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 ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)

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Message Sujet: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Lun 10 Aoû - 3:10


☾ ☾ ☾
{ l'unica stella nella mia oscurità }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
La nuit était belle,
la nuit était céleste,


Les timidités premières se sont évaporées sous la puissance de leur complicité. Complicité des deux mômes qui retrouvent le goût de vivre. Si opposés, pourtant si complémentaires. Deux âmes similaires, pour deux cœurs fusionnels. Complicité de deux adultes en devenir, qui pensent encore avoir tout appris, mais qui retrouvent le goût de la vie.
Ils ont ri, ils ont chahuté, ils se sont aimés. Ils se sont beaucoup aimés. Comme si les corps, une fois fusionné, ne savaient plus se séparer. Comme si les lèvres goûtées ne pouvaient plus qu’être dévorées. C’est l’odeur de son cuir qui sait le mieux la charmer. La peau halée, aux fragrances épicées, vient chaque fois un peu plus l’envoûter. Ils se sont aimés, beaucoup, toute la soirée, avant de retomber contre les draps souillés. Épuisés, ils ont plongé, en même temps dans les bras de Morphée.

La nuit était belle,
la nuit était ardente,
brûlante et tendre,


Douce du sommeil partagé, les deux corps éreintés,
sauvage du plaisir consumé, les deux corps emmêlés,

La nuit était belle,
jusqu’à ce qu’elle se réveille.


Ella, elle suffoque. Le cœur bat trop vite, trop fort. La chaleur étouffante de Rome la submerge. D’un geste rageur, elle repousse les tissus humides, juste avant de réaliser la présence du voleur, celui de son cœur. Les deux abysses scrutent la silhouette adulée de cet homme qui l’a emmenée dans ce coin de paradis. Une ou deux secondes suffisent. La colère disparaît en même temps qu’elle efface le monde d’un battement de paupières. Et d’essayer, douloureusement, d’apaiser ses nerfs.
L’angoisse s’infiltre dans ses veines comme la came qu’elle n’a pas,
brûlante et glaciale à la fois.

Il te tient par l’agonie,
il te tient par le vide,

le manque.


Il la dévore, il la détruit.
Il la prend aux tripes.
Il s’accroche à sa carcasse vide comme un fauve qui pourrait faire d’elle une seule bouchée.
Ella, elle ne parvient pas à s’apaiser.
Les paupières délicates de plus en plus contractées, les perles sur son minois viennent à se multiplier. Humide, fébrile, elle baigne dans cette chaleur moite, tandis qu’à l’intérieur d’elle, il y a cette guerre qui fait rage.

Les minutes se succèdent,
les heures, peut-être,
et le mal ne s’en va pas.

Il ne s’en ira pas.


C’en est trop pour l’âme en perdition qui décide de se lever. Elle rejoint la salle de bains pour passer un peu d’eau sur sa frimousse fatiguée. Elle enfile les premiers bouts de tissus à sa portée, avant de s’échapper.
Sans un regard pour l’ange endormi dans son lit,
l’ombre disparaît dans la nuit.
Elle ne réfléchit pas, la camée. Parce que c’est ce qu’ils font, les camés. Ils ne réfléchissent pas, ils cherchent juste la dose qui pourra les calmer. Qui pourra, enfin, apaiser le vide atroce qui torture leurs entrailles. Celle qui pourra, même quelques instants, venir effacer tout ce mal. Les pas de l’écorchée vive la guident dans la nuit. La cancéreuse au bord des lèvres, elle inspire la nicotine, maigre source de réconfort avant de trouver sa précieuse poudre magique. Sous les astres accusateurs, elle déambule dans les ruelles de la ville, dans sa quête utopiste. Presque impossible. Elle se tord en lentes spirales de fumée, les cigarettes s’enchaînent mais rien… rien ne suffit à la contenter. Les plaintes sans écho, seule avec ses démons, la junkie commence à désespérer quand elle reconnaît l’entrée d’un club à peine considéré, quelques jours plus tôt. Elle s’engouffre sans difficulté à l’intérieur à la recherche de quelqu’un qui lui fournira sa coke.

Elle ne pense plus à Ambroise,
non, il n’y a plus que ce putain de manque.

La nuit était belle,
mais le bonheur n’a jamais été qu’éphémère,
il n’y a que les ténèbres qui sont éternels.


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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Ven 14 Aoû - 17:00

« Tu me rends fou » L'aveu, bien plus tôt dans la nuit, s'était perdu entre deux baisers, soufflé au rythme de ses hanches envoûtantes. Il était bien maigre, pourtant ; bien insuffisant face à tout ce qu’Ella pouvait en réalité représenter. Si elle capturait évidemment son corps avec une facilité déconcertante – il aimait tout d'elle, aurait pu passer des heures infinies rien qu'à caresser et embrasser la moindre parcelle de la peau de la muse –, elle avait aussi son âme. Chacune de ses pensées était comme happée dans sa direction, aussi lui semblait-il inimaginable qu'Ella ne soit pas au centre de tout ce qui était. En comparaison, alors que les sentiments (mal) dissimulés depuis tant d’années tout à coup devenaient comme limpides, les mots qu'il imaginait semblaient à Ambroise fades et grossiers et précipités. Il avait promis de ne pas s'oublier lui-même, au lieu de cela il oubliait tout ce qui n’était pas Ella, à la fois soulagé et terrifié de réaliser enfin combien il était fou d'elle, mais fou amoureux.

Difficile à dire ce qui le réveilla si tôt, alors que les premiers rayons de l'aube étaient encore loin de lécher la nuit sombre : la porte qui claqua doucement qu'il n'entendit pourtant pas consciemment, ses insomnies récalcitrantes, un klaxon à travers les fenêtres laissées ouvertes, la chaleur étouffante de la chambre mal climatisée. Les doigts endormis s'étirèrent à tâtons à travers les draps à la recherche de sa moitié, ne rencontrèrent que le matelas déjà froid, le tirant pour de bon d'un profond sommeil sans rêve. « Ella ? » Quand la voix éraillée se cogna au silence de la chambre vide, il imagina d’abord qu'elle était à la salle de bain, s'était sans doute levée pour aller aux toilettes (rien de grave en somme) ; l'urgentiste déconnecté très loin de son hôpital manqua de se rendormir puis sursauta pour de bon une ou deux minutes plus tard il constata que sa belle ne revenait pas.

La luminosité agressive de son téléphone lui indiqua qu’il était quatre heures vingt minutes du matin sur le fuseau horaire italien et il n'y trouva aucun message qu’il aurait manqué. Les paupières lourdes à présent inquiètes alors que ses cinq sens lui revenaient à la vitesse d'un cheval au galop, il rejeta furieusement les draps blancs entremêlés par-dessus ses jambes nues, temporisa le temps d’un SMS (le premier d'une longue série) : « Tout va bien ? T'es où ? » Dans l’entrée de la chambre, il ne trouva ni le sac à main ni les chaussures de la jeune femme, ce qui acheva de lui donner des raisons de s’inquiéter. Ni une ni deux, puisqu’elle ne répondait pas suffisamment vite à son goût, il composa son numéro alors qu’il enfilait les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main. Il se heurta au répondeur rapidement, enfila ses chaussures à la vitesse de l’éclair, récupéra machinalement son paquet de cigarettes, pensa soudain à glisser dans son autre poche quelques comprimés blancs dont il n’avait pas jugé bon de préciser l’existence (le médecin était prévoyant), claqua la lourde porte derrière lui, dévala les escaliers trois marches par trois.

