come to this. (ft/henstridge)

Un partout, balle au centre. Daisy avait été la première à franchir la limite de l'acceptable et à se faire quasiment renier de la famille Henstridge. La cause ? Des moeurs trop légères, ne cessaient de répéter leurs parents. Lyra écoutait sans trop se faire d'opinion, habituée à nager dans un climat où Daisy ne pouvait de toute façon rien faire de bien. Là où certaines familles ne vivaient que pour se protéger les uns les autres, les enfants Henstridge avaient cette capacité à vivre ensemble sans pour autant partager plus que de brefs échanges de courtoisie. Lyra n'avait jamais détesté sa soeur : elle y était simplement indifférente. Parce qu'elle sentait que Daisy n'avait pour elle aucun amour fraternel et qu'elle ne la voyait que comme une raison de plus de quitter cette famille au plus vite. Jusqu'au jour où elle le fit, s'en allant continuer sa vie ailleurs sans que ça ne change grand chose à la sienne. Puis il y eut la prison. Et ces quelques huit mois qui ont fait toute la différence dans la vie de Lyra. Ses repères étaient encore flous, après plusieurs semaines enfin hors de ces murs. Et à mesure qu'elle tentait de reprendre le contrôle de sa vie -à moins qu'elle se soit faite à l'idée que c'était plutôt la vie qui la contrôlait ?- elle commençait à trouver idiot de ne plus avoir de contact avec sa soeur. Alors elle frappe à sa porte, à l'adresse qu'elle a fini par récupérer auprès de ses parents après une dispute un peu trop violente durant laquelle Lyra comprit qu'elle ne faisait à son tour officieusement plus partie de la famille Henstridge. Elle savait que sa soeur était chez elle, elle avait entendu une morveuse crier quelques mots incompréhensibles derrière la porte quelques instants plus tôt. La brune range ses mains dans les poches arrières de son jean, adoptant une position des plus naturelles quand Daisy vient finalement ouvrir la porte. Bien le bonjour, soeur. l'apostrophe-t-elle en esquissant un lumineux sourire. Comme si elles s'étaient vues hier. Comme si elles avaient un jour été proches. Comme si recommencer à zéro était finalement une option possible, après toutes ces années.

c'était les moments les plus heureux qu'elle avait avec sa fille. quand après avoir bien gueulé sur l'état de ses vêtements à force de se rouler parterre et sur sa manière carrément dégueulasse de manger - mais néanmoins normale pour une môme de quatre ans; elle s'asseyait avec elle. daisy n'avait jamais vraiment fini de mettre ses jouets au carton quand lilo était née. d'ailleurs, la jeune femme jouait encore à la poupée bien après sa sœur. avec sa fille, comme finalement deux copines, elle choisissait la nouvelle tenue de barbie 1 pendant que lilo s'occupait de barbie 2 - parce qu'elles n'avaient jamais vraiment réfléchi à leur donner de vrais prénoms. elle aimait bien la regarder dessiner, même si elle reprenait rapidement son rôle de mère quand il s'agissait de constater les dégâts sur la table basse. elle avait toujours été fascinée par les enfants, avec la profonde conviction qu'elle aurait une famille nombreuse. la vie s'occupe souvent de faire les choix à la place des gens, mais sur ce coup, elle était heureuse. et si elle tenait autant à passer du temps avec la petite c'est qu'elle en revanche, elle ne se rappelait pas de ce genre de moments avec sa propre mère. un peu surfait le truc de la mère? en attendant, sa seule famille viable aujourd'hui, c'était bien cette gamine. on toqua à la porte et daisy se leva, trébuchant sur une gamine qui lui criait qu'elle ne pouvait pas ouvrir parce que barbie était toute nue. et franchement, le plus choquant dans l'histoire n'était pas la nudité d'un bout de plastique mais la présence de lyra sur le pas de la porte. daisy mit du temps à lui répondre, regardant à gauche et à droite dans le couloir, croyant à une blague. tu avais besoin de quelque chose? comme si elle répondait à la requête d'un voisin en manque de farine. elle avait l'air amicale lyra, ce qui ne fit qu'augmenter la perplexité de daisy. sa sœur, elle la voyait au mieux deux fois par an. il n'y avait jamais eu d'atomes crochus. lyra était trop ce qu'on attendait d'elle, daisy décevait trop. et quand elle s'était pointée avec la photo de sa première échographie, elle n'avait même pas pu compter sur le soutien d'une fille d'à peu près son âge qui aurait pu être dans la même situation. je suppose que je dois t'inviter à rentrer? la question était légitime. jusqu'à ce jour, elle n'avait jamais eu à recevoir sa sœur.