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 the way of all flesh ± ciarán

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Message Sujet: the way of all flesh ± ciarán   the way of all flesh ± ciarán Empty Ven 27 Déc - 5:27



the way of all flesh
Ciarán - Nana

«La musique est la vapeur de l'art. Elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée, ce que le fluide est au liquide, ce que l'océan des nuées est à l'océan des ondes..» victor hugo



TRACKLIST

► "Oroborus" – 5:22
► "Toxic garbage island" – 4:07
► "A Sight To Behold" – 5:10
► "Yama's Messengers" – 4:04
► "The silver cord" – 2:32
► "All the tears" – 3:41
► "Adoration For None" – 6:20
► "The art of dying" – 9:54
► "Esoteric Surgery" – 5:45
► "Vacuity" – 4:52
► "Wolf down the earth" – 6:26
► "The way of all flesh" – 17:04





Ta tante, y'a pas à dire c'était un putain de phénomène. Tu te rappellera toute ta vie le jour où elle a débarqué chez vous, au japon après plus de vingt ans passés hors du territoire. Shizue Matsuda, c'était un sacré bout de femme. La première fois que tu l'as vue t'as d'abord cru qu'une yakuza venait s'en prendre à vous avec ses tatouages plus que visibles et sa coupe aux couleurs criardes. Elle ne ressemblait en rien à ta mère dont elle était l’aînée de quelques années et tu doutes que ta génitrice vienne à lui ressembler un jour. 'Basan c'était le vilain petit canard de sa famille tout comme toi. Trop créative, passionnée, rebelle. Elle jouait avec son groupe dans des bars clandestins, revenait à la maison avec toujours plus d'encre sur le corps. Ta mère ne t'avait jamais parlé d'elle, d'aucune manière qui soit. C'est comme si sa sœur n'existait pas et tu te rappelles de l'effroi sur son visage lorsqu'elle l'a découvert dans l'entrée de votre jardin. Comme si elle avait vu le plus terrible des fantômes. Elles entretenaient des rapports étranges, tu l'as appris bien plus tard. Les deux femmes s'appelaient de temps à autres. Obasan envoyait de l'argent à ta mère lorsque ton père est décédé. Pour lui apporter son soutient, ou tu n'sais pas vraiment quoi. Et lorsqu'elle t'as chopée sous son bras comme si t'étais un vulgaire sac de riz, ta tante s'est contentée de balancer à ta génitrice que de toute façon on ne peut pas élever un enfant que l'on considère comme une épine dans son pied. Ouais, c'était le genre de personne à inventer des proverbes.

T'as mangé cher, en arrivant à New-York. Toi qui avait passé près de trois ans enfermée entre quatre murs, terrorisée par l'extérieur. C'est Shizue qui t'as redonné foi en l'être humain, combien même elle se contentait de te traiter de poule mouillée et de hāfu. Appuyant sur tes cordes sensibles pour te pousser au craquage. Fallait purger l'abcès. Te vider de tout ce qui te dévorait de l'intérieur, gratter les parties nécrosées pour les faire disparaître. Elle t'as foutu devant un piano sans que tu ne saches vraiment quoi faire devant ces touches blanches et noires. T'avais aucune idée de comment les faire parler toi et même des années de pratique plus tard tu n'arrives pas à la cheville de ta tante. Tu doutes pouvoir un jour arriver à un tel niveau. T'as eu la musique comme thérapie, quelques médocs aussi. Juste ce qu'il faut pour tes anxiétés, te faire dormir un peu en éloignant les fantômes d'Aokigahara. Loin, très loin de toi Nana. Les séances devant les touches d'ivoires se sont vues répétées. Peu à peu t'as commencé à composer. D'abord timidement, sans trop savoir ce que tu faisais. Puis guidée par ton sang, par ce que tu pouvais ressentir lorsque la pulpe de tes doigts se mettaient à flatter les gammes assortissant diverses mélodies. L'amour de la musique t'es venue grâce à 'basan. Jamais t'aurais cherché l'apaisement et le réconfort en la musique si elle ne t'avait pas forcé la main en te laissant devant ce foutu clavier que tu as détesté pour y avoir été contrainte. Comme si elle savait, qu't'en avais besoin.

