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 divine comédie. (peyton)

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Message Sujet: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Mer 18 Mar - 21:50


♛ ♛ ♛
{ divine comédie }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Nikolaï Warren
Le soleil offre ses derniers rayons. Il est encore visible, de loin, mais disparaîtra bientôt derrière l’horizon.  Elle l’observe de son regard ébène, le regard ailleurs, le regard éteint. Elle est là, sans être vraiment là, Isabella. Son corps est bien installé, ici, sur ce balcon, mais son esprit est bien plus loin. Autant que son cœur trop lointain. L’âme en perdition, les idées confuses, les pensées tourmentées, ne sont dirigées que vers l’être aimé. Il est quelque part, dans cette ville, sans qu’elle ne puisse deviner où. Il peut être n’importe où, elle a l’amère sensation de l’avoir déjà perdu. Ironie du sort, quand on sait, que c’est elle qui a disparu. Elle qui l’a fui, lui, leur amour. Elle est partie, Isabella, retrouvant l’appartement chaleureux et déjà bien connu de sa sœur. Vivre avec elle, sa présence quotidienne, lui met du baume au cœur. Mais cela ne suffit pas. Rien ne suffit à effacer Nikolaï. Plus encore depuis qu’il a accepté cette enquête, celle qui le met en danger. Les médicaments se sont enchaînés, cachets d’anxiolytiques beaucoup trop abusés. La substance chimique lui est devenue vitale, mais elle lui sera peut-être fatale. Et elle ne s’en rend même pas compte, Isabella, trop occupée qu’elle est à tenter de survivre. Comme un paradoxe étrange, les pilules sont là pour te maintenir la tête hors de l’eau. T’aider à supporter tout ce chaos. Et, en même temps, elles n’empirent qu’un peu plus tes maux. Et elle ne le voit pas, la tourmentée. Elle n’a pas trouvé un autre remède pour se soulager. Se soulager de tous ces tourments, tous ces démons intérieurs qui la hantent. L’esprit confus, paraît moins angoissé, mais toujours déboussolé. La coupe emplie de vin entre les mains, elle fait tournoyer le liquide rouge sang encore intact, distraitement. Si distraitement qu’elle n’entend pas le bruit de la porte d’entrée, ni les pas familiers en train d’approcher. C’est quand Peyton se retrouve sur le balcon qu’elle remarque enfin sa présence. – Oh bonsoir toi. la salue-t-elle, un faible sourire sur les lèvres, la lueur pourtant toujours éteinte dans les prunelles. Elles s’accrochent à celles, étonnamment brillantes en ce moment, de sa cadette. L’intuition qu’il se passe quelque chose dans sa vie, quelque chose qu’elle ne lui a pas encore dit. D’un signe de la main, elle désigne son verre de vin. – Tu en veux ? demande-t-elle innocemment, désireuse de partager avec elle ce moment. Les seuls instants agréables qu’elle passe dans cet appartement, ce sont ceux avec elle. Elle rendra celui-ci aussi plus agréable, Peyton, elle rend toujours tout plus agréable. Et c’est comme ça depuis qu’elle est née, depuis qu'elle est venue illuminer sa vie de sa clarté.
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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Dim 29 Mar - 21:19


and no, i won't hear it, whenever anybody says your name, i won't feel it, even when i'm burstin' into flames. -- @isabella kingston

Le monde qui tourne à cent à l’heure, le quotidien bousculé par tous les événements de sa vie. La boutique qui fonctionne mieux que ce qu’elle espérait, sa relation avec Ewan qui vient prendre un tout nouveau tournant, et sa sœur. Isabella qui vit de nouveau à ses côtés. Elle est heureuse de la voir, mais elle n’est pas heureuse qu’elle soit là, parce qu’elle sait que sa présence ici fait écho à sa rupture avec Nikolaï. Une rupture qu’elle ne comprend pas, l’amour tellement présent entre eux. Une rupture qu’elle ne comprend pas, alors qu’elle est pourtant la mieux placée pour le faire. Parce que, tout comme ta grande sœur, tu te refuses à l’amour. Tout comme ta grande sœur, tu refuses de voir l’évidence, Peyton. Seulement, Isabella a partagé sa vie avec plusieurs hommes, déjà. Elle n’est plus une novice comme toi. Et il y a ce revirement que tu ne comprends pas. Elle sait, pourtant, que sa sœur fuit le bonheur, elle sait qu’elle est torturée parce quelque chose de bien trop profond, mais elle pensait, espérait que Nikolaï parviendrait à changer cela.

