do you know me at all? (connor)

traits de caractère / Violent . Ambitieux . Silencieux . Manipulateur . Excessif . Taquin . Possessif . Jaloux . Secret . Colérique . Froid . Rigide . Blessé . Ombrageux . Sang Chaud . Explosif . Loyal . Soldat . Pessimiste . Travailleur .

Il avait des taches de rousseur. Des cheveux bouclés qui t’chatouillait la nuque quand il se mettait derrière toi. Et tu le haïssais putain tu le haïssais pour tout ce qu’il pouvait te faire ressentir.  T’étais bien, avec lui. T’aurais pas du l’être. T’étais bien, en lui. Et t’aurais vraiment pas du l’être. Il t’apaisait. Il t’faisait sentir tout drôle quand il était proche de toi. Il t’regardait comme personne l’avait fait encore, même pas ta mère qui serait sensé t’aimer plus que tout. Mais c’est quoi d’aimer putain ? C’est de la faiblesse, c’est de la facilité. Quand t’aimes tu peux être blesser. Physiquement, mentalement, tout. L’amour ce n’est pas pour toi. Tu l’as toujours su. Ils t’ont fait pour que tu reprennes le royaume en place. Pour que tu continues d’inscrire le nom d’Azarov dans les mémoires. Des années qu’ils se battent pour se faire entendre. Le parfait mariage lorsque l’irlandaise et le russe fusionnent pour ne faire qu’un. Alors y’en avait des promesses sur tes épaules. Y’en avait des idées, des projets, de la pression pour que tu reprennes tout ce bazar. Fallait se faire entendre, comprendre. Être Azarov c’est un métier, un grade, un nom. T’a commencé à douze ans à être un Azarov. Dans les cours de recrée à t’faire entendre et respecter. Instaurer la peur pour mieux régner. C’est ça être Azarov. D’la peur et du pouvoir. Choisir son camp. Tu veux avoir peur ou faire celui qui fait peur ? HAHAHA. Pas d’amis, que des serviteurs. Pas d’amour, que des jouets. Tu l’as vite appris et compris. Et ça l’rendait putain de fier ton père. Il a mis des gros espoirs sur toi. C'est ses taches de rousseurs qui ont tout gâchés.


T’entend ses os se briser sous tes derniers coups. La colère transperce tes pupilles noires. T’enfonce une nouvelle fois ton pied dans ses côtes, un dernier gémissement de détresse qui sort de sa bouche. Les sirènes tintent dans le quartier, tu sais que tu dois fuir et vite. Les autres se tiennent en retrait, les mains liés et le regard mauvais sur ta victime. Y’en a un qui tient fermement un chiffon, qu’il t’apporte pour essuyer tes phalanges ensanglantées. Un autre qui s’approche avec ton mentaux et te l’installe sur tes épaules carrées. « On se tire. » Que tu lâches sèchement en coinçant une Philipe mo’ dans ta bouche entaillée. Un dernier regard sur ta victime et tu siffle une mélodie pour signaler la dispersion. Tu prends le chemin de la baraque, accompagné par Adam et Pavel, tes deux frères cadets qui entame le recap’ de la journée. « Il nous manque deux mauvais payeurs, et on aura fait le tour de la journée. Papa va être content. » Tu fumes ta clope sans vraiment écouter les deux garçons, tes poings te lancent, une douleur dans le creux de ta main qui te rend de plus en plus agacé par le bruit ambiant. « Tu l’a bien explosé hein Vlad, il oubliera plus de sitôt la prochaine fois », leur ricanement t’agace, tes poings se serrent et te font mal, tes côtes aussi. Tu tournes dans une rue et avance plus vite et t’entend les deux petits cons te hurler derrière « Tu vas où Connor ? On rentre non. » Ton majeur pointés en l’air vers eux et ton faux rire que tu te forces à leur lancer pour cacher la réalité « Faire un tour chez une cliente » Ils s’marrent de loin, quelques propos misogynes fusent et t'attend qu'ils soient assez éloigné pour prendre la bonne direction. Celle qui te conduit directement chez lui.


