dormir sous tente / binky

finalement le bus s'arrête, soulevant un bref nuage de poussière. lorsque les portes s'ouvrent, t'es un des premiers à descendre, avec binky. deux heures que vous êtes partis, t'en as mal au cul, merci la banquette usée. t'étirant, il te semble entendre ton dos craquer, réclamant lui aussi un peu d'attention. — enfin, j'en peux plus ! te retournant, tu envoies à binky un sourire radieux, parce que t'es vraiment content d'être ici. après tout, quoi de mieux qu'un festival pour s'amuser le temps d'un week-end ? bon d'accord, tu n'as jamais encore monté la tente qui se trouve dans ton sac à dos, empruntée à un pote. mais avec binky, vous êtes quand même pas si cons que ça. enfin t'espères. devant vous, un chemin mène à l'entrée du festival, une grosse tente où après avoir montré vos billets, on vous laissera entrer au paradis. du moins c'est comme ça que tu vois la chose. t'as de l'alcool dans ton sac. des joints aussi. un peu à manger, pour la forme. de toute façon t'es pas certain de dormir beaucoup ce week-end, alors tu t'en fiches. c'est pas important. le fêtard dans toute sa splendeur, l’imbécillité de la jeunesse, la stupidité d'hakim. le tout mixé en un cocktail explosif, que t'es pourtant prêt à partager avec ta meilleure amie. — on y va ? vêtu d'une chemise ouverte laissant apparaître ton torse et tes abdominaux, d'un short et de lunettes de soleil, t'as le look du festivalier ne voulant pas s'encombrer avec des tenues trop recherchées. et sur ton visage, il y a ce putain de sourire, celui du gosse heureux, se réjouissant de tout simplement passer un week-end de feu avec sa meilleure amie.

@binky mancini

T’es bien triste princesse, si maussade de pas avoir emmené Shéhérazade dans ton aventure main dans la main avec Hakim. Elle manque, tu le sais bien que ce n’est qu’un van, qu’il devrait donc avoir le nom d’un mec, mais tes milles et un rêve méritait de rencontrer la princesse Shéhérazade. T’as l’habitude de conduire dans ce genre de voyage, alors autant dire que le bruit, les secousses du aux mauvais amortisseurs du bus, avait fini par faire que ta petite tête s’était écroulée sur l’épaule de ton meilleur ami. En sécurité à ses côtés, comme toujours. Deux mondes différents, des familles différents et pourtant ton myocarde battait pour lui, mille et un rêve pour lui, sans même qu’il ne puisse les soupçonner. Tu étais heureuse qu’il te suive dans cette aventure, un moment à deux qui tu le sais déjà laisserait des souvenirs indélébiles dans tes songes jusqu’à ton dernier souffle, qui ne saurait sans nul doute frapper dans peu de temps. « tu te fais vieux hakim … » les opales pleines de malice, tu te moques de lui, quand il fait craquer son dos. « regarde moi, je me sens très bien … » que tu dis, tu le sais très bien que tu viens de te réveiller en sursaut dans les cries de joie de tout ce petit monde vous entourant. Les cheveux éparpillés dans tous les sens, les iris qui pétillent, tu n’as qu’une envie profiter à fond de ce week end, loin de songer à ce que ce dernier pourrait être une aventure plus que désagréable. « C’est bon on peut y aller ! » que tu lâches en fixant tes lunettes de soleil sur ton nez, t’as presque chaud avec le peu de fringue recouvrant ta carcasse, t’allais finir par sauter dans le lac qui entourait l’endroit, une fois le bus quitter, tes prunelles dévorer les alentours, charmé par cet endroit aux couleurs qui donnaient envie de se détendre, de tout lâcher jusqu’au moindre soucis. « on a l’emplacement G35 … c’est par là. » que tu regardes hakim en lui disant puis finalement tu te ravises. « Ouai non c’est là en fait … » hilare et surtout pas encore bien réveillé, le mal de tête qui te prend, mais tu t’en fiches les migraines, la tête qui tourne c’est les inconvénients d’avoir mikado qui fait des siennes, sans doute jalouse de pas avoir le droit d’approcher Hakim.
@binky mancini

