we meet by accident ☽☽☽ betsi

les mains dans les poches, la capuche par d’ssus l'crâne rasé, tu déambules dans les rues du queens, les r’gards qui t’transperçent. like always. toi, l’gosse qu’a une gueule d’p’tit branleur, l’combat d’rue avec kenny qu’a laissé des marques sur ton visage. t’arrives à t’déplacer sans grimacer, c’est d’jà ça. faut dire qu’mickey s’est donné à coeur joie d’te rafistoler, sourire malicieux qui lui pendait aux lèvres chaque fois qu’tu grognais, l’enfant martyre. c’te connasse! et l’mcdonald qu’avait raison, qu’ça s’estomp’rait vite, la douleur, tout ça. n’empêche, tu r’ssembles toujours à rien, t’oses pas rapp’ler laure rien qu’pour pas qu’elle t’voit dans c’t’état. les questions, t’as pas envie d’y répondre alors tu t’abstiens d’te rendre jusqu’à chez elle et d’frapper à la f’nêtre d’sa chambre. surtout qu’t’as la trouille d’être incapable d’la baiser comme il faut, avec tes flancs endoloris. t’as plus d’ecchymoses que d’peau, c’peu dire et t’veux pas la décevoir, la princesse al khalir. faudrait pas, un plan pour qu’tu r’partes d’chez elle les couilles encore plus pleines qu’elles l’étaient avant ton arrivé. ou avec plus d’interrogations qui t’martèlent l’crâne. ouais, c’surtout pour ça qu’t’oses pas la r’voir, ta belle laure. pas les nuts d’t’avouer qu’t’as l'palpitant qui bat rien qu’pour elle et sa paire d’yeux. comment en trente s’condes elle parvient à t’transformer en sale clébard, prêt à mordre la première personne qui touch’ra une mèche d’ses ch'veux. y a qu’toi qu’a l’droit d’tirer sur sa crinière. et tu te r’vois, la veille, avec madelaine, où t’as presqu’oublié l’existence d’laure pendant que’ques instants, dans les bras d’une autre. ou si c’tait fait exprès pour t’calmer l’myocarde, pour qu’t’arrêtes d’songer aux lambeaux qui t’servent d’sentiments. toi-même t’sais pas. t’es con, c’t’à peu près l’seul truc qu’t’en es conscient. et y a c’soupire qui s’échappe d’entre tes lippes alors qu’tu tentes d’trouver un truc à foutre pour t’changer les idées, pour r’mettre d’l’ordre dans ta tête. rien d’mieux qu’une bonne dose d’adrénaline pour te r’trouver que’ques minutes ou, enfin, r’trouver l’type qu’tu prétends être à défaut d’assumer c’que t’es dev’nu. l’nez qu’tu r’lèves dans les airs pour mater un insigne d’sexshop. haussement d’épaules suivi d’un bref coup d’œil aux alentours. ça f’ra l’affaire! t’entres dans la boutique pour zieuter la marchandise. pas tellement l’genre d’trucs qui s’glissent bien sous l’chandail ou dans les poches, mais, d’abord, y a l’employé qu’tu dois r’pérer. tu t’mets à fouiner pour voir à qui t’auras affaire si jamais ça dérape et y a ton sourire qu’étire tes traits lorsqu’tu r’marques une tête blonde derrière la caisse. e a s y . tu t’élances vers elle, les avants-bras qui viennent s’écraser contre la vitrine qui sert d’comptoir et t’empruntes ta gueule d'ange, malgré toutes les cicatrices qui t’parsèment la trogne.
— salut. y a une nana qui m’plait et j’aim’rais bien lui procurer du plaisir, mais, dans l’état qu’je suis actuellement, c’pas possible qu’avec ma queue. y a mes flancs qui m’f’ra débander en trois s’condes.
qu’tu commences pour attirer son attention, pas certain qu’elle doit être uuultra enchanté d’bosser un soir de s’maine. en plus, si elle tombe sur des connards comme toi, t’imagines même pas comment elle doit s’faire chier. pas d’pitié, t’poursuis, lui laissant pas l’temps d’ouvrir la bouche.
— alooooors, j’me d’mandais s’tu pouvais pas m’montrer comment on utilise c’genre de trucs?
tu lui d’mandes en pointant les vibrateurs d’ton pouce, canines qui viennent transpercer tes lèvres lorsqu’elle daigne l’ver les yeux vers ta carcasse. c’est qu’elle est pas dégueulasse, la p’tite.