"Est-ce que quelqu'un ici
A croisé mon amour
Elle a les yeux noirs
Et le corps d'une bombe"
(Saez)

Ce n’est qu’une fois dehors, la nuit pourtant pas si fraîche, pas si mordante, qu’il réalisa comme une gifle à la figure qu'Ella s'était volatilisée pour de vrai. Au loin, un ivrogne à la démarche titubante, quelques phares de voitures : et nulle trace de la nymphe. Son cœur tambourinait trop vite et maladroitement, pas majoritairement à cause de la cavale dans les escaliers. Quatre heures vingt-quatre, plusieurs allers-retours inutiles du regard à travers la rue vide de son Amour. Il composa à nouveau son numéro, cria son prénom très fort, s'époumona une seconde fois plus fort encore. Elle avait pu partir des heures plus tôt – et lui au sommeil si léger d’ordinaire s'en voulait de n’avoir rien entendu – et parcouru cent kilomètres, comme l'avoir quitté très récemment. Puisqu'il n'en savait rien, il l'appela tout fort. Tout au plus réveilla-t-il les autres endormis, l'amoureux abandonné n'obtenant pas d’autre réponse que l'écho de sa propre voix sur les façades en pierre. Et au téléphone, rien d’autre que le répondeur. Encore. Puis sa poitrine, caisse de raisonnable d'un myocarde malmené. Quatre heures trente, il avait décidé de commencer par un tour de la rue puis du quartier, la démarche pressée et le regard alerte. Nouveau sms : « Ella ? Ça va ? Réponds s'il te plaît » Il appela encore trois fois supplémentaires, se précipita très vite sur deux filles pour leur demander si elles n’avaient pas croisé une jeune femme brune, la trentaine. Il était incapable de décrire ses vêtements, ignorait si elle avait lâché ses cheveux, son américain était précipité et son accent effroyable. Quatre heures quarante, retour à l’hôtel après avoir parcouru le quartier proche, deux appels sans réponse et un « Je suis inquiet » plus tard, l’inquiétude au fond des tripes comme seule compagnie. Il changea de direction, alluma maladroitement une cigarette qui ne parviendrait de toute manière pas à le calmer même s'il s'était concentré sur les ronds de fumée, chercha sur internet « comment localiser un portable » et « où acheter de la coke à Rome » mais Google ne lui donna que des réponses absurdes alors il abandonna l’idée très vite. Ella ne répondait toujours pas, Ella dont il aimait autant la fougue imprévisible qu'il pouvait la détester dans ces moments-là – la ville était immense mais il ne pouvait pas simplement pas attendre à l'hôtel les bras croisés, il cherchait sans savoir où aller, mais il cherchait. Avec toute l’énergie du désespoir.

Il imaginait qu'elle avait pu prendre peur, l'aimer aussi fort que lui l'avait aimée (l'aimait), mais prendre peur au réveil, une fois encore. Il imaginait qu'elle pourrait regretter, chercher à disparaître, rentrer le temps d'un courant d'air de l'autre côté de l'Atlantique. Il n'y croyait pas : mais pourquoi pas. Il imaginait qu’il avait pu être idiot sans s'en rendre compte, une fois encore.

Il imaginait aussi qu'elle ait pu sentir le manque acide de ce qui agitait ses pupilles la toute première fois : mais ils n'en avaient jamais parlé. Il aurait mis sa main au feu que ça n'avait pas été qu'une exception, la cocaïne ; il était bon pour sentir les choses Marshall, quoiqu'avec Ella un peu moins. Il n’avait pas eu le courage de mentionner le sujet avec elle ; avec les drogués qui se succédaient dans son quotidien à l’hôpital c'était facile mais avec Ella jamais, car jamais il n’aurait pu placer de barrière entre eux. C'était comme si en parler pouvait précipiter la chose, concrétiser son addiction, le danger imminent, comme pour égoïstement le protéger encore un peu lui-même et lui laisser les œillères tant que le temps le leur permettait. Il avait embarqué quelques doses de Valium des fois que ses angoisses soient ingérables : mais sans l'en avertir, il ne s'était pas senti prêt pour d'avantage.

Cinq heures et quelques minutes. Le matin naissant très loin de réchauffer ses pensées emmenées ou de calmer ses doigts agités autour d'un énième bâton de nicotine. Les appels désespérément sans réponse, les sms aussi. « Je t'en prie réponds, si tu veux rentrer on rentre, si tu as besoin d'air je te laisse tranquille, si tu es défoncée ce n'est pas important, mais réponds ! »

Il était vieux jeu, Ambroise. Raccompagnait toujours les femmes après la nuit tombée, quitte à faire des détours, ou insistait pour un taxi. Et lui n'aurait pas eu idée de regards malsains. Elle était grande, Ella. Mais il imaginait aussi qu'il ait pu lui arriver malheur, et ça, qu'elle que soit la cause de son envolée, il ne se le pardonnerait jamais.

Au loin la musique électronique était répétitive et assourdissante, malmenait ses tempes déjà lourdes, l’agressait sans vergogne, alors qu’il haïssait injustement mais profondément ceux qui sortaient du club en vacillant et en riant très fort, alors que son propre cœur agonisait en apnée.

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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Sam 15 Aoû - 13:57


☾ ☾ ☾
{ l'unica stella nella mia oscurità }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
Elle a le démon en elle.
La torture lancinante qui prend tout son corps en otage, le manque qui devient viscéral. Le besoin, plus irrépressible encore, de se faire du mal.
Cercle infernal, deviendra fatal.

À chaque ligne,
c’est le mal qui devient plus addictif.


Il se propage un peu plus en son sein. Il irradie sa peau comme il brûle ses entrailles. Il devient si violent  qu’il efface toute trace d’humanité chez la môme emplie de rage. Elle ne songe pas à l’inquiétude qu’elle pourrait Lui donner, ni à la douleur qu’elle pourrait Lui infliger.

Il n’y a qu’elle,
l’obscurité a pris le pas sur tout le reste.


L’âme en perdition s’égare un peu plus dans les méandres toxiques. Elle s’échoue entre les hommes aux désirs inassouvis et les verres alcoolisés qu’ils enfilent. Les fragrances de vodka ne lui donnent même pas envie, pas plus que ceux qui s’agglutinent en quête d’une chaire qu’elle ne leur donnera pas. Ella, il n’y a qu’Elle qui la fait vibrer ; qu’elle pour éclairer toute cette obscurité qui est en train de la ronger.  Qu’elle pour trahir l’être aimé.

Il est plus de cinq heures quand elle en a assez.

La dépravée quitte le club, les pas chancelants, pour retrouver le bitume de cette ville emplie de promesses. Cette ville qui, elle non plus, ne la sauvera pas de sa détresse. Ella, la démarche maladroite, tremble de sa carcasse vide de toute trace de vie. Elle vacille au milieu des autres fêtards, elle détonne, toujours, Ella. Mais sûrement pas de la bonne manière. Parce que, même dans ses pupilles dilatées, il y a  cette lueur de désespoir ; cette lueur venue tout droit de l’enfer. Elle quitte les amitiés improvisés, repousse d’un geste fébrile la main d’un opportuniste qui s’essaie une dernière fois à la posséder. Elle avance de quelques pas avant de vaciller ; et que son cœur ne finisse par s’arrêter.

Il est venu la retrouver.

 
Elle ne veut pas le voir, Ambroise.
Elle ne veut plus le voir.

Surtout, ce qu’elle ne veut pas, c’est que lui puisse la voir.


