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 Solo per lei (Ella)

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Message Sujet: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Jeu 23 Juil - 22:24

Week-end à Rome
@Ella Gardner



Un coup de tête, un coup de folie suggéré comme une bouteille à la mer, par-delà l’Atlantique. Du temps, du temps à n’en plus finir, l’éternité devant eux et derrière-eux du temps infiniment perdu, le décalage horaire balayé par l’insouciance ou l’euphorie. La chaleur étouffante de juillet qui embrassait et embrasait les vieilles pierres romaines, le Queens comme un lointain souvenir dans l’esprit déconnecté et accaparé à la fois. Rome, vivante, brûlante, grouillante. Quelques verres de limoncello, la fontana di Trevi. Et Ella, point central de ce décor tout nouveau et éphémère : comme avant. Comme depuis toujours. Comme ce qui n’aurait jamais dû cesser d’être.

Ambroise connaissait vaguement (mal, à son goût) l’histoire de la ville et du pays, lui racontait un peu Néron et Tibère ; parfois Ella écoutait attentivement, bien plus souvent elle le déconcentrait et renvoyait tout ce qui avait pu être important dans l’Histoire à un degré anecdotique. Il adorait son rire et c’était plus fort que lui, au risque de s'abrutir, mais ni Jupiter ni le mythe de Romulus et Rémus ne pouvaient espérer rivaliser contre un sourire imprévu. Il la veillait d’un regard protecteur, s’inquiétait silencieusement qu’elle ne manque de rien bien qu’Ella fut de la loin la plus pétillante d’entre eux, il réfléchissait aussi beaucoup mais seulement quand leurs insomnies étaient désynchronisées et qu’elle dormait et pas lui, puisque le reste du temps elle avait cet effet-là magique sur lui de l’encrer profondément dans l’instant présent – mais avec elle, rien qu’avec elle. Probablement qu’ils n’avaient pas grandi tant que cela finalement, ou que leur amitié était bel et bien restée imperméable à toutes les crasses : à l’usure du temps qui passe, à la cocaïne, aux chemins différents. Ou la conviction robuste, inflexible et précipitée qu’il n’y avait qu’avec Ella que le temps pouvait avoir cette saveur-là. Elle le faisait mourir de rire et quitter ses retranchements très droits très sages très distingués comme ça rien qu’en un claquement de doigts, il la dévorait des yeux qu’elle fasse tout ou n’importe quoi, mais rien que des yeux, tout à fait sagement et décemment. Non pas pourtant qu’il ne brûle pas d’envie de l’embrasser. C’était comme un tourbillon à deux vitesses. Mais c’était facile. Ici, c’était facile, et naturel. Loin du Queens et de tout ce qu’ils avaient laissé en suspend, eux-mêmes étant restés, c’était du moins son ressenti à lui, comme en suspension trop longtemps.

Comme avant. Comme depuis toujours. Et comme ce qui n’aurait jamais dû cesser d’être.

En cet après-midi-là, ils avaient fini par décider d’abandonner les rues bondées et le Colosseo pour s’aventurer un peu plus loin. Prendre le temps de trouver rien qu’un peu de verdure, fuir le Soleil brûlant. C’était une idée d’Ella, bien que de toute façon il lui ait passé toutes ses envies sans réfléchir. L’inverse était harmonieusement également vrai.

Il portait sur le nez une paire de lunettes noires, alliées indispensables de ces quelques jours de la fin de juillet. Et devant leurs yeux un paysage verdoyant qui changeait radicalement de l’atmosphère urbaine même saupoudrée ici et là d’Antiquité, l’air était, on le répète, étouffant, et l’idée bonne. Il n’empêche que baisser de quelques degrés le mercure ne suffirait probablement à faire en sorte que la tête lui tourne moins. « Accesso vietato » Ambroise interpella son indispensable acolyte dans un accent effroyable, commentant tout haut ce qu’il y avait d’inscrit sous un panneau rouge et blanc. Ella se faufilait néanmoins, quelques pas tout juste devant lui, sur un chemin plus étroit. « Ca doit vouloir dire que l’accès est interdit. Ella ? »
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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Ven 24 Juil - 17:39


☾ ☾ ☾
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crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall

J'te connais par cœur, comme si j't'avais toujours connu
T'es ma meilleure amie, mon âme sœur, avec toi, j'suis dans le bonus
Entre nous c'est physique, comme la street, tu m'attires comme un aimant
T'es la plus belle de toutes mes musiques, t'es la brique et t'es le ciment
Viens, on s'taille, on va voir ailleurs
On va vivre une autre life, oublier nos malheurs

Le soleil d’or frappe la plus belle ville italienne de sa chaleur écrasante.
Le soleil d’or frappe son cœur abîmé, comme un bonheur qui surprend.

Arrivé par effraction, il éclate en son sein comme un feu d’artifices et de lumières. Il happe, de tout son être, comme un nouveau souffle celle qui se croyait perdue dans les enfers. Mais les abysses infernales sont définitivement glaciales alors qu’elle sent les braises venir éveiller l’organe qu’elle croyait disparu à jamais.

Le bonheur,
comme un coup au corps,
un coup au cœur.


Trop longtemps qu’elle ne l’a pas ressenti, si longtemps qu’elle ne l’a pas tout de suite compris. Elle l’a pris pour une appréhension dans l’avion, la peur de se retrouver à voler, elle qui a tout juste la force de marcher. Elle l’a confondu, ensuite, avec l’intérêt, la curiosité de se retrouver dans la ville dont on lui a si souvent parlé. C’est quand elle s’est réveillée, le premier matin, qu’il a été la première vision reflétée dans ses rétines, qu’elle a compris. À cet instant, seulement, elle a saisi, que c’est seulement un peu de bonheur qui l’a envahie.

Un peu de bonheur qui est devenu beaucoup,
de plus en plus,
au point qu’elle se demande, de temps à autre, quand est-ce que son cœur va exploser,
quand est-ce que ça va s’arrêter.

Parce que, autant de bonheur, c’est impossible qu’il puisse durer.


Mais les heures défilent, toujours plus sublimes. Chaque instant qu’elle passe en Italie, tout doucement, elle se sent revivre. Ils ont visité les coins les plus touristiques ; les plus admirés, les plus bondés aussi. Ils ont embrassé la chaleur étouffante de Rome qui vient lentement ranimer le cœur qu’elle croyait gelé. Ou bien, c’est lui. C’est peut-être bien lui.  Rome a eu son cœur, indéniablement. Mais ce n’est pas elle qui est à l’origine de tous ses sourires ; pas elle qui la fait rire en éclats infinis ; pas elle qui, peu à peu, lui redonne vie.
Non, définitivement, c'est lui.

C’est Ambroise.

