valse en deux temps. (flavie & dakota)

ton paternel était connu pour la qualité de son travail (un génie de la haute couture pouvait-on lire à son sujet dans les journaux connaisseurs) mais aussi pour sa générosité sans borne. quoiqu'on en dise et quoique tu en penses, il avait le coeur sur la main. c'était un homme bon, ton papa. jamais il ne manquait une occasion de faire acte de présence aux galas de charité organisés par les riches mondains new-yorkais afin d'afficher son soutien à une cause ou à une autre. tu te souviens ô combien il avait fière allure dans ses beaux costumes taillés sur mesure même si tu te gardais bien de lui confier le fond de ta pensée. tu aimes à prétendre que c'était parce que vous étiez pudique mais au fond de toi tu sais c'était bien plus profond entre vous deux. il y avait de la colère et de la tristesse. tu lui en voulais autant que tu l'aimais. et c'est encore le cas aujourd'hui. il n'est plus de ce monde mais tu ne parviens pour autant pas à changer ton opinion sur lui et sur ses nombreuses décisions qui selon toi t'ont trop souvent porté préjudice. tu es parano, chérie, mais tu refuses de voir la vérité en face. pauvre fille. dans un sens, c'est un peu pour te faire pardonner que tu as fais le déplacement. pour te donner bonne conscience d'un côté mais également pour servir tes propres intérêts. c'est moche à dire mais il est vrai que tu fais rarement les choses sans avoir une idée derrière la tête. tu peux remercier ton aînée qui t'as montré l'exemple. elle a creusé la voie et toi tu suis. la vipère. tu te livres donc sans te livrer; à ces riches vautours qui espèrent faire d'au moins une des filles bloomgren leur prochain pigeon. ils tournoient autour de toi à cause de ton argent alors que toi, tu n'en as qu'à leur carnet d'adresse. tu tentes par tous les moyens (ou presque) de sortir de l'ombre. puis c'était l'occasion de casser la mauvaise image que l'on peut avoir de toi; la mauvaise réputation que t'ont apportés certains mauvais choix. tu veux pas être la fille esseulée, la fille ratée. tu l'es mais tu cherches à tromper les apparences. alors tu t'es faîtes jolie, flavie. tu as enfilée une belle robe longue fendue sur le côté droit pour laisser apparaître tes jolies jambes. tu as maquillée tes yeux pour cacher les cernes et tu as mis un peu trop de parfum pour chasser l'odeur de la cigarette. tu as pris sur toi et n'a bu qu'un verre avant de venir parce que ça t'aide, paradoxalement, à garder les pieds sur terre. puis la cerise sur le gâteau, tu as embauché un bel escorte pour te percher à son bras. une question d'image, encore une fois. tu es sûre que sa présence ne pourra que t'être bénéfique, à moins que quelqu'un ne le reconnaisse ou qu'il ait la langue trop pendue. tu comptes le présenter comme un ami cher, d'où sa présence à tes côtés ce soir. future présence. tu l'attends de pieds ferme à quelques pâtés de maison du lieu où se déroule la soirée. vous devez arrivez ensemble, du coup tu as convenu d'un point de rendez-vous. tu es arrivée à l'avance, du coup il n'est pas vraiment en retard. cependant, quand tu le vois arrivé, tu ne peux t'empêcher de lâcher un « il n'est pas trop tôt. j'ai failli attendre. » désagréable. c'est plus fort que toi. il semble qu'on ait omit de t'apprendre comment être aimable dans ta jeunesse. « flavie. » te présentes-tu en tendant la main vers l'homme. tu es satisfaite malgré tout car ceux que tu as contacté ont bien ciblé tes exigences. l'inconnu est agréable à regarder, sa présence sera une valeur ajoutée à la tienne.