Qu’il décèle de ses opales la noirceur qui l’a submergée. Que ses iris innocents voient en elle tout ce qu’elle est devenue. Tout ce qu’elle n’est plus. Tout ce qu’elle ne saura plus lui donner, maintenant, parce que c’est trop tard. C’est trop tard pour elle, l’âme déchue, elle est une cause perdue.

Les battements anarchiques,
face à lui,
le cœur à l’agonie,
pourtant toujours en vie.


Elle avance, tant bien que mal, jusqu’à Ambroise.
Elle avance, les yeux fauves, l’âme noire.
Elle avance, Ella, comme une étoile prête à exploser la voix lactée.
Faire éclater tout ce paradis illusionné.

Y’a la vérité qui revient brutalement en elle, face aux prunelles emplis d’inquiétude de l’homme qu’elle aime. La réalité si cruelle, acide comme le sang dans ses veines. Il n’a rien à faire avec elle. Il ne devrait pas être ici, avec elle, au beau milieu d’une nuit sans astre. Il ne devrait pas être là, Ambroise, pour assister à ce désastre. – Pourquoi t’es là ? elle balance, la voix placide, agacée, irritée qu’il puisse être ici, dans cette vie-là. Coupable qu’il puisse voir cette Ella. Elle aurait voulu lui donner le meilleur, autant qu’il a déjà su capturer son cœur. Mais, prise au piège dans la prison de la dépendance, elle ne lui offrira que ses propres souffrances. La junkie se perd dans sa contemplation ; plus encore dans ses contradictions. – T’aurais pas dû venir. J’étais trop bien occupée à me détruire. Elle le transperce de ses mots tranchants, de ceux qui veulent le saigner à vif ; le faire fuir ; le blesser, maintenant, pour ne pas finir par l’anéatir. Elle s’oppose à son cœur, l’âme bousillée, elle se laisse empoter par tous ses conflits internes, cette guerre qui fait rage en elle ; et les affres sentimentales de cet organe qui ne sait plus comment battre. Parce qu’elle ne sait pas aimer, elle n’a jamais su. Sa capacité s’est brisée avant même d’exister. Alors elle se fait du mal, la tempête Ella, pour se donner un peu de vie.
Mais elle emporte avec elle, tous ceux qui l’aiment, la maudite,

Ambroise, il est damné,
son seul crime, l’avoir aimée.

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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Lun 17 Aoû - 0:16

De très loin, il aurait reconnu son allure entre mille, même l’allure chancelante, même le corps inondé des ombres du crépuscule, s’il l’avait fallu même les yeux bandés ou l’ouïe coupée. Ella était son aimant dans la nuit noire, attirance magnétique inexplicable, champ d’attraction imperceptible inévitable inexplicable. Sans elle il aurait marché jusqu’au matin puis inlassablement jusqu’au soir, puisqu’au-delà de la peur acide de l’abandon et d’un retour à une existence à nouveau délavée et décolorée sans l’envoûteuse, ni la tranquillité ni le sommeil ne viendraient avant de la savoir elle-même apaisée. Il veillait sur elle comme il le pouvait - mal peut-être -, l’électron libre toujours avec une longueur d’avance entre ses mains maladroites, corps et âme sans doute insuffisants.  Les mots mitraillettes éclatèrent le soulagement des retrouvailles pourtant inespérées alors qu’une énième cigarette sans plus aucun intérêt à présent mourrait et disparaissait d’entre ses doigts.  

Quand l’agressivité et la violence et la haine des patients sifflaient même très tard après des heures de travail, elles glissaient suffisamment loin pour ne l’effleurer qu’à peine, puisqu’ils avaient son professionnalisme mais pas son affect. Ella le rendait incapable de dresser le moindre bouclier, aussi Ambroise reçut-il chaque syllabe sèchement articulée comme un projectile glacial, tout droit jusqu’au ventre et au cœur et à la tête, aucune barrière ou défense dressée. Le ventre se serra d’appréhension en devinant la bombe à retardement prête à éclater entre ses doigts et à abhorrer toute son inefficacité.  Le cœur hurla à l’abandon, agonisa de quelques battements futiles si Ella se volatilisait, gémit d’incompréhension, brailla sa culpabilité et son incapacité face aux sentiments trop forts pour un myocarde pas suffisamment musclé. La tête ne comprit pas non plus, prit le dessus au prix d’un ultime effort, garda le silence le temps d’analyser la situation de la mise à mort – celle de leur naïveté et de leur insouciance. Il se rappela qu’il lui avait expliqué qu’il avait conscience des risques encourus, ces mêmes risques qu’il était prêt à prendre : la peur et la souffrance et l’incompréhension ; mais pas l’abandon, car il ne croyait pas en lui sans elle bien-sûr, mais pas en elle sans lui non plus. Alors il ne trembla ni ne ploya, vissa ses yeux dans les siens pour y lire un chagrin immense et une rage dévastatrice : mais pas contre lui, ce qui rendit la chose peut-être encore un peu plus douloureuse. Il avait la certitude inébranlable qu’Ella l’écouterait et qu’il pourrait l’aider, sa confiance en elle était infinie et aussi héroïquement que stupidement et égocentriquement il soupçonnait qu’ensemble rien ne serait jamais plus impossible. Le silence l’aida dans la contention de ses propres sentiments, aussi forts pourtant qu’il les trouvait égoïstes et injustifiés face à la détresse de l’oiseau blessé. Les mots ne sortirent pas ; la peur, le désir, le soulagement, l’incompréhension, l’amour, la culpabilité, la colère, la fatigue, l’ignorance et la possessivité tous tus entre ses lèvres un peu pincées ; quoiqu’ait pu hurler le cœur fracassé, trahi seulement par ses iris sombres.  

Pourquoi t’es là ?
L’impact des mots résonna très fort de toute leur absurdité. Le cœur n’était pourtant pas à rire, la gorge pas à se dénouer pour laisser sortir une réponse spontanée, et les yeux pas capables de la lâcher pour monter jusqu’au ciel – mais franchement, c’était absurde. Les mots ne prendraient pas, le touchaient tout droit mais ne prendraient pas, il ne la croyait pas.

Pourquoi t’es là ?
La réponse était évidente mais il lui manquait un soupçon de courage pour la clamer tout fort, le gaillard meurtri par les questions ridicules mais assassines. A la place il effaça mais tout doucement la distance qui les séparaient, devinant plus qu’il ne percevait réellement les pupilles en mydriase totale, dilatées par la cocaïne et les démons qui lui étaient étrangers et lui crachaient à sa propre figure toute son incompétence, quand ses propres yeux répondaient en silence que plus rien n’avait de sens si elle n’était pas là. Dans le froid soudain que la nuit d’été ne parvenait pas à briser, il prit son visage entre ses mains et l’embrassa sur les lèvres dans une tendresse infinie. Sans rien dire, alors même qu’il l’aimait tellement que c’en était douloureux. Lui sentait fort le tabac déjà froid des cigarettes incapables de calmer ses nerfs, elle arborait des effluves de parfum d’un monde dont il ne connaissait rien. Il garda la belle meurtrie contre lui, ses mains à lui absorbant les tremblements de la carcasse abimée et tant désirée à la fois, les lèvres puis la langue dansant avec elle dans le seul langage qu’ils pouvaient utiliser ensemble cette nuit-là ; Ella contre sa poitrine brinquebalante aurait toutes ses forces. Ella, même engloutie par les ténèbres, il l’aurait toujours reconnue. Rien qu’à son parfum, même usé, même sali. « Tu sais très bien pourquoi je suis là... Tu aurais pu me réveiller », il lui glissa enfin sans reproche sans colère ni rancœur ni jalousie, tout contre elle, les yeux fermés encore rien qu'un bref instant. La tête appela à la prudence, quand le cœur hurlait encore au désespoir. Le moment n’était pas à affoler Ella, il ne voulait pas la blesser d’avantage – l’achever en une déclaration théâtrale qu'elle n'était pas prête à entendre – et lui n’aurait pas supporté un rejet catégorique, peu importe au nom de quoi. Peut-être juste qu’il manqua de courage, mais il décida qu’il n’était pas temps d’afficher ses propres affects mais d’éponger ses peurs, ses pleurs, sa haine et la glace de tout un monde auquel il ignorait comment accéder.  Il se sépara d'elle doucement sans véritablement reculer, soutint les prunelles qui ne faisaient rien d’autre qu’essayer de se protéger après une vie à panser des blessures invisibles, et rappela ce qui était l’évidence la plus absolue : « Je suis avec toi quoi que tu dises »