Elle n’était pas certaine que ce soit une bonne idée. Coup de tête instinctif, elle l’a suivi, presque sans y réfléchir. Car elle a cessé depuis longtemps de craindre ce qui peut lui arriver, la tourmentée est trop persuadée que rien de pire ne peut davantage la bousiller.
Le risque, elle l’a pris, même si c’est lui. Lui qui l’a abandonnée il y a quinze années, lui qui l’a délaissée quand elle avait misé pour eux l’éternité.
Le risque, elle l’a pris, surtout parce que c’est lui.
Lui qui a toujours détenu un fragment de son cœur entre les mains,
lui, celui dont elle a toujours cruellement eu besoin.

Elle a mis de côté ses songes torturés, les craintes de le voir à nouveau lui échapper. Elle a tout laissé dans les rues polluées de la ville témoin de son désespoir. Même la farine de fée, venue si souvent lui provoquer la seule euphorie à sa portée, elle l’a délaissée.  La chimie et ses vices, loin d’égaler l’attraction physique qui la pousse inexorablement vers lui.

Elle se demande, Ella, comment elle a fait,
toutes ces années,
comment elle a fait pour continuer de respirer,
sans l’oxygène qu’elle commence tout juste à retrouver.


Et elle l’écoute lui confier tous les récits qui rythment chaque lieu emblématique de la ville. Elle l’écoute, parfois attentive, souvent plus taquine. Toujours admirative. Elle se laisse bercer par la voix apaisante de son meilleur ami, elle se laisse émerveiller par l’intelligence qui l’a toujours conquise. Il est beau quand il parle, Ambroise, quand il confie de ce ton si tranquille tout ce qu’il sait. Il est adorable quand il s’agace de tout ce qui lui échappe, tout ce qu’il ne maîtrise pas. Il est d’une tendresse inégalable, quand elle se moque gentiment de lui, mais qu’il reste silencieux, juste à la fixer de ses grandes opales.

Elle s’y perdrait,
elle s’y noierait,
qu’elle continuerait de s’y plonger.


Le temps a passé, le temps a filé. Mais ils se laissent happer, par la même complicité, celle qu’autrefois ils avaient. L’âme en perdition, l’esprit toujours à vif, redevient gamine insouciante en sa présence. Elle redevient, Ella, celle qu’elle croyait perdue à jamais. Comme si, peu importe tout ce qui pouvait arriver, il suffisait qu’ils se retrouvent pour que la magie opère comme autrefois elle le faisait.

Alchimie évidente,
de deux cœurs qui n’ont jamais cessé de battre à l’unisson,
le monde entier lui-même en suspens.


Ils s’aventurent depuis quelques minutes, déjà, loin de la ville. La silhouette fine et agile de la ténébreuse passe dans les coins les plus étroits, sans regarder en arrière, convaincue qu’il la suivra. Elle ne sait pas où elle va, Ella, mais elle y fonce sans se questionner. C’est son alter-ego qui vient l’interpeller, prêt à l’arrêter. – Mais non, vietato, ça veut dire que c’est que pour les piétons. elle ment, assurément. Elle se tourne vers Ambroise, les prunelles rieuses, empreintes d’un éclat beaucoup trop rare. Beaucoup moins rare depuis qu’ils sont là. – Tu me crois pas ? J’te signale que j’suis Argentine ! et l’espagnol, l’italien, c’est du pareil au même. N’est-ce pas ? Elle sait bien, Ella, que c’est interdit. Elle sait que, s’il s’en inquiétait, il va sûrement vite en avoir la certitude lui aussi. Un rire s’échappe des lèvres de la féline alors qu’elle s’approche sans plus tarder de lui. – Allez, t’as pas envie de voir pourquoi c’est « vietato » ? elle lui demande comme une ultime provocation. Elle est le diable sur son épaule, à Ambroise. Ça a toujours été comme ça.

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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Ven 24 Juil - 21:27

Ella fonçait, invincible et éternelle rebelle ; tandis que lui plus vigilant, appelait un instant à la prudence. C’était l’histoire de leur vie à eux : le feu et la glace, la sagesse et l’indiscipline, les tourbillons et les eaux calmes. Encore que ces derniers temps les rôles se soient inversés pour un temps ; mais chassez le naturel et il revenait au galop.  

La réponse à sa mise en garde vint instantanément : elle avait l’esprit vif, inépuisable de ressources. Il admirait sa répartie (c’était un art dans lequel elle l’avait toujours surpassé). Aux prunelles malicieuses, Ambroise répondit par un regard sceptique qu’elle ne put que deviner à travers ses lunettes de Soleil – alors que pour une énième fois, elle réussissait à le faire rire d’une facilité déconcertante. « Tu me crois pas ? » « Pas du tout » « J’te signale que j’suis Argentine ! » « Je reste méfiant. » Il fit mine de croiser les bras d’un air bien décidé à ne pas encore se faire rouler dans la farine, comme si dans l’univers il pouvait exister un semblant d’espoir pour que les désirs d’Ella ne finissent pas par le faire changer d’avis lui.

Elle avait toujours été plus décidée que lui, Ella. Plus téméraire, plus affranchie et plus effrontée : raison pour laquelle elle avait été toute désignée comme mauvais élément d’influence, un siècle plus tôt. La volcanique, adolescente devenue femme, n’avait fait que lui donner la pichenette qui manquait à sa maigre audace, lui solitaire ne se considérant pas spécialement libre pour autant, tout au fond. La réflexion s’était imposée dans les jours précédents comme une bête évidence, mais sans elle, il s’ennuyait. Appréciait son indépendance oui, mais c’était tout à fait différent de la saveur dans lequel elle lui permettait d’encrer les journées.  Non pas qu’il soit ce genre de personne à s’éprendre et puis s’accrocher de toutes ses forces dans une dépendance maladive, loin de là : il l’admirait. Cela faisait partie des deux ou trois choses qu’il pensait avoir envie de lui dire quand l’occasion se présenterait. Sans urgence. Ella était un avion à réaction, agissait remarquablement vite et sans crainte ; lui avait tout son temps.