Elle ne te regarde pas, ton cœur en souffrance. Tu ne sais plus quoi faire pour être là pour elle. Tu ne peux pas l’abandonner, même si ces mots écorchent à coup de lame le tissu de ton organe central. Tu ne peux pas là lâcher, alors qu’elle ne l’a jamais fait. Toujours à plier l’échine pour toi la mama, pour tes amis, pour ta jumelle, pour toi. Toujours. Sa raison de vivre avant cette maladie, maintenant tu n’es que le reflet de ce monstre qui s’était décidé de l’avoir, de la forcer, donnant ce qu’elle avait de plus cher, d’après elle, vous. Toi, l’homme ressemblant comme deux gouttes d’eaux aux montres, le sang digne d’un prince des ténèbres, tout ça ne fait plus qu’écho à toute la vie que tu as vécut. Les mauvais choix ,que tu accumules, toujours, laissant aucun répit à la lumière qui pourrait pénétrer en toi, te faire scintiller comme ta mère. Trop proche d’un géniteur inconnu, semblable comme deux gouttes d’eau,  te voir te dégoutte à présent. Elle aussi ne te supporte pas. Tu t’efforces de ne plus y songer, de ne plus succomber à ses mots lancés telle des flèches dédiées à te tuer à petit feu. T’aimerais qu’elle ait ta peau de suite, tu renfiles ton masque, de charmeur, belle gueule, celle qui est donc dédié à ton maudit géniteur, la joie. Avant ça tallait bien d’être beau, mignon, peu importe, mais à présent, tu pourrais te jeter de l’acide en pleine face, te détruire toi-même pour ce que cette ordure avait fait subir à ta pauvre mère. Le costume enfilé, pas celui du futur pompier, du candidat, tu reprends t’es habitudes, la merveille verte commençant à manquer pour les soins de ta mère, tu acceptes donc encore des contrats, te disant que tu n’en sortiras peut-être bien jamais de ce merdier. Tu marches jusqu’au lieu de rendez-vous que la jeune femme t’avait donné, t’es encore meurtri par les mots qui ont causé tant de maux en toi, tu n’oublieras jamais, cette peur plaquée dans ces prunelles, l’amour s’évaporant, alors que tu ne pouvais imaginer qu’elle oublierait l’amour qu’elle te portait. Parfois commençant à douter qu’elle avait juste jouer, parfaite petite actrice ta mère. Arrivant face à la jeune femme, tu te reprends, t’es pas là pour te larmoyer sur ta vie, juste pour faire ce pourquoi tu vas être payé. «    Désolé. » tu aurais juste voulu lui dire merde et pourtant elle te tient malheureusement par les couilles, par la gorge, par bien des manières, cette petite brune. Alors, tu fermes ta bouche, tu laisses son mécontentement inutile s’évaporer dans les airs. «    Flavie, moi c’est comme tu veux, sinon Dakota. » Tu lui sers la main, presque enchanté. Ce genre de femme , tu les connais, tu en as croisé dans tous les sens, alors tu sais bien qu’elles ont toutes quelques choses à gagner à ta présence. Elle n’a pas donné beaucoup d’indication, mais t’en auras avant d’arriver à cette soirée où ton sourire devra être sur   ton visage, les dents blanches s’offrant à toutes les iris dans quelques instants, c’est bien pour ça que tu es là, à son bras ce soir. A Flavie. «    Où va-t-on que dois je savoir , de vous, d’eux, du monde dans lequel je vais mettre les pieds ? » Car c’est ça Dakota, tu vas être propulser dans une luxure, dans un monde qui est loin de la misère que tu as vécue.

tu ne t'attends pas à faire fureur à cette soirée, comment le pourrait-tu. si ton nom est connu, ton visage l'est beaucoup moins. tu as trop peu côtoyer les plateaux télé dernièrement (pour ainsi dire pas du tout) pour que l'on se souvienne de toi. peu importe, ce n'est de toute façon pas ton intention. bien que toute l'attention qu'apporte la célébrité te manque assurément, tu as compris que tu ne pourrais pas retourner tout de suite vers cet idéal. il te faut procéder étape par étape et donc prendre ton mal en patience. alors pour l'instant, ton objectif n'est pas de briller par ta présence. tu cherches seulement à marquer le coup pour ceux parmi les convives et les hôtes qui te remarqueront ainsi que pour ton avenir. tu dois redorer ton image. c'est une idée fixe qui tourne en boucle dans ta tête depuis des jours. voilà pourquoi tu as eu le temps de tout ou presque préparer dans les moindres détails. tu ne sais pas encore de quelle manière tu vas t'attirer les faveurs des uns et des autres mais tu es certaine d'y arriver car tu ne te donnes pas vraiment