merry christmas. (orna)

Ses talons hauts claquent contre le bitume, elle repousse une mèche derrière son visage et réajuste son béret sur sa tête ; les gens se pressent autour d'elle pour faire leurs courses de noël et elle ne cesse de pousser des soupirs. Son coeur est noir mais elle compte, elle aussi, gâter ses proches pour la célèbre fête de fin d'année. Des regards en biais vers les femmes hautaines dont le menton est dressé vers le ciel, elle secoue la tête une fois de plus : elles ont sans doute beaucoup moins d'argent qu'elle mais se permettent de la regarder de travers comme si une asiatique n'avait pas sa place dans le quartier le plus huppé de la ville. Ils ne savent pas, ces gens naïfs, que parmi eux dansent ses sbires, qu'il suffit d'un geste de sa main pour que des têtes tombent. Et c'est en savourant cette perspective qu'elle rentre en collision avec une jeune femme. « C'est sérieux ? vous pouvez pas faire attention où vous mettez les pieds, putain ? » la vulgarité refait surface au bord de ses lèvres. Elle relève la tête pour découvrir le visage de sa cousine, enfin ce qu'elle prétend être en tout cas. « Ah tiens, c'est toi. Est-ce que tu me suis ? » elle fronce les sourcils, elle ne connaît rien de cette jeune femme. Le même sang coule dans leurs veines, c'est la seule information d'intérêt en tout cas. Quelqu'un du côté de sa mère alors qu'elle ne savait même pas qu'elle avait une famille maternelle, tout son univers tourne autour de son géniteur. « Tu sais quoi, tu tombes bien. J'ai besoin d'aide pour porter mes paquets. » sans lui demander son approbation elle lui fourre quelques paquets dans les mains. « Oh et puis tu peux dire à ton gorille de te lâcher un peu, je t'assure que t'es pas plus en sécurité qu'avec moi. Je règne sur le Queens, ils auront perdu leur tête avant de te toucher. » des affirmations un peu étranges, elle n'a évidemment jamais mentionné son boulot lors de leur première et étrange rencontre familiale.

(c) mars.