« Allez, t’as pas envie de voir pourquoi c’est « vietato » ? » Bien entendu il avait abandonné depuis longtemps déjà tout espoir de la faire changer d’avis, et ça n’avait aucune importance car il suffisait qu’elle le défie de ses yeux sombres pour qu’il trouve soudain que la suivre était une idée géniale. Ca avait toujours marché aussi simplement que ça, ça marchait toujours, et il la suivait sans plus réfléchir à rien du tout. Elle ne l’avait jamais forcé : d’abord parce qu’il avait depuis très longtemps un goût prononcé pour l’adrénaline, parce qu’il était curieux derrière ses faux airs de type beaucoup trop sage. Ensuite et surtout, parce qu’Ella, il l’aurait suivie jusqu’au bout du monde. Peut-être même plus loin encore si l’accès en était formellement interdit. « Non, il répondit (mentit) du tac-au-tac, soutenant les prunelles périlleuses, sourire mutin suspendu par mimétisme. Mais je ne tiens pas à ce que tu finisses toute seule en prison si tu tombes sur un truc très interdit. »

Et c’est donc aussi rapidement convaincu que cela qu’il lui emboita le pas, juste avant un coup d'oeil pour s'assurer qu'elle le suivait de tout près : « Allez viens ! »
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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Sam 25 Juil - 20:49


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Il a ce rire qui résonne dans son cœur.
Elle pourrait l’entendre durant des heures, ce rire. Il l’illumine, ce rire. Comme un millier d’éclats de bonheur qui pétillent dans tout son être, un feu d’artifice qu’il déclenche à chaque fois en elle. Tout ce qu’elle pourrait faire pour l’entendre, Ella, elle n’ose pas même l’imaginer. Il parsème chez l’ange aux ailes noires l’envie de s’envoler ; l’envie de se libérer de tous les tourments qui ne cessent de la hanter. Il pense que c’est elle qui l’incite à toutes ces folies, elle qui l’attire dans ses désirs les plus inouïs. Mais il n’a pas conscience, Ambroise, qu’elle n’en aurait aucun si elle n’était pas avec lui. Cette parcelle d’elle, sulfureuse et téméraire, capable de franchir le moindre obstacle sans aucune crainte, c’est lui qui l’éveille. S’il n’était pas à ses côtés, elle serait toujours piégée dans son corps abîmé à New York ; prisonnière des démons qui la rongent. S’il n’était pas à ses côtés, elle ne serait qu’Ella la camée, la gamine totalement paumée ; Ella la junkie, la môme abandonnée par la vie. L’ombre de celle qu’elle était, l’ombre de celle qu’elle redevient depuis qu’elle l’a retrouvé. Contraste évident avec le sourire étincelant qui illumine son minois, la jeune femme laisse échapper à son tour un rire, quand il avoue qu’il se méfie. Il la connaît, il connaît trop bien ses vices et ses dérives, sa capacité à embrasser toutes les folies. Mais il ose affirmer qu’il n’a pas envie de partager celle-ci. – Si, t’as envie !! Elle le sait, Ella, elle en est persuadée. Car elle connaît trop bien les différents fragments de sa personnalité. Elle a conscience que, derrière l’homme si prudent et raisonné, l’homme qui paraît toujours responsable et posé, se cache un feu qui ne demande qu’à brûler. Ne manque qu’une étincelle à provoquer, étincelle qu’elle a toujours su manier. Seuls ses iris suffisent, déclencheurs de cette soif infinie de vivre. Il l’a toujours suivie n’importe où, Ambroise. C’est peut-être l’une de toutes ces milliers de petites choses qui l’ont rendu trop vite indispensable.

Il est aussi fou qu’elle,
il le cache seulement mieux qu’elle.


L’effrontée s’approche de lui, prête à jouer de son plus beau sourire. Mais elle n’en a nullement besoin lorsqu’elle entend le faux-calme déclarer qu’il ne voudrait pas qu’elle finisse seule derrière les barreaux. Une expérience qui, sans aucun doute, serait perçue comme une bien plus belle aventure si elle la partageait avec son compagnon de voyages. C’est naturellement, au bout du compte, que ses lippes s’étirent dans un sourire éclatant alors qu’il décide de prendre les devants. – Tu me rassures, j’ai cru pendant un instant que tu étais devenu trouillard. elle le taquine, la moue mutine. Tant d’années qu’ils ne se sont pas vus, des années qu’ils ont perdues. Elle ne sait pas, tout à fait, ce qu’il est devenu. Elle le redécouvre au fil de tous ces moments partagés, ces instants au goût d’éternité. Ils avancent l’un à côté de l’autre, se chamaillent de temps en temps, comme deux enfants. Peut-être que c’est ce qu’ils sont toujours, au fond, deux enfants qui se chamaillent et se cherchent. Aucun d’eux n’a évoqué la première nuit qu’ils ont passée. Ce n’est pas faute, pourtant, pour Ella d’y avoir repensé. Elle ignore encore ce qu’ils représentent l’un pour l’autre.

Elle sait juste que ses prunelles,
s’égarent parfois un peu trop longtemps dans les siennes,
et que lorsqu’ils se retrouvent trop près,
son cœur, incontrôlable, se met à s’affoler.


Loin de s’aventurer à y penser, la féline est encore plus à l’aise avec les routes sinueuses à gravir plutôt qu’avec le flot de sentiments qui ont pu l’envahir. Leur traversée finit instinctivement par s’arrêter, lorsque les deux acolytes se retrouvent devant ce lac à l’eau turquoise, si éthérée qu’elle en paraîtrait transparente. – Vietato, ça veut dire paradis en fait. elle souffle d’admiration en s’avançant déjà sans se poser de questions. Puis, rapidement, elle laisse tomber son sac au sol pour retirer ses chaussures, puis ce sont ses vêtements qu’elle commence à ôter. Pendant que lui, toujours plus hésitant, ne semble pas prêt à bouger. Ses opales quittent difficilement la contemplation de la cascade qui leur est offerte, presque trop belle, pour paraître réelle, pour le scruter. – T’attends quoi ? qu’elle demande, le regard qui brille, le sourire qui pétille. Il le sait, Ambroise, il la suivra. Il n’aura pas d’autre choix.

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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Dim 26 Juil - 19:44