le choix. tu sais déjà vers qui te tourner. tu as fais du repérage. milles précautions oblige, tu ne peux pas toujours faire confiance à ton instinct. puis tu sais également qui mettre de ton côté. ton escorte. ton faire-valoir que tu relookes sans gêne de la tête au pied. son but est de t'appuyer quoique tu dise, quoique tu affirmes. tu as besoin qu'on te crois et les gens font difficilement confiance aux personnes seules. « dakota, hein ? va falloir faire preuve de caractère. je ne veux pas une plante verte à mes côtés. » tu as toujours eu un penchant pour les mecs avec une forte personnalité. certes, tes goûts à ce sujet n'ont pas d'importance pour ce soir mais mine de rien tu es persuadée que ce type de personnalité fera un peu plus bel effet ce soir qu'une personne qui se contente uniquement de hocher la tête de temps à autre par peur de faire une bourde et de voir l'argent qui lui est promis passer sous son nez. tu n'es peut-être pas la meilleure employeur dont on puisse rêver mais tu ne penses pas être non plus si horrible que ça. il y en a vérité pas grand chose qui mériterait à tes yeux telle sanction. et encore, tu n'es pas certaine que ça soit valable par l'agence. tu devras forcément verser quelque chose à la fin. de préférence, la somme convenue. ça résulterait du succès de la soirée à tes yeux. « on va voir des riches mondains de new-york, direction le monde de l'hypocrisie. tu vois le genre ? ils sont réunis pour un gala de charité en l'honneur des orphelins des victimes des attentats. une noble cause, cela va sans dire, mais dont peu se préoccupent réellement. la  plupart d'entre eux sont là pour se faire bien voir, ce qui est mon cas. et les autres sont là pour soutirer de l'argent aux autres. » un monde de vautour, ces galas. ton père n'était pourtant pas bête alors pourquoi se perdre là-dedans ? accepter d'être leur pigeon ? tu ne peux comprendre et surtout tu n'accepteras jamais de l'être à ton tour. « il est fort probable qu'on essaye de m'amadouer en raison de l'héritage de mon père. sache avant de vouloir me faire la morale ou de me détester que nul ne sait mit à part ces vautours que deviendront réellement les donations reçues. du coup, il ne faut pas se laisser amadouer. » tu sais à quel point il est tentant d'apposer sa signature sur leurs papiers car tu les a vu faire à plusieurs reprises avec ton paternel. ils savent miser sur la corde sensible, à condition d'en avoir une bien sûr. et clairement, toi tu n'es pas certaine de l'avoir. « je cherche des contacts dans le cinéma, il faut donc vanter les qualités de mon d'acteur. » voilà le topo. tu mises beaucoup sur un retour possible dans une télé-réalité mais tu n'es pas certaine de ton entreprise alors tu préfères prévoir pour avoir une solution à côté. une solution qui te permettrait de retourner dans la lumière sans te rabaisser à des jeux stupides. si tu as pu y prendre goût il y a quelques années, ce n'est plus le genre de choses qui peut t'amuser aujourd'hui. si tu peux éviter, tant mieux. « tu en veux une ? » proposes-tu en tendant ton paquet de clopes. tu as été raisonnable, tu n'as pas emporté ton shit. les cigarettes sont un peu mieux vues chez les gens de la haute alors pourquoi se priver ? et puis cela vous occupera jusqu'à ce que vous arriviez au lieu de réception.

Un bandit, elle méritait mieux ta mère comme gosse. Comme aventure, comme histoire, mais le diable est accroché à sa carcasse, présent pour l’ensevelir dans une tombe qui la réduira à néant, dans l’oublie de tous. Qui se souviendra de cette femme pliant l’échine pour récurer la merde des uns et des autres ? Sauf toi, sauf vous. Personne. Elle n’était que la serpillère à écraser pour prouver une noblesse merdique ces riches lui ayant infligé coup après coup, l’abimant petit à petit. Ton géniteur bien avant tous les autres, le meilleur dans cet exploit, te filant le bâton pour la battre sans même le comprendre jusqu’à quelques mois. Tu étais le cauchemar de ta douce rose, tu pensais être réconfortant, être une douce mélodie pour elle, mais tu n’étais que l’horreur de sa vie, ta ressemble avec son bourreau. Les maux sont ancrés en toi, mais il te faut avancer, fuir ses opales pour ne plus l’entendre hurler, ne plus sentir ces larmes s’enfoncer dans ton myocarde, tu ne survivras sans doute jamais