Parce qu’Isabella, elle est ce qu’il y a de plus beau au monde,
Parce qu’Isabella, elle mérite toutes les merveilles et autres splendeurs de l’univers.


Elle est une perle, une femme extraordinaire, sur qui l’on peut toujours compter. Sur qui l’on peut toujours s’appuyer. Malheureusement pour la belle latina, elle ne se donne pas l’opportunité d’accéder à cette réciprocité. Préférant se murer, chaque fois que les choses deviennent compliquées. Chaque fois qu’elle a cette sensation de tout gâcher. Et ton rôle à toi, Peyton, c’est de la faire sourire. De lui faire tout oublier. Par chance, il s’agit certainement du rôle dans lequel tu excelles. - Bonsoir, toi. Qu’elle répète en souriant, avant de pénétrer sur le balcon et de s’installer à ses côtés. Acquiesçant au sujet du vin, elle reprend rapidement la parole. - Qu’est-ce que tu fais ici toute seule ? Tu contemples la vue ? Elle déteste la voir broyer du noir, depuis toujours. Elle se souvient encore lorsqu’elle était petite fille, combien elle était malheureuse lorsqu’Isabella semblait l’être aussi. C’est cette relation fusionnelle, inégalable que vous partagez depuis toujours. Cette relation si belle, qui fait que malgré les années passées, les rituels ne s’effacent pas, les moments routiniers ne disparaissent jamais.

(c) calaveras.
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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Mar 31 Mar - 21:07


♛ ♛ ♛
{ divine comédie }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Nikolaï Warren
Le plus beau des ouragans vient d’arriver. De son sourire lumineux, de son visage radieux, elle est venue la retrouver. Elle n’en a sans doute pas conscience, Peyton, mais elle est celle qui tient sa grande sœur à flot en ce moment. De sa lumière, elle seule peut l’illuminer si facilement. Puis, de par leur travail, elle lui donne la force de se lever chaque matin pour affronter une nouvelle journée. La latina ne sait pas ce qu’elle ferait sans elle, sans leur frère. Sans cette famille qui, dans les pires moments de sa vie, vient lui rappeler combien ils sont unis. Combien ils sont liés les uns aux autres aussi. Heureuse de pouvoir oublier ses tourments, ne serait-ce que pour quelques instants, Isabella invite sa cadette à la rejoindre sur le balcon. Celle-ci ne tarde pas à s’exécuter alors que les prunelles noires de la plus âgée des sœurs se posent sur l’horizon. – Elle est jolie, d’ici. N’est pas mensonge une simple affirmation. Non, elle n’admirait pas la vue, ou bien, elle le faisait sans vraiment la regarder. Toutes ses pensées réfugiées ailleurs, beaucoup trop loin pour être à sa portée. – Je vais te chercher un verre. dit-elle en reposant le sien, juste avant de se lever. Elle pourrait la laisser y aller toute seule mais Peyton, elle sera toujours son bébé. Et elle aura toujours trop tendance à la materner… la couver. Elle quitte le balcon, quelques secondes, juste le temps d’aller récupérer une coupe de vin dans la cuisine. Et laisser par inadvertance sur le siège où elle se trouvait, le pilulier rempli de ses cachets secrets. Elle revient munie du cristal qu’elle ne perd pas de temps à remplir de vin, pas trop cela dit. C’est quelque chose que sa petite sœur est censée éviter, pour ne pas empirer son état de santé. – Profites-en bien, c’est le seul que tu auras. lui rétorque-t-elle avec un petit sourire en coin. Elle a promis à Peyton de faire des efforts pour éviter de l’étouffer, mais elle aussi lui a promis… de faire attention à sa santé. Douce ironie, tu t’inquiètes tant pour elle. Mais, des deux sœurs, c’est peut-être toi qui franchis la ligne rouge sans vouloir te l’admettre. Toi qui te mets en danger, sans vouloir te l’avouer. Reprenant son verre, l’écorchée vive en boit une petite gorgée, avant d’ajouter. – Alors, tu joues la carte du mystère ou tu comptes me dire où tu étais ? Tu refuses de laisser tes songes beaucoup trop sombres envahir l’atmosphère. Encore moins, risquer de contaminer Peyton et sa lumière. Pourtant, elle sait, Isabella que sa sœur a toujours su lire à travers elle. Car elle a toujours été le premier témoin de ses ténèbres. Mais elle a envie de savoir, envie de connaître, ce qui rend ses prunelles encore plus pétillantes que d’ordinaire. Elle a envie de noyer ses souffrances dans le bonheur de sa cadette.
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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Dim 12 Avr - 19:18