Bien entendu, qu’il avait envie. Ambroise ne lui donna pas ouvertement raison mais il ne ralentit pas l’allure une fois le panneau un peu rouillé dépassé : il avait envie de tout, avec Ella. Ca n’était pas bien compliqué : elle à ses côtés, il était curieux de tout et rien ne lui semblait insurmontable. Il avait envie de rester beaucoup plus longtemps à Rome rien qu’avec elle, découvrir le reste de l’Italie, le reste du monde pourquoi pas ; ne pas reprendre l’avion ou bien pour s’éloigner du Queens plus encore ; ne plus jamais retourner aux urgences. Il avait envie de la suivre dans chacun de ses coups d’éclats, chacune de ses idées loufoques, écouter ses mots jusqu’à point d’heure et puis la sauver des maux qu’elle taisait encore, bloquer l’infini et le temps et avancer à toute vitesse à la fois. Il n’avait plus du tout sommeil car le temps ne se rattraperait pas et pourtant il aurait eu envie de revenir en arrière et d’être à l’écoute de ses silences. A la place il avait plutôt envie de l’écouter et la contempler pendant des heures, capturer et encrer chacune de ses expressions et chacun des traits de son visage, tant pis pour sa solitude bien-aimée, elle était là la seule chose qui ne lui faisait plus envie. D’Ella tout court, il avait très envie – d’Ella toute entière aurait été plus justement dit. Physiquement, il aimait tout d’elle : ses yeux très sombres dès que le Soleil ne s’y reflétait plus, ses cheveux indomptés, ses doigts très fins, le port de ses épaules, de façon beaucoup plus indécente sa poitrine, ses fesses et ses hanches parfaites, son ventre et le creux de ses reins quand elle le dévoilait. Hier soir au moment de sortir le temps d’un dîner il l’avait complimentée (elle était très très belle), mais sans rentrer dans les détails, il la respectait infiniment trop pour la laisser entrer jusque dans les confins de ses pensées. La nuit passée tous les deux avait un goût terrible de reviens-y addictif et ça n’était pas purement physique : et pourtant de tout ce qui lui traversait la tête et de ce qu’il commençait à identifier à travers le capharnaüm qu’elle avait semé, il avait préféré ne rien lui dire. Il les sentait indestructibles mais fragiles à la fois, se serait damné de précipiter quoi que ce soit, de la bousculer elle. Il s’y était suffisamment mal pris comme cela. Et puis c’était la première fois... Ella était incomparable bien sûr. Et lui était patient, savait remballer sagement ses frustrations mal placées pour se concentrer sur l’essentiel et l’instant présent – la seule chose qui n’avait pas changé récemment était son incapacité à se projeter même jusqu’au lendemain. Il était bien, ici, rien qu’avec elle, égoïstement à l’abri du reste du monde : il ne lui manquait rien.

A Ella donc, Ambroise ne répondit pas qu’il voulait bien emprunter tous les chemins, interdits ou pas. C’aurait été beaucoup trop facile s’il avait exaucé chacune de ses volontés sans faire au moins un peu semblant d’opposer de la résistance.

« Ah non, pas "trouillard". » Là en revanche il s’offusqua immédiatement, se retourna aussitôt en défiant facilement son sourire taquin et provocateur. Il essayait de poser un peu la situation de temps à autres : il veillait sur elle et c’était tout à fait différent. « T’as pas trouvé de défi suffisamment poussé pour que je puisse te prouver le contraire, voilà tout » Poussé ou idiot ; Ella proposait et souvent il trouvait cela fabuleux, ça n’avait pas changé non plus, même majeur et vacciné, pas toujours si mature ou responsable.

Finalement bel et bien curieux, il continua d’avancer sur la voie en graviers, mais pas longtemps, quelques minutes tout au plus. Le chemin s’arrêta d’un coup, effectivement un peu à l’abri de la chaleur urbaine, à l’ombre d’arbres et de friches, très loin des klaxons et des passants innombrables, et probablement assez loin aussi de qui que ce soit d’autre. Sous leurs yeux, imprévue et imprévisible, une étendue d’eau limpide dont la couleur reflétait celle du ciel azur. Son acolyte perdit son attention le temps de contempler les environs et en faisant quelques pas sur lui-même, il se contenta d’un discret sifflement admiratif sans prendre le temps de faire la remarque que « vietato » venait de changer de définition pour la troisième fois en l’espace de cinq minutes. C’était digne d’une carte postale, les touristes en moins.

« T’attends quoi ? » « Comment ? Oh, mamma mia » Quand il fit à nouveau demi-tour sur lui-même, Ella avait déjà les pieds dans l’eau : et surtout pas grand-chose sur le dos, les bouts de tissus légers abandonnés quelques mètres derrière elle. « J’attends que tu me dises si l’eau est bonne : figure-toi que je suis très pudique comme garçon », répondit-il en mentant allégrement alors qu’il faisait tomber son t-shirt puis lunettes, chaussures, ceinture... franchement pas gêné pour un centime (en général pas le plus pudique quand il s’agissait de faire tomber les vêtements), dissimulant en revanche assez mal la facilité déconcertante avec laquelle la muse le désarçonnait. L’instant suivant il la rejoignait insouciamment, le lac l’enveloppait délicieusement jusqu’en bas des clavicules (il avait toujours aimé l’eau plus que les autres éléments), les cheveux bruns mouillés, souriant béatement en croisant ses iris renversants :  « Très bien, concéda-t-il, je reconnais c’était une excellente idée » ... Et pas uniquement pour la tenue plus que la légère de la sirène, promis.
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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Mer 29 Juil - 12:12


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Instants magiques,
instants qu’ils volent à la vie.
Ils volent ces moments d’éternité, ils les volent car ils n’auraient jamais dû arriver. Ils s’étaient perdus de vue, ils s’étaient perdus tout court ; rien ne les prédestinait à se retrouver. Mais ils sont là, l’un à côté de l’autre, en vie. Plus en vie qu’elle ne l’a jamais été durant tous ces derniers mois, ces interminables mois passés à se torturer ; à se tuer, lentement, à petits feux.
Mais la vie est tellement plus belle à deux.

La vie est plus belle avec son autre moitié.

Fragment d’elle à peine retrouvé, les minutes passées avec lui paraissent démultipliées. Plus intenses, plus prenantes, plus percutantes que tout ce qu’elle connaît. Elle voudrait que cette vie ne s’arrête jamais. Loin des tumultes new-yorkais, loin de son existence tourmentée, elle voudrait rester avec lui, ici, pour l’éternité. Mais elle essaie de ne pas y penser, la poupée écorchée. Elle sait trop bien que le bonheur est quelque chose de rare, inexistant même, pour elle. Chaque fois qu’elle l’a rencontré, il n’a jamais duré. Avec l’amour, avec l’amitié, avec la famille. Tout a toujours fini par se détruire.

Et Ambroise,
il représente les trois à la fois,
trois fois plus de chances de tout gâcher,
trois fois plus de chances de finir avec le cœur brisé.


Mais la môme ne veut pas y penser. Comme elle ne veut pas repenser à ce que devient leur relation, à ce qu’elle sera, à leur retour à New York. Elle refuse de laisser ses songes si obscures venir la ronger, venir la torturer. Elle a seulement besoin de le retrouver, retrouver leur complicité, retrouver la relation fusionnelle qu’autrefois ils avaient. Et peut-être un peu plus si affinités. Affinités, il y a. Chaque fois que ses prunelles se plongent dans les siennes, à la recherche de cette lueur particulière. Chaque fois qu’elle remarque ce petit sourire en coin qui la fait toujours autant craquer que dans le passé. Chaque fois que sa main frôle la sienne et qu’elle respire d’un peu trop près son parfum. Mais, plus que tout, elle aime ce petit air offusqué qu’il affiche quand elle se met à le provoquer. À ses côtés, elle redevient ce qu’autrefois elle était, Ella. L’impudente, l’insolente Ella. – J’essaie juste de te ménager, moi. elle rétorque, un petit air rieur dans ses iris envoûtés. Mais le défi est lancé, aussitôt relevé.