aux prochains mots. Tu ne sais pas pourquoi tu fonces sur ce rendez vous . tu aurais peut-être dû abandonner et juste essayer d’évacuer en choppant la première venue, celle qui le voudra, comme toujours. Soif d’ivresse et de plaisir charnel, tu es ce genre d’accro, chacun ses vices. Ou écrire, lui écrire à la douce inconnue, charmeuse de démon, toi. Tu étais sous le charme, agonissant d’un amour que tu ne voudras jamais vivre, alors que tu t’imaginais parfois la sentir prés de toi, sans même fauter, justes prés de toi, peau contre peau, le plaisir de te confier. Tu ne sais pas trop. Pour le moment, tu ne dois songer qu’à l’argent, pour ta mère, celle t’ayant amené sur terre, quelle idée. Elle aurait dû te démolir avant ton premier souffle, te dire adieu avant ton premier cri dans le monde. Elle aurait dû se douter que tu ne serais que douleur, elle avait tout enfuit peut être durant ces années, jusqu’à ce que la raison la perde ou l’inverse. Tu ne mérites pas l’amour qu’elle ta balancé toutes ces années. Quand tu regardes tes erreurs, tu es sûr qu’elle s’était trompée dans ses choix. Les larmes pourraient venir te rendre faible, mais tu plisses le nez, les sourcils, il est hors de question de céder, de déposer ce maudit genou à terre, même si tu dois les écorcher, pour continuer à te bouger, juste pour elle. Ta mère. Ferme ta bouche et bosse. Pas de plante de verte, tu lui foutrais bien un peu de ta plante verte dans la tronche, mais tu ne vas pas relâcher la pression sur elle, pas te défouler sur la première venue, surtout pas celle qui paiera le prochain traitement pour ta mère, car devenir candidat c’est bien beau, de jouer avec le feu, mais ça ne paie pas suffisamment. « ça tombe bien je sais ne pas être une plante verte. » les lippes qui s’étirent le regard noir, tu vas devoir faire preuve de force, tu le sais, mais ça va faire du bien d’être quelqu’un d’autre. Alors tu allais inventer une personne forte, tête de con avec une famille comblée ou inexistante, tu ne sais pas trop, mais ces quelques heures allaient faire du bien à ton être. Ta carcasse ayant du mal à te supporter tes soucis et toi. T’es surpris par la brune, par ses propos. « Votre monde quoi … » Que tu lui lances quand même ,t’as pas oublié qu’elle ne voulait pas d’une plante verte, alors tu allais lui en donner pour son argent, tout en étant un parfait petit toutou. « et dire qu’on nous vend un monde de riche avec des vies géniales … mais je vais gérer, vous n’en faites pas ! » Que tu lâches, quand t’y penses t’y as rêvé à cette vie de rêve avec tes mousquetaires, tes frères enviant ces gens alors qu’au final, leur vie avait l’air tout aussi désastreuse que les vôtres juste plus de confort, que faisait l’argent. « Je vois tu vas donc rien donner … et désolée peut être pour ton père. » Tu essayes de tout assembler des infos que te donnent la jeune femme au détour de cette rue, pas très discrète, clairement. « D’accord, t’es jeux d’actrice dans un lit où dans la vie de tous les jours, dis-moi ? » Le regard se plantant dans le sien, tu te laisses un peu trop prendre par ton rôle, mais dans le fond, tu t’en fiches, tu veux juste lui faire plaisir et elle n’a pas demandé un mec amoureux à en vomir comme d’autre et autant dire que c’était plutôt sympa. « Et sinon, moi et toi on est quoi aux yeux des autres ? » que tu demandes alors que tu refuses de la tête sa proposition pour sa clope. « en tout cas j’suis prêt. »

jusqu'il y a encore peu de temps, d'épais nuages menaçants (et plus gris qu'ils ne l'avaient jamais été au cours de ton enfance complexée) recouvraient le ciel de ton existence d'une nuance bien sombre, encourageant ta noyade dans un océan de désespoir. la chute te semblait sans fin et les solutions, inexistantes. tu te croyais perdue, à jamais. pauvre chérie. et puis subitement, un miracle en lequel tu ne croyais plus s'est produit. le soleil, de nouveau, à percer les nuages et tu as enfin revu la belle lumière. cette ressource bienfaitrice que tu attendais sans le savoir; elle t'as redonné l'envie et surtout la force de te ressaisir. de saisir les armes pour te battre. contrairement à ce que tu imaginais, au fond de toi la flamme ne s'était pas éteinte. la fleur ne s'était pas fanée. tu t'étais simplement repliée dans l'attente de ce moment où tu chercherais à revenir