L'une des premières personnes que t'as rencontré après ton arrivée est l'un de ses amis, un autre musicien. T'étais encore cette japonaise effarouchée à l'époque, un peu sauvage et craintive. Ne faisant pas franchement d'effort pour parler l'anglais au détriment de ta langue maternelle combien même tu maîtrisais cette seconde langue. La première fois que vous vous êtes vus, il a demandé très sincèrement à ta tante si elle se mettait à adopter tous les clébards errants qu'elle pouvait trouver devant le pas de sa porte en te dévisageant des pieds à la tête. Faut dire que ta tante n'a jamais envisagé d'avoir de gosses, encore moins d'te récupérer toi. Pourtant t'étais là, c'est ce qu'elle s'est contentée de répondre d'un air las en faisant pénétrer l'homme chez elle. Ciarán lui s'est montré cynique, grognon et généralement d'une humeur massacrante. Sauf quand il avec coup dans le nez, combien de fois t'as pu choper les deux à moitié ivres peu avant le levé du jour dans la vaste cuisine de chez Shizue. Bien trop pour que tu puisses toutes les compter. Petit à petit, tu t'es faite au brun et à sa présence tout comme il t'as toléré toi. Tu t'es même mise à l'apprécier, au fur et à mesure que ton caractère s'est mit à évoluer. T'as pas mal changé en dix ans Nana, elle est loin cette gamine effrayée et instable. Ta tante est partie l'an dernier, sans qu'vous puissiez y faire quoi que ce soit. Ne pouvant que la regarder faner, un goût salement amer en bouche. Un an. Bordel ce que le temps passe vite.

Les planches de ton skate filent à toute allure contre le pavé froid de la grosse-pomme. Les fêtes de noël approchent et tu tentes tant bien que mal de te mettre dans l'humeur générale afin de ne pas trop te laisser aller à la tristesse que d'te retrouver pour la première fois seule sans celle à qui tu dois tout. Ton casque audio vissé tout contre ton bonnet, les basses résonnant dans les tympans tu traverses le queens en direction d'un repère que tu ne connais que trop bien. T'as encore emmerdé l'anglais et il risque de pas franchement être très joyeux de te voir. Mais premièrement, ça faisait longtemps. Ta gueule doit forcément lui manquer n'serait-ce qu'un peu, surtout quand on a un minois aussi attachant qu'le tien. Ensuite, il peut rien t'refuser parce que t'es comme la fille de Shizue alors de ce fait bah t'es un peu comme une vip. Ouais t'aimes bien user de cet argument pour lui imposer ta présence fortement attachiante. En vérité, c'est un professionnel qu'tu respectes énormément et il le sait c'con là. Blablabla t'as des goûts de merde mais quand tu m'écoutes moi ça va. Tu peux presque imiter sa tronche et son ton après des années d'pratique c'est peu dire. Tes doigts continuent de filer contre l'écran d'ton portable alors que d'un œil tu surveilles la foule de passant à travers laquelle tu slalomes rapidement. Bonne princesse et pour lui prouver que tu n'te déplaces pas pour rien, tu lui envoies un fichier audio. Tu sais qu'son appétit se verra plus qu'ouvert, tu l'connais dans le fond. Assez pour savoir que malgré ses railleries quant à ton "groupe de branques" il saura apprécier l'travail colossal que vous avez fournis. Bande de grand malades qu'vous êtes.  