Elle frôlait le paradis à ses côtés,
il semblerait qu’ils y soient arrivés.


Les onyx rivés sur l’étendue turquoise, elle observe la pureté des lieux presque impénétrable. Presque trop belle pour être approchée. La sulfureuse ne met pourtant pas longtemps pour s’avancer. Les bouts de tissus s’accumulent au sol avant qu’elle ne s’empresse d’aller tester la température de l’eau. Le sourire espiègle sur les lèvres, elle jette un coup d’œil à son partenaire de crime. Car il va la rejoindre dans son délit, elle en est convaincue. – Et si je te promets de pas regarder ? elle lui demande, l’air narquois. Elle a pourtant eu l’occasion d’admirer son corps plus d’une fois. Pas plus pudique qu’elle, le jeune homme commence à se déshabiller pour la rejoindre alors qu’elle se laisse déjà glisser dans l’eau cristalline. La sirène se laisse bercer par la douceur diluvienne qui vient rafraîchir sa peau brûlante. Elle cherche son regard tandis qu’il reconnaît, enfin, que l’idée était excellente. – Mes idées sont toujours excellentes, monsieur le pudique. assure-t-elle avec un petit sourire au bord des lippes, les iris toujours rivés sur lui. Elle hésite un instant, marque un temps d’hésitation, mais poursuit. – Ton idée de partir en vacances aussi… elle était plutôt bonne. Maigre aveu, en comparaison du flot de sentiments qu’elle peut éprouver. Mais elle essaie, timidement, de se livrer. Parce qu’il l’a bien mérité. – Tu sais… quand j’ai dit que c’était ta faute, si on s’est éloigné… je… j’étais injuste. Parce que tu vois bien, Ella, qu’il est aussi heureux que toi de t’avoir retrouvée. – J’me suis braquée, j’aurais pu… essayer de t’en parler. Essayer de lui dire combien tu te sentais abandonnée. Combien il te manquait. Un brin gênée, l’habitude de ne pas se dévoiler, elle baisse son minois pour éviter de croiser les pupilles qui savent trop bien la désarmer. – Enfin, tout ça pour dire que… j’suis contente d’être ici, avec toi. Et elle s’arrête là pour éviter de se ridiculiser plus qu’il n’en faut. C’est même déjà trop. C’est assez, en tout cas, pour qu’il comprenne combien elle est heureuse de l’avoir retrouvée. Pour qu'il comprenne, elle l'espère, combien elle le veut à ses côtés.

Parce qu’il devrait déjà le savoir,
parce qu’il est Ambroise,
et qu’elle est Ella.


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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Dim 2 Aoû - 15:01

Les idées d’Ella n’étaient objectivement pas excellentes : elles étaient assez souvent totalement folles. Avec elle il avait quinze ans, il sautait sans réfléchir les deux pieds dedans, fonçait tête baissée, bille-en-tête. Tout allait cent fois trop vite par rapport à ce que la raison exigeait, c’était loufoque et abracadabrantesque, il était à des milliers d’années-lumière de la promesse qu’il avait faite à Spencer quelques jours plus tôt : il ne s’oublierait pas, c’était promis (c’était loupé, il avait la tête à tout mais surtout pas sur les épaules, à l’exception des moments où il s’inquiétait pour Ella). Il n’y avait que dans ces moments-là que la maturité lui revenait de plein fouet. En fin de compte, Rome n’était qu’un savant prétexte pour consolider pour toujours à jamais les bases de leur tandem.

Phare dans un univers de courants d’airs, d’une façon ou d’une autre Ella était la femme de sa vie : partenaire pourtant cruellement délaissée, complice, âme-sœur, meilleure amie.  

Tous les deux, ils avaient en commun ces mêmes foutues difficultés pour poser tout fort des mots sur ce qui les tracassait. Ella, tout feu tout flamme, avait la langue bien pendue quand quoi que ce soit la dérangeait. Elle parlait plus que lui (ce qui en soit n’avait rien d’exceptionnel) mais pas pour livrer les bribes qu’il devinait passer derrière ses prunelles, toujours secrètes. Il savait qu’elle avait la tête toujours bien prise, la sirène. Il aurait voulu apprendre à éponger ses pensées mais n’était pas légitime pour lui en réclamer un accès privilégié. Lui, contrairement à elle qui pouvait tourner des talons furieux et vriller en un claquement de doigts, savait au contraire prendre sur lui, et pensait probablement tout autant mais incapable d’avouer ce qui occupait son esprit rarement au repos complet. Il avait fallu qu’Ella le pousse dans ses retranchements, l’autre soir. Peut-être que sinon il n’aurait jamais pris seulement conscience de tout cela. Pas eu le courage. Là encore, ils allaient vite, mais n’en parlaient pas. Pour sa part il avait furieusement envie de l’embrasser encore – car ses lèvres avaient eu un parfum addictif de reviens-y – mais plus peur encore de tout casser. Comme si, à la fois il avait la certitude que tout cela resterait infaillible et gravé dans le granit, et à la fois comme s’il marchait à l’aveugle sur des œufs. Il avait pourtant pris conscience de combien les non-dits ne leur réussissaient pas. Simplement ne savait-il pas quand ou comment s’y prendre, pour lui expliquer pas trop maladroitement combien elle lui renversait le cerveau. Il savait frôler la mort, des situations diverses et variées, réagir d’une seconde à l’autre, mais se confier pour de vrai il n’avait jamais appris. Et Ella était trop importante pour que ce soit facile avec elle.

Alors l’urgentiste la laissa parler, la voix mal assurée et les pupilles penaudes ou fuyantes, sans intervenir, exactement comme lui-même était incapable de poursuivre si jamais on l’interrompait dans ses rares confidences.  L’eau lisse et douce et calme contrasta soudain avec son myocarde qui se mit à accélérer sans qu’il n’en identifie précisément la cause – et une fois de plus, ça n’était pas uniquement la faute de la vue troublante de la belle (parce qu’Ella en tenue d’Eve c’était plus que suffisant pour qu’il doive redoubler de concentration pour éviter de bêtement bégayer). Peut-être qu’il mesurait l’honneur qu’elle lui faisait de se mettre enfin un peu, au figuré, à nu devant lui.

