when the party is over. (meg)

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when the party is over.

- - meg & baby.

Sous emprise. Elle est sous cette emprise fulgurante. L’âme autrefois si pure, si forte, si brave, aujourd’hui salie par la mort. Salie par la souffrance. Par la déchirure, la page arrachée d’un amour brisé. Elle était puissante, Meg. Elle s’est toujours battue, seule contre le reste du monde, mais elle n’est plus rien. Plus rien d’autre que l’ombre d’elle-même. Plus rien d’autre que l’oiseau de malheur, le chat noir qui porte la mort sur ses épaules. Qui entraîne la malchance et la dépose sur toutes les personnes qu’elle aime. T’as tué ta mère, à peine venue au monde, Meg. T’étais dans cette voiture, lorsque l’amour t’a été arraché. Elle n’a plus goût à rien, désormais. Elle n’a même plus goût à la danse. Elle n’a plus goût à la vie. La seule chose qui la maintient en vie, c’est cette dose d’antidépresseurs. La seule chose qui l’empêche entièrement de sombrer, ce sont ces foutus médocs. Ou peut-être qu’elle n’a pas conscience que ces pilules sont une autre prison. Un autre enfer. La dépendance. Son tombeau. Sa croix.

L’enfer qu’elle aménage, quittant de moins en moins son appartement, après le travail. Repoussant toutes les personnes qu’elle aime le plus au monde. Baby, elle en est. Baby, elle est comme une grande sœur, comme un fragment de son âme. Et elle ne supporterait pas qu’il puisse lui arriver quelque chose. Elle ne supporterait pas de la détruire, elle aussi. Et c’est pourtant sa voix, qui se fait entendre derrière la porte. Tu sens bien qu’elle est agacé, Meg. Tu sens bien dans sa voix qu’elle ne compte pas partir. Et pour cause, tu t’es éloignée d’elle, comme de tous les autres. Tu t’es éloignée d’elle, pour la protéger. Mais elle ne pourra pas l’éviter éternellement. Elle ne pourra pas l’éviter, parce qu’elle connait la détermination de Baby. Elle ne ment pas. Elle ne s’en ira pas. Et au fond, c’est parce qu’elle tient à toi, Meg. Elle tient à toi autant que le contraire. Se trainant jusqu’à la porte, elle l’ouvre finalement pour se retrouver face à elle. - Je suis là Baby. Elle se décale, rien qu’un peu, en reprenant. - Entre, t’as pas besoin de défoncer la porte... Elle n’a surtout pas envie qu’elle se rendre compte qu’elle n’est plus la même. Elle n’a surtout pas envie que sa grande sœur réalise qu’elle est complètement bousillée. Bousillée et à jamais.

(c) calaveras.

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when the party is over.

- - meg & baby.

Le vide. Elle fait le vide autour d’elle. Elle éloigne les personnes qui tiennent à elle. Elle éloigne ceux qu’elle aime. Parce qu’elle est toxique. Parce qu’elle n’est que ce putain de poison qui ne mérite pas d’être aimée. Elle fait le vide autour d’elle, et il n’y a que dans celui-ci qu’elle se complait. Lorsqu’elle est seule, elle n’a pas peur. Elle n’a pas peur de mal faire, une fois de plus. Elle n’a pas peur de briser, une fois de trop. Briser les âmes qui errent jusqu’à elle. Briser les cœurs qui veulent bien faire. Essayer de te ramasser, c’est comme plonger la tête en avant à contre-courant. T’en es parfaitement conscience, Meg. Parfaitement conscience que tu te transformes en camée, incapable de tenir en équilibre sans médicaments pour calmer ton esprit. Sans médicaments pour faire taire ta colère. Elle est en colère, parce que c’est elle qui aurait dû mourir, ce soir-là. Parce que c’est elle qui aurait dû mourir, comme chaque fois. Et Baby, elle ne semble pas le voir. Elle ne semble pas voir qu’elle ne mérite pas d’être aidée. Qu’elle ne mérite pas d’être sauvée. Elle la connait, la brune. Elle sait que sous ses airs faussement détachés, prétention exacerbée, elle s’inquiète. Elle s’inquiète parce qu’elle tient à elle, plus que beaucoup. Plus qu’elle ne le devrait. - Tu as raison, il n’y a rien de plus important dans la vie que faire des soins. Qu’elle lâche, avec cynisme, en claquant la porte derrière elle. Tu t’enfonces. Tu t’enfonces à une vitesse démesurée. Tu coules, dans la noirceur des abysses. Ancre au pied comme une fatalité. Et c’est pire, bien pire encore, lorsque ses opales ont confrontées aux personnes importantes. Aux personnes à qui elle tient. Peut-être bien plus encore avec Baby. Ce regard de grande sœur sur les épaules. Cette estime qu’elle voit disparaître dans ses yeux. Mourant à petit feu. - J’ai pas trop le temps en ce moment. C’est pas contre toi. Mensonge. Doux mensonge. Parce que morte, elle l’est, en réalité. Il n’y a plus que son corps, son âme étant déjà envolée. Et tu devrais lui dire d’arrêter, à ta sœur. Tu devrais lui demander de cesser de perdre son temps avec toi. Tu devrais lui avouer qu’elle n’a plus qu’un cadavre face à elle, si tant est qu’elle ne voit pas déjà. - Tu avais quelque chose de particulier à me dire ? Pas l’envie de la blesser. Pas l’envie de l’abîmer. Mais c’est pour son bien, et uniquement pour son bien, qu’elle le fait. L’éviter un maximum sans pour autant la rayer de sa vie, juste assez pour qu’elle ne puisse pas percevoir sa détresse. Juste assez pour qu’elle ne puisse pas déceler ses faiblesses.

(c) calaveras.