en force sur le devant de la scène pour récupérer ce qui te reviens de droit. peut-être que tu as toujours su que ça arriverait, ou peut-être pas. tu n'es pas sûre. en revanche, il est certain que tu ignorais quel serait le déclic qui te sortirait de ta torpeur. ton père s'est envolé, t'as l'espoir qu'il s'en ait tenir à ta mère que tu n'as pas eu le temps d'apprendre à connaître. cette idée te rassure, autant pour l'un que pour l'autre. ça te fait du bien de penser ça, parce que malgré ta détermination, t'es aussi très triste flavie. plus que ce que tu acceptes de laisser paraître, même à ceux qui se rapprochent le plus d'être des amis. votre relation était compliquée mais tu l'aimais ce papa pas trop absent mais pas trop présent non plus, tu ne voulais pas qu'il parte et tu ne t'y attendais pas. peut-être que si tu avais su plus tôt, tu aurais fait l'effort de te bouger avant. maintenant c'est trop tard te disent certains t'as pas envie de les écouter. tout comme t'as pas envie de croire quand on te dit qu'il est parti avec une mauvaise image de toi, une pensée amère au souvenir de ton parcours. tu ne sais pas d'où ça te vient mais tu crois à une dernière chance, tu imagines qu'il n'est pas encore totalement parti et que si tu fais de belles choses maintenant il le saura. il le verra. grâce à lui, pour lui, tu es la femme la plus déterminée du monde. ou peut-être que du pays. tu es prête à conquérir le monde, celui du cinéma pour lequel ton coeur bat depuis des années sans pour autant que tu ne parviennes à l'approcher. tout ce temps, tu n'as fais qu'à peine l'effleurer. chez les tiens (qui ne le sont pas vraiment), on ne te considérerait pas comme la dernière des demeurés si tu avais atteint plus tôt ton objectif. mais un jour ou l'autre, ça arrivera. tu ne te perdras plus en cours de route. t'es plus mature que tu aimes prétendre mais c'est surtout que t'as trop durement payer et endurer tes erreurs pour pouvoir les renouveler. t'as l'expérience mais la mauvaise, celle qui laisse des traces irréversibles. t'es pas bien aimable, donc. pas qu'avec ce mec que t'as embauché mais avec tout le monde. c'est devenu une part de ton caractère, de ta carapace et de ton histoire. heureusement pour toi (ou pour lui ? ou pour vous deux ?) cet homme à l'air d'être un dur. t'as sans doute de la marge avant de le tirer à bout, une marge que tu ne penses pas un seul instant atteindre vu que bientôt tu auras d'autres préoccupations que celle de lui lancer des piques sauvages au détour d'une présentation. tu vas devoir amadouer des mondains en puissance dans un monde qui te plaît autant que tu le détestes, ce qui est assez difficile à croire au vu du tableau que tu dépeins à dakota. « tu à l'air d'avoir déjà mit les pieds au milieu de ce monde, tant mieux ! ce sera d'autant plus simple pour toi de te fondre dans la foule.» est-ce un signe ? est-ce que pour une fois le destin à décider de te donner un petit coup de pouce en t'envoyant quelqu'un à même de plaider correctement en ta faveur ? tu jubiles en silence avant de renchérir un peu sèchement. « non, c'est ce que je viens de dire. tu ne m'as pas entendu ? ils ne méritent pas d'avoir mon argent tout comme ils ne méritaient pas celui de mon père. j'ignore vraiment ce qu'ils foutaient au milieu de tous ces crétins avides de toujours plus car lui c'était vraiment un homme bon.  » malheureusement pour ceux qui comptaient sur ton défunt papa pour alourdir leur compte en banque, tu ne comptes pas reprendre le flambeau de la pigeonnitude. tu as de l'argent certes, mais pas autant que d'autres. pas autant que tes soeurs. ton appartement est beaucoup moins chic sous toutes les coutures que leurs domiciles. t'es à la traîne. t'es celle qui est vouée à galérer dans quelques années si tu ne trouves pas rapidement une solution. mais pour l'instant, seul ton banquier sait avec certitudes que tu dépenses plus que ce que tu gagnes pour la simple raison que tu ne gagnes quasiment rien. tes cachets sont aussi maigres que ton succès. ça te fout la rage rien que d'y penser et la question de dakota n'arrange rien; elle blesse ton ego. « pardon ? » t'as l'air de faire ça ? toi ? « c'est vrai que je suis douée dans un lit, je ne suis pas du genre farouche si tu vois ce que je veux dire... mais j'ai des ambitions bien plus grandes