capturing memories ft. cassey

11 février 2020, queens contemporain, 20h15 — les rendez-vous avec cassey devenaient de plus en plus fréquents. une fois la nuit tombée ils se retrouvaient dans l'arrière boutique de la friperie où andy travaillait à temps partiel. il avait passé un accord avec la gérante, plutot que d'augmenter son salaire elle avait préféré lui céder une partie du stock qu'elle n'utilisait pas. pendant un temps il y avait fait clandestinement sa chambre quand il n'en pouvait plus de sa colocation, puis lorsqu'il avait emménagé avec binky il avait transformé cette pièce en studio photo. un drap beige tendu contre un mur, deux flashs de chaque côté et le tour était joué. c'était sa pièce secrète, une partie de lui qu'il ne partageait pas avec beaucoup de personnes. seuls quelques visages inspirants avaient eu le privilège de visiter l'arrière boutique pour se faire tirer le portrait.
celle qui revenait le plus souvent c'était cassey. il avait vu en elle quelque chose de nouveau, de différent en comparaison des filles qu'il avait l'habitude de photographier. elles étaient toutes jeunes, la peau lisse, déjà mannequins professionnelles ou en début de carrière. cassey c'était une femme, elle était plus âgée que les gamines qu'andy avait l'habitude de photographier. elle paraissait si jeune, pourtant son visage exprimait un vécu différent des autres. il avait su voir ça en elle, le soir où il l'avait croisé dans ce bar. il avait su faire preuve d'une assurance presque naturelle lorsqu'il l'avait abordé il y a quelques mois de ça, en décidant d'être direct. il lui avait proposé de faire des photos tout en glissant quelques compliments discrets mais appréciables, et elle avait accepté. c'était une période particulière dans la vie d'andy où il commençait de nouveau à tout remettre en question y compris sa légitimité en tant qu'artiste. il se demandait si son travail avait un sens, il ne trouvait plus satisfaction dans ce qu'il faisait. et cassey lui avait inspiré de nouvelles choses, il ne s'était pas trompé en l'abordant. au fil des mois ils ont créé un lien particulier, entre admiration et tendresse, c'était précieux. il était compliqué pour lui de coller une étiquette sur leur relation. il leur était bien arrivé une ou deux fois d'aller plus loin, sans jamais en reparler par la suite. il aimait l'appeler sa muse, sans réellement mesurer l'incidence qu'aurait ce mot.

andy était accoudé au comptoir de la boutique en attendant cassey. quand il la vit franchir le seuil son visage s'éclaira d'un sourire. il s'approcha d'elle " cassey! merci d'être venue " lui dit-il avant de partager leur accolade habituelle.

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{ capturing memories }
crédit/ tumblr ☆ w/@Andy Wood

Il est de ces jours qui, dès le réveil, promettent d’être particuliers. Illuminés par un instant, une promesse, un moment d’éternité. Les jours où elle sait qu’elle va retrouver Andy, ils en font irrémédiablement partie. Il est cette rencontre inattendue, un soir dans un bar empli de foule. Il est venu l’aborder, comme d’autres avant lui. Mais il ne ressemblait à personne d’autre, Andy. Au début, elle a cru à tort qu’il voulait la draguer. Un intérêt qui aurait pu la contenter, le temps d’une soirée. Mais il lui a offert bien plus qu’une aventure d’un soir, bien plus qu’une histoire de passage. L’opportunité de se retrouver, comme elle l’a trop rapidement fait dans le passé, à poser pour l’objectif. Parce qu’elle l’inspirait, parait-il. Elle ne sait pas précisément pourquoi c’est elle qu’il a choisie ce soir-là, pourquoi elle parmi toutes les autres. Il n’empêche que ses compliments ne l’ont pas laissée indifférente, sa proposition non plus. C’était l’occasion de sortir un peu de son monde trop chaotique, retrouver une connexion avec cette fibre artistique. L’art, sous toutes ses formes, il capte son attention, plus encore que n’importe quel garçon. Mais ce garçon, en plus, artiste et charismatique, il n’aurait pu qu’avoir son approbation. C’est comme ça que les séances photo ont commencé. La nuit tombée, quand chacun fermait boutique, ils pouvaient enfin se retrouver. Les rendez-vous, occasionnels d’abord, se sont enchaînés. Ils ont pris cette importance insoupçonnée. Si bien qu’aujourd’hui, Cassey, elle ne sait plus si elle est réellement la muse du jeune homme, ou bien si c’est lui qui est devenu cette source de lumière pour elle.

Il t’offre cette connexion avec l’art,
ce monde dans lequel tu t’égares,
et parfois, un peu, dans son regard.