« Ca n’arrivera plus », je ne te laisserai plus, je serai là à chaque fois que tu me le demanderas (- et quand je te chercherais pas… ?), et aussi quand tu ne diras rien du tout. Il réitéra la promesse sans aucune once d’hésitation, et c’est seulement après qu’il s’accorda une pause pour chercher ses mots. Les yeux d’abord détaillant les traits de son visage qu’il ne se lassait pas d’apprendre par cœur, éclairé par un Soleil adouci par la fraicheur de l’eau autour de leurs corps, les yeux fuyant ensuite, maladroits mais sincères exactement comme elle juste avant. « J’avais envie de passer du temps rien qu’avec toi et j’en ai loupé mille fois l’occasion. Je crois qu’il faut que tu me dises ce que tu as envie que j’entende parce que sinon je comprends tout de travers... » C'était l’hôpital qui se moquait de la charité, quand Ella n’avait pas eu l’occasion d’entendre une infime portion de tout ce qu’il pouvait penser. « Quoiqu’il en soit je nous ai laissé nous éloigner, j’aurais pas dû. Je suis content que tu sois venue et je suis encore plus content que tu sois contente. » Il termina sur une note plus légère par-dessus le poids des remords – tout était si facile avec sa moitié retrouvée, elle balayait tout si facilement, tout sauf les remords et les regrets du temps gâché –, lui sourit doucement en achevant le temps des confidences hésitantes. « Viens, on nage un peu ? »

Il lui tendit une main pour l’entrainer vers lui là où elle n’avait déjà plus pieds, poids plume dans les eaux paisibles, sa peau frémissante mais sage néanmoins quand il la l’amarra doucement dans ses bras, hypnotisé indubitablement, le regard provocateur pourtant, sans la lâcher. Prêt à la fois à la garder enlacée pour toujours, à se livrer tout entier à elle, et aussi à lui mettre sans scrupule la tête sous l’eau en riant aux éclats quand elle hurlerait au scandale si elle se préférait se libérer et acceptait la compétition : « On fait la course jusqu’à la cascade ? »
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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Lun 3 Aoû - 20:45


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Il avait été ses espoirs,
de ceux que l’on n’avoue pas,
Il avait été ses rêves,
de ceux que l’on ne soupçonne pas,

il avait été son tout,
sans lui, elle n’est devenue plus rien.


Elle l’a connu à l’âge béni de l’insouciance. Ils ont formé une seule et même personne le temps d’une adolescence. À fleur d’une innocence qu’elle n’a jamais ressenti autrement qu’avec lui, elle a vu partir un bout d’elle en même temps qu’il est sorti de sa vie. Deux fragments différents, opposés, pourtant toujours liés.

Ambroise et Ella,
Ella et Ambroise,
plus forts que la mort,
plus fébriles, pourtant, que la vie.


Il était son roc, son pilier, son phare dans l’obscurité. Il était la seule parcelle de sa vie en laquelle elle croyait. Et elle se rend compte, au fil de sa présence, que rien n’a changé. Qu’il lui donne toujours cette même impression que rien ne peut les arrêter. Dans cette course irréfrénée, elle accélère à ses côtés. Elle accélère, elle accélère, sans crainte des retombées. Peut-être imprudente, sûrement inconsciente, prête à braver tous les dangers.

Parce qu’elle a déjà vécu le pire, sans lui,
parce qu’il ne peut pas y avoir pire, qu’être sans lui.


Toutes les peurs semblent effacées. Comme si, cette nuit où ils se sont retrouvés, elle l’avait passée au bord d’un précipice. Effrayée à l’idée de sauter, elle n’osait pas s’avancer. Elle n’osait pas se lancer. Mais il  lui a demandé d’avoir confiance en lui, confiance qu’elle lui a accordée. Comme si, sans un geste, sans aucune promesse, elle venait de déposer son cœur entre ses mains.
Et elle a sauté, Ella.
Fragilité incarnée, elle a accepté de croire en ce qu’ils ont été.

Ce qu’il sera toujours, lui, pour elle,

parce qu’il y a des liens qui demeurent éternels.


Elle saute, une nouvelle fois, en livrant une infime partie de tout ce qu’elle ressent. Mettre à nu ses sentiments est infiniment plus difficile pour l’âme tourmentée que d’ôter ses vêtements. Elle se révèle, face à Ambroise, d’abord pour effacer cette responsabilité qu’elle a dû lui infliger. Elle l’a rendu coupable de ce qu’elle n’a pas mieux chercher que lui à sauver. Et elle le connaît, lui, son esprit plus torturé qu’il ne bien le laisser croire. Elle devine, plus qu’elle ne sait, qu’il doit s’en vouloir. Alors qu’elle est autant coupable. Tout de suite, il lui en fait la démonstration en réitérant cette promesse, de ne plus la laisser, jamais, même si elle le lui demandait. L’écorchée esquisse un timide sourire sans pour autant l’interrompre, sachant pertinemment que pour lui autant que pour elle, il n’y a pas jeu plus complexe que celui des confidences. Lui, ne semble pas réaliser, qu’elle ne sait pas plus que lui quels sont ses souhaits ; les désirs encore inavoués ; les envies réfrénées. – Je suis contente que tu sois content que je sois contente. elle rétorque, finalement, le sourire espiègle d’une enfant au bord des lèvres. Il y a encore tant de choses qu’elle pourrait lui demander, d’autres qu’elle pourrait lui dire pour l’éclairer. Mais elle apprend, lentement, à laisser du temps au temps. Ella, à cet instant, elle veut seulement profiter de l’instant présent. Elle se laisse entraîner par la main puissante de son partenaire  et se retrouve vite attirée jusqu’à lui. Vite pressée contre lui. Le bras de la nymphe vient naturellement enlacer l’épaule d’Ambroise pour mieux s’y raccrocher. Le sourire mutin sur ses lèvres, elle écoute sans un mot son idée. – Hum… laisse-moi réfléchir… souffle-t-elle, les opales sombres se relèvent pour faire mine d’y réfléchir. Mais reviennent vite, très vite, se replonger dans ses pupilles. Elle s’y noie, Ella, sans tenter de rester à la surface.

Ambroise, Ambroise, Ambroise,

le meilleur ami si complice de ses journées,
l’amour insoupçonné de ses nuits étoilées,
la vie au milieu du chaos.