@betsi braxton

oublié. c’est exactement c’que t’as d’b’soin. y a qu’les débiles qui croient qu’l’alcool les aide à pas s’rapp’ler, ça fait qu’empirer, les pensées d’viennent d’plus en plus destructrices une fois qu’l’éthanol fait son effet. en r’vanche, l’adrénaline… c’ça l’remède miracle pour tuer les songes et les enterrer suffisamment longtemps pour cicatriser des plaies qu’ils causent. t’en as eu la preuve avec kenny, avec madelaine et t’comptes bien poursuivre ta lancée avec la blonde qui s’tient derrière l’comptoir. si, à la base, t’avais l’intention d’dérober que’ques babioles en mettant les pieds dans c’sexshop, maint’nant t’as d’autres projets en tête. un plan beaucoup plus intéressant qu’d’glisser un vibromasseur sous ton t-shirt. c’t’en empruntant tes plus beaux yeux qu’tu t’adresses à la commis d’la boutique, lui expliquant brièvement ton léger soucis avec une vulgarité qui semble pas du tout l’offusquer.
— Qu'est-ce qu'il y a ? T'as piqué la nouvelle meuf de ton père et il t'a tabassé ? Tu t'es lamentablement ramassé dans les escaliers ? Ou tu t'es fait passer à tabac par des ripoux parce que t'es un voyou ?
hypothèses toutes aussi plausibles les unes qu’les autres. y a tes lippes qui s’étirent en un sourire malicieux lorsqu’elle approche l’haut d’son corps. t’as pas encore pris l’temps d’mater son décoll’té, persuadé qu’tu finiras la soirée par voir c’qu’elle cache en d’ssous, t’façon.
— Non, ne dis rien... t'as voulu sortir ta dulcinée des griffes d'un mec louche qui l'a approché d'un peu trop près, c'est ça ? Hm, basique. Mais quand même, c'est toujours décevant un mec amoureux.
rire qu’elle fout que’que part, au milieu d’tous ces mots alors qu’a toujours c’rictus amusé qui t’déforme l’visage. t’as beau lui offrir ta plus belle gueule, t’as l’air d’rien avec toutes ces entailles, t’façon.
— aucune d’ses réponses, mais belles tentatives.
qu’tu souffles lorsqu’elle s’penche davangage au d’ssus du comptoir, tes avants-bras toujours plaqué contre la vitrine. t’lui déballes l’grand jeu, lui d’mandant comment s’servir d’ses trucs, rien qu’pour la voir s’faire chier avec une bite en silicone. elle t’sort un vibromasseur dont t’piges même pas la conception. clairement pas une forme qu’existe. t’hausses un sourcil, feintant t’intéresser à l’objet lorsqu’elle t’en fait l’éloge.
— Déjà, c'est celui-là que tu veux, crois-moi. Et elle aussi. Si t'es pas capable de durer plus de deux secondes, elle te remerciera.
elle t’oblige à palper l’engin. ç’aurait pu t’rendre inconfortable d’tripoter une bite outre qu’la tienne, mais au lieu d’être mal à l’aise, y a ton r’gard qui s’accroche à c’lui d’la blonde, une lueur d’défi qu’brille dans l’fond d’tes iris.
— Vas-y, mime-moi comment tu ferais toi ?
t’lui avais d’mander avant, tss. c’pas du jeu, connasse! paupières qui s’plissent, sourire qui s’étire alors qu’a toujours l’objet suspicieux qu’tu tiens fermement dans ta main. tu t’avances légèrement vers elle, appuyé sur tes avants-bras alors qu’tu t’courbes pour foutre ton visage près du sien.
— ’falloir qu’tu m’files un vagin en plastoche pour qu’je t’montre correctement.
t’murmures avant d’incliner l’menton sur l’côté et d’frôler son oreille d’tes lèvres.
— à moins qu’tu préfères qu’je m’pratique sur toi?
tu te r’cules avant d’te r’dresser, vibromasseur qu’t’abandonnes sur l’comptoir alors qu’tu ramènes tes bras vers toi, les croisant contre ton torse. coup d’œil qu’tu jettes vers la porte d’la boutique avant d’poser tes prunelles sur la silhouette d’la commis.
— sinon… t’fermes l’magasin d’avance et on s’tire, toi et moi. j’sais pas pour toi, mais, moi, je m’fais chier et j’doute qu’t’aies mieux à foutre un jour de s’maine… excepté voir des mecs branler des fausses bites.
coup d’menton vers l’cylindre d’silicone qui traîne sur l’comptoir avant qu’un sourire s’dessine sur tes lippes, laissant entrevoir tes crocs. com’on, fais pas ta pussy et divertis moi mieux qu’ça.

