(le chaos de ma vie) ft Malte

T’étouffes. Enfermée dans cette maison, vous y avez emménagé y quelques mois déjà quittant l’appartement que tes parents t’ont laissé, pour te surveiller. Ils savent très bien que tu n’es qu’une feuille capable de te laisser porter dans les méandres des ténèbres par une simple rafale. Tu te brises comme la feuille fanée, tu guéris, mais si lentement. La maison à la même odeur qu’avant, les mêmes décorations, le souvenir qui broie ton avancement. Tu recules dans cette maison, tu les vois ces signes qui te disent de fuir, de ne plus parler à son fantôme, endormant ta peine, avec ces conversations avec lui, qui n’est en fait que ton subconscient. Kaedin et ses mots voulant panser les tiens. Ce bordel jonchant les lieux prouvant encore que Cappie avait laissé éclater sa bulle. Tu devrais tendre la main, pour qu’on t’aide à te redresser, mais pour le moment, tu ne fais que déguerpir dans ta voiture, une vielle voiture qui allait avec la maison. Le bruit est toujours aussi effrayant comme si l’engin allait finir par éclater avec toi dedans, étrangement l’idée te ferait presque sourire, mais tu essayes de l’effacer ces idées, ce sourire. Sourire à la vie et pas à la mort, pas à la facilité. Tu sais exactement où tu vas, c’est inné, quand tu ne donnes pas de ton temps, pour justement oublier, ne pas songer à tes ténèbres ou encore à la personne que tu as vu y a quelques semaines dans ce même quartier où repose ton frère, tu ne t’attendais pas à le voir, t’as croisé deux secondes ses opales et cela à suffit à te ramener à toutes ces soirées à vous détruire à coup de substance et de liquide alcoolisé. Tes songes déjà brouillé par le système, ce mélange entre la haine et l’effroi. Tu essayes de tous les faire taire, mais voilà qu’il essaye de co-front … pour te sauver. Te sauver de toi-même. Toujours présent pour toi, pour vous, dans vos batailles. Tu te gares dans le parking sous terrain de la ville, marchant jusqu’au cimetière, sans même songer à déposer tes yeux sur tes parents. Un coup en pleine face, une douleur que tu connais que trop bien, eux qui te pèse, tu ne peux pas tout rejeter sur eux, la faute, shady et toi vous ne vouliez que la liberté et la fantaisie de vos jeunes années gâchées par trop de perfection. Pourquoi pas toi ? les opales embués, tu savais pourquoi, vous étiez différent, une par de vous était partie avec lui, elle. Khandi. Incapable d’avance, incapable d’avancer vers eux, malgré le sourire s’imposant sur leur visage à présent ridé et pourtant si parfait. Le mot qui les définit en public et pourtant les démons entre les murs sont présents à en faire tourner fou le plus sage des enfants de dieu. Tu ne sais plus comment songer, tu ne décides que de fuir, d’aller ailleurs, retourner à l’abris dans ta voiture. Soulager, tu souffles, essayant de respirer, de ne pas succomber dans le chagrin qui te tend les bras, pour te noyer dans un tourbillon d’émotion, que tu n’es pas prête à affronte, pas maintenant. La clef qui tourne et le moteur qui claque quelques bruits qui te font frémir de bonheur. T’as trop espéré et t’as perdu. Elle s’est juste tut, mais elle ne t’a pas prise dans une explosion. Tes mains frappant le volant. « Pourquoi …pourquoi ? » tes souvenirs qui glissent sur ton visage par de fine perle salé, c’est criant à quel point tu laisses croire aux mondes que tu es saine, alors que tu n’es toujours qu’à une phalange de glisser dans la pénombre, peut-être à tout jamais. Ça frappe et tu sursautes, les yeux embués tout comme les fenêtres par ta respiration , tes pleurs. T’ouvres la portière, sortant, sans même te méfier, t’aurais du. Car nez à nez avec lui, malte. Le cœur qui flanche, organe central qui explose comme le moteur de ta voiture. « « quoi ? » agressive, tu ne t’attends clairement pas à ce qui pourrait se passer, jamais t’imaginerais tout cela. T’éloignant de la réalité, cappie et son sourire diabolique s’offrant au beau brun.