Pourquoi t’es là ? Parce que moi sans toi ça n’a pas de sens, c’est vide et plat et terne et fade
T’aurais pas dû venir ! – Enfin Ella je t’aime, je t’aime déraisonnablement, je t’aime depuis toujours je t’aimerai encore cinq cent ans, je t’aimerai toute ma vie Ella, je t’aimerai quoi que tu dises quoi que tu fasses, je t’aimerai quelles que soient les menaces, tu n'as pas idée Ella de toutes les forces avec lesquelles je t’aime.  
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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Mar 18 Aoû - 14:40


☾ ☾ ☾
{ l'unica stella nella mia oscurità }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
L’étoile dans l’obscurité,
la lumière dans les abîmes embrumées,
il est venu la retrouver.


Il est venu la retrouver, au crépuscule de cette ville dont il ignore tout, il est venu la chercher, comme un instinct plus fort que tout. Dans l’opacité nébuleuse de ce monde qui n’appartient qu’aux oiseaux de nuit, il a réussi à la trouver, elle, au milieu des autres âmes maudites.

Et toi, Ella,
tu t’approches de lui,

comme un aimant impossible à retenir,
comme une âme sœur impossible à fuir.


La nymphe des ténèbres avance jusqu’à son astre solaire, le pas vacillant, les iris plus méfiants. Elle aurait voulu qu’il ne la découvre jamais, cette Ella. La Ella junkie, celle qui sort de son sommeil pour obtenir sa dose de cocaïne. Agacée, c’est la colère qui prend le pas sur tout le reste. C’est la rage et la culpabilité qui empiètent sur tout l’amour qui la submerge. Mourante de l’intérieur, l’écorchée vive souffre de ce mal qui ronge son sang autant qu’il anesthésie tous ses sens. Il fige son cœur lui-même dans cette latence maladive, cette attraction morbide. Toujours trop proche de sa fin, comme une équilibriste qui ne parvient plus à tenir sur son fil, elle tangue, Ella, au-dessus du vide de sa vie. L’âme chancelante tremble dans cette danse macabre avec ses démons ; et s’imprègne toujours davantage des vices qui virent à l’obsession.

Venimeuse addiction,
oh, Ella, t’es autant un poison,
que celui que tu consommes à profusion.


Car il reste là, Ambroise, dans la nuit noire,

Il encaisse les attaques, il encaisse la haine. Toute cette rage envers la vie, qui devient acharnement contre lui. Il encaisse tout, son ange, pour lui rendre en amour au centuple. Elle ne le voit pas, l’enfant perdue. Ce n’est qu’à l’instant où ses lèvres viennent capturer les siennes qu’elle réalise, un peu, tout ce dont il est capable pour elle. Jusqu’à s’enfoncer sans hésiter dans les abysses de ses ténèbres ; juste pour la retrouver, elle.

Le cœur abîmé frôle l’arrêt,
devant cet élan d’amour inespéré.


Incapable de bouger, l’âme tourmentée, elle se laisse aller contre ses lèvres envoûteuses. Ce qu’elle voudrait, Ella, être dévorée par lui plutôt que par les esprits maléfiques ; être consumée de son amour plutôt que par la souffrance qui l’anime ; être possédée par lui plutôt que par cette insupportable agonie. Amenée par la came, l’esprit aussi détraqué que le myocarde, l’autodestructrice ne sait plus comment elle est censée réagir. Dans une danse endiablée, comme si sa vie en dépendait, elle laisse sa langue valser contre celle de l’être aimé.

Et le souffle, doucement, retrouvé,
les battements anarchiques apaisés.


À peine détaché d’elle, encore chamboulée par le baiser ravageur, Ambroise la retient contre lui, le corps dénué de vie contre la puissance obstinée de l’optimiste. Elle a la sensation déroutante, Ella, de faire tomber toutes ses barrières quand il est à ses côtés. C’est plus vrai encore chaque fois qu’il vient l’embrasser. Il a le don, Ambroise, pour la pousser à se sentir plus vulnérable que jamais. Mais, en même temps, plus forte qu’elle ne pourrait l’espérer. Les perles salées viennent submerger les pupilles encore dilatées, rien qu’à ces quelques mots prononcés. La douleur lancinante, devient tortueuse, de plus en plus douloureuse ; lourde d’une culpabilité que son cœur trop bousillé ne pourra pas davantage supporter. Plus que tout, c’est la douceur dont il fait preuve qui la fait chavirer. Comme autant de coups portés à son palpitant malade. Elle ne sait plus, Ella, reconnaître un cœur qui renaît de ses cendres, d’un appel à la mort. Il lui brise le cœur, Ambroise, pour mieux le faire renaître. Mais elle ne le voit pas, la tourmentée, elle ne voit que sa détresse. Que la chute toujours plus violente qui l’attend dans les enfers.

Celle où elle l’emmènera, lui aussi,
s’il continue de s’accrocher à ses ailes assombries.


L’encre noyée dans sa culpabilité diluvienne a du mal à soutenir les tendres prunelles. Elle ne mérite pas sa douceur, Ella, pire encore, elle la rejette. Elle la refuse parce qu’il lui est hors de question de l’entraîner jusqu’au précipice. Impossible de tomber avec lui. – Et moi, j’refuse de t’entraîner là-dedans.

Là-dedans,
au milieu de ses démons,
en proie à son addiction,
victime de ce poison.


La silhouette frêle de la poupée funeste se détourne, incapable de soutenir ses opales emplies d’inquiétude. Elle redoute de voir, au fond de ses iris, cette lueur qui lui promet l’amour. L’amour, il la tuera, plus fort encore que toutes les drogues dures. – Tu ne vois pas ? J’suis qu’une toxico, Ambroise ! Une putain de toxico qui s’échappe au beau milieu de la nuit parce que je peux pas tenir sans ma dose. Les paroles sont cruelles. La réalité plus douloureuse encore. C’est la culpabilité qui la ronge plus que tout, la torturée ; la peur, aussi, de lui faire autant de mal que celui qu’elle s’inflige depuis qu’elle est née. – J’ai même pas pensé au fait que tu pourrais te réveiller et me chercher ! J’ai même pas pensé au fait que tu pourrais t’inquiéter ! Alors tu vois, Ambroise, comme je te mérite pas ? Comme tu trouverais mille fois mieux que moi ? Comme tu pourras oublier le bonheur avec une fille comme moi ? Comme j’te ferais du mal, même sans le vouloir, juste en étant moi ?