t’écoutes attentivement les propositions qu’elle énumère, peu impressionné malgré l’sourire qu’étire d’plus en plus tes lèvres au fil des mots qui s’échappent d’sa bouche. t’aurais été surpris qu’elle parvienne à mettre l’doigt sur la réelle raison pour laquelle y a des ecchymoses qui t’parsèment l’visage. dans l’cas contraire, t’en aurais p’t’être fait la femme d’ta vie si elle s’était arrêté sur autre chose qu’des généralités dépassés. comme si t’pouvais pas t’battre rien qu’pour l’plaisir d’te faire défoncer la gueule.
— C'est qui alors ?
— quoi, plutôt.
qu’tu r’prends, feintant un soudain désintérêt à la conversation. t’aimes pas tell’ment quand on t’voit comme un faible et qu’on s’amuse à t’narguer. t’as beau avoir des fantasmes obscènes pour la p’tite blonde qu’accaparent la totalité d’tes pensées, t’es pas l’genre d’type qui s’laisse intimider par qui qu’ce soit. même pas elle et ses lippes qu’tu t’imagines d’jà dévorer, histoire qu’elle ferme sa grande gueule.
— Me dis pas que tu te sers sur les trottoirs. Faut pas t'en faire pour elles, elles ont l'habitude de pas prendre leur pied les pauvres, t'es pas le premier. Dans tous les cas... faut pas tomber amoureux trésor.
amoureux… à c’mot, tu t’figes avant d’afficher une expression dégoûté. c’est d’ça qu’t’as l’air, skadden, d’un mec amoureux? c’est hors d’question qu’tu laisses c’t’image t’représenter. tu r’penses à c’te soirée, celle où y a laure qui laisse tomber son haut, celle où t’es à deux doigts d’flancher, d’lui avouer tes sentiments… et y a tes phalanges qui s’crispent contre la vitrine, ta mâchoire qui s’desserre pour esquisser un sourire forcé à la commis du sex shop.
— j’suis quand même choqué qu’ma gueule t’inspire qu’des clichés. en temps normal, j’t’aurais laissé mijoter sur tes suppositions à deux balles, mais j’suis prêt à faire une exception, rien qu’pour tes beaux…
silhouette qu’tu détailles d’haut en bas avant d’plonger, à nouveau, tes iris dans les siens.
— yeux.
prunelles qui s’embrasent lorsque t’inclines légèrement l’menton pour mater la pulpe d’ses lèvres. r’gard qui r’monte vers ses opales pour enfin apaiser sa curiosité malsaine.
— l’adrénaline, trésor.
qu’tu souffles avant d’changer d’sujet pour lui faire oublier la possibilité qu’a p’t’être bien une nana dans ta vie. t’pourrais dire qu’c’est à cause d’laure, ce s’rait pas très loin d’la vérité. y a bel et bien une raison pour laquelle t’es à la r’cherche d’un truc qui f’ra battre ton palpitant au point d’t’arracher une grimace d’douleur. parce que t’as b’soin d’te vider la tête, d’penser à autre chose et y a rien qu’arrive à t’faire oublier la princesse al khalir, excepté c’te pute d’adrénaline. et c’te pute de blonde qui t’fout son index contre tes lèvres lorsque t’lui proposes d’tester l’engin qu’t’as entre les mains sur elle. contact banal qui, pourtant, t’fait l’même effet qu’une putain d’décharge électrique.
— Tu perds pas le nord. Mais ça s'mérite ça.
t’aimes pas des masses devoir travailler pour ram’ner une nana dans ton pieu. tu t’lasses vite, t’as pas l’âme d’un romantique et, les belles paroles, t’connais pas. t’plus du genre à y aller franc jeu et, si la gonzesse en question semble pas intéressé, t’passes à la suivante. c’comme ça qu’t’as toujours fonctionné et, vas savoir, c’p’t’être ça qu’t’as toujours voulu, au fond; pas t’attacher… jusqu’à c’que t’tombes sur c’te connasse d’laure, évidemment. et tu t’mets à songer qu’t’as b’soin d’accorder une pause à ton cerveau. là, de suite. faute qu’la blonde refuse ta proposition d’dev’nir l’objet d’tes tests dans la manipulation d’vibromasseurs, t’lui proposes d’dégager d’ici, d’foutre un peu l’bordel dans l’queens. requête qui te r’ssemble pas… mais, y a pas grand-chose qu’tu fais ces derniers jours qu’a du sens, t’façon.
