«Close your eyes, pray for plagues Oh, Lord, cleanse this earth and bring upon our doomsday Oh, close your eyes, pray for plagues. So clap your hands to the sound of every first born dying now Watch the rivers flow with blood, death will stand where life once stood.
Close your eyes, pray for plagues»
Le ciel est sombre ce soir. Aucune étoile n'orne le voile noir recouvrant New-York de toute sa grandeur. Les choses se mettent en marche, enfin. Depuis quelques semaines tu n'arrêtes pas un seul instant et ce pour ton plus grand plaisir. Tu t'es cachée, terrée dans l'ombre le temps de regrouper les troupes. Un vote a été réalisé, le panthéon s'est reformé et les enfers se déchaînent à nouveau sur la grosse pomme. Les Hells Angels ont resserrés les rangs, reste encore un poste vacant. Le plus important. Celui de ton bras droit, celui qui ne te décevra pas. Avec lequel tu pourras t'élancer au front pour déchaîner votre colère. Tu restes patiente, le rôle est maudit que chuchotent certains de la bande. Traîtres déloyaux, tout justes bons à tenter de renverser présidents sur présidents. Tu n'y échapperas sûrement pas, toi l'étrangère à la tête de tout ce joli monde. Toi la militaire fidèle à l'ancien code, aux anciennes manières. Aucune pitié, jamais. Tu vises l'excellence, l'argent et le pouvoir. Asseoir ta domination, que les gens craignent ton nom.
Ton myocarde bat jusque dans tes tempes de manière frénétique. Entre adrénaline et cocaïne, ton cœur balance. Qu'est-ce qui te fait vibrer Houna? L'impatience de ces retrouvailles ou le cristal que tu t'es fourrée dans le nez. Le moteur gronde, ta bécane file à toutes allures. Plusieurs mois se sont écoulés depuis la dernière fois que t'as croisé Beckford. Au moins, tes côtes ont eu le temps de se consolider pour de bon. Combien de temps s'est passé depuis votre dernière nuit d'horreur? Bien des semaines. Toi qui pensait avoir libéré l'animal de ses chaines, ce dernier s'est remit seul le fer au pied. Disparaîssant des bars mal famés, ignorant chacun de tes appels lors de tes soirées orgies. Rien. Silence radar. Alors t'es passée à autres choses, te concentrant sur tes propres objectifs. Regagner cette gloire passée, que l'on parle à nouveau de vous. Tu as rouvert le réseau de prostitution, engageant nombre de salopes grassement payées. Des poulettes de qualité. Vous avez fait le ménage du côté de vos dealers ces incapables ne ramenaient plus le moindre sou alors une petite épuration se voulait nécessaire. Tu es plus sévère, plus froide encore que les anciens présidents. Tu n'hésites pas à abattre dès la première traîtrise, dès le premier résultat décevant. Tu n'as pas de temps à perdre avec ces insectes insignifiants. Marche ou crève, c'est comme ça que les choses fonctionnent maintenant.
Ta bécane penche dangereusement, le virage est prit au plus serré. Tu files à présent sur le gigantesque boulevard, slalomant entre les bagnoles comme une furie. Tu t'demandes bien pourquoi t'as reçu un message du tatoué. Pourquoi il a fallu que vous vous donniez rendez-vous dans un coin pommé de la ville dans la pénombre d'une impasse mal-famée. Tu t'es posée la question sur un éventuel piège de sa part, après tout la dernière fois tu l'as entraîné dans des bails bien sombres. T'as pu assister à sa première tuerie, regarder les cadavres tomber les uns après les autres. Et aux vues de vos antécédents, l'envie d'te voir pourrait bien finir dans un bain de sang. Le tien, le sien. Le votre. Aurait-il finalement décidé de rejoindre tes rangs? De faire partie des Hells Angels pour ton plus grand plaisir? Tu l'ignores mais ceci serait une opportunité en or pour lui. Déchaîner sa violence sans retenues, tout en étant protégé par le statut de la bande. Profiter des avantages du club comme les gonzesses, la drogue et l'argent. Les nettoyeurs en cas de grosse colères... Le barbu est un animal qui se découvre, aux pulsions tout aussi incontrôlables que les tiennes. Tu lui reconnais un certain potentiel, reste à savoir si il est prêt à se lancer à corps perdu dans cette entreprise malsaine que tu présides.