Alors, tu vois, Ambroise, comme je suis brisée,
une putain de rose fanée,
percée de mes propres épines,
je t’abîmerais toi aussi,
je te briserai,
toi aussi.


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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Mar 18 Aoû - 21:25

« Pleure pas... » Sa voix se cassa dans la supplication soufflée tout bas, les grands yeux bruns implorant les siens qui déjà s’échappaient. Leurs doigts se déliaient à l’instant. La poitrine d’Ambroise tambourinait trop vite et pas assez à la fois, la culpabilité l’envahissait comme une avalanche, ses doigts étaient glacés sans sa peau contre la sienne, les deux pieds cloués lourdement sur place, l’esprit qui se débattait comme un animal blessé dans la tempête. Le raz-de-marée de mots lui gicla à la figure dans une force décuplée, claquant dans une violence inouïe face à laquelle il n’était pas préparé, un peu plus fort et un peu plus vite à chaque fois. L’étouffant sans aucun espoir de répit. Chaque syllabe criant un peu plus fort toute son absurdité dans le crépuscule sourd. « Ella ! » Il tonna furieusement son prénom comme un rappel à l’ordre, une volte-face à ses vérités tellement insuffisantes qu’elles en devenaient mensongères, ça gronda à la suite immédiate de la tempête de son amour. « Ça me tue de t’entendre de blâmer comme ça, moi vivant jamais je ne t’autoriserais à dire ça. » C’était scandé tout droit sorti du cœur, les sourcils froncés de toute leur indignation et toute leur incompréhension la mettant au défi de le contredire à nouveau. « Donc tu te drogues, tu ne t’en sors pas, tu t’es perdue après t’être bâtie absolument toute seule sur des fondations en carton... Soit. Je me répète mais tu n’es plus jamais seule, tant pis si ça doit prendre des années. Putain si tu crois que les saloperies que tu prends te définissent dans toute ta complexité tu te trompes ! » La voix était plus sèche qu’il ne l’aurait voulu, la colère arrivée sans prévenir au-delà de la fatigue et des inquiétudes monstrueuses.

Lui ne savait plus pleurer depuis des années, par contre Ella savait déclencher les tempêtes et l’embarquer dans un tourbillon d’amour et de rage comme celui qui envahissait à présent sa cage thoracique. Personne sinon Ella ne savait jouer de ses émotions dans une facilité si déconcertante – mais Ella toute entière le déconcertait, le faisait vivre et vibrer et mourir à la fois, sans Ella il pétait les plombs.

A cause d'Ella et pour elle il pétait les plombs.

L’idée - la culpabilité - s’était immiscée lentement, tout doucement, grouillait à présent comme des vers, s’infiltrait comme un cancer : s’il n’était pas parti sans doute que ces souffrances-là n’auraient jamais eu lieu. Elle était l’amour de sa vie et elle lui vomissait à la figure sans même en avoir conscience le poids de ses échecs et l’amertume de sa culpabilité, de ce rôle à jouer qu’il avait été incapable de tenir, du chemin très noir qui s’effondrait sous ses pieds s’il était effectivement trop tard aujourd’hui pour la rattraper.

Mais, plus fort encore, non pas l’optimisme, mais l’espoir. L’espoir, savamment mélangé dans un parfum désagréable au désespoir qu’elle ne soit simplement peut-être un jour plus-là. Et la certitude infinie plus forte que tout qu’elle et lui ce serait grandiose. L’amour, fou et désespéré, mais ultime et absolu, l’inquiétude et la douleur, et surtout la colère liant maladroitement tous ces sentiments-là.  Colère, qu’elle ne puisse pas se voir comme lui la voyait – brûlante, incandescente, indestructible, magnifique. Colère, qu’elle ne le pense pas plus fort que cela, qu’elle ne sente pas qu’il la tirerait vers lui et non pas elle qui l’enfoncerait dans les abîmes par-delà lesquelles elle ne voyait plus. Colère, car comment pouvait-elle ressentir autre chose qu’une confiance absolue en eux, quand lui y croyait déjà plus fort que tout ce qui avait jamais été et ne serait jamais ?

Il ne lui en voulait pas de l’avoir oublié au réveil, de ne pas avoir pensé à lui comme une porte de sortie, une main tendue. Il était en revanche à deux doigts du précipice quand il la sentait prête à disparaitre. Déboussolé, inquiet, furieux surtout qu'elle le laisse sur le bord du chemin sans plus de confiance que cela.

Quand dans ses yeux il lisait tout le contraire de ce qu'elle laissait entendre.

Son amour, à la fois son bâton de dynamite.

Il devina un semblant de sanglot agiter les épaules abimées de la belle toujours fuyante, achevant son cœur en petits morceaux sous ses talons usés d’avoir marché des kilomètres et d’une intonation forte et vacillante à la fois il la défia ne serait-ce que d’oser la moindre contradiction : il savait très bien ce qu’elle allait dire, le goût au fond de sa gorge était acide et désastreux. « Et je t’interdis de répondre que je ne te connais plus ! Je te connais Ella Gardner et tu sais aussi bien que moi que c’est des conneries ! » Il tourna un temps le visage vers les bâtiments, mais les façades étaient sales et les pierres laides et inhospitalières, quoiqu’en cet instant nul endroit n’aurait pu adoucir l’incendie. « Qu’est-ce que tu proposes sinon d’ailleurs ?! Je me barre comme ça tu auras l’impression de ne pas me faire de mal du tout, et merci pour les retrouvailles on a passé un bon week-end ? Faisons cela, je t’écoute et je disparais puisque tu as l’impression d’être une cause perdue d’avance, ça t'épargne toutes les déceptions que je pourrais t'infliger, ça te rassure c'est bien et moi je rentre avec la certitude stupide de t’aimer toute ma vie ? Zut c’est dommage, mais tant pis c’est plus prudent ! Et puis comme ça, allez, tiens ! Tant qu’à faire je me trouve une belle femme lisse et sans défaut dont je ne pourrais jamais tomber amoureux parce qu'elle sera tout sauf toi, livrée avec une jolie maison sur Manhattan, des géraniums, un labrador, trois ou quatre gosses ? J’étais très heureux de te retrouver, tant pis, je t’attends très impuissant les bras croisés encore quinze années au bout desquelles, qui sait, je te recroiserai peut-être sur une de mes nuits de garde aux urgences après une dose de trop : "elle s’enfonce j’intube son cœur s’arrête on choque tout le monde s’écarte, ah ça ne repart pas, flûte si j'avais su" ? Comme ça j’aurais pour de bon la certitude que ton absence m’est insupportable... Ella moi je t’aime comme un fou mais là je ne comprends rien à ce que tu veux, toi ! »
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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Sam 22 Aoû - 19:52


☾ ☾ ☾
{ l'unica stella nella mia oscurità }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
Elle crache sa haine,
comme un putain de remède.
Un antidote contre cette vie qui ne veut pas d’elle.
Ella, on ne lui a jamais appris à aimer. Elle s’y est essayée, une fois, pour mieux se consumer ; pour finir par détester, pour mieux avancer. Avancer tout droit, sans le savoir, dans les enfers damnés.

C’est tellement impossible, lui, de le détester.

C’est tellement difficile, soudain, d’aimer.