— Tu crois pas qu'il y en a une qui va être déçue si tu lui ramènes pas de quoi monter au septième ciel ? Mais... tant que c'est pas moi qui suis déçue...
— ton cas m’semble plus urgent. et comme j’suis d’jà là… j’me porte volontaire pour qu’ta soirée merdique d'vienne un peu moins chiante. à condition qu’tu m’rendes l’appareil, évidemment.
lippes qui s’étirent, ton corps qui s’penche davantage au d’ssus du comptoir pour appuyer ta prochaine mise en garde.
— et j’suis du genre assez exigeant alors m’déçois pas.
carcasse qui s’déplie lorsqu’elle agite l’trousseau d’clefs sous ton nez, sourire qui t’déforme l’visage. t’es un brin  soulagé qu’elle ait accepté ta p’tite débauche improvisé. elle est p’t’être pas aussi emmerdante qu’ses suppositions l’laissaient croire, finalement.
— Je valide la méthode pour éviter de te ridiculiser parce que tu ne sais pas utiliser ça. Alors montre-moi plutôt de quoi t'es capable. Je t'offre l'engin à la fin de la soirée si tu réussis à me faire aimer les quelques heures à venir.
elle t’cherche, elle fait mumuse avec toi, skadden, p’t’être même autant qu’toi et ça t’agace. ton bassin qui pivote dans sa direction lorsqu’elle s’élance vers la porte d’entrée, tu suis son mouvement. un peu comme si ton corps est inconsciemment aimanté au sien, prêt à la suivre peu importe où elle ira. douce emprise qu’tu tentes d’te défaire en restant planté là, que’ques s’condes, rien qu’le temps nécessaire pour r’prendre tes esprits.
— et s’tu m’offrais toi, plutôt?
tu t’approches d’elle, ton menton qui s’baisse lorsqu’t’arrives à sa hauteur. tes prunelles qui s’accrochent aux siennes, la défiant du r’gard.
— comme t’sembles convaincu qu’tu risques d’te faire chier…
t’sais qu’c’est pas l’cas et que, si ça s’trouve, elle a d’jà mouillé sa p’tite culotte. gamine avide d’sensation forte, t’connais même pas son putain d’blase qu’tu sais d’avance qu’elle est autant assoiffé qu’toi. autrement, elle t’aurait d’jà planté là. y a ton bras qui s’étire, qui frôle sa taille, paume qu’tu déposes contre la porte alors qu’ton corps entier s’presse contre l’sien.
— … t’devrais pas trop avoir les chocottes d’augmenter un peu la mise, non?
ton visage est plus qu’a que’ques centimètres du sien lorsqu’tu pousses la porte derrière elle, sourire malicieux qui fend l’air avant d’t’extirper à l’extérieur. paquet d’clopes qu’tu sors des poches d’ton jean pour glisser un joint entre tes lèvres. c’dernier qu’t’allumes avant d’avaler la fumée, coup d’feu qui signale l’départ d’votre course à l’adrénaline. soirée qu’elle oubliera pas, ton visage qu’t’as bien l’intention d’lui imprégner dans l’cerveau jusqu’à les fins d’ses jours. mais, skadden… s’tu savais qu’ce p’tit jeu s’joue à deux, p’t’être qu’t’aurais d’jà déclaré forfait. à force de j’ter d’l’essence dans l’feu, y a pas qu’tes doigts qui vont finir par cramer.

flamme agressive qui brûle à l’intérieur d’toi, y a c’te putain d’feu qui t’consume d’puis qu’t’as mis les pieds dans c’te boutique. t’avais l’intention d’t’arracher avec un truc banal, un truc qu’t’aurais pioché en trente s’condes, peu importe l’objet. tu t’en branles. t’as juste envie d’courir, d’t’enfuir, d’sentir ton palpitant s’déchaîner sous ton épiderme. t’changer les idées, arrêter d’penser – ou, enfin, d’penser à elle. b’soin d’distraction, d’un truc pour occuper ton esprit, chasser tes songes parasites, ceux qui t’donnent l’impression de dev’nir une autre personne.