Petit à petit, tu reconnais les environs du Viper. Les gens commencent à quitter les rues, regagnent la chaleur de leurs foyers alors que tu crèves de goûter à ce putain de saké mentionné un peu plus tôt au fil de vos texts. Chacun son truc pour se réchauffer, toi t'optes pour les pratiques de l'est. Tu finis par freiner tranquillement, l'allure de ton skate perdant en importance. Tu récupères ce dernier entre tes phalanges une fois stoppé devant les néons du club que tenu par ton dernier modèle encore vivant. Mais lui dites pas ça, encore une fois il risquerait d'prendre la grosse tête. Le bout du nez rouge et l'air quittant tes poumons en un nuage grisâtre presque épais, tu te hâtes de gagner l'intérieur ta planche fièrement serrée dans ta main. Tu pousses un soupir de contentement alors que tu franchis le seuil. Contrairement à l'allure froide à l'extérieur des lieux, tu peux apprécier le confort d'un bon chauffage tranchant nettement avec les températures chutant toujours plus au dehors. "Konbanwa! Ciarán-saaaaaaaan?" Tu hèles d'une voix chantante et joueuse, tout ce qu'il y a de plus insupportable alors que t'avances à travers les lieux bien calmes. Tu fredonnes une chanson de noël tout ce qu'il y a de plus cliché en avançant dans la semi-pénombre des lieux. Et après ça, c'toi qui t'fais désirer."Doko ni imasu ka? Te caches pas alors que tu m'as dis d'me dépêcher hein!" Que tu te mets presque à accuser, laissant ta planche à roulettes et ton manteau plein de neige reposer contre un coin du bar devant lequel tu échoues enfin. Putain un jour tu finiras pas t'pommer ici c'pas possible autrement.  Heureusement qu't'as prévenu que t'arrivais.

(c) DΛNDELION  


@Ciarán Wilde the way of all flesh ± ciarán 2730069674
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Message Sujet: Re: the way of all flesh ± ciarán   the way of all flesh ± ciarán Empty Dim 29 Déc - 21:43


Du bruit, du bruit dans les veines. Et des lignes dans les ornières. Du bruit, du bruit dans les veines. Et des lignes à la frontière. De la luxure, de la vie, pour mieux les repousser. Les portées, et le bruit, qui se dessinent dans ces tranchées. Où je m'enterre, où je crie. Où je m'enterre, où je crie. A l'inhumanité. De nos désespoirs, de nos vies.