Elle n’est plus aussi sûre d’elle – ou de sa colère. Les prunelles plongées dans l’obscurité, le minois effrité par la détresse, perdue dans les opales célestes,  la ténébreuse observe. Elle contemple cet homme qui veut encore d’elle, cet homme qui la supplie de le garder auprès d’elle ; quand c’est elle qui devrait l’implorer de rester à ses côtés. La supplique murmurée, d’abord, devient plus virulente tandis qu’elle l’écoute trop attentivement pour feindre efficacement l’indifférence. Les jambes encore chancelantes, pourtant clouées lourdement au sol, la camée reste cloîtrée dans son silence. Comme si elle ne pouvait pas s’en aller, comme si elle était incapable de bouger ; incapable de s’échapper. En proie au poison beaucoup trop doux qu’il distille directement dans son cœur malade, tous ces papillons aux battements disparates vacillent entre tout cet amour et tout ce mal. L’âme condamnée ne peut s’empêcher de l’écouter, les deux abysses éreintées tentent encore d’espérer ; elle tente encore, elle, d’aspirer la moindre lueur venue de cet être de lumière,
tandis qu’il continue d’affronter impudemment la tempête.

Lui, son seul phare dans la nuit noire.

Les yeux revolver, la voix forte et claire, il lui fait comprendre qu’il ne s’enfuira pas. Malgré son agonie, malgré son addiction, il restera là. Il paraît agacé, furieux même, de l’entendre se flageller. Comme s’il était omniscient à son égard d’une vérité qu’elle ignorerait. Alors que c’est lui qui est si loin de la réalité, lui qui reste désespérément aveuglé. Mais si l’âme est torturée de tous ces tourments désordonnés, il a encore la force de retrouver les lambeaux défragmentés de son myocarde à l’agonie. S’il savait, Ambroise, qu’elle n’est pas seulement une lamentable junkie. S’il savait, Ambroise, combien elle dévore la vie. Celle des autres autant que la sienne, Ella, elle est ce putain d’acide. – J’suis peut-être encore pire que tout ce que tu peux imaginer elle lâche, la gorge sèche, nouée par tous les maux qu’elle est incapable de verser. Piégée par les rouages de ce mal empoisonné qui ne cesse de la ronger, elle est épuisée, Ella, éreintée ; l’esprit estropié de toutes les écorchures, toutes les peurs et les incertitudes, toutes les tortures qui s’immiscent dans les brèches jamais cicatrisées. L’âme en perdition se sent misérable, coincée dans cet orage, prisonnière de ses propres désastres. Elle lutte difficilement, le pousse à retrouver le rivage pour la laisser couler comme elle le fait depuis des années. Mais son siamois a bien plus de force qu’elle, il semble prêt à tout pour résister. Pour la maintenir à flot, l’ange gardien devient son seul radeau. Le seul qui pourrait la sortir de cette tempête, le seul capable de raviver en elle cette lumière.

Et Ella, elle n’arrive pas à partir,
partir loin de lui,
loin d’eux et de leur éternité promise.


L’espoir, elle ne l’a plus, il y a longtemps qu’elle l’a perdu. Elle ne l’a peut-être jamais eu. Ce n’est pas l’espoir qui la maintient encore auprès de lui. C’est lui, seulement lui. Les iris ambrés qui accrochent les siens si abîmés, son parfum si familier qui danse autour d’elle pour mieux l’enivrer, sa voix irritée, pourtant plus amoureuse que jamais. Lui, seulement lui. La présence inconditionnelle qu’il semble prêt à lui donner, la douceur irréfrénée, l’amour aux saveurs irraisonnées. Les mots, les mots d’amour et d’éternité.

Il la tue, Ambroise, chaque fois qu’il tente de lui redonner vie,
il est, Ambroise, sa plus belle agonie.


Il éveille, en son cœur, un chaos connu nulle part ailleurs. Les certitudes fatalistes balayées par les promesses inaltérées. – J’sais pas… putain, je sais pas ! elle élude, la gamine perdue ; n’est plus capable de savoir où elle en est, pas après toutes les déclarations prononcées. Les onyx brillent de douleur, ou peut-être de peur, alors qu’il brise à chaque parole un peu plus son cœur. Si chamboulée qu’elle ne percute pas tout de suite les confidences jaillies, pas une fois, mais deux. Ce n’est pas la première fois qu’il dévoile, Ambroise, les émois amoureux. Il a le courage qu’elle n’a pas eu, celui qu’elle a perdu. Mais c’est assez pour lui en offrir, juste un peu. – Je sais que… j’veux pas que tu t’en ailles… Pas encore une fois. Elle ne peut pas le perdre une nouvelle fois, elle ne s’en relèverait pas. Les doigts fébriles glissent, malhabiles, dans la crinière indisciplinée de l’âme tourmentée. – Mais j’voulais pas non plus que tu me vois comme ça… J’voudrais… mériter quelqu’un comme toi. et, pour la première fois, elle laisse entrevoir. Une faible lueur d’espoir. Ambroise, petite lueur chancelante dans un cœur beaucoup trop noir. – Mais je ne sais pas si ce sera possible un jour, je… j’sais pas le faire, Ambroise, avant toi j’y suis pas arrivée et maintenant… maintenant, je sais pas… aimer. et, pour la première fois, elle le laisse entendre. Pour la première fois, elle laisse apparaître la puissance de ses sentiments, la pureté de ce qu’elle ressent. Mais je t’aime. Moi aussi. Je t’aime du plus fort que je peux.

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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Ven 28 Aoû - 12:04

Ella trancha net qu’elle n’en savait rien, la voix haute et faible à la fois, lui évitant de poursuivre la déclaration désorganisée sous l’impact des battements de son cœur malmené, à deux doigts de la défaillance. Ses mots étaient fous et maladroits à la fois, lâchés là sans queue ni tête dans le désespoir de l’instant. Il ne savait pas gérer tout cela, Ambroise : la peur et la colère, la peur très nette de la perdre d’une façon ou d’une autre maintenant qu’elle avait tout pulvérisé dans son quotidien sans vague, la peur entremêlée dans la passion éclatante qu’Ella déchainait sans son être tout entier, la peur plus forte que la colère toutefois. Colère, au nom de quoi ? Il ne savait pas l’analyser, Ambroise. Il découvrait le goût que cela pouvait avoir, de se laisser inonder, dépasser, envahir. Colère, après lui-même, d’avoir laissé filer Ella si longtemps avant (et qui sait d’avoir peut-être même gâché et perdu dix bonnes années de sa vie, sans elle), d’avoir laissé la vie la blesser elle aussi salement, quand lui s’était fatigué à aider (sauver, parfois) tous ceux qui passaient entre ses mains pas toujours expertes : tout le monde, sauf elle, son essentielle. Ah, l’ironie, la belle affaire vraiment ! Ambroise ne croyait pas en un quelconque destin ; il croyait beaucoup (en Dieu d’abord, en l’être humain un peu naïvement) mais pourtant pas à un contrôle externe à soi-même : c’eût été lâche et trop facile. D’où la fièvre et la colère quand l’Enfer dansait plus proche d’Ella que lui – mais pas contre sa muse, la colère. Elle le rendait capable de tout, surtout de tout ce dont il s’était toujours imaginé incapable, mais pas de lui en vouloir.  

Même défoncée, même usée et fatiguée, même avec les yeux brillants de cette rage dont il ne saisissait ni toutes les couleurs ni toutes les nuances, rien qu’en balayant sa crinière indomptée, il la trouva éblouissante. Paradoxe étourdissant d’un cœur à deux doigts d’éclater d’amour alors qu’une fois de plus elle se rabaissait plus bas que terre. Il fronça les sourcils d’agacement, même si Ella avait sa patience infinie et sa dévotion contre vents et marées. Ca n’avait pas de sens, j’suis peut-être encore pire – ça ne collait pas, c’était impensable, sa foi en elle était absolue. Pas une seconde il ne pouvait imaginer qu’elle ait pu avoir raison elle, et lui tord.

