Arcade.

sally et leo.

Les cheveux fouettent son visage alors qu’elle s’autorise, une seconde, grisée, à fermer les paupières. Elles se sont baladées dans les rues de NYC à la recherche d’un café potable, sur le scooter, nouvelle acquisition de Leone, destinée initialement à lui simplifier la vie et non à jouer. Le prétexte fonctionne. Sally s’est également vue invitée à conduire, sous les battements cils moqueurs de la danseuse craignant un peu pour sa vie, cramponnée derrière la blonde. Pour lui mettre un peu la pression, elle a laissé entendre qu'elle n'était pas encore totalement assurée, rictus narquois ornant son minois délicat. Faux, bien évidemment mais cela n'a pas ralenti pour autant l'être solaire une fois capitaine de l'objet motorisé. Cette occupation a duré un certain moment avant qu'elles ne décident de cesser, pour se poser. A deux pour se garer, histoire de face au poids de l'engin, elles ont essuyé avec dignité les jugements silencieux des spectateurs de la scène. Leone ne peut pas s'empêcher de rouler des billes avec trop d'insolence avant qu'elles ne fassent leur entrée. Les cafés commandés, la poupée s'installe plus confortablement, les pupilles s'accrochant à l'arrière plan du tableau. Elle finit par se concentrer sur Sally. « On part quand en vacances ? » badine l’ombrageuse en se tournant vers le point de lumière qui lui face. Un sourire s’esquisse sur ses pulpeuses tout en sachant qu’il s’agit d’une question de survie de son côté. Prendre l’air, avoir l’impression de s’échapper de son cercle infernal quelques jours, sortir la tête de l'eau, elle en rêve secrètement depuis des mois. Sally lui semble être l'heureuse élue pour passer des jours au soleil réellement reposants. L'enfant s'emploie à enrober l'idée avec un peu d'humour, peu à l'aise dans le rôle de la vague commerciale. « Je te promets que je peux me montrer agréable pendant plusieurs jours d'affilée » ironise l'enfant sur sa triste condition, l'esprit généralement en feu et la verve en forme mais Sally a toujours été épargnée par l'humeur vacillante de la danseuse.

elle ne sait pas bien où elle va, ni comment. elle ignore de quoi demain sera fait, s'il sera obscur ou illuminé pour renforcer un peu son aura solaire. elle est incapable de deviner la suite des évènements sally, alors elle sourit jusqu'à déchirer la commissures de ses lèvres rosées. elle laisse son éclat se répandre sur son passage quand leone lui propose d'enfourcher l'engin motorisé. c'est la première fois que le guidon d'une moto se retrouve entre ses doigts qui ne tremblent pas. de quoi elle a peur ? de la mort ? elle l'attend déjà au tournant, alors une provocation de plus ou de moins ne changera rien au destin. elle fonce sally, se surprend même à fermer les yeux sur les lignes droites pour apprécier le vent qui vient gifler son visage. l'espace de quelques minutes trop minces, elle vit, laissant la maladie sur le point de départ. c'est la magie de l'adrénaline, le pouvoir de son amie qui s'agrippe à sa taille comme à une bouée de sauvetage. ça fait encore rire le soleil qui se fiche bien du regard des passants qui s'amusent de voir deux filles aussi fines que rieuses qui tentent désespéramment de garer la moto pour s'attabler à une table. « On part quand en vacances ? » des vacances. la dernière année de sally est une année de vacances, mais le paysage du queens devient trop gris à son goût. « Je te promets que je peux me montrer agréable pendant plusieurs jours d'affilée » c'est un exploit en connaissant leone, les deux amies n'ont jamais eu à sortir les crocs l'une face à l'autre, mais say ne peut pas s'empêcher de penser que ce n'est qu'une question de temps. son éternel chocolat viennois commandé, c'est à nouveau éclairée qu'elle rétorque. « tu me suis si je te demande de partir demain ? on peut bien aller fouler les plages de floride. » n'importe quel état, n'importe quel pays fera l'affaire tant que l'occasion de s'évader un peu se présente. la librairie peut bien fermer pendant quelques jours, ce vieux magasin tiendra plus longtemps qu'une unique année. les lippes mutines plongent dans la mousse du chocolat chaud, lui offrant au passage une moustache de chantilly. « on pourra enfoncer nos pieds dans le sable de miami ou profiter de l'agitation de jacksonville.. il ne reste que ton accord ! » juste un oui pour s'enfuir, pour prendre le large en laissant la maladie sur place.