Il y a eu quelques dérapages. Une fois ou deux, ou peut-être un peu plus. Elle n’a pas compté, ce n’est pas l’essence du lien qui les unit. Elle ne saurait décrire, en réalité, la relation qui les lie. Loin d’être un simple échange professionnel, il y a tout ce pan de tendresse. Cette douceur qu’elle aime lire dans ce regard aux allures de caresse. Peut-être est-ce de l’amitié, un peu améliorée. Peut-être connectés par cet art qu’ils ont choisi de partager. Ou c’est peut-être juste la rencontre entre deux personnes, deux âmes qui se sont trouvées. Et qui continuent encore, cependant, de se chercher. C’est le cœur léger qu’elle vient le retrouver. De son regard étincelant, elle embrasse les lieux instinctivement. Puis, c’est le sourire qui vient illuminer son visage quand elle croise les prunelles de son artiste. – Coucou Andy. Elle le serre un instant dans ses bras, avant de poser un baiser contre sa joue. – Tu sais que je suis toujours contente de venir. Elle se recule pour ancrer ses pupilles bleutées dans les siennes. – Comment vas-tu ?

l'atmosphère chaleureuse de la boutique jouait un rôle important dans leur relation. finalement il ne se souvenait plus vraiment des différentes fois où ils avaient pu se croiser en dehors de la boutique. il l'associait à cet endroit et avait souvent du mal à s'en détacher. c'était à eux, ces moments précieux partagés à l'abris des regards indiscrets. un peu comme un secret - un secret qui finissait par être dévoilé aux yeux de tous lorsqu'andy postait les photos sur ses réseaux sociaux.
leur accolade marquait me coup de départ. plus le temps passait et moins ce geste devenait innocent. rendez-vous après rendez-vous il la serrait toujours un peu plus fort, prolongeait le contact de leurs corps. parfois ça le faisait frissonner quand en même temps il repensait à leurs moments. " et tu sais que j'adore également nos moments "  ajouta-t-il en serrant sa main avant qu'elle lui demande comment il allait. " très bien! il n'y a pas eu beaucoup de mouvement à la boutique aujourd'hui, j'avais hâte de te voir franchir le pas de la porte. " dans son élan il en oublia de lui retourner la question. probablement le ferait-il un peu plus tard. andy n'était pas un mec très bavard, il avait du mal à "parler pour rien dire". c'était l'excuse qu'il donnait pour justifier ses silences. mais son regard et son sourire en disaient déjà beaucoup. alors qu'il terminait sa réponse, il lui emboita le pas direction l'arrière boutique.

comme un rituel elle s'était installée dans le décor d'une manière si naturelle qu'elle trahissait presque la routine de leurs rencontres. le processus était toujours le même. une accolade, quelques photos, un silence apaisant suivit d'éclats de rire, une musique en bruit de fond. c'était leur recette parfaite. il faisait des portraits simples à la façon de peter lindbergh, le charme naturel de son model étant son meilleur allié. à chaque fin de session ils prenaient le temps de boire un verre ensemble en regardant les photos de la fois précédente, c'était ça leur petit moment.
pendant la séance il lui donnait de brèves indications tout en la laissant souvent évoluer en musique. elle avait prit l'habitude, elle savait jouer avec l'objectif et son charme opérait automatiquement.
la prise de vue aura durée une trentaine de minute. une trentaine de minutes silencieuses mais apaisantes, ponctuée d'un jeu de regards intenses.

lorsqu'il décida enfin de poser son appareil photo il reprit la conversation où il l'avait arrêtée. " et toi, comment vas-tu cassey? " il venait de percer leur petite bulle. ces moments photographiques étaient toujours comme un instant suspendu, maintenant la vie pouvait reprendre son cours.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Andy Wood

Cachés à l’arrière de cette boutique, à l’abri de ce monde chaotique. Ils ont créé cette bulle à la fois douce et frénétique. Douce, parce qu’elle se sent transportée dans ces moments, ceux qui n’appartiennent qu’à eux. Comme s’ils se trouvaient, au-dessus du monde qui les entoure, dans un nuage nébuleux. Entre l’art et la sensualité, la délicatesse et la passion. C’est là que l’on retrouve cet aspect frénétique, acharné. Elle pourrait rester avec lui des heures entières sans le remarquer. Des soirées, ils en ont passé, Andy, elle, et cet appareil photo pour les lier. Parfois, aussi, juste leurs deux corps ont fusionné. Il y a quelque chose entre eux qui fait qu’elle se sent irrémédiablement connectée. Peut-être est-ce cette passion partagée, qu’ils vivent comme une liaison à l’abri des regards indiscrets.