Et parce qu’elle a envie de lui faire comprendre malgré tout ce qu’elle ressent ; parce qu’elle a beaucoup de mal à résister à un tel rapprochement ; elle finit, pour toute réponse à sa proposition, par glisser ses lèvres contre celles de son autre moitié. Elle l’embrasse avec fougue, avec la passion trop réprimée, avec cette envie de le dévorer. Elle l’embrasse pour toutes les fois où elle ne l’a pas fait, pour tous les jours où il lui manquait. Le goût savoureux de ses lèvres sucrées, le désir refoulé de ce corps trop alléchant, elle aurait pu l’embrasser longtemps. Elle aurait pu l’embrasser éternellement. Mais, à la place, la gamine grandie trop vite recule sans prévenir pour partir sans plus attendre jusqu’à la cascade tant convoitée. Puérile et sans fair-play, la môme est sans scrupules quand il s’agit de gagner. Et, sans s’en rendre compte, sans même en avoir conscience, il lui redonne cet appétit ; ce goût pour la vie. La nage est rapide, elle mène le jeu les premières secondes, mais il finit par la devancer trop vite. Ambroise, il doit être dans une meilleure forme physique que la junkie. Il doit faire bien mieux attention à lui qu’elle n’est capable d’y parvenir. Mais elle finit par le rejoindre, Ella, et elle râle déjà. – C’est pas juste ! elle se plaint, comme une enfant, alors que baigne toujours dans son ébène tout ce flot de sentiments. Elle arrive à sa hauteur, la moue boudeuse, avant d’ajouter. – Je croyais que je pouvais te troubler un peu plus que ça. et le sourire malicieux revient sur ses lèvres de peste. Comme si c’était pour gagner qu’elle l’avait embrassé. Pas parce qu’elle en avait envie. Pas parce qu’elle en a toujours envie. Ella, ça brûle dans tes iris.
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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Lun 3 Aoû - 23:14

Il était mort de jalousie cent fois, avant. Ils n’étaient jamais bien loin l’un de l’autre à l’époque, vivaient les mêmes soirées, découvraient le même univers irresponsable, il savait tout d’elle et ce qu’il ignorait elle le lui racontait souvent. Il avait systématiquement haï les regards affamés, il trouvait qu’aucune des hyènes sans personnalité ne méritait Ella, il trouvait les bras cajoleurs sales et déplacés, aucun n’avait son panache ou son audace, aucun n’avait jamais été suffisamment bien pour elle. La nuit passait et puis Ella revenait toujours à ses côtés, sans faute, sans faille – il alors avait la fierté incommensurable de se dire qu’il était le seul à avoir son amour durable. Pas sous la forme qu’il aurait déjà souhaité à l’époque, supposait-il, mais il s’en était contenté toutes ces années durant. Bien plus tard, quand Ella n’était déjà plus là, il s’était alors rattrapé à son tour. Avait glissé d’étreinte en étreinte, s’était noyé contre les peaux sucrées et perdu volontiers dans les courbes délicieuses. Mais avant cela Ella l’avait fait mourir de jalousie cent fois, oui.

Il n’avait plus peur à présent, comme le fou qui a déjà tout perdu (Ella, c’était Ella, son tout) et réalise qu’il n’a plus rien à risquer, la pudeur s’estompait pour possessivement la faire prisonnière. Si près, il devinait chaque grain de sa peau, de la racine de ses cheveux d’ébène sur son front jusqu’à sa poitrine nue mal camouflée dans les eaux limpides, le moindre détail de ses iris éclairés par le Soleil. Elle divagua le temps d’une réponse qu’il n’écouta pas, souriant bêtement : crétin heureux qu’il était.

Elle lui faisait perdre la tête, Ella. Elle pouvait lui donner du fil à retordre, lui faire vivre les pires ascenseurs émotionnels, lui faire s’arracher les cheveux : quand elle plantait ses yeux dont elle n’avait pas idée de l’expressivité dans les siens, il oubliait tout. Il fondait comme neige au Soleil. Alors bien-sûr quand elle l’embrassa, il mourut mais de délice. Doucement d’abord, pas longtemps, la lionne rapidement plus sauvage et entrepreneuse. Le cœur d’abord manqua de lâcher, le corps suivit très vite, parce qu’une fois de plus pour Ella il aurait pu mourir d’envie, parce qu’il se tenait bien sage mais qu’elle venait faire basculer la barrière invisible qu’il n’attendait que de refranchir (il était incomplet sans elle, pas tout à fait vivant, il avait envie d’elle corps et âme – et plus terriblement encore quand elle venait se blottir toute nue dans les eaux tout à fait interdites d’accès).

Il ne réalisa pas immédiatement la cruauté du plan.

Il lui fallut un instant pour comprendre pourquoi soudain Ella s’était libérée de ses bras pas assez puissamment accrochés autour de sa taille pour fuir le plus vite possible. Il resta d’abord là planté comme un idiot à réaliser qu’il s’était savamment mener par le bout du nez. ... ... « AH NON, ELLA ! REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! » Ca, c’est ce qu’il se mit à brailler après un laps de temps évident de latence. Le temps que le souvenir de la course proposée quelques instants plus tôt lui monte jusqu’au cerveau ; l’encéphale de toute évidence pas suffisamment irrigué le temps du baiser. Il lui fallut un moment supplémentaire avant de daigner se mettre en mouvement, partir en crawl à toute vitesse après elle après s’être de nouveau époumoné : « C’est illégal ! C’EST VIETATO ! »

Il aimait l’eau, Ambroise. Le vent pas tellement, il détestait la hauteur qui lui donnait souvent le vertige, n’avait jamais été tenté de jouer avec le feu, ne se sentait pas plus proche que cela de la terre. L’eau, c’était d’avantage son élément. Il nageait bien, grâce aux restes quasi-intacts des entrainements de natation imposés par ses parents vingt-cinq ans plus tôt, et puis ça n’avait jamais été une punition. Sans parler du fait qu’il était tout bonnement hors de question de laisser Ella gagner (la peste !), plus pour la forme que pour l’égo : il voulait se laisser berner encore et encore si au bout du compte il avait le droit de l’embrasser sur les lèvres. Elle pouvait toujours courir pour qu’elle le lui avoue... Il était aussi mauvais perdant qu’elle.