Les doigts en rythme sur le zinc, les ongles en communion avec le métal. Greg me parle, il essaie. Il voit la faille se dessiner, et comme tous les cons il s'y engouffre sans savoir laisser le temps aux plaies de se refermer. Y a comme une éclaircie à l'horizon, du son dans le vague à l'âme, parce que je rumine dans mon coin, avec du papier entre les mains. Des griffonnages pour hérésie, des mots, puis peut-être le début d'une idée. Ou même d'une envie. Ça, Greg il le sait, il l'a toujours senti, quand revenait le moment de la composition ou de l'inspiration. Et puis il a oublié d'être débile, malheureusement pour moi, il voit dans ma destitution auprès de Frida comme l'alignement des foutues planètes. C'est comme Mars dans Vénus, qui la prend par les reins, et la balance aux oubliettes. Eclipse des astres, pour une nouvelle agonie. Moi, je ronge, ma haine, et puis ce rejet qui me dévore, qui me tient. Et je marque, des injures, des refrains. Je la provoque en songes, pour oublier de ne pas l'avoir assez fait quand je le tenais encore contre moi. Et les mots, ses mots, parasitent ceux de mon meilleur ami :
"C'est mieux de toute façon, tu pouvais plus faire semblant comme ça."
Bien sûr que je pouvais. Faire semblant, je ne fais que ça. Depuis des années, des années... 
_ Si tu le dis, maman.
"Puis, peut-être qu'on va pouvoir se pencher sur autre chose maintenant."
_ Maintenant que je serai plus occupé à la sauter, tu veux dire ? Tu crois que ça me prenait autant de temps qu'ça ?
"Non... Non... T'es con putain."
Sourire en coin, réflexe désinvolte. J'occupe bientôt mes doigts à faire danser le crayon de papier à moitié rongé par mes énervements. M'appuie un peu plus en avant, posture derrière le bar du Viper, de monarque déviant :
_ Mais vas-y, Gregory, dis-moi donc ce qu'on va tant pouvoir faire à présent, hormis s'occuper du business et d'la came.
Comme le chat qui a bouffé une souris, le blondinet me lance un regard gris qui vire au noir, un brin excédé, son amusement flanche, il est de trop courte durée pour s'envoler comme avant.
"Tu sais parfaitement ce que je veux dire, Ciarán."
Je souris de tous mes airs impériaux et mauvais. Arme létale, malheureusement depuis longtemps émoussée contre lui.
_ Non. Pas vraiment.
Il gonfle les joues et finit par cracher entre ses dents serrées :
"De tes putains d'aptitudes dans la construction des yourtes dans les Andes. De quoi veux-tu que je te cause, Wilde ?!"
Doucement Blondie. Je sais... Je sais ce que ça fait. Je délaisse ma feuille de papier froissée, l'abandonne sur le zinc briqué par June à la fin de son service, au creux de la nuit. Pose le crayon à ses côtés, dans un alignement presque parfait. Sans doute dans des accents maniaques.
_ T'inquiète. J'y pense.
La voix se fait presque douce. Je sais, oui je sais, Gregory. Je sais que je t'ai tourné le dos à toi aussi. Mais ma réplique le désarçonne, sans doute qu'il ne s'attendait pas à autant de franchise de ma part. L'éclaircie éclot violemment sur ses traits, qui deviennent ceux de l'enfance, de notre rencontre, où tout était plus simple, et plus parfait.
"C'est vrai ?"
_ M'en demande pas trop.
"Putain, c'est vrai..."
Et il m'a bassiné avec ça, pendant trois quart d'heure. J'ai fini par ranger mes esquisses maladroites dans la poche de mon cuir, puis ai fait mine de m'affairer aux commandes, et aux comptes. Il m'a laissé en paix, peut-être pour mieux digérer l'impression de ce très jeune et trop fragile triomphe, non sans ajouter une dernière flèche dans ma direction. La flèche du Parthe. Petit con.
"Tu sais que Nana serait folle de savoir ça ? Et que Matsu te ferait ta fête, avec les honneurs, si elle était encore là, et qu'elle apprenait combien tu gâches absolument tout ce en quoi elle croyait."
L'éclaircie et puis l'ombre. L'ombre toujours, pour compagne dans ma très grande prison. Après mes amours mortes, j'ai remâché ses mots. Et comme le plus injuste des hasards, c'est ce même moment que la gamine a choisi pour se manifester. Joie numérique, largement disputée par mes humeurs changeantes. J'ai malgré tout mêlé les harmonies parasites qui gisaient dans ma tête avec celles de son groupe déjanté, et en m'appliquant à retrouver les verres à saké, dans les entrailles du comptoir, et surtout la bouteille que j'y avais planquée, j'ai écouté. Écouté, avec une application presque maladive, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Depuis trop longtemps. J'ai aimé plus que je ne le prétendrai ensuite, certains passages, des ponts qui s'enchaînent avec brio, puis la ligne de basse, agressive, parfois suave aussi. J'ai laissé les fioritures de quelques mots, même s'ils enrichiront mes moqueries coutumières, pour me concentrer sur une jeunesse que je ne peux que porter jusqu'à mon intérêt. Et avant même qu'elle ne ramène ses miches ici, je sais... Oui je sais que j'irai les écouter, en live, dans la cruauté d'une scène, sans les artifices des arrangements, pour mieux les dévorer. Et pour mieux les convier jusqu'à moi.

