i only wanna do bad things to you. (ismaël)

Le manque irradiait sa peau, faisait fondre son cœur qui battait de manière anarchique sous l'effet de cette fameuse photo. Sa rage avait rongé ses nerfs, l'avait conduit à s'enfiler de la cocaïne à bonne dose. Juste assez pour arrêter la douleur, les radiations de ses sentiments noirs chargés de rancœur qui se deversaient en masse dans ses veines, Lilith tentant de trouver un échappatoire à ses pensées putrides, à sa jalousie incisive qui tallaient en pièce son espoir meurtri. Elle n'avait jamais voulu se rendre dépendante de ce démon qui lui inspirait trop de choses, et Lilith, elle se perdait dans ce jeu, elle-même prit dans ses propres filets qui asphyxiaient ses émotions enchevêtrer dans la passion, et la peur de l'abandon. Elle avait pas envie qu'il trouve mieux. C'était de l'égoïsme pure et dure, mais elle avait besoin de savoir qu'elle était la seule à le satisfaire, même s'ils nouaient une relation plutôt obscure, sans limite établie, et Lilith, elle les brûlait ces barrières, elle les enflammait dans sa colère juste pour l'attirer contre son être, son myocarde peinant à supporter la distance d'Ismaël, ses pensées tourmentées à l'idée qu'il ne la choisisse elle, cette belle blonde qui semblait avoir tout plaire. En proie à son angoisse, elle avait rendu les armes pour ce soir, l'invitant à venir la voir alors qu'elle s'était promis d'émettre une distance entre eux. Mais Lilith, elle sombrait pour ses beaux yeux. Et le pire, c'est que dans le fond, elle savait qu'elle n'irait jamais mieux, Ismaël etait devenu comme une addiction, un délicieux poison qu'elle se prenait à demander au travers des rejets désespérés pour se convaincre qu'elle n'était pas atteinte.

Elle l'attendait dehors en fumant une cigarette, le cœur pulsant l'adrénaline de ces retrouvailles qui ne saurait tarder, voyant quelques minutes plus tard une voiture de luxe se garer sur le parking du Closer, une tête blonde qu'elle reconnut de suite en sortir. Elle écrasa sa cigarette sous sa chaussure, avançant vers lui d'un pas déterminé, énervé, plantant ses prunelles embrasés dans les siennes.

- T'es qu'un sale con Ismaël !

Et la gifle partie, claquant sur sa joue pâle avant qu'elle ne le pousse, en proie à sa rage.

- Mais putain. Tu m'as manqué.

D'un geste vif, elle s'empara des pans de sa veste pour l'amener contre elle, embrassant ses lèvres jusqu'à en perdre son souffle, elle qui avait déjà perdu la tête.

Il en venait à compter les jours où il était séparé d’elle Ismaël. Chaque secondes, chaque minutes, chaque heures creusant un trou béant au creux de son être. L’incompréhension prenait place.
L’état dans lequel elle le mettait n’avait aucun précédent. Aucun élément de comparaison sur lequel il pouvait s’appuyer.
C’est à elle qu’il aurait voulu confier toutes ces incertitudes, tout ces questionnement qui tournaient en boucle et le rendait malade d’amour.
Mais il ne s’exprimait qu’a demi-mots, toujours par le biais de textos dont la valeur était discutable. Devant elle, les mots ne sortaient pas. Seule régner cette alchimie qu’ils ne pouvaient réfuter, ni l’un, ni l’autre. C’était elle qui les avait poussé à se revoir plus tôt que prévu, c’était elle, qui avait poussé le blond à agir comme un gamin insouciant. C’était encore elle, qui dictait ses gestes, ses pensés, son désir fulgurant. Il s’immisçait dans ses veines, prenait possession de tout l’espace. L’envie grimper à une vitesse fulgurante, détruisant toute lucidité sur son passage. Il lui fallut quelques minutes avant de tourner dans une ruelle mal éclairée.
Quelques secondes de flottement avant qu’elle ne se rue contre lui, il encaissait sa bouche avec plaisir. L’aidant à se débarrasser de ses collants, l’aidant à se retrouver à califourchon sur ses cuisses. Il la dévorait des yeux Ismaël, dans cette pénombre qui leur tenait lieu d’intimité.
Le souffle court, le palpitant se fracassant contre ses côtes, il se laissait manipuler à sa guise, fonçant contre ses lèvres pour la couper dans son élan de parole. Il ne voulait plus parler, il n’y arrivait plus.
Il voulait ne faire qu’un avec elle.
Sa main s’échappa jusqu’à l’entre jambe de sa belle, il voulait toucher du bout des doigts le désir de cette dernière. Gémissant déjà en la sentant aussi prête que lui. Ils étaient fiévreux, l’un comme l’autre, s’aidant mutuellement pour que leurs corps n’en forme plus qu’un. Ses mains dans le bas de ses reins qui accompagnaient chaque mouvements de bassin.
Ismaël, il la possédait comme s’il n’avait pas eu droit à son corps depuis des mois. Donnant de la force dans chacun de ses coups de boutoirs. Il grignotait sa peau, ses lèvres, son cou, le haut de sa poitrine. Il la voulait pour lui, s’oublier dans cet échange bestial qui représentait toutes ces émotions qu’elle lui faisait ressentir.
C’était une évidence.
Un désir fulgurant qui se plantait avec violence dans ses organes vitaux.
putain bébé,
Il étouffa la fin de sa phrase contre ses lèvres, de peur de trop en dire, de peur de ne pas être à la hauteur des sentiments qui prenaient part à leur acte.
Quelques secondes avant qu’il ne se laisse submerger par la jouissance. Le corps secoué de soubresauts incontrôlables. Ses doigts ancrés à sa nuque, les yeux clos, l’insulte au bord des lèvres.
j’suis désolé, qu’il marmonnait contre ses lèvres, promis j’me rattraperai, qu’il continuait, toujours ancré en elle, tentant de dominer sa respiration qui n’en faisait qu’à sa tête.
Elle lui faisait perdre tout ces moyens Lilith, elle le rendait vulnérable. Elle le rendait beaucoup trop humain.