and no, i won't hear it, whenever anybody says your name, i won't feel it, even when i'm burstin' into flames. -- @isabella kingston

Elle semble pensive, Isabella. Beaucoup trop en ce moment. Les prunelles déjà si brunes assombries par son chagrin d’amour. Par ce sentiment d’échec qu’elle doit ressentir. Tout serait pourtant si simple, bien plus simple, si elle se contentait d’écouter son cœur, comme la cadette a toujours su le faire. La plus belle des ironies, c’est qu’il n’y a bien qu’en amour, que tu ne sais pas l’écouter, Peyton. Toi, petite nomade fonctionnant à l’instinct, à l’envie, à ce qu’il y a de plus primaire chez l’être humain. Tu te laisses guider par tes ressentis et non par tes pensées. Mais pas en amour. L’amour est proscrit. L’envie de voir sa grande sœur différente d’elle, sur ce point ? L’envie de la voir profiter de l’amour qu’elle semble enfin avoir trouvé. Différent de tous les hommes qui sont passés dans son cœur, ceux qui n’ont pas su y rester, ceux qu’elle n’a pas voulu garder. Elle aimerait que ce soit différent, cette fois, qu’elle puisse accepter et profiter du bonheur qu’elle mérite. - Merci. Grand sourire de bébé, comme lorsqu’elle était petite et qu’Isabella lui préparait son goûter. Des choses qui ne s’oublient pas. Des habitudes qui ne se perdent pas. Et lorsqu’elle disparaît pour s’engouffrer au creux de cet appartement qu’elles partagent de nouveau. Et le regard de Peyton traîne alors, se perd en regardant la vue, en contemplant New-York, ville dans laquelle elle est née. Le regard de Peyton traîne alors, se perd, jusqu’à cette petite boite, ce petit pilulier abandonné sur le siège de sa sœur. Et c’est tout sauf habituel, de la part de ta sœur, Peyton. Tu n’as pas de doutes sur le fait qu’il s’agit-là de médicaments, tu en prends bien assez toi-même pour ne pas les reconnaître entre mille. Ce n’est que lorsqu’elle apparaît de nouveau, qu’elle attrape le verre, lui offrant un petit sourire pour la remercier, pensive à son tour. - Et toi ? Tu joues la carte du mystère ou tu me parles de ce que tu as laissé sur ton siège ? Qu’elle demande, presque innocemment, bien loin de se douter d’à quel point le vérité pourrait être violente. D’à quel point la vérité pourrait venir briser son cœur. Et t’en profites pour détourner la question, mais c’est surtout l’inquiétude, qui te parle, Peyton. L’inquiétude, preuve qu’au fond, t’as ce trait commun avec ta sœur. Ce trait que tu ne peux ni nier, ni lui reprocher.

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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Mar 21 Avr - 19:13