Elle est loin, si loin la petite asiat' effrayée que j'ai rencontrée, entre les caisses de matos, et les scènes pourries de nos débuts américains. Elle a plus sa langue dans sa poche, claquemurée par les échos de sa tragédie. Matsu, elle m'en a parlé une fois seulement, pour m'intimer de m'occuper de mon cul, et de laisser la gosse tranquille. Ou peut-être pour me pousser encore plus à l'asticoter, comme je le fais déjà naturellement. Il fallait briser la coquille, et rentrer, rentrer, venir gratter ce qui faisait mal, et s'en nourrir. Il le fallait. Alors avec Nana, ça n'a pas toujours été serein. En dents de scie, une musique serinante, comme un refrain agaçant dans la tête, ça ressemblait plutôt à ça. Et ça m'allait bien. Comme notre camaraderie détonante me convient aujourd'hui. Y a un deuil, dans notre sillage, à tous les deux, une force de la nature qui s'est écroulée, sans qu'on s'y attende, et comme les deux fragments d'un ensemble brisé, il a bien fallu se souder pour exister encore un peu. Et conserver la mémoire de la tante adulée. Je suis sur la scène, qui domine avec arrogance la fosse du nightclub, en train de trafiquer le câble moitié fondu d'un ampli, dans la poussière et le silence si particulier qui peut retentir ici, quand les âmes tuméfiées ont abandonné les crimes perpétrés la veille. Il ne reste que des fantômes, dans l'air encore chargé par la sueur et les cris. J'inspire, laisse claquer la lame du canif que j'utilise et que j'ai toujours sur moi et termine mon ouvrage alors que sa voix retentit. Mes yeux se haussent vers des firmaments que je rejette depuis trop longtemps, je ne réponds pas tout de suite, rien que pour faire durer son attente, ou bien l'agacer un peu plus encore que je n'ai commencé à la faire via nos messages. Je finis par grommeler, derrière la matos et la pelote de câbles amoncelés devant moi :
_ Tu crois que j'ai pas les tympans déjà suffisamment moribonds pour te permettre de gueuler comme ça ?
Avec la soupe que tu m'envoies. Alors que ouais, j'ai rectifié l'ampli pour pouvoir apprécier une seconde écoute sans aucun crachotement. Mais je ne lui dirai pas, c'est trop facile. Puis la chanson de Noël, c'est trop pour que je me la joue gentil lutin. Je sors de ma planque, me redresse avec l'arrogance de ma posture. Sur les planches, ça n'a jamais changé. Pourtant ça fait des mois que je ne suis pas grimpé jusqu'ici pour tenir un instrument. Elle est à perpète, la gosse, forcément, une salle immense et pourtant pleine de vide encombrant nous sépare, le bar est au fond, près des doubles portes d'entrée, tandis que la scène, elle, est comme un rivage lointain. Inaccessible quand le club est blindé. Je reste là, je fais un pas, penche la tête sur le côté :
_ T'es vraiment en train de mettre de la neige partout ? Dans mon Viper ?
Avec un accent outragé sur le "mon", comme s'il s'agissait d'un crime de lèse-majesté. Et bordel ç'en est un. Je la regarde encore un moment, puis descends de mon perchoir, gagnant du terrain avec la patience des fauves, langueur sous les godasses. La bouteille de saké est là, le sceau n'est pas encore ouvert, je l'ai attendue pour ça. C'est la dernière bouteille que nous a ramenée Matsu et elle est restée là. On a jamais eu l'occasion de la boire ensemble.
_ On parle boutique après. J'ai envie de picoler.
Et vu mes échecs ces temps derniers, je trouve l'envie plutôt légitime. Je dispose les deux petits verres face à elle, reprends rapidement les réflexes de barman que j'ai acquis en ouvrant cet endroit avec Ellis et Greg, quand on a débarqué. Je décachette la bouteille avec un petit sourire pour Nana. Un sourire presque triste en vérité. Y a pas de mots pour ça, mais dans le silence on pense à elle. A Shizue. A son foutu caractère, et à sa volonté. Les mots de Gregory claquent dans mon esprit comme un réflexe désarmant. Ouais, j'ai besoin de picoler. Je la sers, et je lève ce verre, mes doigts ne tremblent pas aujourd'hui quand je lui dis :
_ A ta lâcheuse de tante. Et à tout ce qu'elle nous a laissé.
Et à tout ce qu'on a pas encore su lui rendre...

the way of all flesh ± ciarán 3128434294 @Nana Fujimori
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Message Sujet: Re: the way of all flesh ± ciarán   the way of all flesh ± ciarán Empty Jeu 16 Jan - 6:43



the way of all flesh
Ciarán - Nana

«La musique est la vapeur de l'art. Elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée, ce que le fluide est au liquide, ce que l'océan des nuées est à l'océan des ondes..» victor hugo



TRACKLIST

► "Oroborus" – 5:22
► "Toxic garbage island" – 4:07
► "A Sight To Behold" – 5:10
► "Yama's Messengers" – 4:04
► "The silver cord" – 2:32
► "All the tears" – 3:41
► "Adoration For None" – 6:20
► "The art of dying" – 9:54
► "Esoteric Surgery" – 5:45
► "Vacuity" – 4:52
► "Wolf down the earth" – 6:26
► "The way of all flesh" – 17:04





