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 (devon) your gaze beams a hole into me

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Message Sujet: (devon) your gaze beams a hole into me   (devon) your gaze beams a hole into me Empty Dim 21 Mar - 18:59


your gaze beams a hole into me
@devon willis

T’as les paumes recouvertes d’huile, visqueuse, ça brille de mille feux sous les néons verdâtres, ça te plaît bien comme sensation, c’est tout con, et pourtant ça te ressemble. Disparaître dans la crasse de ton métier, de tes idées blessées, qui s’oublient par devoir. Un bien faux devoir envers un gang auquel, malgré les années, tu n’appartiens pas tout à fait. Tu regardes l’heure, merde. Tu lui avais dit que tu viendrais la chercher. Ou plutôt, c’est elle qui l’a exigé, parce qu’elle t’en veut, parce qu’elle a du mal à t’encadrer, depuis qu’elle sait parfaitement que c’était ton idée. Ta petite idée mesquine, de la laisser croupir un peu, pour qu’elle se dissuade d’un chemin qui la fera crever. Parce que les deux aînés, Kenny et toi, vous êtes déjà morts, quelque part, et elle, elle a encore tant de choses à prouver. Tant de choses à ressentir aussi, avant de ne plus en avoir la capacité, un peu comme toi, qui fraie sur des ondes qui ne vibrent plus. Qui ne vibrent pas. T’es sur la Honda en moins de deux, la moto que t’as patiemment retapée des heures et des heures durant, lorsque la nuit défilait ses angoisses. Tu préférais ne pas dormir, ne pas fermer l’œil, garder les yeux rivés sur ton projet, ça t’a presque pris dix ans, mais elle roule maintenant, elle est même magnifique, avec sa peinture mate, noire, qui te donne plus de classe que tu ne devrais revêtir, parce que t’es pas un gars qui frime, hormis avec ton bolide. Tu vérifies que t’as bien pris un casque pour la gamine, et tu parcours votre quartier un peu délabré, avant de disparaître entre les caisses des gens qui rentrent du boulot, pour aller s’occuper de leur conjoint, ou de leurs marmots. Ou de tout ce silence qu’ils se font livrer dans leur putain de domicile. Tu sais exactement la direction du contrôleur judiciaire de ta sœur, parce  que c’est toi qui l’y a menée la toute première fois, sans un mot, en la posant sur le paillasson comme le merveilleux cadeau qu’elle représente. A priori aujourd’hui, elle devrait t’attendre là, sagement comme tu lui as demandé, ou presque, la connaissant. Alors tu te gares sur le trottoir d’en face et t’attends qu’elle se pointe, qu’elle sorte de là, avec son allure renfrognée, et son air de pas y toucher. T’attends, cinq, dix, presque douze minutes. Ta nervosité te fait tapoter sur le cadran, de manière de plus en plus saccadée, et tu expires un souffle que tu ne savais même pas que tu retenais. Tu commences à te faire des films, tu te dis que si ça s’trouve elle n’y est pas allée, qu’elle s’est foutue de ta gueule aussi, et t’apprécies moyen, mais tu ravales la colère que tu sens poindre, pour la réprimer, comme on étrangle une putain de vague, sauf que les flots sont irrépressibles, et que tu parviens pas à les endiguer, la colère est partout, dans tes veines, dans ta tête, et dans tes idées. Tu conduis un peu moins bien désormais, un peu plus vite aussi, t’es pas long à réfléchir, elle sera peut-être sur le terrain où elle joue souvent, pour tuer les nerfs ou pour buter le temps. Tu coupes le moteur, et tu marches, tu marches assez lentement, alors que vraiment t’as envie de lui gueuler après, alors qu’elle fait rebondir le ballon en rythme. T’arrives par derrière, et tu le lui piques, d’un seul mouvement, et tu le contrôles un peu en la regardant bien dans les yeux. Mais tes mots ne trouvent aucun chemin, pour pouvoir dire ce que tu détiens, la peur, ou la colère, elles s’élèvent et devant Devon, elles retombent aussitôt. Tu articules difficilement, une simple phrase, sans la saluer. Y a pas d’agressivité dedans, y a cette neutralité qui t’encombre depuis des mois maintenant, qui te bouffe tout entier. je t’ai attendue là-bas. il ne lui fait pas l’affront de lui demander si elle s’est rendue à son rendez-vous obligé, il lui rend la balle, en la lui lançant et se positionne, près à s’exprimer autrement, comme lorsque parfois, elle venait jouer, au milieu de ses frères, qui n’osaient pas la brusquer. Alors elle gagnait souvent, Devon, quand elle était môme, c’était leur plaisir à eux. C’était simple et c’était bien, ce temps-là révolu, il a l’impression qu’il ne détient plus rien.
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Message Sujet: Re: (devon) your gaze beams a hole into me   (devon) your gaze beams a hole into me Empty Lun 22 Mar - 21:03