Il est,
comme ton secret,
il est,
ce bout de toi que tu ne veux pas partager.

Parce que les instants qu’ils vivent, ils n’appartiennent qu’à eux. L’oiseau pourtant friand de liberté, se sent étrangement reliée, à cet être qui a simplement voulu la photographier. Une relation qui est née, des sentiments qui se sont créés. Elle ne voudrait plus s’en passer. À peine le retrouve-t-elle qu’il y a cette légèreté qui englobe tout son être. Cette chaleur, aussi, qui envahit son cœur. Elle l’embrasse sagement, bien plus sobre que dans d’autres instants partagés. Mais l’étreinte paraît toujours un peu plus intense, chaque fois qu’il vient la toucher, comme s’il se rappelait, lui aussi. Comme s’il s’attachait, lui aussi. Le sourire aux lèvres, la belle lui adresse son regard pétillant, prête à rendre le reste de son temps bien plus vivant. – Alors heureusement que je suis venue secouer un peu tout ça. lui dit-elle, la voix taquine, alors qu’ils se dirigent déjà dans les lieux où opère la magie.

Et tu te sens à l’aise devant les projecteurs,
à t’amuser avec l’appareil,
à jouer sous ses prunelles.

Elle a eu, durant sa très brève carrière, droit à quelques shooting. Elle a toujours aimé poser sous l’objectif. Particulièrement à l’aise, la jolie blonde l’est encore davantage avec lui. Elle l’est toujours un peu plus avec lui. De cheveux d’or, de ses regards sensuels, elle pose néanmoins toujours avec naturel. Elle charme l’appareil comme si c’était lui qu’elle avait envie d’envoûter. Ce qu’elle aime aussi, c’est ce jeu de regards auxquels ils s’adonnent. Le photographe semble aussi captivé qu’elle l’est, mais c’est toujours ses deux opales à elle qui sont immortalisés. Et c’est là, le plus difficile, savoir retranscrire tout ce qui se passe entre eux, ce lien qui se construit peu à peu. Le temps passe infiniment trop vite, avant que n’arrive le dernier cliché. La dernière pose finie, et la voilà à nouveau auprès d’Andy. Le sourire sur les lèvres, le papillon virevolte jusqu’à lui. – Oh, tu sais que je vais toujours bien. Vérité légèrement contestable mais Cassey, elle se laisse rarement atteindre par les ténèbres. Même quand elle a de bonnes raisons de le faire. – C’est un peu le bazar, à vrai dire, mais j’ai l’impression d’oublier un peu tout ça quand je me retrouve ici. Dans cette bulle, qui se crée à chaque fois, dans cette bulle avec lui.

avec cassey c'est léger, c'est doux. une succession de moments agréables et hors du temps où l'un et l'autre se cherche. ils flirtent beaucoup, concluent parfois, et ce schéma tourne en boucle. il évite de trop se questionner sur la nature de leur relation car il a décidé qu'il n'aimait pas les étiquettes. mais il sait très bien ce dont ça aurait l'air si un personnage omniscient venait à le juger. il a cassey, mais il a aussi la fille du 4ème étage, parfois même sa collègue abby. il n'y a rien de comparable entre ces trois filles si ce n'est la façon dont il a procédé. ils ont des rituels, c'est comme ça qu'il fonctionne andy. pour se rassurer il se répète en boucle qu'il n'est plus un gosse, il ne doit rien à personne. mais ça ne l'empêche pas de se sentir coupable de temps à autre.
ce qu'elle lui dit lui fait plaisir, car elle aussi a ce don. elle sait toujours trouver les bons mots. elle a quelque chose de rassurant, elle flatte son égo et andy se sent alors capable de déplacer des montagnes. le pouvoir du flirt a ce quelque chose d'incroyable, et c'est son jeu favoris.
andy attrape la main de cassey, il caresse la paume de sa main et en la serrant il peut désormais distinguer les battements de son coeur. c'est dans ce type de moment qu'il commence à flipper. il a peur de trop s'attacher à elle, ou pire, qu'elle s'attache trop à lui. il a développer cette phobie de l'amour, bien trop blessé par ses précédentes histoires. et c'est dans ces moments qu'il décide toujours de faire un pas en arrière. " alors c'est un échange de bon procédé! " il lui sourit avant de lâcher sa main. il se dirige vers le mini frigo et attrape deux bouteilles de bière. il en décapsule une première puis la tend à la jolie blonde.  " tu sais je suis super content des photos qu'on a fait ensemble jusqu'ici, je trouve qu'elles apportent quelque chose de différent à mon book et je suis sûr que ça peut m'ouvrir des portes. " il décapsule la seconde bouteille et la lève dans sa direction. " alors trinquons à ça! " les yeux dans les yeux ils s'apprêtaient à trinquer. noyé dans son regard il eu l'impression de s'égarer une nouvelle fois. c'était son problème récurent, andy était plein de sentiments contradictoires et il avait du mal à composer avec tout ça. et la situation était généralement encore plus déroutante pour les personnes qu'il fréquentait. il prit le siège derrière lui et s'installa avant de boire sa première gorgée. " et ce fameux bazar, est-ce que tu as envie d'en parler? " il avait toujours eu envie de faire la part des choses, et ce qu'il aimait chez les femmes qu'il prenait en photo c'était la part de mystère qu'il faisait en sorte de préserver. mais ce soir il osa poser la question, quitte à briser le mythe.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Andy Wood