— Pourquoi ? T'es différent des autres peut-être ?
surement pas. t’es pire, même, mais, ça, elle est pas obligé d’le savoir. t’manière, t’as d’jà pigé l’genre d’gonzesse qu’elle est, t’pas débile – pas totalement. c’est l’genre de p’tite conne égocentrique qui s’amuse à catégoriser tous les mecs qu’elle croise sous prétexte qu’en a pas un d’assez bien pour elle. et, toi, en plus d’être pas assez bien, t’es nocif. probablement l’pire merdeux qu’elle ait jamais rencontré. elle devrait s’considérer chanceuse d’avoir une belle paire d’tétons qui t’donne envie d’bouffer parce que c’carrément l’genre d’nana qui t’révulse. celle qui s’attend probablement à c’que t’répondes à chacun d’ses caprices les plus insolites. oh, trésor, s’tu savais à quel point j’vais t’faire r’descendre sur terre après t’avoir fait grimper au septième ciel. la chute s’ra fatale. elle a quand même un avantage sur toutes les autres; elle t’intrigue, au point d’lui proposer un p’tit dérapage, histoire d’apaiser ta curiosité. ça t’agace, même, d’t’avouer qu’a un truc chez elle qui t’fait boire ses paroles comme un gosse assoiffé du tier-monde. pendu à ses lèvres, à son r’gard, à son décoll’té… y a pas grand-chose qui t’laisse indifférent. t’as p’t’être les couilles plus pleines qu’tu l’pensais, skadden.
— Tu ne seras déçu que quand je t'aurais quitté.
c’est c’que t’aimes entendre. sourire satisfait qui peint tes lèvres alors qu’tu la suis du coin d’l’œil s’élancer vers la porte d’entrée. et t’joues d’jà, toi, avalant la distance qui t’sépare d’elle. deux raclures prêt à s’entretuer, à s’dévorer. proposition indécente qu’elle étudie et, rien qu’avec ça, t’sais d’jà qu’t’as une longueur d’avance sur elle.
— J'suis pas un trophée. Mais je t'offre un souvenir auquel t'accrocher chaque fois que tu te feras chier avec ta nana.
— tss.
t’étais presque parvenu à extirper laure d’ta caboche avant qu’elle t’rappelle pour quelle raison t’es là. oublier… pas évident lorsqu’on t’remémore sans cesse c’que tu tentes, en vain, d’effacer d’ton crâne. proximité qui s’estompe pour affronter votre terrain d’jeu pour la soirée; le queens. joint qu’t’as à peine l’temps d’savourer qu’elle te l’arrache pour l’pincer entre ses lippes.
— ça, c'est pour lire dans tes pensées.
herbe roulé qui r’trouve tes lèvres alors qu’tu t’diriges machinalement vers l’épave sur quatre roues qui t’sert d’bagnole. rien d’très chic, p’t’être même qu’les autres mecs auraient été mal à l’aise d’y faire monter la blonde, mais elle peut toujours marcher si c’pas l’carrosse qu’elle espérait. elle bronche pourtant pas, à ta grande surprise, s’contentant d’s’installer sur l’capot en attendant qu’tu termines ton joint.
— Tes clés. File-les-moi.
t’souffles la dernière bouffée d’marijuana en t’étouffant, rire qu’tu t’empêches pas d’exhiber, pas certain d’avoir bien entendu.
— quoi?
elle t’ordonne vraiment d’lui r’filer tes clefs, là? paupières qu’tu plisses lorsqu’elle s’redresse pour gober l’vent qu’avait entre vos deux corps, un brin frustré qu’ce soit aussi simple d’t’ankyloser.
— Je t'emmène quelque part.
— met toi à g’nou et p’t’être qu’je t’les donn’rais.
provocation lancée, celle qu’en déclenche une autre. son bras qui s’étire dans ton dos pour palper la poche d’ton jean alors qu’tu demeures immobile, légèrement stupéfait d’son audace et d’la facilité avec laquelle elle t’envoûte. r’gard mauvais qu’tu lui lances lorsqu’elle t’adresse un sourire victorieux avant d’tourner les talons pour prendre place derrière l’volant. putain d’garce!


l’casino. pas vraiment l’endroit auquel tu t’attendais d’terminer la soirée – ou la commencer. t’aurais opté pour un truc vach’ment moins classe parce que, toi, skadden, t’passeras certain’ment pas inaperçu dans c’te foule affublé d’étoffe haut d’gamme. les ecchymoses qui t’parsèment l’épiderme détonnent sous l’insigne carmin alors qu’tes opales sanguinaires témoignent d’ton comportement irascible. t’as une gueule de fauve qu’a lamentablement survécu à une baston sanglante, la blonde qui s’tient à tes côtés s’apparente davantage à ton assaillant qu’à ton prix d’consolation vu l’emprise poignante qu’elle a sur toi.