tu souris à sa petite provocation, parce qu'elle sait parfaitement qu'une fois lancé, aucune fête ne te résiste. sauf quand tu finis par t'écouler, vaincu par l'alcool par exemple. un sacré ennemi, vaillant, implacable. — ouais, t'as pas vu ta tronche. tu rigoles, préférant la taquiner. avec ses cheveux partant dans tous les sens, preuve de son sommeil dans le bus. son sommeil qui au passage, s'est passé en grande partie appuyé sur ton épaule. finalement le jeune femme indique une parcelle, avant de se raviser une seconde plus tard, à ta grande satisfaction. — ah les femmes et l'orientation. t'es comme ça, un peu macho, un peu crétin, pas toujours adroit avec les mots. mais tu parles sans une once de méchanceté, alors rigolant avec binky, tu la suis en direction de votre parcelle. tu sens déjà que ça va être le bordel fort aujourd'hui, quand il faudra vous glisser sûrement ivres dans la tente. mais c'est pas grave, vous êtes là pour vous amuser, pas pour vous détendre. — ça te dit qu'on aille au lac après ? je crève de chaud. tu sens un fin filet de sueur couler le long de ton dos. le soleil qui cogne fort, et pourtant vous avez encore à subir ses assauts tout l'après-midi. tu t'imagines déjà te prélasser dans l'eau fraîche du lac avec binky. la dolce vita, ne serait-ce que l'espace d'un week-end. bon avant ça faut trouver votre parcelle, et monter votre tente, histoire de balancer vos affaires à l'intérieur.

@binky mancini

Les opales s’élevant vers le ciel accompagnée d’une petite grimace. « Ouai mais moi je serais canon jusqu’à la fin de ma vie mon petit ! » tu pinces la langue en lançant tes cheveux en arrière, tu le sais-tu mourras dans quelques mois au plus tard un an et demi. « et toi tu seras tout ridé. » tu prends Hakim dans tes bras, tu le sais que parfois il n’aime pas forcément cette piqure de rappelle que t’aimes faire, toi cette mort tu l’assume, l’apprivoise à coup de grand sourire. Profiter de la vie, tenir la main à ceux que tu aimes, comme tu tiens la main de ce dernier, car sa main est la prolongation de ton cœur. Tout se ressemble dans cet endroit et du coup ton sens de l’orientation répond clairement à cette idée toute faites que les femmes étaient incapables de se retrouver sur une carte. Une claque derrière la tête. « Pour toutes les meufs qui savent mieux se repérer que toi, petit con ! » ton rire venant égayer tes mots, tu viens coller tes lèvres sur ta joue. « t’as de la chance que j’t’aime toi. » marchant jusqu’à la bonne parcelle, tu regardes les alentours, les iris dévorant les autres fêtards venus s’amuser au même titre que vous. « on ne peut pas y aller maintenant et installer la tente un autre jour ? » tu le sens déjà bien que tu vas perdre patience avec cette toile, les étoiles tu les dévores depuis ton plus jeune âge, admirant la beauté de ce ciel s’offrant rarement à vous dans votre ville, la pollution jouant beaucoup trop. « On a une alerte ! » déposant ton bras derrière la nuque d’hakim, le sourire s’imposant sur ton visage, les opales dévorant le corps sans le moindre défaut de cette rousse, tu aurais presque chaud à cet instant. « tu vois ça , c’est un canon … » un petit regard sur la déesse et sur lui. « tu te sens à sa hauteur ? » un défi de l’avoir puis en vrai vous êtes là pour vous amuser, pour lâcher prise, chose qu’en réalité tu fais bien plus souvent que lui, rattrapant ce temps où tu étais plongée dans tes études, tes listes pour organiser à merveille ta vie. 
@hakim dembélé  
j'avais pas vu que je m'étais trompée