Instants fugaces, à la fois courts et intenses. Ils sont comme deux aimants qui ne se rencontrent pas souvent. Magnétiquement attirée par lui quand elle vient le retrouver, gardant une liberté à toute épreuve chaque fois qu’elle vient à s’en éloigner. Les limites peuvent paraître floues car, en réalité, ils n’ont jamais mis de mot sur la relation qui les lie. Ce lien qui les unit. C’est en flirtant avec des frontières aussi minces qu’elle pourrait si facilement, trop facilement, s’attacher à lui. Mais leur relation est aussi magique et fusionnelle car elle sait, Cassey, qu’il n’y aura pas de lendemain. Que ce n’est pas ce dont ils ont besoin. Ils se contentent de se laisser aller, savourer ces instants volés, avant que la vie ne vienne les rattraper. Joli moment qu’ils viennent de passer, leurs mains se retrouvent déjà liées. Comme un besoin de se frôler. Il ne lui dit rien, Andy, ne lui promet rien. Pourtant, tu t’habitues à ses caresses, tu apprécies un peu trop cette tendresse. Le papillon frôle la flamme sans jamais songer que tu pourrais t’y brûler les ailes. Car il serait hors de question de le faire, hors de question de gâcher cette bulle de douceur qu’ils ont su créer. Un sourire se dessine sur le visage de la belle avant qu’il ne vienne à s’éloigner. Ses deux océans toujours rivés sur lui, elle le suit du regard, sans bouger pour autant de sa place. Elle attend sagement qu’il lui ramène la bouteille de bière, elle attend sereinement qu’il lui revienne. – Trinquons à toi pour ton talent de dingue. dit-elle en joignant le geste à la parole avant de boire une gorgée de la boisson, puis d’ajouter. – Je serais contente si ça peut t’aider. J’espère que tu ne m’oublieras pas quand tu photographieras les plus beaux modèles de la planète. ajoute-t-elle d’une voix pleine de malice. Elle le taquine, Andy. Mais il faut admettre que la sirène est plus possessive qu’elle n’en a l’air. Qu’elle ne croit, même, l’être… pour celui qu’elle ne considère pas autrement que comme un ami un peu spécial. Elle lui souhaite pourtant de réussir, de tout son cœur, car il le mérite. Ses prunelles plantées dans les siennes, elle sent un doux instant de flottement, de ceux qui laissent souvent place entre eux au désir. Elle aurait peut-être préféré continuer à se noyer dans ses iris, mais à sa question, la jolie blonde hésite. Elle a confiance en Andy, elle se sent suffisamment en confiance avec lui pour être sans tabou, sans limite. Dans ses poses, dans ses tenues, dans ces instants charnels dont ils ne parlent pas. Mais c’est différent s’il s’agit de te confier sur ta vie. Comme une crainte que l’envoûtement ne subsiste, qu’il cesse à la seconde où tu choisis de te confier à lui. – Je ne sais pas trop. elle lui avoue, sans filtre, comme toujours. Elle essaie de s’imaginer, lui parler de sa fille, lui parler de son ex. Lui parler de ses problèmes. Portant sa boisson à ses lèvres, elle en boit une gorgée rafraîchissante avant de reprendre. – Toi, tu voudrais que je t’en parle ? Après tout, je ne suis pas là pour me plaindre auprès de toi… C’est sa beauté qu’il a toujours recherchée. C’est son charme qui a toujours opéré. Pas les failles qui se cachent sous la jolie poupée. Peut-être aussi que tu as peur de briser la magie. Casser l’alchimie. Tu ne voudrais pas le perdre, Andy. Tu voudrais que ta vie soit aussi douce, aussi aérienne, que ces heures volées avec lui. Ces instants magiques avec lui.