— joue.
ordre qu’elle crache alors qu’tu pivotes l’menton vers elle, tes iris corrosives qui tentent d’engloutir les siens. t’attend l’prochain batt’ment d’cil pour ouvrir la bouche, c’lui qui dénot’ra l’plus vulnérable des deux. staring contest qu’t’as pas l’habitude de perdre, ton r’gard qui s’accroche à ses prunelles dilatés par la lumière du panneau qui maquille sa peau. scène de crime qui s’dresse sous tes yeux, carcasse maculée d’sang, comme si elle v’nait d’démembrer un être humain par pur sadisme. et c’toi qui flanche. c’toi qui ferme les paupières en premier. c’toi qui perd.
— avec moi.
ses lippes s’étirent et c’contre ses dernières qu’ton attention s’arrête, martyrisant les tiennes d’tes canines avant d’rev’ler l’menton. léger rictus qui peint désormais ton faciès abîmé alors qu’tes doigts acoquinent l’épaule d’ta complice noctambule et glissent l’long d’son bras.
— oh, mais, trésor… pour jouer, faut d’la thune.
langue qui claque contre ton palais alors qu’la pulpe d’tes doigts effleurent l’revers d’sa main. tête qui s’incline légèrement sur l’côté, sourire malicieux qui pend à tes lèvres en guise d’nœud papillon, maint’nant vêtu d’ton plus bel habit. pas b’soin d’costard quand on s’appelle lyes skadden.
— et comme t’es tombé sur l’mec l’plus fauché du queens… ’falloir improviser.
haussement d’épaule avant d’attraper sa main. doigts entrelacés, corps en mouvement, t’la trimbales derrière toi comme une vulgaire poupée d’chiffon avant d’la laisser t’dépasser pour la talonner. hanches qu’t’empoignes une fois derrière elle pour coller ton bassin contre son p’tit cul bombé, tes lèvres qui frôlent sa mâchoire alors qu’ton souffle ardent percute sa chair.
— montre-moi comment t’es plus doué pour piquer un porte-feuille qu’des clefs d’bagnole.
facile à dire pour un mec qu’en a fait son mode de vie. voler, tricher, mentir, courir, t’battre, même, c’ton quotidien. c’dans c’monde dépravé qu’tu vis chaque jour, naissant avec la peau lisse pour, ensuite, clamser aux p’tites heures du matin avec des dizaines d’balafres qui t’font grogner d’douleur. liberté qu’tu lui rends en t’détachant pour r’culer d’que’ques pas, les bras qui s’croisent contre ton torse alors qu’tu mates sa silhouette d’pétasse s’dandiner sous ton r’gard affamé. sourire carnassier qui dévoile tes crocs lacérés, ces derniers qui laisseront d’sombres vestiges violacés consteller son épiderme satiné. signature qui lui rappell’ra, à l’aurore, sa défaite écrasante et les souv’nirs d’vos deux carcasses qui s’frictionnent. game on.

elle t’repousse, toi et ta poigne affamée, aussitôt qu’tu poses tes paluches vagabondes contre ses hanches délicates, celles qu’t’imagines d’jà s’mouver par-d’ssus ta défroque échauffé. et ça t’amuse. ça t’amuse qu’elle tente d’rejeter la tension palpable qu’a entre vos deux carcasses corrosives. parce que, lyes, t’sais pertinemment qu’ça vient pas qu’de toi, l’inverse t’aurait d’jà fait filer, passer à la suivante. t’restes de marbre à c’t’opposition, celle qu’elle finira par r’gretter, alors qu’tu lui murmures ta grotesque requête; piocher un porte-feuille. elle s’éloigne dans un silence qui t’fait serrer la mâchoire, quittant pas des yeux sa silhouette jusqu’à c’qu’elle disparaisse complètement d’ton champs d’vision. t’aurais pu t’déplacer, suivre chacun d’ses mouv’ments comme l’plus crade d’tous les voyeurs, mais t’préfères rester en retrait pour la subtilité d’la chose. quand elle r’vient vers toi et qu’elle t’fait signe d’la r’joindre derrière les machines à sous, t’obéis, ton épiderme qui cherche qu’a s’frôler contre son aura envoûtant.
— Montre-moi ton portefeuille et je te dirais qui tu es.
et heureusement qu’elle te d’mande pas d’vérifier l’tien, elle risqu’rait d’être déçue. d’jà, t’as aucun billet d’dans, ni d’carte d’crédit ou quoi qu’ce soit qui s’apparente à ça. t’as qu’des vieilles capotes, des morceaux d’cartons qui proviennent d’tes paquets d’clopes qu’t’utilises pour faire l’bec d’tes joints et que’ques cartes des clubs d’strip-tease par lesquels t’es passé. franchement rien d’très flatteur, mais, après, t’as la gueule qui va avec et faut dire qu’il semble d’jà pas mal moins ennuyeux qu’celui d’sa victime.