Sur place, arrivé un peu essoufflé par la course (et les émotions et les paquets de cigarettes trop nombreux), le brun ne prit pas le temps d’admirer le paysage pourtant aux airs de carte postale, guettant d’un regard espiègle sa muse hurlant à l’injustice. Il n’y avait pourtant pas une seule parcelle de son être qui ne fut pas troublée par Ella l’embrassant (Ella toute nue l’embrassant), mais l’ensorcelé ne lui offrit qu’une expression vengeresse :  « Tu mériterais que je te laisse toute seule ici ! ». Il n’était pas question de la laisser où que ce soit (ailleurs que dans ses bras, il était frustré au-delà de la voie Lactée) et pas question non plus d’admettre qu’elle pouvait se jouer de lui si facilement. Tout juste sans prendre le temps de tout à fait finir ses menaces, il éclaboussa sans prévenir l’enfant boudeuse, réduisit le peu d’espace qui les séparait dans l’eau, profita d’une seconde de dispersion pour l’attraper un bras sous ses cuisses. Il arma plus difficilement son autre bras autour des siens – la tricheuse se débattait et chahutait en le menaçant tout fort, il n’écouta rien, prit le dessus en riant, lui mit la tête sous l’eau sans aucune forme de pitié pour sa coiffure, la laissa remonter très rapidement à la surface, lui accorda une demi-seconde pour reprendre son souffle mais pas de quoi réagir ou réfléchir puisqu’il vola sur ses lèvres un baiser mouillé. Il ne voulait plus rien d’autre qu’Ella, avait déjà abandonné toute idée de se venger dignement, le temps des jeux plus que dépassé pour son être envouté. Totalement troublé mais sûr et certain de ce qu’il voulait en l’enlaçant jalousement, en l’embrassant avec le brasier de sentiments trop longtemps poliment tus, admettant pour la première fois (il aura fallu une éternité) combien il était fou d’elle. « Tu as perdu quand même. » Il caressa doucement sa joue trempée, la provoqua tout bas, un sourire pourtant moins taquin qu’amoureux. Fou, fou d’elle, mais sûr et certain d’eux deux.
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Message Sujet: Re: Solo per lei (Ella)   Solo per lei (Ella) Empty Sam 8 Aoû - 20:58


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Les soirées de débauches et les journées d’excès, de tous ces vices accumulés. Elle les a enchaînés, Ella, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant esseulée. Une môme qui se sentait désespérément seule, sans lui, à ses côtés.
Elle serait morte mille fois, sans lui.
Il l’a sauvée des coups de son père, il l’a sauvée de l’impuissance de sa mère. Il l’a délivrée des souffrances qu’elle s’infligeait elle-même, à coup de lames. À coups sur son âme.
Il l’a sauvée mille fois, Ambroise, mais il ne le soupçonnait pas.
Il n’imaginait pas, lui, le seul garçon constant au milieu de tous les autres, qu’il était plus que son meilleur ami. Plus que l’amour de sa vie. Non, il en était le pilier, le roc insoupçonné ; les fondements d’une existence ébranlée qui a fini par éclater lorsqu’elle l’a vu lui échapper.

Ambroise,
ton double et ton contraire à la fois,

Ambroise, huit lettres gravées en lettres d’or,
inscrites sur ton âme, fragmentées dans ton cœur.


Il était le seul être qui avait de l’importance ; le seul être dont elle quémandait la présence. Là où elle n’avait besoin de rien ni de personne, l’indomptable Ella, elle se précipitait sans hésiter au creux de ses bras. Là où elle ne réclamait personne et repoussait tous ceux qui s’approchaient de trop près, la farouche Ella, elle lui revenait à chaque fois.
Ambroise, toujours, éternel ; quand tous les autres étaient désespérément éphémères.

C’est quelque chose qui, aujourd’hui, n’a pas changé.

Parce que les autres, elle continue de les repousser, peut-être plus fort encore, que dans le passé. Les baisers refusés, les nuits écourtées, la féline n’cesse de filer. Elle ne cesse de s’échapper de tous ces autres quand elle lui revient, à lui, lentement mais encore plus sûrement. Sauvage mais pas impossible à apprivoiser, lui a toujours su comment y arriver.

Et cela, aussi, demeure inchangé.

Les rires enfantins résonnent dans la clairière qui, aujourd’hui et pour toujours, demeurera la leur. Les éclats de voix, les éclats de joie, ils s’enchaînent tandis qu’il réalise son piège pour, trop vite, regagner du terrain. Parce qu’elle perd du temps, trop occupée à rire (ou plus exactement à vivre), la ténébreuse se fait dépasser par celui qu’elle n’a jamais pu oublier. Elle lui revient, boudeuse mais toujours malicieuse, alors qu’il affiche cette moue vengeresse. Irrésistible, son alter ego déclenche un nouveau sourire sur ses  lèvres charmées, déjà en manque des siennes. Il pourrait vite la rendre accro, Ambroise. Plus addictif que toutes les substances auxquelles elle a pu s’essayer, il sait trop bien capter son intérêt. Elle se perd dans ses iris envoûtants, déjà trop bien hypnotisée. Et, cette fois, c’est lui qui peut en profiter. – Hééééé !! C’est tout ce qu’elle a le temps de dire, la gamine éclaboussée.  Car, trop rapidement, elle sent une première main, puis un bras, et enfin tout son corps entre ses mains vengeresses. Elle ne se laisse pas faire, Ella, bien sûr, elle proteste. Elle s’agite de sa fougue féline, la lionne même si, entre ses bras à lui, elle pourrait trop vite devenir chaton. – Arrête, j’te jure arrête ou tu vas le payer très, très, très ch... Pas le temps de terminer, la frimousse finit noyée. Juste quelques secondes, avant qu’il n’attire son corps frêle contre le sien, pour lui voler un baiser.  

Elle est perdue, Ella,

entre l’envie de l’embrasser, celle de l’incendier,
puis la plus surprenante chez toi la torturée,
celle de rire aux éclats contre ses lèvres mouillées.


Le sourire sur les lippes disparaît tout compte fait sous le goût addictif de celles de sa moitié. Le baiser devient plus ardent alors que, en un instant, les deux gosses s’oublient sous la passion dévorante qui les envahit. Les phalanges délicates de la sirène glissent contre la peau dorée par le soleil d’Ambroise, caressent son derme si doux contre ses doigts, pour venir se nicher contre sa nuque pour mieux s’y accrocher ; pour mieux s’en rapprocher. Pas de pudeur pour les réfréner, il n’y a que la chaleur de son corps contre le sien, la puissance avec laquelle il la retient. Prise en otage entre ses bras, elle a oublié le jeu, Ella. Elle a tout oublié dès la seconde où il l’a embrassée. C’est les prunelles envoûtées qu’elle le contemple, le temps de retrouver son souffle,
et puis Son regard,
et puis Sa voix.
– J’ai toujours l’impression de gagner avec toi. elle murmure contre ses lèvres brûlantes. Enivrée sous le désir trop longtemps repoussé, des battements de son cœur prêt à exploser, plus capable de résister. À son corps nu plaqué au sien, à ses iris hypnotiques qui dévorent les siens, à son âme si proche de la sienne, à son cœur qui répond inlassablement au sien. Plus capable de lui résister, à lui, bien trop éprise. Prisonnière consentante, de cette déferlante de sentiments, elle lui adresse un sourire conquis, les opales assombries de milliers d’envies. Puis, ce sont ses lèvres qui reprennent le relais en capturant les siennes dans un baiser tant désiré, bien trop souvent réprimé. Elle ne veut plus gagner, Ella, elle ne veut plus jouer. Elle veut juste lui, elle, tous les deux enlacés. Rien pour les séparer.
Rien que l’éternité à ses côtés.

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