chocolat à la main. parce qu'ici t'auras rien d'plus fort. t'écoutes tes soeurs parler d'tout, de rien. elles essaient, comme elles peuvent de t'inclure de la conversation. mais c'est difficile, tu n'fais aucun réel effort. t'as tellement refusé d'les voir que cette fois-ci, t'as retrouvé ezlyn sur l'paillasson, impassible, n'capitulant pas et n'acceptant aucun refus d'ta part. après avoir soufflé, grimacé, et même marchandé, t'as pas eu d'autres choix que d'céder à cet instant entre vous. en famille. ou du moins, de ce qu'il en reste, qu'tu peux pas t'empêcher d'penser amèrement. ça t'semble toujours si faux d'être ensemble, sans lui, qu'il y a ton coeur qui s'serre à cette pensée et pour empêcher un flux d'émotion de t'étreindre, t'bois une gorgée d'chocolat. "tu ne sais pas ce que j'ai appris l'autre jour.." qu'balance rowan, visiblement motivée à passer aux gossips. tu lèves les yeux au ciel, parce que toi, ça t'a jamais intéressé. mais celui-là, tu n'peux que l'écouter parce que l'nom qui suit, tu l'connais que trop bien. "tu te rappelles de monsieur larsen?" "le prof de shaye?" que demande la cadette, faussement intéressée par la conversation qui s'annonce. "ouais. visiblement, il aurait divorcé. tu te rends compte? je pensais pourtant que c'était l'amour fou entre lui et sa femme.. quel gâ-" "pardon?" que tu demandes sans crié gare, si bien que tes aînées n'peuvent que s'échanger un regard. elles sont sous l'choc de ton intervention. toi t'es sous l'choc de ce que tu as appris. "comment ça "divorcé"? t'es sûre d'la personne qui t'a annoncé ça?" qu'tu questionnes, à la fois sceptique et finalement, très intéressée. "j'pensais que tu savais c'que le mot divorcé voulait dire" qu'elle te répond, essayant probablement de t'faire concurrence dans l'sarcasme. elle a encore d'quoi travailler. t'hausses un sourcil, parce que la partie la plus importante de ta question était la dernière, et que t'attends toujours la réponse. et oui j'suis sûre de moi, c'est la.." mais déjà, tu retournes dans ton mutisme, la laissant parler. d i v o r c é. y'a c'mot qu'est dans ta tête alors que la colère elle monte en toi, en même temps qu'les flashbacks de ce moment là et de c'qui s'est ensuite passé. tu les laisses parler encore un peu, pis finalement, t'exploses, t'en peux plus d'attendre. t'as besoin d'laisser ton ressentiment s'exprimer. t'abandonnes tes soeurs, un simple "à la prochaine" lancé. tu sais où tu vas. tu sais c'que tu veux. dans ta tête, y'a toutes ses questions qui raisonnent. comment il a pu, ne pas te l'dire. comment il a pu, te snober après votre liaison, comme si t'étais rien. comment il a pu te laisser t'débrouiller seule après ça. tu t'attendais à rien de sa part, t'attendais pas à ce qu'il te déclare son amour. pas à ce qu'il quitte sa femme et sa vie pour toi. mais tu méritais un minimum d'estime. et il t'a juste oublié, comme si ça n'avait pas compté. comme si ça n'avait pas eu d'incidence. t'uses de stratagème et finalement t'arrives à obtenir ce que tu recherches, son adresse. parce qu'il est hors de question que tu laisses passer ça. quand tu t'retrouves devant sa porte d'entrée, tu t'interroges un instant. est-ce que ça vaut l'coup? et la réponse, elle tarde pas. oui. parce qu'il te l'doit après c'que t'as traversé. alors tu t'fais pas prier, et tu tambourines, aussi fort que tu peux, sans t'arrêter. il n'peux qu'être là. et tu ne t'arrêteras pas avant qu'il ne vienne, au diable la discrétion. au diable, les voisins.
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| Sujet: Re: 17:22 pm Lun 30 Nov - 19:03 |
| Je m'applique. Je vois apparaître le bout de son museau. Toujours pas de nom, de race, de genre. Fille, garçon ? Pas fille, pas garçon. Je me demande. Je creuse plus loin les orbites, ça paraît toujours trop peu. Je crois que j'ai l'intention d'en faire un bâtard.
Y a pas de musique, pas de son. Je bosse en silence. Les notes, c'étaient quand je devais composer sur le clavier. J'ai arrêté depuis je sais plus combien de temps. Parfois la musique continue de jouer dans ma tête, toujours là. Pas bien loin. Je la repousse, fais la sourde oreille. Mon cerveau continue de s'entraîner à répéter, mais moi je lui demande d'arrêter. Arrête, arrête de faire tes gammes. C'est fini maintenant Broadway.
