Les émotions au maximum, tu es à terre. Incapable de retrouver un peu de gaieté, de plaisir dans tout ce vacarme qu’est devenue ta vie depuis que ce bout de papier lu en compagnie de Peyton tu avais annoncé la triste nouvelle. Des chances de voir ta vie se réduire, comme celle de ta mère, porteuses d'une mutation génétique sur ce gène qu’elle qui lui avait donné le mauvais pourcentage d’avoir le cancer, le cancer du sein, la voir dépérir. Et toi, tu te demandes comment tu dois te débrouiller, les décisions que tu dois prendre, les choix qui se profile à toi, sans que tu n’aies envie d’en faire un. La peur, c’est la peur qui tétanise ton être, incapable de rien, à tel point que tu as laissé les autres gagnés cette course d’entraînement, l’esprit ailleurs divaguant vers la douloureuse réalité qui s’offrait à toi. Tu retiens de t’effondrer un peu plus, d’épuiser le peu de force qui reste en toi. La nouvelle a été dévastatrice, tu n’es pas sûre d’être heureuse d’avoir franchit les murs de cet endroit si effrayant à ton gout, l’hôpital, là où la mort croise la vie, les belles et les mauvaises nouvelles. Tu n’arrives pas à oublier, à vivre sans te dire que tu auras un choix à faire. De la chirurgie prophylactique des cancers, le faire, ne pas le faire. Perdre ce qui pour toi te représente en tant que femme. Tu n’as aucune idée, de tout ce que ça peut impliquer, comme le fait de ne pas avoir d’enfant. Que veux tu ? tu ne sais rien et ça te perd un plus, à chaque réponse que tu obtiens tu dois affronter une nouvelle montagne d’interrogation. Assise dans le noir, prés de ta voiture, tu ne songes à rien, tu essayes de vider ton esprit, mais c’est comme impossible, clairement incapable de le faire. En parler à tes amies sans les anéantir, en parler à Lyzéa oubliant le mal qu’elle t’avait fait ? tu ne parviens pas à savoir si tu veux être seule ou avec d’autre pour affronter, mais tu te sens à la fois incapable de faire subir ce que la maladie t’avais déjà fait subir à toi, la perte d’un être cher, la souffrance et la peur. Tu ne songes qu’à elle, douce maman partie trop tôt, elle s’était évaporée dans le passé, ne laissant aucune chance au futur ou à ce présent si désagréable à vivre. Ce sont les larmes qui venaient à présent caresser tes joues semblables à de la porcelaine, tu t’essayes à calmer le torrent qui s’abat sur l’épiderme de ton visage, perle salée qui reste sur tes lippes, saccageant ton visage devenant rougeâtre. Des pas qui se font entendre et tu tournes la tête, encore plus abattu en le voyant lui. T’avais envie de voir personne, mais certainement que Ilenzo serait l’avant dernière personne que tu voudrais voir, sachant que Gabriel avait la palme de la dernière personne au monde que tu voudrais croiser en cet instant et même quand tout allait bien, tu ne voulais plus le croiser. « qu’est ce que tu veux ? » que tu lui crachais , alors que tu essayais de faire taire la peine, les larmes qui glissaient encore sur ton visage.