— Mh. De l'argent, des photos de sa femme, son chien, ses deux marmots...
b o r i n g . t’lèves les yeux au ciel, léger soupir qui quitte tes lippes. t’es pas là pour zieuter l’cont’nu du porte-feuille en question, mais bien pour t’tirer avec la thune. t’en as strictement rien à foutre d’savoir qu’il a une famille et un putain d’clébard qui…
— Club d'échangisme... Il fréquente un club d'échangisme, regarde !
oh. là, ça d’vient intéressant. coup d’épaule qu’elle t’assène alors qu’elle t’flanque la preuve sous l’nez, tes doigts qu’agrippent la dite carte pour la mater d’plus près, soudain’ment intéressé.
— T'aurais parié là-dessus, toi ? Il cache bien son jeu avec son costard-cravate.
sourire qu’étire tes lèvres, un brin amusé quand tu t’rends compte d’tout c’que les gens peuvent cacher, d’tout c’qui peut passer inaperçu quand ils demeurent qu’de simples figurants dans vos vies. un peu comme elle, la blonde. t’sais rien d’elle à part l’endroit où elle bosse, mais, sinon, c’un mystère pour toi. t’connais même pas son prénom, ni son âge, rien. et c’p’t’être pas plus mal comme ça, qu’tu saches rien d’elle et que, en retour, elle connait rien d’toi non plus. tout c’qu’elle sait, c’est qu’t’es un p’tit merdeux fauché avide d’adrénaline. y a pas d’quoi en faire un portrait robot.
— J'en ai même volé un autre.
t’abandonnes la carte du club d’échangisme du r’gard pour l’porter sur la blonde, elle qui t’tend un s’cond porte-feuille. c’dernier qu’t’empoignes, rictus qui t’déforme l’visage. t’es impressionné. pas assez pour lui avouer à voix haute, mais t’en penses pas moins. tu l’ouvres pour bigler c’que c’dernier peut bien cacher. cartes qu’tu fais défiler sous tes yeux, butant sur une d’entre elles, une sur laquelle y a l’nom d’la propriétaire d’inscrit d’ssus.
— betsi braxton… l’blase de chienne!
tu t’moques tout en continuant d’fouiller. sourcils qui s’haussent lorsqu’tu reconnais l’enseigne d’une boutique précise, carte qu’tu tends à ta complice, sourire en coin qui peint ton visage.
— c’une d’tes clientes du sex shop. y a la carte d’la boutique où t’bosses!
et, soudain’ment, tu t’figes. ton sourire qui s’estompe en deux s’condes alors qu’ton menton s’relève pour balayer l’immense salle d’un batt’ment d’cil. attention qui s’reporte sur la photo qu’tu pinces entre ton pouce et ton index. une photo d’laure. et tu te d’mandes c’qu’elle peut bien foutre dans l’porte-feuille d’une dénommée betsi braxton. à moins qu’ce soit la princesse al khalir qu’ait un dédoublement d’la personnalité ou qu’elle ait usurpé l’identité d’une pauvre femme dans l’unique but d’chasser l’ennuie. ça serait son genre, elle qu’est également assez narcissique pour conserver son propre portrait dans son porte-feuille. la pulpe d’tes doigts qui palpe que’ques morceaux d’papier froissés, ceux qui contiennent différents numéros d’téléphone et t’fais rapid’ment l’lien. faux nom, carte d’sex shop, numéros d’téléphone… t’es pas stupide, skadden! et, tout d’un coup, t’en as assez vu. si elle a b’soin d’changer d’blase pour s’taper des mecs, c’sont ses putains d’affaires! t’grognes en fermant brusquement l’porte-feuille, c’dernier qu’tu tends à la blonde, feintant un air détaché.
— vite comme ça, j’dirais qu’c’une emmerdeuse, pour sur.
qu’tu lâches en haussant les épaules, tes opales qui parcourent toujours l’paysage à la recherche de c’te connasse qui s’amuse à s’envoyer en l’air avec d’autre mecs. t’as les phalanges qui t’démangent, l’envie d’foutre ton poing dans à peu près tout c’que ton r’gard croise. elle peut bien continuer d’ouvrir ses jambes à n’importe qui, t’rest’ras la meilleure baise qu’elle ait jamais eu, t’façon et, un jour, elle rampera à tes pieds pour t’supplier d’t’occuper d’sa chatte.