J'entends du bruit. Je me dis que c'est pas pour moi, je continue à sculpter, dessiner les poils du bâtard à l'aide d'une mine de crayon. J'ai pris ce que j'avais sous la main. Je creuse à la mine dans la plasticine, trace avec finesse les contours. Une truffe épaisse à la recherche d'un morceau de viande. Je suis sûr que si mon bâtard était vivant, il serait mort de faim. Il aurait la même peau sur les os que moi, la même famine de culture, de vie, de feu. Il aurait faim, faim d'exister. Faim d'un soleil à dévorer.
J'entends toujours du bruit. Là je commence à me poser des questions. Mes yeux se lèvent vers la fenêtre, où j'aimerais m'évader pour fuir le son. Je voudrais faire le mort, faire comme si j'étais pas là, que c'était pas pour moi. Mais ça s'arrête jamais de fracasser contre la porte d'entrée. J'entrouvre les lèvres pour me plaindre mais y a rien qui sort. Ma gorge est sèche, dépeuplée. Comme un gars qui a pas parlé pendant trop longtemps. Faut que je sorte du lit, que j'enfile un bas, mes pompes. Et j'arrive.
Ce monstre terrible qui me secoue les intestins avant d'ouvrir à quelqu'un, avant de décrocher le combiné. Je souhaite ça à personne, sérieux, c'est vraiment la pire chose qu'on puisse donner à un être humain, la peur du futur. La peur de demain.
- Eh, du calme, je suis là.
Je défais le loquet. La chaînette qui tombe, serrure qui capitule. Porte qui s'ouvre, je vois un visage aux cheveux bruns. Un corps de femme plus petit que le mien. Au début, je reconnais pas. Au début, mon cerveau fait tout pour pas reconnaître. Mais il sait. Il sait, intimement, que ce visage est tout sauf inconnu.
- … Qu'est-ce que tu fais ici ? Comment…
Comment t'as trouvé ? Je croyais que j'étais bien planqué, que personne me trouverait. Surtout pas toi mon cauchemar, pas toi que j'essaye de rayer du bout du crayon au moment de sculpter mon clébard.
- Fous l'camp, dégage.
Sur le point de refermer, je détourne mes yeux. Je peux pas regarder mes songes en face, ça fait trop mal. |
| | | Shaye Fernsley;
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charleen weiss. @amor fati n e s t a 1188 969 27 Célibataire, tu as le coeur meurtri d'avoir trop perdu. Tu te fais charmeuse pour te perdre entre les draps d'inconnus lorsque la solitude se fait trop dure à porter. T'es pas prête à ouvrir ton coeur, parce que tu ne supporterais pas un échec, pas un nouvel abandon. Les notes de musique qui se faisaient entendre dès que tu déposais tes doigts sur les touches d'un piano étaient une douce mélodie à l'oreille. Mais c'est terminé. La vue d'un piano te panique, et t'es incapable de trouver du réconfort dans une passion qui t'a apporté tant de réconfort. Tu devais en faire ta vie, tu te savais assez talentueuse. Tu as tout abandonné, tes rêves de carrière et tes études, te perdant dans des petits boulots sans intérêt. queens tradi, with herself, for now. en cours de réécriture
| Sujet: Re: 17:22 pm Mar 19 Jan - 22:58 |
| - - - - - - - ❖ - - - - - - -"That's what people do who love you. They put their arms around you and love you when you're not so lovable.” @HASKEL LARSENy'a les secondes qui s'écoulent alors que t'es encore là, à tambouriner sur la porte. tu t'fous bien du remue-ménage que tu peux faire, tu t'moques bien que cela incite les gens à regarder par l'oeillère de leur porte. tout c'que tu veux toi, c'est qu'il ouvre cette satanée porte. la patience, ça fait bien longtemps que tu n'sais plus ce que c'est. et c'est quelque chose que t'oublies d'autant plus, quand ton état d'nerf est sur le point d'exploser. divorcé, c'est c'que ta soeur a dit. divorcé, et pourtant, il a fait comme si t'avais pas existé. tu ne t'attendais pas à l'découvrir sur le pan d'ta porte, l'sourire aux lèvres, avec des paroles romantiques. mais tu t'attendais pas non plus à ce cadeau, laissé comme pour te narguer d'ton comportement. une grossesse indésirable. une épreuve de plus. une dont tu n'as jamais parlé. parce que tu savais pas comment gérer l'fait d'être enceinte, d'un homme marié, qui après votre aventure ne t'a jamais donné signe de vie, alors