♛ ♛ ♛
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crédit/ tumblr ♛  w/ @Peyton Cooper
Le cœur à la dérive, depuis que l’amour est parti. Ne lui reste plus que ses amis, sa famille. Ne lui reste plus qu’elle, son rayon de soleil. Celle qui illumine sa vie en quelques éclats de rire, quelques regards empreints de malice. Ne lui reste plus que Peyton pour égayer son âme beaucoup trop tourmentée. Mais la grande sœur voit vite ses envies de légèreté s’envoler, il lui aura fallu juste quelques secondes pour s’éclipser. Et que sa cadette ne découvre l’existence de ces cachets. Devant son air absent, la beauté au charme latin lui tend sa coupe de vin. Elle essaie bien de la sortir de ses pensées mais elle ne s’attend pas aux mots qui vont suivre. La jolie brune a toujours été directe, spontanée, plus qu’elle. C’est sans doute sans réfléchir, même, qu’elle lance le sujet autour de ces médicaments dont elle ne lui a jamais parlé. Mais Isabella est prise au dépourvu par une telle demande. Plus encore, elle est déstabilisée car la dernière personne qui a appris l’existence de ces anxiolytiques, c’est son ex petit-ami. Il était tellement inquiet pour elle, tellement qu’il l’a contrainte à arrêter convaincu qu’elle avait un problème. Tu ne veux pas être une source d’inquiétude, Isabella, tu ne l’as jamais voulu. Encore moins pour ta cadette… Car c’est à toi de prendre soin d’elle, non l’inverse. – Oh, ça souffle-t-elle avant de se rasseoir sur son siège, récupérant la petite boîte pour la mettre dans la poche de son pantalon. Comme si en cachant l’objet du délit de la vue de sa sœur, elle pouvait lui en faire oublier l’existence. – Ce n’est rien du tout. elle affirme, la voix qui se veut assurée, mais ses prunelles plus troublées. Elle a la sensation de lui mentir alors que, pourtant, elle dit bien la vérité… il ne s’agit que de médicaments fournis par son propre médecin. Aucune raison de s’alarmer, elle en est persuadée. Mais la belle sent toujours le regard insistant de sa sœur sur elle. Ce regard qui signifie qu’elle s’inquiète pour elle. – Ce sont juste des calmants… tu me connais, je suis une angoissée. elle le sait, Peyton. Elle l’a si souvent fait remarqué, elle a si souvent tenté de la relaxer. Elle n’est pas dépendante, Isabella, elle n’a rien d’une camée. Pourtant, elle se sent prise au piège comme si elle l’était.
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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Ven 8 Mai - 22:00


and no, i won't hear it, whenever anybody says your name, i won't feel it, even when i'm burstin' into flames. -- @isabella kingston

Il ne suffit que d’un seul instant pour faire naître l’inquiétude dans l’esprit, dans le cœur, de la cadette. Il ne suffit que d’un seul instant pour qu’elle commence à se poser tout un tas de questions, à se demander si elle n’a pas sous-estimé le mal-être de sa grande sœur, la détresse de cette dernière. Et c’est quelque chose qui la tourmente, énormément, parce que depuis son retour à New-York, elle a eu l’occasion de réaliser combien son absence avait pu causer du tort à sa grande sœur. Combien elle aurait pu avoir besoin d’elle. Parce qu’au fond, t’étais convaincu que celle qui avait besoin de l’autre, c’était toi, depuis toujours. Parce que t’étais la petite dernière qui n’a pas eu de mère, celle dont Isabella a dû combler l’absence, jouant tous les rôles de ta vie. T’avais jamais réalisé que peut-être qu’elle aussi, c’était à toi qu’elle se raccrochait. Et elle refuse de faire les mêmes erreurs que celles passées, Peyton. S’il y a bien une personne dans ce monde avec qui elle ne veut plus en faire, c’est elle. S’il y a bien une personne dans ce monde de qui elle veut prendre soin, c’est elle. Mais elle connait sa sœur. Elle connait le tempérament protecteur de cette dernière. Et comme elle la connait, elle sait qu’Isabella n’acceptera jamais de la voir se faire du souci à son propos. Elle sait qu’elle devra batailler pour la moindre petite explication de sa part. - Isa… Guère rassurée par les tentatives de la brune, elle ne cache pas son mécontentement. - Des calmants, ce n’est pas rien. Ce n’est loin d’être rien, tu le sais et tu sais qu’elle le sait aussi, Peyton. Tu sais ce que cela implique. Être une angoissée n’est en rien une excuse ou une justification nécessaire, elle refuse de s’en contenter, refuse de fermer les yeux alors qu’Isa est juste là, sous ses yeux, sous son toit. - Ecoute, je sais qu’en ce moment ce n’est pas vraiment la grande forme pour toi… Mais tu peux me parler, tu le sais… Au fond, peut-être que non. Peut-être qu’Isabella est tellement habituée à s’inquiéter pour elle qu’elle en oublie parfois que la cadette peut être une épaule, elle aussi. Qu’elle peut, elle aussi, se comporter comme une sœur digne de ce nom le ferait. C’est ce qu’elles sont, aujourd’hui, deux sœurs. Deux sœurs, d’égale à égale.