Ca ne voulait rien dire non plus : mériter quelqu’un comme toi. Une fois encore il manqua de répéter qu’elle n’avait pas le droit de se mésestimer si fort, combien il donnerait pour qu’elle prenne ses yeux juste une fois et s’observe comme lui il pouvait la voir. Une fois encore, il aurait voulu lui prouver que c’était lui, le type ennuyant des deux. Il avait la vie bien organisée, une situation socioprofessionnelle tout à fait honorable, buvait rarement plus que de raison, n’avait touché aux saletés qui collaient à la peau de la belle qu’une fois (avec elle, et puis il avait été malade comme un chien, s’était pris une paire de gifle monumentale par ses parents plus qu’inquiets, n’avait jamais eu envie de recommencer). Et quand bien même : ça ne voulait rien dire. C’était elle, l’esprit brillant. L’esprit Soleil, la lumière, la beauté absolue, le sens de l’univers dans toute sa complexité, le courage et l’audace, l’imagination débordante, la poésie : elle, et pas lui.

Il devina sa propre irritation palpable, se tut toutefois, devinant le discours qu’il avait en tête stérile : la confiance de la brune était effritée en petites miettes quelque part là sous leurs pieds. Et puis tout à coup tout cela retomba quand les derniers mots d’Ella hésitèrent, tremblèrent, vacillèrent, tinrent finalement bon, s’accrochèrent à sa poitrine comme ses prunelles aux siennes, et il lui sourit dans la tendresse et la douleur : « Doucement... » Il implora, elle ou lui-même, prenant maladroitement conscience de combien tout cela avait été vite et précipité. Physiquement ils avaient pris leur temps pour se découvrir et se redécouvrir (et encore) ; sentimentalement parlant c’avait en revanche été un raz-de-marée. Il l’aimait trop vite trop fort, comme l’asphyxie de ces années passées à jouer l’autruche, mais Ella était sa seule et unique et blessure à lui. L’inverse n’était pas nécessairement vrai. L’urgentiste soupira tout doucement, mit toutes ses forces dans la réassurance de l’oiseau blessé après lequel il aurait couru jusqu’à l’autre bout du monde, s’en voulant soudain d’avoir peut-être été trop vite. Tout finirait pourtant par aller bien : il en avait la conviction absolue. « On a tout notre temps, rien ne presse... Je veux bien traverser l’Atlantique avec toi mais pas brûler toutes les étapes pour le reste. Je suis avec toi quoi qu’il arrive : mais à ton rythme. »  Il hésita un instant, passa à trois fois rien de lui expliquer qu’il n’avait lui-même jamais connu ça avant elle, qu’il avait bien essayé mais rien à faire il n’avait jamais été capable de s’attacher sincèrement et durablement, il craquait pour un temps et puis cela partait comme c’était venu, le corps brûlait mais le cœur restait de marbre. Ella était sa première fois pour bien des raisons, à commencer par le fait qu’avant elle il avait toujours préféré rester tout seul plutôt qu’accompagné : mais au lieu de partir dans une énième déclaration dramatico-théâtrale, il avoua plus sobrement : « Honnêtement c’est totalement inédit pour moi aussi. Enfin c’est tout nouveau et j’ai peur de cent choses à la fois. » Il haussa les épaules, contempla les néons sales et vieillissants, à la fois un peu penaud et totalement dépassé. Puis le regard se fit à nouveau un brin plus taquin : « Et puis je te ferais remarquer que je ne vais nulle part, moi... Encore moins en pleine nuit quand tu es toute nue dans le même lit que moi, en fait » Tout en finesse, bien-sûr. Surtout, pour ne pas la faire culpabiliser d'avantage - et aussi parce qu'il aurait tué pour le moindre de ses sourires. C’est toi qui disparais au milieu de la nuit, c’est toi qui pour la deuxième fois veux te volatiliser d’entre mes draps, et moi qui te cours après pour m’assurer qu’il ne t’arrive aucun malheur. Mais tendrement, sans une once de reproches. « Tu marches un peu avec moi ? On rentre tranquillement ? »
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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Ven 28 Aoû - 21:23


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C’est comme une tornade qui détruit tout sur son passage.
Comme une tempête dont chaque bourrasque fait des ravages.
Ella, elle est prise au piège, des rafales de l’amour. Emportée dans le tourbillon de ses sentiments, elle ne saurait s’en libérer. comme elle n’a jamais su, se délivrer de la poudreuse qui a fait d’elle un ange déchu ; égarée parmi toutes les autres âmes perdues. Elle est noyée dans le flot sentimental d’un myocarde à l’agonie depuis tellement d’années, depuis qu’il lui a échappé.
Tout cet amour qu’elle ne sait pas comment faire exister.

Ses lèvres brisées ont avoué.
Le souffle rompu, la douleur possessive s’empare de ses lippes pour exprimer combien elle est bousillée. Combien, Ella, elle peut se détester. La confiance en elle désagrégée, pulvérisée en fragments épineux éparpillés, morcelés, enfoncés dans son âme écorchée. Elle lui révèle, sans le vouloir, la partie d’elle la plus vulnérable. Le vide dans le cœur depuis l’enfance, dont il avait sans doute eu des échos au cours de leur adolescence, mais qu’il n’avait pu voir autant. Il la frôle du bout des doigts, de ses iris aussi doux qu’ils sont enivrants, la fragilité derrière l’apparente assurance.
Ambroise, il est là,
il la rassure à chaque fois,
les mots délicats, la patience dans le regard, il décime les bourreaux qui ont pris son âme en otage. Au bord d’un précipice, il vient la rattraper avant qu’elle ne tombe dans le vide. Les paroles apaisantes, le sont moins encore que les opales qui la forcent à garder la tête relevée, même abîmée, même cassée. Comme s’il était prêt à tout, lui, pour la réparer. Doucement, l’âme tourmentée hoche la tête, évacuant les démons qui ne cessent d’envahir son esprit emmêlé. C’est sur ses mots,  sur sa voix, sur lui entier, qu’elle doit se focaliser.

à ton rythme, il te dit,
vous irez à ton rythme,
dans cette course contre la vie,
le corps à l’agonie,
le chemin sera long, il sera insidieux, il sera difficile,
mais il ose te laisser croire qu’il sera possible.


Elle s’accroche à ses promesses comme elle ne s’est jamais accrochée à rien. Elle s’accroche à ses bras pour éviter la chute une nouvelle fois. Elle s’accroche à son regard abyssal, qui la contemple encore, comme la première fois. Comme s’il n’était pas dégoûté de ce qu’il voyait, comme si, peut-être, c’est autrement qu’il la fixait. Il y a quelque chose d’électrisant, mais effrayant, à la fois. La peur immense de le décevoir. Il y a longtemps que t’as pas eu peur de ça, Ella. Décevoir quelqu’un. Qu’il te regarde comme une moins-que-rien. Que tu ne sois, un jour, plus rien. Il y a longtemps, en réalité, que tu n’as pas autant tenu à quelqu’un.

Il était le dernier.
Il était le premier.

Il est, Ambroise, son éternité.