te taire, ça t'paraissait l'idéal. après tout, si t'en parlais pas, t'oublierais, non? tu l'pensais. - Eh, du calme, je suis là.t'entends la voix à travers l'bois de la porte. et ça t'arrête. tu t'calmes, physiquement, t'préparant à lui faire face. mains sur les hanches, t'entends du bruit, avant qu'enfin, la porte ne s'ouvre sur la silhouette d'haskel. t'inspire, profondément. mais non, t'arrives pas à calmer tes émotions. - … Qu'est-ce que tu fais ici ? Comment...tu l'regardes se débattre avec ses questions intérieures, alors que toi, t'apprécies de le voir aussi surpris. aussi pris d'court par rapport à ta venue. - Fous l'camp, dégage.et pour l'coup, c'est toi qui est prise de court par une telle réaction. tu l'savais, qu'il ne sauterait pas de joie en te revoyant mais être reçue comme ça? non, tu ne t'y attendais pas. quand tu sens qu'il est sur le point de fermer la porte, tu t'imposes et tu portes la main sur celle-ci, pour bloquer toute fermeture potentielle. tu n'bougerais pas d'ici, pas maintenant. pas tant que tu n'as pas dit tout ce que tu as sur le coeur. - quel superbe accueil haskel, on se sent tout de suite bien chez toique tu commences à dire, cyniquement, un faux sourire dessiné sur tes lèvres. l'appeler par son prénom, ça t'ferait presque bizarre, mais tu passes au-dessus. tout amusement quitte soudain ton visage quand tu remarques qu'il évite toujours de te regarder. - nan mais, t'es sérieux? tu vas vraiment m'fermer la porte au nez?que tu questionnes, prête à l'pousser à bout. -tu m'fais entrer ou tu préfères que tous tes voisins soient au courant d'notre conversation?t'es là pour lui dire c'que tu penses de lui, de son comportement. tu comptes pas te retenir. avoir des spectateurs? ça t'dérange pas. lui? tu pourrais presque parier sur le fait qu'il préférerait faire profil bas. - Spoiler:
vraiment désolée d'avoir tant tardé, promis ma prochaine réponse arrivera plus rapidement.
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| Sujet: Re: 17:22 pm Dim 21 Fév - 17:14 |
| Son visage me fait l'effet d'un cauchemar, et pour rien au monde je ne veux en remuer les souvenirs. Je préférerais qu'elle reste poussière. La poussière je la garde entassée sous les meubles, je ne la vois pas. Je ne me rends même pas compte qu'il y en a. Oui, la poussière, c'est bien. Reste poussière.
-- Qu'est-ce que tu me veux... Qu'est-ce que tu viens faire là...
Et je ne comprends pas pourquoi le cauchemar continue de me poursuivre, je croyais m'être réveillé. Je croyais que c'était pour de faux, que tout ça n'avait jamais existé. Chaque jour je m'efforce d'oublier son prénom. Chaque jour je plonge un peu plus loin dans l'eau, pour m'éloigner de la lumière de mon crime. Qu'est-ce que tu viens faire là.
Je n'ai pas les mots pour contrer l'espèce de colère flamboyante qu'elle me renvoie, qui fait reculer la porte devant moi. Je fais un pas en arrière. Deux. Tous les pas qu'il faut pour céder le passage à cette tempête déchaînée. Vengeresse. Non, je ne veux pas que les voisins sachent. Je veux que personne ne sache, que tout le monde oublie.
-- Arrête, arrête.
Elle entre. Son parfum me fouette au visage, et c'est si familier. La porte se referme. C'est censé être chez moi, mais avec elle si proche, si vivante, j'ai l'impression de fouler une terre interdite. C'est vrai, tout ce bordel rangé dans les cartons, étalé sur le sol, les fringues crades, les assiettes empilées à la sauce incrustée et indélogeable. C'est chez moi tout ça. Mon antre de la peur, écrin de mes rêves, cercueil de mes jours.
-- Pourquoi tu viens ? Comment tu sais que j'habite là ? Qu'est-ce que tu veux, ça te fait rire tout ça ? Hein ? T'en as pas eu assez ?!
Pourtant, je m'efforce de reprendre possession des lieux. Je m'arme d'une sorte de colère aussi, pour me gonfler le torse, me donner plus de forces que je n'en ai. Mais Haskel, en pyjama, pieds nus, la chevelure grasse, y a pas grand-chose que tu puisses faire mon vieux. |
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| Sujet: Re: 17:22 pm |
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