Elle le haïssait pour toutes les fêlures invisibles qu'il inscrivait sur son être, et en même temps, elle le voulait, elle l'attendait, Lilith qui ne savait plus quoi faire quand il était pas là, ses pensées s'en allant forcément retrouver son image qui tapissait les murs de son esprit. Alors, Lilith, elle consommait encore plus, elle s’effondrait dans ses excès tout ça pour retrouver le contrôle qu'elle avait perdu en se laissant aller dans ses bras. Il lui offrait l'oubli, le répit pour mieux démolir sa quiétude ensuite, et Lilith, elle était accro à toutes ces marques qui balafraient son âme, toutes lui rappelant la beauté de son visage. Quand elle l'avait vu sortir de sa voiture, elle comprit que toutes les doses de cocaïne n'arriveraient en rien à faire passer les tourments qui pulsaient dans son myocarde, Lilith ne perdant pas une minute pour dresser sa frêle stature devant lui, permettant à sa main de lui offrir une gifle, le symbole physique de sa colère acide, de sa jalousie explosive. Elle savait même pas pourquoi elle était possessive Lilith, ils ne s'étaient pourtant rien promis, ils n'étaient même pas en couple. Mais il y avait trop de doutes dans son esprit, il y avait un gouffre qui s'ouvrait, un vide qui l'aspirait quand Ismaël était loin d'elle. Toujours dans le noir ou blanc, le tout ou rien, Lilith, elle sombra pour ses lèvres encore une fois, se délestant sa rage pour son envie de l'avoir contre sa cage thoracique, la prison de son coeur qu'il brisait peu à peu par le biais de ses baisers exquis. Ses bras s'enroulaient fermement autour de son corps qu'elle serrait fort, ses lippes dévorant les siennes comme si une année entière s'était écoulée sans qu'elle ne puisse les goûter, se fichant éperdument des regards qu'elle pouvait attirer. Plus rien n'existait quand il était là, et si c'était un vrai problème, elle ne pouvait rien y faire. Elle prit sa main, le suivant jusqu'à sa voiture où elle s'y engouffra, détaillant rapidement le luxe de la carcasse métallique avant de le sentir de nouveau contre ses lippes, son souffle chargé d'envie percutant son visage alors que ses baisers glissèrent sur sa peau. Et Lilith, elle était incapable de le repousser, c'était tout ce qu'elle avait besoin en réalité. Lui, et seulement lui.

- Emmène-moi chez moi, c'est sur la cinquième avenue. Si t'y arrives. J'invite rarement du monde, alors faut que tu le mérites.

Un sourire joueur et empreint de défi teinta ses traits, Lilith le laissant activer le moteur afin de les conduire jusqu'à son appartement en ruine, sa main commençant doucement mais surement à remonter le long de sa cuisse.

- Bébé... Si tu savais tout ce que je veux te faire là... J'ai trop envie de toi.