tu détestes quand binky parle de sa mort, évoque le jour où son âme s'en ira vers les cieux. elle le sait. ton coeur qui se serre, qui anticipe la déchirure, tandis que tes lèvres se pincent légèrement, mi-sourire. et pourtant elle prend ça de manière tellement positive, que tu ne peux pas pas manquer d'avouer que sa répartie fait du bien. un véritable bol d'air frais. mais binky elle te connaît, mieux que quiconque, alors quand elle t'attrape dans tes bras, tu prends le temps de respirer calmement. de profiter tout simplement de sa présence. heureusement, toi dont la fibre sentimentale n'est que peu développée, binky casse rapidement ce moment d'une claque sur la nuque, vengeance à ta blague sur le sens de l'orientation des femmes, piqure immédiatement calmée d'un baiser sur ta joue. — ouais on dit que j'fais cet effet aux femmes. tu rigoles en tirant la langue, tandis que déjà binky observe les alentours. votre parcelle bien délimitée, elle te propose de repousser le montage de la tente pour aller profiter du lac. de toute façon tu ne peux rien lui refuser, elle a cet effet sur toi. — d'accord. tu soupires, amusé par le fait que binky est sûrement la seule femme qui arrive à te donner des ordres sans que ça ne te vexe, sans que ça ne t'emmerde. et sa maladie n'y est pour rien, en plus. et tout à coup, elle crie à l'alerte, attrapant ta nuque pour attirer ton regard sur quelque chose. ou plutôt sur quelqu'un. une jeune femme, sûrement de votre âge, à la crinière rousse flamboyante. mais ce qui t'attire, faible que tu es, c'est son corps sans défauts. ses formes avantageuses, d'une attirance sans faille. tu déglutis, n'écoutant même pas binky. sauf ses derniers mots, défi lancé à la volée, piquant ta fierté et ton ego. — carrément, elle me résistera pas. ce soir tu dors dehors ma belle, ou alors on te trouve un gars. t'aime aussi la titiller sur ça. clin d'oeil amusé, sourire charmeur en quoi, tu provoques binky. — ça serait drôle. tu t'esclaffes, non sans avoir remarqué le regard intrigué de la rousse. t'es presque sûr que d'ici la fin de la journée, t'auras réussi à lui glisser quelques mots, à faire connaissance. et avec les concerts prévus toute la nuit, tout le week-end même, tes chances l'approcher ne font qu'augmenter. — bon, t'arrêtes de baver sur elle, et on va se baigner ? petite tape amicale sur l'épaule, tu déposes ton gros sac à dos en plein centre de la parcelle. faut que tu trouves ton maillot de bain, encore. et vu comme t'es bordélique, et que l'intérieur de ton sac ressemble à un champ de bataille ... bonne chance.

@binky mancini - j'avoue j'avais remarqué, et bien rigolé

Le contact tout en douceur avec Hakim, donne une sensation de bienêtre à ton myocarde. C’est toujours bon de le sentir dans tes bras, de l’avoir à tes côtés. Il n’était que l’étendu de ton cœur, ce bout de toi qui continuera de s’épanouir dans le monde, sans ta présence. Il a toujours été cet être le plus important à tes yeux, peu importe les différences, il était comme un frère, né dans la mauvaise famille, toi ou lui peu importe. Ta famille, il était. Tu restes forte, car toi tu ne peux pas pleurer ta disparition et tu ne veux pas qu’il le fasse, tu voudrais qu’il dévore le monde jusqu’à la fin de sa vie, t’aurais toujours un opale sur lui, de là-haut, tu te le jures. Miroitant un monde différent de celui-ci, tu ne sais pas ce qui t’attends seule dans le noir ou un paradis jonché de rose, tu ne sais pas à quoi t’attendre, alors t’as cessé d’y penser. Tu sais juste que tu ne seras plus là, et que dans le fond, tu avais hâte dans découdre avec la mort. Apprendre à la connaitre, l’aimer peut-être. « Ouai, je confirme elles te trouvent toutes chiant, même quand tu les fais hurler … » clin d’œil accompagnant quelques mots piquant. Des boutades d’amis de toujours, rien qui ne vexera l’autre quand ça émane de l’autre. Aucune envie de perdre du temps à monter une tente, les opales dévorant les étoiles dans la nuit, pendant que les moustiques te manges ça ne te gêne pas. T’as pas envie d’attendre. Tu ne voulais que profiter de la vie avec lui, avant de déposer tes opales sur le corps sublime d’une nymphe. Piquant ton ami, tu le sais que tu l’auras avec ces quelques mots. Les opales jonchant son être, attendant sa réaction qui finit par tirer de ton être un rire cristallin, t’es amusée , car tu aurais parié sur cette réaction. « Pardon, mais t’es en pleine nature, tu pourrais aussi t’amuser justement dans cette nature avec cette beauté , si tu y arrives. » la langue qui sort d’entre tes lèvres, alors que t’amuse de cette situation. « Puis, tu sais que je pourrais aussi te dérober cette beauté sous les yeux ! » pas besoin d’homme, pas besoin de femme. Les femmes, les hommes, tes iris elles flirtent avec la chair, t’avais mis du temps à t’éprendre de la jeune fille du lycée, que tu avais brisé, par peur. Idiote que tu étais. Glissant tes opales sur elle. « Ouai on va se baigner, mais attend deux secondes. » t’agis toi, plus de temps à perdre. Allant parler à la jeune femme, quelques mots pour présenter ton ami et toi, puis tu lui proposes de vous rejoindre après. « Allez on y va. » ta serviette qui claque avec plus ou moins de douceur sur le fessier de ton ami . « Le dernier à l’eau aura un gage ! » et tu cours à perdre haleine, avant de te projeter dans l’eau, te fichant bien des conséquences d’un mauvais saut, trop prés du bord. La mort maintenant ou après, c’était juste une fin.