Il est boudeur, grognon, mal léché, impoli. Il passe son temps à jurer, râler, s'énerver... Mais il est le dernier adulte en qui tu peux avoir confiance. C'est con, il a rien demandé Wilde lui à la base. C'était juste l'un des meilleurs amis de Shizue, il avait rien à voir avec toi à la base. Pourtant qu'il le veuille ou pas il a bien dû t'adopter finalement. Parce que Matsuda ne l'aurait pas laissé te tourmenter premièrement. Ce dès la première visite elle a su être claire. Il fallait pas t'emmerder. T'étais sauvage à l'époque, pas franchement stable dans tes docs. T'aurais été capable de lui balancer le moindre objet te tombant sous la main si t'avais été prise de panique en sa présence. Au lieu de ça il s'est contenté de te chambrer toujours un peu plus. Juste histoire de voir si il restait un peu d'lumière derrière tes grands yeux noirs vidés de toute émotions. Parfois ça faisait plus mal que d'autres fois, parce qu'il aime dépasser les limites Ciarán. Les règles, tout ça c'est un truc qui l'emmerde royalement et dont il se passe bien. C'est d'ailleurs lui qui a débauché ta tante pour l'emmener voir du pays chez les américains. Pas étonnant qu'elle ne soit jamais revenue au Japon avec un tel numéro à ses basques. T'aurais aimé les voir à l'époque de leur jeunesses. Lorsque comme toi ils étaient dévorés par leurs envies de percer et de se faire entendre tant bien que mal dans une société vouée à l'échec. Aujourd'hui il ne reste plus que lui comme porteur de ce rêve poussiéreux, 'Basan reposant depuis près d'un an non loin de Myosetsuji.

Après plusieurs textos échangés et plusieurs kilomètres traversés en skate t'arrives finalement devant le Viper que tu connais bien pour y avoir traîné en compagnie de Shizue de nombreuses fois. Tu pousses finalement la lourde porte avec l'espoir premier que de pouvoir te réchauffer loin du temps neigeux de la grosse pomme. Les hivers sont rudes ici aussi et la neige ne s'est pas vraiment retenue de tombée depuis quelques jours. Le bout du nez et les doigts rougit par le froid, tu tentes tant bien que mal de frotter ces derniers vigoureusement afin qu'ils ne tombent pas de l'endroit qui est le leurs. Il manquerait plus que ça que tu perdes quelques doigts à cause du gel à l'extérieur. Tu interroges une première fois, lorsque tu te rends comptes que les employés ne sont pas franchement nombreux à être présents vu que tu ne tombes sur aucune âme qui vive jusqu'au bar. Tu viens délaisser ta planche et ton manteau dans un coin, interrogeant de nouveau à haute voix mais cette fois faussement accusatrice. Ca valait bien le coup de te presser tiens, kusojiji. Soudain y'a sa voix qui s'élance non sans être trop loin de toi. Tu zieutes, fronçant tes yeux déjà bridés pour essayer d'ajuster ta vue lorsque enfin tu sursautes. "Mi.Tsu.Ke.Ta!" Un mot, quatre syllabes que tu détaches sur un ton enfantin alors que tu déclares l'avoir trouvé d'un air triomphant. Comme quoi fallait juste avoir un peu de patience et le méchant loup finit toujours par se montrer.