@Malte Fisher

Les appels s’enchainent et se ressemblent tous. Ça fait des années que Malte fait ce métier, pas toujours les mêmes boites mais c’est toujours le même principe. Etre courtois au téléphone, vendeur pour essayer de gagner des commissions en vendant des options dont les gens n’ont même pas besoin au final. Il avait pour projet de monter sa propre boite, d’être son propre patron mais la vie a fait qu’il avait sans cesse d’obstacles sur son chemin. Il garde cet objectif à l’œil, il veut déléguer plutôt que de suivre des protocoles qui ne lui ressemblent pas tous. Se faire de l’argent en aidant les autres c’est une chose mais le faire à leur dépend c’en est une autre. Ce n’est pas pour cela qu’il a fait de longues années de facs et ce n’est pas cela qui lui donne envie de se lever tous les matins. Il y a des tas de choses qui lui donnent des motivations, son rôle récent de papa de substituions secret auprès de celui qui est en réalité son neveu, ça lui prend pas mal de temps même s’il est grand et qu’il n’est pas non plus tout le temps derrière lui. Il y a aussi ses hobbys à coté avec la mécanique et le bidouillage de deux et de quatre roues. Il pourrait en faire son métier mais il a tellement suivi les conseils de papa et maman sur le fait de faire un travail intellectuel et non manuel qu’il ne se résout pas à perdre un tout petit niveau de vie en changeant de job. Il n’est pas allé à la fac pour rien, il n’a pas suivi cette voie pour changer aujourd’hui… pourtant ce n’est pas tout le temps un plaisir. Là, il est las dans son bureau, il s’ennuie malgré le fait qu’il n’ait pas une minute à lui. Alors, quand il voit que c’est l’heure pour lui de partir, il appuie sur le bouton de son combiner pour que les appels soient transférés ailleurs, quelques minutes avant pour ne pas faire un peu de temps supplémentaire. On ne regarde pas vraiment ses horaires alors il se permet même de partir en avance. Malte sort son téléphone de son sac pour regarder ce qu’il a pu louper comme messages privés tandis qu’il se dirige vers le parking souterrain pour récupérer sa bagnole et repartir. Les yeux concentrés sur son écran, il regarde distraitement devant lui pour éviter de se prendre un véhicule qu’il n’aurait pas entendu arriver. A quelques mètres de là où il s’était garé peu de temps avant, il entend une femme s’énerver dans sa voiture. Malte ne réfléchit pas vraiment avant de se diriger vers la voiture dont provenez les cris. On ne sait jamais, c’est peut-être grave. « Madame ? » Il toque à la vitre de sa portière, pour lui montrer sa présence et lui proposer son aide. La jeune femme n’a pourtant pas l’air de très bonne humeur, ce qui accentue l’impression que quelque chose ne va pas. Malte est peut-être trop utopique en partant du principe qu’on n’est pas de mauvaise humeur sans raison. Pourtant, il est le premier à être sur la défensive et vouloir être seul dans sa bulle sans raison particulière. Le comportement de la jeune femme pourrait lui faire faire demi-tour mais il n’est pas comme ça Mate. Il ne va pas laisser tomber son ambition d’aider autrui. Il ne fait pas les choses pour recevoir. Malte se dit que c’est peut-être légèrement voire carrément macho mais il n’aurait peut-être pas insisté si c’était un homme. Il n’a pourtant pas vraiment grandi devant les dessins animés de princesses sauvées par leurs princes charmants arrivant sur leurs chevaux mais il agit comme tel. « Je peux faire quelque chose pour vous aider vous n’allez pas l’air bien ? » Au mieux ça sera quelque chose qu’il sera capable de faire pour l’aider, sinon il pourra toujours la soutenir en faisant quelque chose d’autres. Ou au pire, elle l’enverra bouler, ça ne sera que la seconde fois qu’elle le ferait en quelques minutes d’intervalles.

@Nilza Al Thani