@hakim dembélé  
ça se moque en plus

malgré les piques qu'elle te lance, tu rigoles, ne pouvant pas t'en empêcher. avec binky, tout n'est que rigolade, joie, amusement. alors quand elle sous-entend que tu pourrais profiter de bons moments avec la belle inconnue non pas dans la tente, mais dans la nature, tu peux sentir une petite étincelle d'excitation s'allumer au creux de tes reins. l'adrénaline du danger que représente la proposition de binky, la nouveauté, l'aventure. — quoi ? la menace qui gronde, qu'elle chasse ta proie avant toi, se l'appropriant pour elle seule. — dommage qu'on soit amis, je vous aurais eues toutes les deux. petite tape amicale sur l'épaule, suivi d'une franche rigolade tandis que tu fouilles dans ton sac. c'est vrai qu'avec binky, jamais il n'y a eu d’ambiguïté, de rapprochements autres qu’amicaux. et c'est peut-être qui donne à votre relation un sens si unique, si précieux. car tu ne peux pas le nier, ta pote, c'est une bombe, c'est le feu. le genre de femme pour laquelle tu te retournes, pour laquelle tu craques. mais pas binky. comme une soeur ? quelque chose comme ça. un lien unique et précieux, diamant que tu gardes jalousement. — tu fous quoi là ? déjà elle s'avance vers l'inconnue alors que t'étais en train de te changer. zéro swag, ta serviette autour de la taille, en équilibre sur un pied pour enlever ton caleçon. merde binky, t'aurais pu attendre trente secondes, que je vienne aussi parler à la bombe ! tu pestes intérieurement alors que déjà elle revient, ravie. t'as même pas encore enfilé ton maillot de bain que tu sens la morsure de son linge sur tes fesses. putain de binky. t'as peu de chances de gagner la course, tes yeux qui l'observent filer à toute vitesse. fusée. prêt, tu te lances à sa poursuite, un mètre seulement vous séparant quand elle saute dans l'eau. merde, pas le temps de réfléchir. tu voles à ton tour, plongeant plus ou moins bien dans le lac, sans doute sous le regard amusé d'autres fêtards. l'eau est fraîche, ça fait du bien. remontant à la surface, tu te rapproches de binky. — t'as triché, mais je reconnais ma défaite. alors ce gage ? parce qu'elle sait que t'es un peu timbré, que les embrouilles et les situations bizarres, tu te retrouves de toute façon toujours dedans. — sinon, tu lui a dis quoi à la meuf ? parce que tu ne l'oublies pas, et que t'es curieux, hakim.