que celle de faire fantasmer des adolescents boutonneux devant leurs écrans d'ordinateurs. merci, maintenant j'ai cette vision horrible (et pire encore) dans la tête. un jour je décrocherais un oscar... même plusieurs. je tournerais dans des films hollywoodiens et si tu es gentil ce soir je te laisserais raconter qu'on se connaît pour que tu puisses crâner auprès de tes potes. » tu as beaucoup trop de talents pour le gâcher bêtement avec des discours qui ne comportent que des onomatopées tout le long... « de bons amis je dirais. faire semblant de roucouler avec toi me ferait perdre du temps pour ce qui compte vraiment pour moi. après, si tu veux te glisser dans le rôle d'un amoureux transis tu peux aussi tant que tu le fais bien. c'est le genre de scènes qui pourraient amadouer certaines de mes cibles. comme ils sont riches ils vivent dans une autre réalité et ils se laissent facilement berner par des situations aux scénarios tout droit sortis d'un film... » en fait, peu importe ce qu'il fait du moment qu'il trouve le moyen de te mettre en avant le plus possible. « quelques conseils : souris mais pas trop, hoche légèrement la tête quand on te regarde de façon insistante, prends des initiatives seulement si tu es sûr de ton coup et ne donne pas l'impression de n'être là que pour me vendre. parle de toi, de ce que tu fais. j'ai pas d'idées précises alors je te laisse faire. si tu as toujours voulu t'inventer une vie c'est le moment de te faire plaisir. »  avant d'entrer, tu termines ta cigarette que tu n'as pas eu le coeur d'apprécier en longueur puis tu colles un léger (faux) sourire sur ton minois. « maintenant je le suis aussi. » une fois passé devant le vigile et sur le point de vous mêlez à la foule, tu prends un instant pour te pencher vers ton accompagnateur et lui confié sa première mission. « j'ai soif. attendez une dizaine de minutes puis allez me chercher une coupe de champagne. vous pourrez vous en prendre une également. »

Le manque du corps à corps, il se fait sentir dans des moments qui ne sont jamais les meilleurs. Les songes salissant ton présent, tes souvenirs fusillant ton futur. T’arrives pas à oublier les mots de ta mère ces derniers ayant créé des blessures dans tes tissus. Tout mener de front, tu lui dois bien ça. Supporter le pire du monde, tu te dis que tu ne vivras jamais autant de douleur que celle de ta mère, déposant ses opales sur toi, cet être semblable à ce maudit monstre. La poudre aux yeux du monde que tu côtoies ce même monde dans lequel cette nouvelle cliente avait l’air de vouloir t’embarquer dans un slow mouvementé. Tes opales l’observant, tu n’imaginais pas une soirée tranquille, débordante de vie, prête à mordre pour réussir. Tu captais cette énergie en elle, un petit quelques choses qui te donnait presque envie de la planter sur place. Mais tu ne pouvais pas faire autrement que subir, tu n’étais là que pour être présent, faire preuve d’élégance et être aux ordres. Pour l’argent, ce démon vert faisant tourner le monde en le réduisant en cendre. Jamais envieux de ce monde de luxe, cachant sans doute les pires monstres du monde. Les opales plongés dans les siennes, tu te laisses charmant, alors que ton esprit divague sur ces mots hantant ta tête, ces mots que t’aimeraient coucher sur le papier, pour que ses iris délicates les dévorent, de sourire envieux. Tu l’imagines trop cette fille, une parfaite inconnue, juste ce cœur à qui tu pourrais délivrer ton myocarde sans craindre de le voir s’effondrer en poussière. Te fondre dans la masse. C’est un peu ce que tu fais chaque jour de ta vie, vivre sans qu’on te voie, sans qu’on puisse te dire que ce que tu fais es mal. Suspendu à ses mots, tu essayes de vider ton maudit esprit pour n’être tourné que sur ce rendez-vous, ce job pouvant libérer un peu plus de jour de traitement de ta mère. Celle qui se blesse à te regarder, tu devrais disparaitre de la surface de la terre, mais tu ne le peux pas, tu as déjà essayé. Echapper à ton passé , à tes choix qui furent de voler et tuer pour sauver l’une des vies les plus importantes ici-bas : nova. Ta jumelle. Absente, persuadée que tout va bien, alors que tout dérape, tout échappe à ton contrôle, monsieur le maitre du contrôle qui s’estompait dans un monde bien trop éloigné du tien. Tu essayes de te dire qu’elle n’est pas