your gaze beams a hole into me
@tyron willis

elle s'y est littéralement traîné devon, jusqu'au bureau de son agent de probation.
les insultes aux bords des lèvres et des bourdonnements entre les tempes. un an encore, c'est ce qu'il lui faudra tenir, à raconter sa vie pathétique à un mec qui ne fait que la juger de ses regards. ses cheveux sont gras, ses lunettes trop épaisses et les traits de son visages sont tirés, une fatigue qui ne lui appartient pas. c'est ce qu'elle se dit quand elle balance les dernières nouveautés de son existence. un boulot, plutôt bien payé, son adresse qu'il n'avait pas noté et quelques bribes de soirées où elle jure ne pas avoir consommer de drogue. il la fait pisser dans un récipient en plastique, note des conneries sur son ordinateur et lui propose des ateliers pour rencontrer des personnes comme elle. devon se crispe, mais attrape d'une main ferme le prospectus qu'il lui tend. il a noté son numéro personnel sur l'en-tête, c'est ce qu'elle remarque quand ses pieds foulent le trottoir.

cinq minutes, c'est le temps qu'elle reste devant la porte de l'immeuble, le regard dans le vide avant de broyer le bout de papier pour l'enfoncer dans la poche de son jean. cinq minutes, c'est le temps qu'elle a laissé à son frère pour se pointer, c'est aussi le temps qu'il lui a fallu pour décider qu'elle ne l'attendrait pas plus longtemps.

la gamine a retrouvé des connaissances au terrain de basket, le genre de gars qu'on perd jamais vraiment de vue. y'a même un de ses exs de l'époque du lycée, un idiot au sourire éclatant qui vient de la laisser gagner. elle dribble pour elle même quand tyron fait son apparition, le ballon subtilisé, son visage se referme aussitôt. y'a que ses yeux clairs qui parlent, qui lui balancent toute la haine qu'elle ne fait que contenir depuis qu'il l'a laissé sortir. elle voudrait lui dire, tout ce qu'elle a sur le coeur, mais tout ce qu'elle sait faire, c'est râler et lui en faire baver. je t’ai attendue là-bas. elle récupère la balle qu'il lui rend, reste statique pour ne pas la lui renvoyer en pleine figure. moi aussi. qu'elle crache, avant de viser le panier. elle râte son trois points, ça lui ferait serrer davantage les dents. t'avais qu'à rentrer. j'étais bien ici, sans toi. elle se fout de l'heure tardive, du terrain seulement éclairé par les lampadaires et des rires gras des mauvaises fréquentations. il en est devenue une, lui aussi. il n'est que le reflet de kenny, peut-être même qu'il finira comme lui, dans une cage pour la vie. elle se détourner de tyron pour aller gratter une clope à celui qu'on appelle chazz. c'est pas son genre de fumer, sans doute le fait elle pour l'affront. c'est pas comme tu savais pas l'heure à laquelle mon rendez-vous se terminait, c'toi qui a tout organisé. qu'elle lâche en s'asseyant sur le dossier du bans, ses pompes malmenant l'assise.
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