T’a fait beaucoup pour la famille. En bon ainé, t’a toujours trainé dans les pattes de ton père, à bomber le torse, sortir les crocs et grogner si quelque chose te parait louche. T’es un loup. Solitaire, dangereux. Pas facile d’approche. Y’as tes deux frères qui ont suivis, des jumeaux aussi cons l’un que l’autre. Excité par le sang, par la baston, par les armes et la drogue. Excité par votre quotidien, excité par l’idée de vivre dans un putain de film d’action. Toi, t’as du partir à l’armée, te former, te préparer à tout ça. La discipline, le respect des grands, le « ferme ta gueule et agis », le pantin sous les ordres. C’est toi. C’est purement toi. Effacé toute trace d’émotion ou sentiment contre une balle dans la tête. Sans cœur. Mais c’est là que t’as compris. Que t’a rencontré l’rouquin. L’rouquin qui t’a séduit. L’rouquin qui t’a fait comprendre pourquoi ça ne marchait pas avec les hanches et les seins. Pourquoi ça t’foutait la gerbe d’aller voir des prostituées avec tes frères. Pourquoi tu faisais semblant d’être trop ivre pour expliquer la demi-molle. Tu croyais être cassé. Mais il t’a fait tout découvrir et même si tu ne veux pas l’dire ou l’reconnaitre, tu tenais à lui. Tu lui as proposé d’te suivre. De rejoindre le clan Azarov. Il t’a suivi par loyauté ou amour. Mais hors de question que ça se sache sinon tu le buteras et tu lui répétais sans arrêt. Et il te suivait. La mine taquine quand il s’agissait de votre petit secret. L’armée t’a bien ravagé, mais t’es rentré en bon soldat pour les troupes. Vladimir Azarov t’as demandé de gérer les troupes, de recueillir l’argent, de surveiller les bordel et de maintenir l’ordre. Toujours maintenir l’ordre.

Des frissons sur ta peau quand il passe ses doigts fins. Il te caresse du bout de ses ongles, ses yeux qui aiment se plonger dans les tiens. Mais merde t’es pas une tafiole toi. T’es pas fait pour ces trucs-là. Alors tu reprends le peu de dignité qui t’reste pour lui gueuler dessus « Bouge toi. J’suis pas là pour perdre mon temps. Et arrête avec tes guilis à la con. » Pas de baisers. Tu rattrapes tes penchants pas ta fausse bestialité. Interdit de s’embrasser. Interdit de se montrer affectueux. La honte te ravage suffisamment l’estomac comme ça. Mais tu ne peux pas nier comme ça fait du bien. D’être avec lui. De le sentir. D’être contre sa peau. Tu t’y sens bien. même si tu devrais pas.

Y'a la porte qui s'ouvre sur votre intimité, ton père qui entre alors que tu bascule en avant et t'éloigne le plus loin de ton amant. Tu croises ses yeux effrayé avant que sa cervelle tinte le mur.
Il tombe lentement sur le sol, le sang qui maquille le parquet, ton père qui tient fermement le gun entre ses mains et qui le pointent vers toi en silence. Mais il le range, lentement et il s'approche lentement et il se tient droit devant toi, le regard puant la haine et le dégoût. T'es encore à poil, abasourdis, le sang du rouquin sur ta gueule, sous tes pieds. De l'autre côté de la porte on a du entendre tes cris, ses coups, sa rage.

Tu t'es retrouvé là. Dans cet hôpital. La gueule fêlée, les os brisés et le cœur en miette. Pourtant c'était pas un hôpital pour le cœur qui t'a accueillis. Mais un pour la tête. Ton père t'as pris pour un détraqué, un fou, un malade. Il t'as jeté dans une voiture, a payer le prix pour t'y faire rentrer de force. Si tu veux reprendre l'empire, tu dois d'abord te soigner, te faire aider. Et t'es pas prêt de sortir de sitôt. T'as compris que tu ne pourras jamais aimer, jamais être aimé ou accepter. Que vivre dans la haine allait être ton leitmotiv. Tu t'réveilles souvent en sueur en t'rendant compte que le rouquin hante des nuits. T'as du mal à réaliser qu'il est mort. Qu'il n'est plus.
Surtout quand tu te retrouves face à lui dans une thérapie de groupe. Du moins son sosie. Raphaël Byrne. Bipolaire.