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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Dim 17 Mai - 20:00


♛ ♛ ♛
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crédit/ tumblr ♛  w/ @Peyton Cooper
Il y a comme un poids qui vient soudain s’abattre sur ses frêles épaules. Un poids qui vient s’ajouter à celui qu’elle portait déjà, celui qui la consumait déjà. L’âme en peine n’a pas la force d’affronter l’inquiétude de Peyton. Elle a suffisamment de choses, en ce moment, qui tourmentent son esprit torturé pour en rajouter. Car c’est ainsi qu’elle le ressent, Isabella, comme une source de complications supplémentaires. Car tout, ces derniers temps, ne devient qu’un souci de plus, un problème de plus. Jusqu’au moment où elle n’arrivera tout bonnement plus à les régler. Peut-être même que ce moment est arrivée. Devant sa petite sœur, la tourmentée se sent prise au piège. Elle essaie comme elle peut, pourtant, de rassurer sa cadette. Mais c’est peine perdu. Les prunelles sombres, si sérieuses, si rarement sérieuses de Peyton suffisent à le lui faire comprendre. Puis ses mots viennent, des mots préoccupés, des mots inquiets, des mots touchants. Mais des mots qu’elle ne sait pas comment accepter, Isa. Entre les deux sœurs, elle a toujours été celle qui s’occupe de l’autre. Celle qui veille sur l’autre. Celle qui prend soin de l’autre. Et si elle aurait été embarrassée devant n’importe qui, c’est encore bien pire devant celle qu’elle voit encore trop comme son bébé. Elle a appris à se confier à Peyton, elle a appris à lui livrer davantage son mal-être. Mais parler de ces médicaments… non, elle ne peut pas. Elle ne peut pas accepter qu’elle la voit dans un tel état… aussi vulnérable.

Non, pas Peyton.

Surtout pas Peyton.

Alors même que peut-être, elle aurait besoin d’elle. Peut-être même qu’il n’y a qu’elle qui peut lui apporter son aide. Elle et Julius, ils sont… tout ce qu’elle a. Tout ce qu’elle n’aura jamais. Mais elle n’a pas pour autant la force de se rabaisser à dévoiler sa fragilité. Car s’il te manque bien une chose, Isabella, c’est la force d’être vulnérable. Celle de baisser enfin toutes ces barrières qui t’empoisonnent l’existence et te prive de l’amour de ceux pour qui tu as tant d’importance. C’est dans le silence que se réfugie l’écorchée vive, avant que sa petite sœur n’insiste. La gorge qui se noue, la torturée la contemple quelques secondes dans un bruit. – Je sais que je peux te parler… et je le fais. Tu sais pour Nikolaï, tu sais ce qui se passe en ce moment… Elle sait tout, Peyton… elle sait pour sa rupture, elle sait même pour cette enquête. Elle sait tout, en vérité, sauf l’essentiel. Ces cachets, elle n’en connaissait pas l’existence. Tout comme, certainement, elle ne mesure pas l’étendue immense de sa souffrance. – Ils m’ont été prescrits par mon médecin. Il n’y a aucune raison d’en faire toute une histoire. qu’elle lâche enfin, la voix calme, comme à son habitude, mais légèrement plus fébrile. Parce qu’à cet instant, devant celle qui reste à ses yeux son bébé, elle se sent comme elle a été rarement, fragile.
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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Dim 5 Juil - 20:14


and no, i won't hear it, whenever anybody says your name, i won't feel it, even when i'm burstin' into flames. -- @isabella kingston