Une journée pour une autre pour Ilenzo qui vit au jour le jour. Sa vie actuelle n’est pas forcément des plus simple et pourtant si on se contente de l’observer, on dirait qu’il vit sa meilleure vie. Ilenzo a toujours été du genre à ne rien laisser transparaitre. De toute façon il en faut beaucoup pour Ilenzo pour le faire perdre pied, il a toujours des plans b et la fâcheuse habitude à fuir les situations problématiques. La pensée d’une potentielle paternité reste toujours dans son crane même si on pourrait croire qu’il fait totalement abstraction de toute cette histoire au vu du je m’en foutiste qui s’en échappe. Bien sûr que parfois il y pense, mais il n’agit pas de sorte d’assumer le fait que peut-être une paire de jumeaux existe dans ce monde et partage la moitié de son patrimoine génétique. En tout cas il est au travail depuis deux heures ou plus. Il ne voit pas les heures passer et c’est ce qu’il lui plait dans ce qu’il fait : il ne s’ennuie pas. Il ne pourrait décidément pas passer ses journées sur une chaise devant un bureau, ce n’est clairement pas dans son tempérament. Après avoir fait un tour avec sa voiture de prédilection, il avait besoin de erifier un truc dans son moteur. Il n’est clairement pas mécanicien mais forcément il a les connaissances qui vont avec donc il peut faire des vérifications seules. Ne trouvant pas d’outil adéquat, il se dirige vers un autre garage pour l’emprunter le temps d’une vingtaine de minutes. Il pensait être seul et surtout Ilenzo ne pensait clairement pas tomber sur Jihane, le visage noyé de larmes. « Je venais juste chercher… » Il ne finit pas sa phrase, c’est tellement pas important face à la situation à laquelle il est en train d’assister. Ilenzo il n’est pas très à l’aise avec les gens qui pleurent. Il n’a pas l’impression d’être un as en terme de réconfort, utilisant parfois l’humour pour changer les ambiances et réchauffer les cœurs. Il pourrait trouver n’importe quelle excuse pour fuir, pour s’en aller ; il n’aurait même pas besoin d’excuses au final. Seulement Jihane, il ne l’a jamais vu dans cet état. Elle est tellement forte de caractère que de la voir ainsi lui fait extrêmement bizarre. Il n’a pas envie d’être indélicat alors il essaye de réfléchir avant d’agir, pour ne pas arriver avec ses grands sabots. Alors après un long silence qui peut être perçu comme trop long, il s’assoit, ni trop près, ni trop loin d’elle. Il la regarde, peut-être avec un peu trop d’insistance. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Ça peut être tout comme n’importe quoi, malheureusement il ne sait pas lire dans les pensées Ilenzo, ça aurait pourtant pu être bien utile. Il sait qu’il ne doit pas être la personne auprès de qui elle a envie de se confier, ils n’ont jamais été assez proches pour ça loin de là mais elle n’est pas bien et il est le seul présent. Et puis, il faut avouer qu’il n’aime pas la voir dans cet état.
Ta force mentale inerte, tu ne parviens pas à retrouver la fougue qui bordait ton âme. Brisée, plongée dans le passé. Tu ne cesses de revoir cet être blanchâtre que tu pleurais avant même le dernier soupir. Tu veux protéger ton monde, tes proches et toi. Mais tu devras affronter la tempêter pour pouvoir évoluer dans cette dernière. Tu ne sais pas ce que tu veux, ce que tu aimerais faire. Des questions qui turlupinent toutes tes pensées, incapable de reprendre un semblant de vie, de vivre à plein poumon comme avant. Tu n’es pas capable d’évacuer tout cela pour pouvoir être la battante que tu es habituellement. Pensant à ta mère, à tes proches, à toi, tout ces changements qui auraient lieux si tu prenais ce choix de subir une chirurgie. épuisée de ces nuits désagréables ou tu tournes dans ton lit espérant échapper au démon, échapper à la sentence. Toi qui n’aimerais que te caler un long moment dans les bras de Morphée. Des enfants, une famille, n’t’y avais jamais songé, tu n’étais qu’une enfant et tu l’étais encore, loin d’imaginer d’avoir un ventre s’arrondissant bientôt, mais ce choix changeait tout et te laissait avec des interrogations qui n’étaient jamais venu flirter avec ton esprit. Tu te bats pour les femmes, les filles pour leur libre arbitre et te voilà, à devoir traverser ce désert avec tout ce bruit dans ta tête, sans réponse, à écumer les pleurs venant assaillir ton visage d’ange. Tu perdais la tête, cherchant cet endroit qui te donnerait la paix, un peu de douceur dans ce monde chaos, crée par une simple analyse génétique. Les larmes ravageant ton minois, tu essayes de te reprendre poupée, mais tu peines à t’en sortir à trouver la force de reprendre une respiration digne de ce nom. Perdant la tête dans le noir, perdant toute constante dans ton monde, tu tombais Jihane, tombais dans des abimes que tu n’avais jamais côtoyés. Une épreuve que tu n’étais pas sûre de pouvoir affronter comme toujours, la tête haute. Planquée tu ne pensais pas être dérangée, par personne, mais par lui ce fut comme un coup de grâce. L’épiderme du visage saccagé, tu essayes de te reprendre en main, quelques secondes, le temps d’affronter le blond. Il était là sans savoir que tu y étais, mais dans cet instant, tu fichais du pourquoi, tu ne voulais que qu’il parte. Tu pensais qu’il le ferait, alors que tu ne lui donnais aucune réponse, serrant les dents pour contrôler le torrent de larme qui te promettait encore de caresser tes joues. Les lippes serrées entre elles, les opales le fixant, attendant qu’il réagisse, mais au lieu de prendre la fuite, il s’installa. Ton myocarde faisant une fausse note à sa complainte, tu ne lâchas pas Ilenzo de tes iris fronçant les sourcils. « Quoi, t’as jamais vu une fille pleurer … t’en fais pas ce n’est pas ta faute ! » pas d’humeur, pas l’envie de l’affronter et d’un côté tu lui offrirais bien un sourire pour s’être installé à tes côtés, te laissant penser qu’il n’était pas qu’un simple connard, et qu’il avait sans nul doute un organe central avec un peu de sentiment ? Les opales contre les siennes, tu essuyais tes larmes. « tu me veux quoi ? » que tu demandas un peu plus calmement que les premiers mots que tu lui avais offert à son arrivée.