@binky mancini

T’as toujours eu l’âme d’une joueuse, mais tu étais caché le nez dans tes bouquins, soif de connaître la voie lactée sur la pulpe des doigts.  L’insouciance commençant à peine à te frapper, c’est enivrant. Main dans la main avec lui, celui qui aura donné une importance à votre amitié. C’est une grimace qui vient kidnapper ton visage, quand il songe au fait que lui et toi.  «   oh non. » pour une fois que ce n’est pas mikado qui te donnait une nausée, mais Hakim. L’idée d’être avec lui en apnée sous la voie lactée avec une autre personne. Non merci.  «   assume juste que tu ne peux pas réussir à l’avoir si je m’en mêle au lieu d’imaginer ce genre d’horreur. » grimace de dégout blottit contre ton minois, il est beau ton meilleur ami, mais lui et toi, ce n’est rien de physique la vraie amitié, un membre de ta famille, alors jamais tu ne songerais à finir tes nuits dans ses drapes autre que platoniquement.    «   Je prends de l’avance, façon t’as perdu d’avance. » t’avais déjà le bikini sous ton long tee shirt blanc, t’étais préparée à te jeter dans le lac, sans même songer à quoi que soit d’autre.   T’avais invité la rousse à venir vous rejoindre avec son amie, quelques mots glissant dans le tendancieux, avec délicatesse. Cette délicatesse qui se noie dans tes opales. A toi de te jeter à l’eau. Tu cours à en perdre haleine, tes poumons pas préparé, ravagé dans cette folie, tu voulais battre hakim. La compétition se mêlant à merveille à cette amitié. Ta carcasse dans l’eau, salvateur ce froid venant prendre ton épiderme, c’était délicieux, d’être rafraichi en une seconde.  «   j’ai triché, jamais de la vie. » les opales s’élevant vers le ciel, il n’avait pas tort, mais on s’en fichait sur l’instant.  «   ce soir c’est moi qui t’habille, je crois qu’en plus du concert y a quelques batailles d’éponge ! »  ces batailles d’éponge, pleine de peinture, t’as toujours aimé y participer, te lâcher totalement sur la musique ouvrant vos âmes. En tout cas t’as déjà une belle idée de la tenue trés sexy et glamour pour hakim. Un gage de merde, qu’il te fera payer assez vite, quand il pourra pas nier les photos de lui et ta robe rouge.  «  pas de limite dans le gage, comme toujours !   » votre systéme de connerie.  «   rien qui pourrait te mettre des bâtons dans les roues ! » un clin d’œil, tu souris un peu plus  à ton ami.  tu viens vers lui, lui sautant sur les épaules, pour tenter de le couler, le mot étant bien tenter.  «   façon toi et moi on le sait, t’as aucune chance quoi que j’ai dis à la rousse. » tes opales se noyant amusée dans les siennes.

@hakim dembélé  

levant les yeux au ciel, la belle nie toute tentative de tricherie. t'es mauvais perdant de base, tu ne comptes plus le nombre de fois où tu t'es cogné avec un con, sur les terrains de football en bitume du quartier. mais là, c'est binky. tu veux bien lui laisser cette victoire. sauf que tu regrettes aussitôt. tu déglutis à l’énoncé de ton gage, te laisser habiller par la belle. c'est une connerie à finir en robe et en talons, ta photo sur tous les réseaux. — d'accord, mais seulement si tu choisis dans mon sac. parce qu'elle le sait, que t'es quand même très attaché à ton apparence, à l'image que tu renvoies. et que t'habiller en femme, c'est envoyer le plus gros des uppercuts à ton ego, à ta fierté, à ta masculinité parfois mal placée. — et pour le coup t'auras le droit de m'envoyer toutes les éponges que tu veux dans la tronche. t'espères que la balance penchera, assez pour que binky accepte ton deal. déjà que si toute autre personne avait proposé cela, tu aurais rigolé avant de t'en aller. mais là t'es bien, le corps presque entièrement sous la surface, fraîche, du lac. — moi j'ai aucune chance ? tes lèvres qui se pincent, qui donnent à ton visage un air interrogateur. — c'est dans la poche, si tu veux bien arrêter de foutre mes plans en l'air. binky qui tente de te couler, mais malgré son poids sur tes épaules, sa tentative n'est qu'échec. la jetant à moitié plus loin, de ta paume, tu lui éclabousses un peu d'eau au visage, parce que tu sais que les femmes détestent qu'on mouille leurs précieux cheveux. parce que ça boucle, parce qu'après ça ressemble à des moutons. t'en rigoles, parce que tes locks, t'en prend tout aussi soin. mais là ils sont trempés. et tu t'en fiches pas mal, t'es à un festival, t'auras tout le temps de t'en occuper une fois à la maison. et mentalement, tu te prépares à batailler dans l'eau avec ta pote.

@binky mancini