Les Cooper, ils se résument à une série de drames, à des aventures toujours plus sombres les unes que les autres. Fait établi, cela a toujours été ainsi. Tellement qu’une série aurait pu être écrite sur leur vie. Et malgré cela, malgré les tempêtes, malgré les tsunamis, ils se relèvent, toujours. Ils se relèvent, toujours et chaque fois plus forts qu’avant. Chaque fois un peu plus forts que la veille. Mais s’ils ont bien une source de vulnérabilité en commun, tous les trois, c’est l’amour qu’ils se portent. L’amour inexplicable, inébranlable, qui pourrait les rendre totalement fous s’il arrivait quelque chose à l’un des derniers survivants de la fratrie. Et en ce moment même, t’as l’impression que c’est le cas, Peyton. L’impression que c’est ce qui arrive, que quelque chose de mal est en train d’arriver à ta grande sœur et que t’es complètement impuissante face à cela. Incapable d’effacer la peine que ressent Isa, incapable de lui faire oublier les souvenirs qui viennent la torturer. Incapable de faire quoi que ce soit, au fond. Rien d’autre qu’essayer, désespérément, de lui parler, pour comprendre, pour l’aider. Ce n’est pas assez. Ce ne sera jamais assez, lorsqu’elle l’esprit libre se met à songer à tout ce qu’a fait Isabella pour elle, tout au long de sa vie. Ce n’est pas assez, puisque les mots ne suffisent pas. Puisqu’elle ressent le besoin de se jeter dans les calmants. Puisqu’ils semblent être le seul remède capable de d’apaiser ses maux. - Oui, je suis au courant, mais tu ne te laisses jamais aller, Isa… Et elle la connait, elle sait qu’elle est ainsi, depuis toujours. Elle connait son tempérament, sa nature réservée, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’exprimer ses sentiments. Au fond, sur ce point, vous vous ressemblez, toutes les deux. - Pourquoi est-ce que tu as l’air si mal à l’aise si ils viennent de ton médecin ? Son ton est doux, elle ne souhaite pas la brusquer mais refuse également de rester silencieuse face au mal-être de sa grande sœur. - Je ne te fais pas de reproches, Isa, je m’inquiète, c’est tout… Et mieux que personne, elle devrait te comprendre, Peyton. Elle qui s’inquiète, toujours.

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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Lun 6 Juil - 10:55


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crédit/ tumblr ♛  w/ @Peyton Cooper
Peut-être que tout le problème, chez Isabella, vient de là. Il vient de tous ces problèmes, tous ces drames, toutes ces souffrances qui l’ont assaillie comme autant de sévices infligés pour la faire chuter. Elle n’est pas tombée, elle n’est jamais tombée, mais elle est lentement en train de plier. Peut-être que tout ce qu’elle a affronté dans sa vie ne l’a pas renforcée, c’est peut-être même tout l’inverse en vérité. Car chacun des coups portés t’a un peu plus fragilisée. Le roc que tu étais, dans ton rôle d’aînée, dans ton rôle de femme forte et prête à tout porter, il n’était pas aussi dur que tu le croyais. Chacun des coups t’a un peu plus fissurée, jusqu’au jour où tu finiras brisée ; morcelée ; éclatée en des milliers de débris cassés. Mais elle continue de rester debout, l’âme tourmentée, si habituée à recevoir des coups qu’elle ne se rend même pas compte qu’elle est en train de flancher. C’est elle, sa petite sœur, sa cadette, son bébé qui le remarque alors qu’Isabella demeure aveuglée. Parce qu’elle l’aime, Peyton, elle l’aime si fort qu’elle s’inquiète pour elle comme sa grande sœur le ferait pour elle. Mais si tu t’es tant de fois inquiétée pour elle, tu ne peux pas accepter qu’elle te rende la pareille. Tu refuses d’inverser les rôles car c’est toi l’aînée et elle la cadette. C’est à toi de t’(pré)occuper d’elle, pas le contraire. Elle avance sur un fil en déséquilibre, Isabella, elle pourrait chuter à tout moment, mais tant qu’elle continuera de rester debout, elle niera le danger. Elle repoussera, l’idée même, qu’elle puisse tomber. Comme elle repoussera les tentatives de Peyton pour la pousser à se confier ; à se libérer ; à se laisser aller. Se rend-elle compte, au moins, qu’elle n’a jamais eu le choix de le faire ? Que c’est devenu, à force de prendre sur elle, une partie d’elle ? Ne se rend-elle pas compte que, si ses barrages cédaient face aux torrents qui la menacent, elle se ferait écraser sous leur violence ? Si elle tombait, Isabella, elle ne pourrait jamais se relever. – Parce que je ne suis pas comme ça, et tu le sais. Me lamenter n’apporterait absolument rien. elle énonce, toujours pragmatique, toujours sous contrôle. Mais sa voix est moins apaisante que d’ordinaire, la tourmentée laisse entrevoir qu’elle est sur la défensive, pour un sujet qui ne devrait pas être tabou. Seulement, la tête de mule qu’elle a comme petite sœur insiste encore davantage, au point de faiblir peu à peu les barrières dans le cœur de l’écorchée vive. Un soupir s’échappe de ses lippes alors que, devant sa question, elle reste interdite. C’est devant la suite de ses propos qu’elle réagit. – Et depuis quand ? Depuis quand tu t’inquiètes pour moi ? À ce que je sache, c’est toujours moi qui me suis occupée de toi, pas le contraire. Et tu réagis, oui, de la pire des manières. À énoncer des non-dits, des choses aussi que tu ne penses même pas, pas vraiment, pas comme ça. – Quand tu es partie, durant trois ans, sans te retourner, tu ne t’inquiétais pas de ce que je pouvais devenir, n’est-ce pas ? Alors, arrête, arrête Peyton. Et une partie de toi se déteste déjà de lui parler de cette manière. Mais tu n’es plus tout à fait toi-même. T’es à fleur de peau, Isabella, prête à imploser. Juste, pour ne pas craquer.
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Message Sujet: Re: divine comédie. (peyton)   divine comédie. (peyton) Empty Mar 11 Aoû - 1:02