— et, vu l’nombre d’numéros qu’à là d’dans, j’ajout’rais qu’a pas qu’son compte en banque qu’est florissant, s’tu vois c’que j’veux dire. l’genre de p’tite salope qu’a l’feu au cul.
t’es plus d’humeur, lyes! c’toi qu’a l’feu au cul et l’seul problème qu’t’as, maint’nant, c’est qu’laure est dans c’putain d’casino! si elle tombe sur toi, t’risques d’te prendre une raclée, d’jà parce qu’tu lui as pas donné d’nouvelles d’puis la dernière fois qu’vous avez baisé, mais, aussi, parce que t’arrêtes pas d’ignorer ses sms. t’avais pas envie d’la r’voir avec une gueule pareille, craignant d’être lamentable au pieu à cause d’tes flancs, mais, maint’nant qu’tu connais son p’tit secret, t’as plus envie d’la voir tout court! t’savais bien qu’elle s’en tapait d’autre, p’t’être même plus qu’toi tu triches, mais t’savais pas qu’ça ferait aussi mal d’avoir les preuves étalés sous l’nez. pensées qu’tu tentes d’chasser alors qu’tes yeux quittent enfin l’vide pour les plonger dans ceux d’la blonde, elle qui semble avoir une humeur aussi massacrante qu’la tienne, sans trop savoir pour quelle raison. sourire narquois qu’tu lui esquisses pour r’donner un peu d’éclat à son teint cadavérique alors qu’une idée effleure ton esprit ludique. billets verts qu’tu rassembles alors qu’tu les agites d’vant la gamine, une lueur malicieuse qui danse dans l’fond d’tes iris chocolatés.
— qu’est-ce qu’on fait quand on a d’la thune, trésor?
question soufflé à l’arrache, lui laissant même pas l’loisir d’tenter une réponse alors qu’t’ouvres la bouche aussitôt.
— on en fait plus!
pognon qu’tu l’obliges à prendre avant d’faire tournoyer sa silhouette, dos à toi, ton menton qui s’appuie contre son épaule alors qu’tu lui désignes la prochaine étape d’votre épopée du bout d’ton index.
— va t’chercher un truc à boire, fond toi dans la masse, j’sais pas… et on s’rejoint aux tables d’poker, là-bas.
tu t’redresses et, avant d’pivoter les talons pour t’élancer vers votre nouveau terrain d’jeu, t’lui empoignes le bras, tes doigts qu’encerclent son épiderme pour l’obliger à faire volte-face, à t’regarder dans les yeux. ces derniers qui s’veulent menaçants alors qu’tu mets une légère pression dans ta poigne, histoire qu’elle capte bien à qui elle a affaire et qu’elle échappe pas c’t’information en cours de route. p’t’être aussi pour t’ressaisir, utilisant l’emprise qu’t’as sur elle comme point d’encrage, pour t’éviter d’trébucher contre ses lèvres turgescentes, celles qu’tu meurs d’envie d’bouffer, là, de suite. chose qu’t’aurais d’jà fait, en temps normal et, ce, sans son consentement – comme si t’en avais b’soin, t’façon – mais, c’te fois-ci, tu t’surprends à vouloir prolonger la nuitée à ses côtés, sous les draps charbonnés d’la prénombre au lieu d’ceux qui r’couvre son pieu.
— et m’entubes pas en foutant l’camps avec la thune… j’te jure qu’je vais te r’trouver.
menace proférée accompagnée d’un sourire carnassier et t’lui rends sa liberté, rompant votre proximité avant d’succomber à tes pulsions outrageuses, ton r’gard qui s’perd un peu trop longtemps à ton goût dans la contemplation d’sa pulpe rosée. tu t’mets à reculer en lui octroyant un baiser soufflé suivi d’un clin d’œil complice et t’effectues un cent quatre-vingts degré sur toi-même pour lui tourner l’dos… à elle, à celle qui viendra bientôt te r’joindre à c’te table. à celle qu’tu t’amuses silencieusement – et à défaut d’connaître son blase – à surnommer bonnie, ta bonnie. et, comme bonnie and clyde, c’t’histoire peut qu’mal s’finir, mais c’pas ça qui t’arrête, skadden. avide d’adrénaline et d’sensations fortes, t’es prêt à clamser, c’soir, si c’pour t’permettre d’sentir ton palpitant s’accélérer dans ta cage thoracique, d’te savoir un peu vivant avant d’crever… avant qu’elle t’tue. ton r’gard qui s’arrête d’vant une des portes qui longent les murs, celle des employés. c’t’à ton tour d’l’impressionner, lyes.