color my life with the chaos of trouble

The Freedom, of falling, a feeling I thought was set in stone. It slips through, my fingers, I'm trying hard to let go, but it comes and goes in waves, It comes and goes in waves, and carries us away.

Les vagues forment une estampe autour de son coeur, perchée au-dessus de son rocher, la rose vit une idylle anthracite avec l’océan. L’esprit engoncé dans une nébuleuse, camaïeu de lilas aux luminescences cobalt. Le marmot est sur terre comme un séraphin, petite envoyée des Dieux pour distraire les hommes du chaos qui saccage leurs songes. À ses grands yeux teintés de curiosité, l’eau s’est toujours montrée plus accueillante que le rivage. On est jamais aussi loin du réel que noyé dans l’océan ; c’était une pensée aisée, qui lui apportait confort et tranquillité.

Elle abat quelques bouts de granits, crevant la surface miroitante. Le soleil fait son salut à la lune, odieuse, ricane de le voir couler comme l’ancre d’un bateau. Roseen rit du spectacle, un sourire de travers sur sa face d’enfant éberluée. Elle a un astre gisant dans ce corps informe, une humanité qui gangrène sans qu’elle en comprenne les raisons. Il y a quelque chose d’écrasant à vivre humain, elle le voyait dans chacun des regards dont elle entr’apercevait les affres. Il lui fallait être comme le soleil ; si le monde était beau, il lui fallait pourtant disparaître un temps, récupérer un peu de chaleur auprès du vide.

Elle entend les pas malhabiles qui raclent contre la paroi rocheuse, sans perdre un morceau de la passation. Quelques épis dorés se dressent et disparaissent, vaincus par la gravité, sans doute aussi par des bras ankylosés de provisions. La môme a les traits qui se chiffonne de ce vacarme incessant « mais enfin, tu m’empêches d’entendre les bruits de la lune », mine contrite relevée vers le rejeton. « Tu arrives au meilleur moment, le soleil est sur le point d’aller dormir! » un enthousiasme ascendant, elle pointe ses réjouissances du bout de l’index. « C’est la pleine lune » elle affirme comme si la peinture s’était rendue implicite. Lonàn, petit être de l’ombre, condensé de lumière, il est pour elle sa première chimère.

Roseen & Lonàn

Color my life with the chaos of trouble

Comme un esprit enfantin
Tu te laisses porter comme un gamin
Tu t’émerveilles d’un rien
Dans ce monde bien trop malsain
Duquel tu proviens

L’esprit léger, embrumé, ses pas résonnent sur le sol qu’il foule de ses pieds. La nuit tombe doucement et le ciel se teinte d’une lueur rosée. Mais le brouillard est bel et bien présent autour de l’irlandais. Une brume épaisse qui ne cesse de grignoter toujours plus ses pensées. Ce soir, il a un peu forcé sur la dose pour se libérer. Aucune ombre ne viendra gâcher sa soirée. Et si jamais ce n’est pas suffisant, des suppléments sont gentiment rangés au fond de ses poches zippées. Pour ne jamais être à court de bonheur en sachet. Mieux vaut être prévoyant que mal avisé. Ce soir, plus rien ne compte, un seul mot d’ordre ; s’amuser. Pas seul de préférence. Roseen lui a proposé de la rejoindre sur la jetée pour admirer le soleil se coucher. Cette fille intrigante et un brin étrange qu’il se plait à fréquenter. Parce qu’il est sociable, Lonàn, et ne rechigne jamais à s’éclater. Il est de tous les bons plans et de toutes les festivités. La vie est trop courte alors pourquoi se priver ?

Et puis avoue-le, tout est bon à prendre pour sortir de ce merdier
L’orage a éclaté sur ta fraternité
Alors tu te plonges corps et âme dans toutes les opportunités
Pour chasser tous ces problèmes de tes pensées

Cigarette coincée entre les lèvres, il arpente les rochers de la plage. Sac chargé sous le bras, arriver les mains vides ne lui a jamais effleuré l’esprit. Bières et des conneries à manger pour assurer la perspective d’une soirée réussie. Des chamallows à faire griller au coin d’un feu et des chips en cas de petit creux. Sa grande taille lui permet de repérer la silhouette de la jeune fille un peu plus loin. L’équilibre précaire, il s’avance jusqu’à atteindre son point d’ancrage. A peine arrivé qu’il se fait engueuler comme un gosse indiscipliné. Un temps de réaction ralenti alors qu’il essaye lui aussi d’entendre ces fameux bruits. Rien, à part le bruit des vagues sur la plage. Cette gamine n’a clairement pas besoin de drogue pour être allumée. Comme si elle était naturellement imbibée. « Qu’est-ce que tu m’chantes ? » Est-il déjà trop défoncé pour comprendre ce qu’elle est en train de raconter ? Qu’importe, il y a plus important. Le soleil se couche pour laisser place à l’astre d’argent. Il ne peut manquer un événement aussi hypnotisant. « Cool ! » Ses prunelles bleutées suivent la direction que la demoiselle lui indique. Et c’est l’enchantement. Un mélange de couleurs envoûtant. Un spectacle transcendant. Véritable dépaysement. Vivement, il pose son sac sur le sol, juste devant. S’assoit à côté de Roseen et admire ce ballet chatoyant. La drogue dans son sang lui donne un aspect encore plus réjouissant. Il plane, Lonàn, et c’est apaisant.

Repliant ses genoux, il croise ses bras dessus. Le bout incandescent de sa cigarette se consume lentement. « C’est beau, toutes ces couleurs. On dirait… J’sais pas, comme si quelqu’un avait balancé de la peinture, tu vois ? Ça fait des grandes traces, comme ça… » Doucement, il lève sa main et dessine les formes du bout du doigt. La manœuvre ne dure pas longtemps et il laisse retomber son bras, perdu dans sa contemplation. « J’ai ramené des provisions. » Qu’il balance sans perdre de vue la lune qui fait son apparition. « Sers-toi si tu veux. Et faudra ramasser du bois pour faire un feu. » Parce que la température n’est pas très élevée, mais surtout parce qu’il y a des chamallows à faire griller.

AVENGEDINCHAINS @Roseen Campbell