Les foudres s'abattent, évidemment qu'il est pas content tonton Wilde que tu foutes de la neige partout. Tu lèves les yeux au ciel, insolente. "T'es aussi menaçant lorsqu'un client renverse son bourbon par terre?" Tu te mets à questionner, un doigt pointé en sa direction. Quelle idée d'avoir un club si grand qu'tu sois obligée de gueuler pour te faire entendre. Tu tournes sur le siège contre lequel t'es installée confortablement comme une véritable gosse. Tu r'ssembles en rien à la Nana fraîchement débarquée qu'il a eu le plaisir de rencontrer il y a de ça une dizaine d'années. Une gosse pourrie par ses démons, par sa famille. Tu ne dis pas vraiment grand chose en attendant que le brun ne rejoigne tes côtés. Il prend le temps, véritable roi des lieux investissant son propre empire de sa prestance incroyable. Il en jette un max Wilde-san, même si tu préfères t'amuser sur le fait qu'il soit de la vieille école, la vieille époque. La meilleure, si l'on te demande ton avis d'ailleurs. Tu continues de chantonner ton morceau débile de noël, non pas que tu sois toi même vraiment dans l'humeur. Parce que c'est le premier sans elle, le premier que tu passes comme une putain d'orpheline. Mais t'as le groupe qui est là, les fratés pour qui t'es prête à tout. Et ils ont fait la promesse de pas te laisser seule ni maintenant ni jamais d'ailleurs. Foutus mousquetaires que vous vous êtes improvisés, un pour tous et tous pour un. Ciarán arrive enfin à tes côtés en passant derrière le bar sous ton œil amusé lorsqu'il confesse son envie de boire. "Attends t'as oublié qu'il fallait pas dire ça aux nippons."  Surtout si il compte tourner au saké en ta compagnie. T'as sacrément de qui tenir pour le coup avec la descente que la tantine pouvait se coltiner. Tu peux encore la voir entrain de se marrer jusqu'aux larmes d'une blague débile qu'elle avait pu faire à son acolyte anglais alors qu'ils descendaient verres après verres. Succulent spectacle que tu ne manqueras pas de lui rappeler un peu plus tard pour la peine, faut dire que sa tête était réellement à hurler de rires dans ces moments là. "Puis c'toi le chef, patron!" Qu'tu glousses lorsque la bouteille apparaît entre ses mains ainsi que deux shots rapidement remplit d'alcool de riz.

Tu le vois, ce sourire triste sur l'visage du musicos. Le même que tu peux avoir lorsque tu t'prends à penser à Matsuda et à la façon dont elle vous a été arrachée si rapidement. Foutu cancer. Putain d'cancer. T'as l'cœur qui se pince lorsque le premier toast est porté à tout l'bordel qu'elle vous laisse. Y'a pas d'instructions lorsqu'on perd quelqu'un. Pas d'étapes, pas d'schémas. Ceux qui vous bassineront avec les différents paliers du deuil sont des menteurs. Lorsqu'une personne disparaît, elle ne l'fait pas soudainement. Petit à petit, on oublie. Les petits détails, les traits, la voix. Bordel que t'as peur d'oublier tout ça. Tu viens attraper le verre entre tes phalanges encrées et l'entrechoque avec le maître des lieux. "Kanpai!" Tu portes le shot à tes lèvres et le descend d'une traite. Brûlure amère dans l’œsophage. Familière, rassurante. Des claquements se font entendre, le premier round est descendu comme du petit lait. Ta main s'porte contre la bouteille et tu sers la suite des hostilités. "Celui-ci, c'est pour tout c'qu'elle a fait pour nous. Parce que pour une chick aussi bad-ass et indépendante qu'elle j'ai sacrément dû être un chamboulement. Et à ses nerfs d'acier aussi, pour t'avoir supporté si longtemps." T'as un sourire affectueux plutôt que railleur. C'est votre manière à vous de vous dire des gentillesses que de les dissimuler entre deux vacheries. Parce que si elle n'avait pas été là, t'aurais très certainement fini par leur donner ce qu'ils voulaient tous. Un corps perdu dans la mer d'arbre, suicide anonyme auquel on te poussait pour rétablir l'honneur de la famille. Elle t'a offert bien plus que quiconque ne pourra jamais le faire ta tante. La possibilité de vivre ta vie. De te créer ta propre famille. Celle que ton cœur aura choisit. Alors t'attends pas et tu trinques à nouveau, pour t'aider à ravaler ce qui semble te piquer dans l'coin de la cornée. Mais elle aimait pas les larmes, ça mouille. C'est chiant qu'elle disait. Alors tu n'as plus qu'à boire pour faire revenir le plus ravissant des sourires sur ta ganache d'asiat qu'elle a su rendre pleine de malice.

(c) DΛNDELION  


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