and no, i won't hear it, whenever anybody says your name, i won't feel it, even when i'm burstin' into flames. -- @isabella kingston

Pas de disputes, pas de rancœurs, pas un mot plus haut que l’autre, d’ordinaire. Une relation parfois amusante, parfois déroutante, une relation entre deux sœurs qui ne se ressemblent pas mais qui s’aiment plus que tout. Même lorsqu’elles étaient plus jeunes, lorsque Peyton n’était qu’une petite fille, les éclats de voix n’existaient pas, les désaccords n’existaient pas. Et pourtant, aujourd’hui, sans qu’elle comprenne pourquoi ni comment, la situation bascule. Le monde s’effondre sur elle, sur elles. Tu vois ta sœur comme tu n’as jamais eu l’occasion de la voir. Sur la défensive. Irritée. Prête à exploser. L’oiseau reste bouche bée, sous le choc, tombe dénue. Mais plus que tout, elle est blessée. Blessée parce qu’elle réalise, une fois de plus, qu’elle n’aurait jamais dû s’en aller. Qu’elle n’aurait jamais dû abandonner sa grande sœur. Blessée, et au fond, elle s’en veut bien plus à elle-même qu’elle n’en veut à la belle Latina. Alors elle ravale sa salive, se lève, se place face à elle, en croisant les bras. - Je suis partie oui, et je suis revenue pour effacer cette erreur. Pour qu’on se retrouve. Tu semblais le vouloir aussi. Déstabilisée, sans savoir quoi dire, ni quoi faire. T’es pas habituée à te poser mille questions, Peyton, toi, t’agis. Sans réfléchir. T’agis spontanément et bien plus encore avec tes frères et sœurs. - Et être la grande sœur ne t’autorises pas à t’inquiéter constamment pour les autres sans accepter que quelqu’un puisse s’inquiéter pour toi en retour. Elle lui tient tête, parce que son inquiétude va bien au-delà d’une dispute. Parce que le bien-être d’Isabella compte plus que la peur qu’elle lui en veuille. Après tout, toi, tu ne reproches jamais rien à ta sœur, Peyton. Même lorsqu’elle te couve un peu trop. Même lorsqu’elle te materne constamment. Même lorsqu’elle t’empêcherait presque de faire des propres choix. Tu n’en veux jamais à Isabella, et elle ne peut pas t’en vouloir de vouloir prendre soin d’elle, au moins une fois. Une seule petite fois.

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