Le roux de tes cheveux dépassant de ton casque virevoltent, fouettent le cuir présent sur tes épaules à cause de la vitesse que tu prends. La main serrée sur ton accélérateur, tu ne t'arrêtes pas un seul instant. Certains conducteurs s'écartent en te voyant débarquer dans leur rétroviseurs quant à d'autres se contentent de t'emmerder en prenant toute la place du monde sur la voie. Bordel que t'éclaterais bien un rétro ou deux au passage. Jonchée sur ton fidèle destrier, tu finis par atteindre votre point de rendez vous. Tu t'engages vers une impasse avec tes phares éteints. Est-il déjà là? Sera t'il en retard? Tu lui dois déjà un sacré crochet du droit pour t'venger de son silence. Après tout vous vous étiez bien amusés la dernière fois une fois rentrés à ton appartement. T'es pas de celles qui attend un appel le lendemain matin mais encore moins de celles dont ont ignore les appels. T'as fait ta petite enquête, faut dire que Beckford n'est pas franchement doué pour dissimuler le peu de vie privée qu'il s'octroie. T'as pu remarquer ses manières de canard sur les réseaux auprès d'une jeune donzelle au regard méditerranéen. Une brunette plutôt bien roulée dont tu t'ferais un royal quatre heures si t'en avais l'occasion. Reste à savoir si cette gazelle deviendra un obstacle à sa colère ou non. Ta moto se traîne lentement, tes bottes flattent à présent le bitume. Puis plus aucun bruit, plus aucune pétarade. Le calme, le silence le plus complet.
Ton deux roues mit sur la béquille, tu viens enfin retirer ton casque pour laisser ton visage pleinement respirer. Le fond de l'air est frais, l'heure tardive. Les habitants de New-York dorment paisiblement pendant que toi et les tiens vous immiscez dans leurs rêves les plus doux pour en faire de vrais cauchemars. Au petit matin, vos immondices entacheront les chroniques de par les corps semés. Les braquages effectués ou les disparitions à déplorer. Impatiente, tu tournes comme une lionne en cage. Tes poings te démangent ce soir, t'as une furieuse envie de te défouler. Pour changer. La rétine assombrie, tu balayes les environs de ton regard. Enfin, une silhouette à la démarche nonchalante se dessine plus loin. Tu pestes, crache au sol tout à fait excédée. "C'est à c't'heure là qu'tu te pointes Beckford?" Le ton d'ta voix est mauvais, railleur. Ta langue claque ces mots comme du venin alors que tu sors de la noirceur pour te découvrir à la lumière d'un lampadaire fatigué. Le feu de tes cheveux flamboie, le vert de tes yeux se noie dans tes pupilles. Ton pouls s'accélère au fur et à mesure que vos carcasses se rapprochent l'une de l'autre. Tu peux à présent discerner ses traits, l'encre ornant sa peau. Bordel qu'il manque d'hématomes, tu préfères clairement sa gueule cassée. "Tu m'as prise pour ta chienne? Tu disparais et tu penses pouvoir m'sonner comme ça quand bon t'chantes?" Tu continues de pester, quelques mètres vous séparant. Tu pourrais lui bondir dessus Tri, laisser tes poings et ta frustration parler à ta place. Mais tu pourrais également attendre sagement de voir la raison de cette entrevue à l'abri du regard des autres. Si il ne t'avait pas sauvé la vie face aux irlandais l'autre fois, c'est bien à la sienne que tu pourrais t'en prendre pour une telle désinvolture. Tu lui en dois une Houna, t'as beau être une sacrée crasse tu sais encore reconnaître quand tu dois la vie à quelqu'un aussi désagréable que ça soit.
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Sujet: pray for plagues ± joe 
Mar 24 Mar - 16:53