Elle murmura chaudement, sa main caressant ses parties intimes avant que ses lèvres ne viennent sensuellement grignoter son cou, son souffle se frayant un chemin jusqu'à son tympan.

- T'es trop sexy. J'suis déjà trop excitée rien qu'à l'idée de te toucher.

Elle le tourmentait, jouant avec sa patience alors que sa main déboutonna son jean pour s'infiltrer au travers de ses tissus pour révéler son désir.

A l’heure actuelle, il irait au bout du monde avec elle, pour elle.
C’est son myocarde qui dictait la marche.
Il n’avait plus aucun contrôle sur ses faits et gestes depuis qu’ils étaient rentrés de leur petite virée au bout du monde. Lilith, il en rêvait la nuit et le jour. Incapable de se la sortir du crâne, même entre les cuisses d’une autre, c’était son regard à elle qui persistait. Il la sentait, partout. Tout autour de lui, du matin jusqu’au soir à s’en taper la tête contre les murs. La chute n’en serait que plus grande. Tout s’effondrerait, le compte à rebours était lancé. Inconsciemment, ou plutôt de manière très consciente, ils le savaient tous les deux.
Sur la cinquième avenue. Il démarra la caisse, commençant déjà à fendre le bitume pour les rapprocher de leurs retrouvailles qu’il imaginait salvatrices. Il souriait, de toutes ses dents quand sa main glissa le long de sa cuisse jusqu’à son entre-jambe. Les yeux rivés sur la route, il frissonnait sous les baisers de la femme, ricanant sans le vouloir. On arrive vite, promis, qu’il soufflait en tentant de rester le plus concentré possible. Concentration qui se fit la malle lorsqu’elle fit sauter les boutons de son jean pour s’engouffrer dans son boxer. Il grognait gentiment Ismaël, ses pensées se faisant tout de suite bien trop lubriques. tu veux qu’on ait un accident c’est ça hein, elle voulait le rendre fou, jouer avec ses limites. Limites qu’il ne possédait pas. Il était faible le blond, son corps répondant instinctivement aux caresses. Il la voulait, ici et maintenant. C’est sur l’accélérateur qu’il appuyait. Marmonnant des insultes incompréhensibles contre les autres usagers de la route, puis contre le feu rouge qui le fit piler.
Il profita de cet arrêt brutal pour récupérer ses lèvres, fiévreusement. Son corps se tendant déjà sous l’effet qu’elle lui faisait, une de ses mains passant sous la barrière de son haut pour retrouver son épiderme, remontant sur sa poitrine. tu vas m’rendre dingue, j’vais pas tenir jusqu’à chez toi, qu’il soufflait contre ses lippes, la vérité, c’est qu’il n’allait pas tenir tout court si elle continuait en ce sens. C’est un coup de klaxon qui l’obligea à la relâcher pour reprendre la route, ses yeux cherchant à présent un endroit discret où s’arrêter.

Elle avait peur Lilith. Peur qu'Ismaël ne vienne la percer à jour, elle et ses secrets teintés de dégoût, elle et ses larmes invisibles sur ses joues, le cœur pour toujours affamée d'amour. Elle avait envie de tout lui dire et en même temps de tout retenir pour ne pas le faire fuir, parce que tout ce qu'elle voulait, c'était de garder cette simplicité qui les liait, Lilith tentant de rejeter les complications qui s'enroulait dans les pans de sa jalousie, qui l'étouffait dans sa colère putride, elle qui avait besoin de savoir qu'il était hanté par son parfum comme elle qui regardait sa marque tâché son destin, l'habillant de leurs souvenirs, de leur désir, de la chaleur de leurs soupirs. Elle souriait en embrassant sa peau, en taquinant son cou avec ses dents qui grignotaient son corps tandis que sa main s'amusait avec son bas ventre, à peine concentrée sur les kilomètres que la voiture avalait sous ses roues.

- J'veux surtout que tu sois capable de nous éviter un accident en toute situation.

Elle jouait, le testait dans ses limites pour mieux les détruire, tous deux étant doués pour embraser leur folie. Lilith, elle aimait le danger, les brûlures de l'adrénaline sur son âme consumée. Elle rit en le voyant s'impatienter sur la route, continuant à réchauffer ses pensées alors qu'elle se prit à soupirer bruyamment en sentant sa main remonter sur son ventre lorsqu'il s'arrêta devant un feu rouge, ses lèvres dansant passionnément avec les siennes pour y récupérer le souffle qu'elle n'avait plus.

- J'aime trop te voir comme ça. À moi.