folle, qu’elle ne vend pas son monde qui est fourbe comme un monde de méchant. Mais tu le sais toi, que ces riches ne sont que de la poudre aux yeux. Vendant un monde de toute beauté, alors que les manigances étaient bon train chez eux, tout détruire pour être mieux que les autres. Un léger sourire, tu commences à capter un peu cette demoiselle, douce brune, bien trop amoché par la vie, par le monde de riche dans lequel elle a évolué, sans nul doute. Taciturne, t’as jamais aimé t’épancher avec des mots migrant d’entre tes lèvres. L’observation de tes iris , qui usent la peau de la jeune femme était la seule chose qui te permettait de bien capter cette dernière. Une bonne fille que tu aurais pu foutre dans ton lit, la glisser contre toi, pour ne faire qu’un et l’épuisée à la lueur des étoiles pour finir par t’effacer aux levées du soleil. « alors ne donne rien ici, donne à ceux qui le mérite vraiment ! » t’as pas d’idée précise, mais rien que l’orphelinat se trouvant à quelques rues d’ici, et pourtant, leur monde n’est pas doré. Tu y passes à chaque fois devant et les rires des enfants ne sont pas aussi épanouissant que tous les autres. comme ci on les retenait, les laissait s’enfermer dans la cruauté du monde. T’aimerais croire que cette fille était différente, mais les illusions et toi ce n’était clairement pas une histoire d’amour. Tu mords ta lèvre, l’entendre parler d’elle dans un lit n’égaye qu’un peu plus ta maudite nuit, si tu t’écoutais tu ne ferais guère de long discourt, la choppant, voyant la réaction de la belle brune, mais tu contrôles tes ardeurs de bête féroce, en manque de son péché mignon. Le sexe. La faire taire serait peut-être pas mal, elle avait un débit éreintant dans le fond. « faudra me payer pour dire que je te connais, je crois. Puis pour ce qui est du fait d’être douée au lit, faudra me montrer … » c’est plus fort que toi, ton corps s’approchant du sien, les opales glissant dans les siennes, puis descendant à la naissance de sa poitrine, tu souris. « Mouai en fait ça ne me tente pas, faisons juste de toi la star que tu as envie d’être pour que ça se finisse vite. » au moins elle croyait en elle, attendant pas que quelqu’un le fasse pour elle, peut être que pour le coup tu l’enviais la jeune femme. Toi t’as jamais cru en toi et le monde ne croyait pas en toi non plus. Tu continues de te perdre dans ses paroles, continuant de t’accrocher aux mots les plus important, levant de temps à autres les prunelles au ciel étoilé. L’amoureux transis, t’as même jamais été vraiment amoureux, alors autant dire que rien que cette idée te fait sourire, mais tu pourrais toujours songer que cette fille soit celle aux lettres, dans le fond tu n’espères pas, sinon tu aurais déjà jetée cette dernière aux oubliettes. « Tout est clair pour moi. » un regard à la jeune femme écrasant le filtre de sa cigarette, l’entrée se fait à deux, alors qu’elle te donne à nouveau le plaisir d’entendre sa voix, un tas de mot qui sortent encore de sa bouche, pour une fois te donner quelque chose de congrès où tu n’auras pas besoin de réfléchir plus de dix secondes. Sourire imposé sur tes lippes, les iris observatrices, débordante d’envie de filer un coup de pied dans ce tas de merde. Hypocrisie et froideur se mélangeant dans ce monde, te laissant comme toujours mal à l’aise. Des échanges de regard, des sourires un peu plus forcés. Les regards qui te dévorent, ta dégaine est élégante, mais on n’efface pas de ta personne l’encre courant au niveau de ton cou. Alors que tu approches du service, tu glisses dans une conversation, échangeant avec une dame pouvant être ta mère, bien plus vieille pour le coup. Beau jeune homme, célibataire, tu joues ce fameux amoureux comme te conseiller la voix usante de la jeune femme encore ancrée dans ta caboche. « Justement je vais rejoindre mes chances de ne plus l’être, au plaisir ! » Le sourire ravageur, les yeux pétillant se glissant dans leurs iris déjà éprise de ton regard charmeur. Deux coupes de champagnes tu cherchais de tes opales la jeune femme. « comment se passe ce début de soirée ? » que tu lui demandes en chuchotant à son oreille, elle sans doute coincée dans une conversation ne la concernant que très peu au vu de ses opales cherchant du secours ou alors la bonne personne pouvant lancer sa carrière d’un clin d’œil.