Le cœur toque contre sa poitrine, il toque si fort qu’il semble prêt à en sortir. Il frappe si fort qu’il la désarme au passage, de toutes les barrières construites avec tant de mal. L’armure qui paraissait de fer devient velours, sous les battements provoqués par l’Amour. Plus fragile, la poupée fêlée, elle semble de plus en plus l’écouter. Mais si la crainte de ne pas être à la hauteur ronge toujours l’organe malade, l’aveu de sa moitié la rassure de façon paradoxale. Il avoue combien tout ce qu’ils vivent lui paraît inédit. Comme il n’a jamais eu quelque chose de similaire dans sa vie. Combien il a peur, lui aussi. Les aveux qui font du bien à entendre, pour celle qui se sent si misérable face à lui. Ambroise, il est tout en lumière. Comme si rien, jamais, ne pouvait l’atteindre. Autant que l’astre solaire, il paraît plus fort que tous les ténèbres.

Et Ella, elle a envie de croire à ce pouvoir astral.

La frimousse culpabilisante s’abaisse, devant la taquinerie échappée, mais l’esquisse d’un sourire apparaît pour la première fois sur ses lèvres. – Ça doit être parce que je suis bien plus sexy que toi toute nue. la lueur espiègle, elle saisit la perche tendue par son éternel, juste pour rendre l’atmosphère plus légère. D’un petit hochement de tête, l’écorchée vive accepte la proposition d’Ambroise de faire quelques pas dans la nuit noire. Ils commencent à avancer, les pas encore un peu fébriles pour la camée, alors qu’elle essaie doucement de faire le vide dans ses songes tourmentés. Au bout de quelques brèves minutes, elle brise le silence, soudain, sans prévenir.   – Je ne pensais pas que tu pouvais avoir peur, toi aussi. elle confie dans un murmure, avant de relever ses iris tourmentés dans les siens, toujours si doux. – T’as toujours été le plus fort de nous deux. Elle, elle était intrépide ; elle, avait le goût du risque. Mais c’était seulement parce que tout ne tenait déjà qu’à un fil. Ella, elle n’a jamais tenu à la vie. Alors que lui… lui, il a toujours eu tout à perdre, en restant auprès d’elle. Aujourd’hui encore, il pourrait perdre toute sa lumière quand, des éclats de vie chez l’abîmée ne restent que des lambeaux. Des débris explosés qu’il ne pourra pas davantage bousiller.   – Mais j’crois que ça me rassure, que t’aies peur aussi. Parce que je me dis que t’es aussi effrayé que moi, mais que t’es quand même prêt à te lancer… et ça, ça me donne le courage d’y croire avec toi. elle conclue en s’arrêtant pour lui faire face. Ses bras frêles qu’elle entoure autour du cou d’Ambroise, elle se perd dans ses opales.

prouve-moi que t’as pas tort,
prouve-le moi encore,
et je te construirais un nouveau monde.



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Message Sujet: Re: ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise)   ROME / l'unica stella nella mia oscurità. (ambroise) Empty Sam 29 Aoû - 12:40

« Ça ne fait aucun doute » Elle lui faisait toujours cet effet-là. Quand elle souriait, Ella, elle était à deux doigts d’atomiser son cœur tout entier. Boom, un grand coup sec, sans prévenir. Lui souriait en retour par pur mimétisme, l’air un peu bête sans doute mais tant pis puisque c’était plus fort que lui, même la tête encore chargée d’inquiétude et d’une forme de chagrin. Son rire et son sourire, tellement rares ce matin, étaient la seule chose qu’Ambroise imaginait capables de le rendre addict, quand la poudre blanche les volaient injustement au visage de la bombe. Ella il l’aimait vivante, espiègle, joueuse et provocatrice, électrique et volcanique, brillante et lumineuse, il l’aimait quand elle était (jalousement, égoïstement) rien qu’à lui – ou plus justement à elle-même – mais pas possédée par les drogues dures. C’était comme une barrière entre elle et lui qu’il ne pouvait que constater à défaut de comprendre ou connaitre, et si ses pupilles dilatées le faisaient vibrer parce qu’elles restaient celles desquelles il préférait s’envelopper, elles le noyaient à la fois d’amour et de souci et de colère.

Il n’était probablement pas loin de six heures quand ils se mirent doucement en route (il avait abandonné sa montre sur la table de chevet de la chambre d’hôtel pour se lancer à la recherche de la fugitive). Doucement, puisqu’Ella retrouvée, plus rien ne pressait, plus rien n’était urgent : un comble, pour lui qui ne savait faire que cela, gérer les urgences avant de passer à la suivante. Au loin les premiers rayons du Soleil perçaient à un travers un ciel qui serait bientôt tout feu tout flamme, transperçaient déjà la nuit plus si noire. Le jour offrirait sans doute un peu de répit aux esprits malmenés ; ni n’estomperaient ses peurs à lui, ni ne rendraient à Ella toute la confiance en elle qu’elle méritait, mais c’était mieux que rien du tout.

Il se cala sur le rythme des pas de son amour abimé, respectant ses silences brisés par le bruit de leurs talons tantôt sur de vieux pavés, tantôt sur le bitume sale. Rome s’éveillait doucement et lui contemplait pensivement les façades qui remplissaient ce qui de toute évidence n’était pas le quartier le plus charmant de la ville antique. Oiseau de nuit, insomniaque, il avait toujours aimé à la fois les heures très tardives et très matinales, quand les rues dormaient encore – mais jamais complètement, à New York il y avait toujours un fond sonore ronronnant comme pour le bercer dans ses pensées vagabondes.

C’est Ella qui brisa le silence très net (mais à son sens, s’il aimait le calme et le silence plus que beaucoup d’autres choses, il aimait aussi volontiers que sa voix à elle le ramène sur la Terre ferme), alors il ralentit l’allure sans dissimuler son air surpris. D’abord parce qu’il imagina que l’aveu avait été le plus naturel du monde, que ça n’était une surprise pour personne : il avait peur. A commencer par l’hypothèse qu’il puisse lui arriver malheur, qu’elle se laisse submerger. Et puis il avait égoïstement peur qu’elle le laisse tout seul après lui avoir donné tant d’envies. Enfin, c’était évident. Qu’importe. Car les mots d’Ella lui mirent un baume incroyable au cœur – et lui arrachèrent encore ce même sourire béat et crétin alors qu’il passait les mains autour de sa taille. « Bien-sûr que j’ai peur, répéta-t-il sans honte (elle dans ses bras, il pouvait tout dire tout faire tout croire), tout le monde a peur. » Il attrapa son menton du bout des doigts, entre le pouce et l’index, déposa un baiser sur ses lèvres. Elles avaient un goût de victoire : pas au point d’annoncer la fin des combats dont il devinait les ombres derrière ses prunelles, mais le bonheur inestimable d’avoir réussi à lui donner rien qu’un peu d’espoir. « Sauf Superman peut-être, mais si j’étais Superman je serais beaucoup plus sexy tout nu. » Il embrassa à nouveau les lèvres addictives, la tête pas nécessairement à rire aux éclats mais toute à Ella et à son bien-être. Une fois de plus ils n’étaient pas pressés, alors il se perdit dans la contemplation des traits qu’il connaissait par cœur, balaya une mèche brune plus folle que les autres alors que son autre main était toujours sur sa hanche, revint silencieusement à ses prunelles intoxiquées mais envoûtantes. Dans les siennes sans doute qu’elle pouvait deviner la confiance infinie et les peurs à la fois, les préoccupations et combien il la trouvait belle : « Réponds-moi sincèrement : comment tu te sens maintenant ? »
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