every day is a new beginning. ft. venus

Every day is a new beginning.

I'll have the best roommates in the world! It'll create a fun sense of family... and that's really important to me. Things can get so lonely without it.

Le bruit d'un klaxon me fait lever la tête. J'adresse à peine un regard au chauffeur avant d'entrer dans l'immeuble. Après quelques allers-retours, j'ai monté toutes mes affaires sur le bon palier et me voici prête à frapper sur la porte qui deviendra la mienne. A l'intérieur, m'attendent deux jeunes femmes qui deviendront mes colocataires pour les mois à venir. Je ne sais pas très bien combien de temps je vais rester avec elles. Je sais juste que je ne peux pas me permettre un appartement en solo sans avoir trouver un job au préalable. Ce qui ne devrait pas tarder.

Avant de taper contre le battant de la porte, je pousse un long soupir. J'ai trente-trois ans et je me retrouve en colocation. loin d'être dramatique, ce n'est pas vraiment ce que j'avais en tête quand j'imaginais mon futur il y a dix ans. Il y a dix ans, quand j'imaginais ma vie à trente-trois ans, je me voyais dans une petite maison de Chicago, mariée à Peter, avec un chat (noir, mes préférés), mère de deux voire trois enfants et éditrice dans une grande maison d'édition. Mais eh! qui peut prédire l'avenir, pas vrai? Dix ans plus tard, me voilà. Colocataire dans un petit appartement de New-York, célibataire et en pleine procédure pour un divorce difficile, pas de chat, en recherche d'emploi et enceinte de quatre mois, d'un homme que j'aime mais qui ne voudra certainement pas revoir ma tête de si tôt. Mais je ne suis pas vraiment à plaindre... J'ai des sous de côté, quelques entretiens d'embauche prévus dans la semaine, et un toit pour m'abriter. De plus, je suis certaine que ces deux demoiselles seront adorables.

Toc toc toc. Un visage souriant se présente à la porte et me tend une main ferme que je serre avec chaleur. « salut! tu dois être Constance. Moi c'est Aurora. Venus et moi, on est ravies de t'accueillir ici. viens, entre. j'vais t'aider. » étonnée par tant d'enthousiasme, je me contente d'un vague « okay, merci. » avant de caler un carton contre ma hanche et d'empoigner mon sac de sport. « je te montre tout de suite ta chambre, comme ça on y pose tes affaires et après je te fais faire un rapide tour du propriétaire. » ajoute-t-elle en empoignant un carton et une valise. Je hoche la tête en silence tout en jetant des coups d’œil autour de moi. Des murs de briques rouges, et un appartement étriqué pour une somme pareille. Il n'y a aucun doute, je suis bien de retour à new-york. Mais un sourire étire mes lèvres. Je suis de retour à New-York. Je suis sortie de ma blanque à Boston, j'ai décidé de ne plus fuir devant mon ex et de reprendre ma vie en main.

Après avoir entassé mes quatre cartons, mon sac de sport et mes deux valises dans un coin de ma chambre, Aurora m'entraîne dans le salon-cuisine-salle-à-manger, où je la suis, les bras enroulés autour de ma taille dans une attitude d'autoprotection. Je ne me sens pas encore très à l'aise, il va me falloir un peu de temps pour trouver mes marques dans cet appartement, et pour créer une dynamique avec mes nouvelles colocataires. Dans le salon se trouve une jeune femme d'une vingtaine d'années, que je devine être Venus. « Salut! » j'avance vers elle, main tendue, pour la saluer. « Venus, pas vrai? Je suis Constance. » Je lui adresse un sourire nerveux. J'ai la sensation de m'introduire dans leur vie. Mais je me force à maintenir mon sourire en place pour faire bonne figure. Je vais me détendre, pas vrai? J'ai juste besoin d'un peu de temps.