Le regard planté dans ses opales, elle s'approcha pour venir mordre ses lippes, leur proximité la faisait frémir d'envie, annihilant ce sentiment de manque qui n'avait de cesse de venir la perturber quand elle était seule sans lui. Un coup de klaxon vint les alerter, et Lilith, elle comprit en voyant les regards furtifs de son acolyte qu'il cherchait un endroit où pouvoir s'offrir à elle sans attendre. Quelques minutes plus tard, elle vit la voiture s'arrêter dans une ruelle, à l'abri des regards indiscrets, les intimant dans une bulle où ils pouvaient tout se permettre. Ses yeux illuminés par l'envie valsèrent entre ses lèvres et ses prunelles qu'elle détaillait, puis, sans attendre, elle se jeta contre lui, l'embrassant encore une fois, perdant la raison contre son être qu'elle demandait avec urgence, Lilith se débarrassant vivement de ses escarpins et de ses collant sous sa robe pour enjamber l'espace qu'il y avait entre eux pour mettre un terme à leur distance, venant à califourchon sur ses cuisses, ondulant contre son bas ventre pour sentir son désir augmenter sous les pressions de son intimité.

- Je te veux.

Elle souffla contre ses lèvres, ses doigts s'infiltrant dans ses cheveux avant qu'elle ne plonge tout près de son lobe pour le mordiller.

Il en venait à compter les jours où il était séparé d’elle Ismaël. Chaque secondes, chaque minutes, chaque heures creusant un trou béant au creux de son être. L’incompréhension prenait place.
L’état dans lequel elle le mettait n’avait aucun précédent. Aucun élément de comparaison sur lequel il pouvait s’appuyer.
C’est à elle qu’il aurait voulu confier toutes ces incertitudes, tout ces questionnement qui tournaient en boucle et le rendait malade d’amour.
Mais il ne s’exprimait qu’a demi-mots, toujours par le biais de textos dont la valeur était discutable. Devant elle, les mots ne sortaient pas. Seule régner cette alchimie qu’ils ne pouvaient réfuter, ni l’un, ni l’autre. C’était elle qui les avait poussé à se revoir plus tôt que prévu, c’était elle, qui avait poussé le blond à agir comme un gamin insouciant. C’était encore elle, qui dictait ses gestes, ses pensés, son désir fulgurant. Il s’immisçait dans ses veines, prenait possession de tout l’espace. L’envie grimper à une vitesse fulgurante, détruisant toute lucidité sur son passage. Il lui fallut quelques minutes avant de tourner dans une ruelle mal éclairée.
Quelques secondes de flottement avant qu’elle ne se rue contre lui, il encaissait sa bouche avec plaisir. L’aidant à se débarrasser de ses collants, l’aidant à se retrouver à califourchon sur ses cuisses. Il la dévorait des yeux Ismaël, dans cette pénombre qui leur tenait lieu d’intimité.
Le souffle court, le palpitant se fracassant contre ses côtes, il se laissait manipuler à sa guise, fonçant contre ses lèvres pour la couper dans son élan de parole. Il ne voulait plus parler, il n’y arrivait plus.
Il voulait ne faire qu’un avec elle.
Sa main s’échappa jusqu’à l’entre jambe de sa belle, il voulait toucher du bout des doigts le désir de cette dernière. Gémissant déjà en la sentant aussi prête que lui. Ils étaient fiévreux, l’un comme l’autre, s’aidant mutuellement pour que leurs corps n’en forme plus qu’un. Ses mains dans le bas de ses reins qui accompagnaient chaque mouvements de bassin.
Ismaël, il la possédait comme s’il n’avait pas eu droit à son corps depuis des mois. Donnant de la force dans chacun de ses coups de boutoirs. Il grignotait sa peau, ses lèvres, son cou, le haut de sa poitrine. Il la voulait pour lui, s’oublier dans cet échange bestial qui représentait toutes ces émotions qu’elle lui faisait ressentir.
C’était une évidence.
Un désir fulgurant qui se plantait avec violence dans ses organes vitaux.
putain bébé,
Il étouffa la fin de sa phrase contre ses lèvres, de peur de trop en dire, de peur de ne pas être à la hauteur des sentiments qui prenaient part à leur acte.
Quelques secondes avant qu’il ne se laisse submerger par la jouissance. Le corps secoué de soubresauts incontrôlables. Ses doigts ancrés à sa nuque, les yeux clos, l’insulte au bord des lèvres.
j’suis désolé, qu’il marmonnait contre ses lèvres, promis j’me rattraperai, qu’il continuait, toujours ancré en elle, tentant de dominer sa respiration qui n’en faisait qu’à sa tête.
Elle lui faisait perdre tout ces moyens Lilith, elle le rendait vulnérable. Elle le rendait beaucoup trop humain.