comme une mauvaise pioche successive dans un bon vieux jeu de cartes, les défauts chez toi, se sont accumulés les uns derrière les autres au fil des ans. tu es notamment susceptible, fière comme un coq et surtout capable de rater au vol plusieurs opportunités à la suite. tu l'as toujours dis, la vie ne t'as pas aidé. tu as tiré le mauvais numéro au loto du destin, sinon tu n'en serais pas là. dans une situation qu'au fond de toi tu détestes. ce n'est pas juste cet argent qui ne rentre pas, ces tournages auxquels tu finis par te rendre à reculons ou toutes ces personnes qu'on a imposé dans ta vie. c'est un tout que tu exècres. contrairement à ce que tu veux bien laisser croire, tu es loin de te ficher pas mal d'avoir recours à un homme que tu payes pour t'aider à avancer tes pions parce que tu as bien compris que seule tu te heurtais à trop de difficultés. (intérieures et extérieures). t'aimerais bien que ce dakota ne soit pas là et avoir suffisamment confiance en toi pour ne compter que sur tes seules capacités. mais être un temps résignée t'as fais comprendre certaines de tes erreurs, si bien que tu te sais obligée de faire toujours plus de concessions si le but en vaut la chandelle. tu espères sincèrement que ce sera le cas, que tu ne fais pas ça pour rien et que tes nouveaux agissements ne donneront pas d'autres raisons à nienna de te tourner en ridicule. votre précédente discussion t'as plus affecté que ce que tu as voulu prétendre, évidement que tu es en rogne contre elle et si jamais tu ne parvenais pas à la faire taire à ton sujet tu te consoles en disant que tu ne serais pas la seule à perdre des plumes dans cette histoire. tu as envie de penser que le grand gaillard qui t'accompagne joue plus gros qu'il ne l'imagine, que tu as une véritable emprise sur lui et d'une certaine manière ça te permet de rester sage et dans les rangs, qu'importe si il te provoque un brin. « on est pas là pour ça. » tu ne dirais pas que tu es vexée, mais mine de rien ça t'as un peu décontenancé. réellement, tu ne lui donnerais pas envie de s'adonner à un tout autre jeu ? plus charnel ? non pas que tu aies envie de dessiner du bout des doigts le contour de ses muscles que tu imagines imposant sous sa chemise blanche mais tu n'as pas l'habitude de ce genre de réaction. jusqu'à présent, personne n'a jamais rechigner devant ton corps. t'es bien foutue, on te l'a souvent confirmé au creux de l'oreille entre deux manifestations de plaisir. « moi non plus ça ne me dit rien. » les mots justes te manquent pour éprouver la satisfaction de le moucher, tu te consoles avec le fait que vous soyez presque arrivé et l'excuse que tu n'as plus de temps à perdre avec des balivernes. quant à ce tu penses réellement, que tu n'aurais pas dis non si il avait voulu s'offrir un extra en récompense, ça n'a pas d'importance. oui, le manque du corps se fait un peu sentir parce que tu n'as pas pensé à pratiquer depuis quelques semaines mais maintenant que tes hormones sont réveillées de nouveau, rien ne t'empêche de te trouver un homme ce soir. autre que lui. tu ne peux pas lui donner la satisfaction de le trouver digne de toi. enfin, tout ça c'est si tu as le temps. et si dans ce beau monde il y a plus que des vieux riches. tu rouspètes intérieurement, avec tout ça ton cerveau est en ébullition et des idées nouvelles s'imposent dans ton esprit. tu n'avais pas prévu de devoir lutter contre autant de facettes de toi-même ce soir. de ce fait, ta première tentative d'incruste dans une conversation est un échec dans le sens où pas moyen de la détourner des prochaines vacances à la rochelle de monsieur freddie. tu t'en balances pas mal de ses vacances, puis toi aussi un jour tu pourras frimer sur un yatch en regardant la basse populace moisir à l'intérieur des tentes dans un camping. heureusement pour toi, dakota revient comme tu lui as demandé plus tôt avec une coupe de champagne et tu vois là l'occasion parfaite de t'éclipser. « ah ! mes chers, toutes mes excuses. ma présence est requise ailleurs, ne m'attendez pas. freddie, je compte sur vous pour me raconter en détail vos vacances la prochaine fois que nous nous verrons ! » la voix un peu forte, les mimiques exagérées, tu feint d'être attendue ailleurs pour fuir ce cercle de convives qui ne t'apportera rien. avec toi, tu entraînes dakota par le bras. « amenez-moi loin, là où est supposé m'attendre. je ne veux plus les entendre. » chuchotes-tu à son intention une fois que vous êtes de portée des mondains égocentriques que vous venez de quitter. ton premier essai est un échec, ça arrive. vu le nombre de personnes présentes, ce serait une exceptionnelle réussite de tomber du premier coup sur le parfait pigeon alors tu ne désespères pas. une fois fondus de nouveaux dans la foule, tu t'arrêtes un instant pour tremper tes lèvres dans le champagne et relooké de manière insistante dakota. « je vous ai trouvé long pour revenir avec deux coupes. j'espère que vous n'étiez pas en train de draguer, sachez que je me fiche bien de savoir vous finirez oui ou non tout seul dans votre lit ce soir. »