A aucune moment Ilenzo pensait croiser qui que ce soit, et encore moins Jihane dans cet état là. Elle qui est si pleine de vie. Bon bien sûr il se souvient l’avoir déjà vu mal, mais là il a l’impression que c’est différent. Il a l’impression que c’est tout autre chose, rien à voir avec une peine de cœur comme à l’époque de l’école ou il ne sait quoi d’autre. Il aurait pu fuir, faire comme s’il ne l’avait pas vu ou bien chercher la moindre excuse pour prendre ses jambes à son cou mais non, au lieu de cela il resta près d’elle. Il n’est pas très à l’aise, ils n’ont pas le genre de relation à se confier et être une épaule pour l’autre. Mais bon, c’est une situation extraordinaire alors le comportement l’est tout autant. Ne la quittant pas des regards, il a ce petit sourire aux coins des lèvres qu’il a dans n’importe quelle situation. « Une fille si, mais toi t’es une dure ! » C’est Ilenzo, faut pas lui demander d’être hyper tendre et pas dire des mots réconfortants. Il peut être doux Ilenzo, la preuve il est venu alors que son premier instinct était de fuir, là il a pris ses cojones et il est venu voir ce qu’elle avait. Comme il vient de le dire, Jihane c’est une forte tête, une force de caractère qu’il n’a jamais vu dans un état tel que celui-ci. Et puis, de cette façon, il veut aussi la faire réagir, lui changer les idées ou même lui donner l’occasion de se défouler sur lui si elle le désire. Il ne revele pas que c’est de sa faute, la question ne se posait pas, il est pas du genre à la faire pleurer et n’a rien fait qui le mériterait. Enfin pas dans ses souvenirs en tout cas. Assit à ses côtés, il reste silencieux jusqu’à ce qu’elle lui demande ce qu’il fait ici. « Rien, j’avais besoin d’outil c’est pas important ! » Ils peuvent parler boulot si elle le désire mais ce n’est pas vraiment ce qui va lui remonter le moral si. Jihane était douce, sans doute pas en état de l’envoyer bouler comme d’habitude, ce qui montre que c’est grave. La blonde n’aurait eu aucun scrupule à l’envoyer bouler si c’est le cas. Les outils c’est le dernier de ses soucis, si bien qu’il ne sait même plus ce qu’il était venu chercher. « Je peux te demander ce qu’il s’est passé ou tu préfères que j’évites ? » Il lui dit ça calmement, lui offrant un sourire, l’envie d’être là pour elle alors qu’elle n’est pas bien. Il n’est pas de ceux qui sont amadouer par les larmes normalement, c’est pas parce qu’on pleure devant lui qu’il va se mettre en quatre mais là l’état de Jihane l’inquiète un minimum. « Ou sinon on peut parler du dernier record que j’ai battu, ça me va aussi ! » Là encore c’est pour détendre l’atmosphère. Ces deux-là sont bien connus pour être très –voire trop- compétitif. Ilenzo n’a pas envie de se vanter, pour une fois, il veut juste qu’elle aille bien et si pour ça c’est l’affronter, alors il se donne corps et âme. Enfin façon de dire.
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Sujet: (Chaos) ft Ilenzo 
Sam 17 Oct - 16:24