Cette attirance était urgente, toxique, aux effets fulgurants, comme si le moindre de ses organes s'étaient au début délités dans sa présence et que maintenant, ils pourissaient dans son manque. Elle en voulait toujours plus de lui, ses soupirs, comme une douce mélodie qui venait égayer son désir, qui provoquait ses sentiments, progressivement entrain de fleurir dans son myocarde arythmique. Et Lilith, trop souvent, elle luttait contre sa propre personne pour ne pas le rappeler, pour ne pas le textoter, mais ses opales, constamment happés par leurs souvenirs qu'elle faisait défiler sur son portable, la ramenait toujours vers l'homme qui dictait son plus délicieux désastre. Elle s'épanouissait dans son mal, la respiration troublée par l'appétit qu'elle possédait pour Ismaël, venant directement sur ses cuisses quand la voiture s'arrêta dans une ruelle, Lilith qui aspirait la moindre lueur hypnotique qui dansait dans le clair de ses iris, s'accaparant directement la vie dans le creux de ses lippes, le désir s'achappant de sa trachée quand elle sentit sa main danser sur son anatomie, la danseuse mettant directement fin à l'attente insoutenable de son corps qui s'éprenait dans un besoin inarrêtable en se liant à lui, ondulant contre son bassin avec sensualité pour lui soutirer le plus de plaisir. Elle le trouvait beau. Il créait des soubresauts là où il n'y avait eu qu'un long silence qui criait tous ses maux, Lilith laissant ses lèvres lui montrer l'étendue de son envie de l'avoir que pour elle, son souffle s'échouant sur son cou, ses mains se logeant sous son haut pour caresser sa musculature fine. Elle savait qu'il lui prendrait tout, jusqu'à son dernier souffle, et Lilith, elle avait juste envie de plonger dans l'océan tumultueux de ses saphirs. En proie à ses gémissements qui s'étendaient dans l'habitacle, elle le sentit se contracter d'un seul coup sous l'effet de son orgasme, Lilith n'ayant pas eu le temps de rejoindre le nirvana malgré tout le bien qu'elle avait ressenti.

- C'est pas grave... J'ai trop joué avec toi aussi, je t'ai pas aidé.

Un sourire tendre sur les lèvres, Lilith, elle le regardait comme on regardait une merveille, un peu trop admirative quand elle plantait ses prunelles sur sa porcelaine. Elle déposa un dernier baiser sur ses lèvres, revenant à sa place côté passager pour se rhabiller, l'esprit tourmenté par un millier de questions.

- J'ai pas super envie de te montrer mon appart en fait. Il doit faire la taille de ta chambre. Et y'a sûrement de l'amiante un peu partout. T'as surement autre chose à faire que de traîner avec une pauvre escort ce soir.

Ses insécurités la percutaient, et Lilith, elle se doutait ses épines ne pouvaient qu'alterer ses pétales dorées.

- Je te rappelle.

Elle tira sur la poignée de la portière pour s'enfiler dans le froid de l'hiver, une seule pensée en tête : retiens-moi.

Des bribes d’humanité dansaient dans l’océan de ses yeux, de petits éclats qu’elle était la seule à pouvoir attraper Lilith. La bête courbait l’échine lorsqu’il était en présence de cette femme, rentrant calmement dans sa cage dont la porte restait cependant toujours ouverte. Pour la première fois, il aurait aimé qu’elle se ferme, à double tour pour ne plus risquer une sortie prématurée. Il s’excusait et elle ne mettait pas à mal à sa virilité. Elle était belle Lilith et il aurait aimé la regarder ainsi pendant des heures, sculptant les traits de son visage pour qu’ils ne sortent jamais de sa mémoire.
Un dernier baiser et elle reprenait sa place.
Il la regardait se rhabiller, faisant de même, écoutant d’un air distrait ce qu’elle avait à lui dire. Il secouait la tête de gauche à droite, se reprenant en pleine gueule ce qu’il ne voulait pas voir. Ce monde dans lequel ils vivaient était divisé en deux, les gens comme lui aux poches trop remplies et les gens comme elle, obligés de subvenir à leurs besoin d’une manière ou d’une autre. T'as surement autre chose à faire que de traîner avec une pauvre escort ce soir. La réalité était là. La réalité était triste. La réalité était moche. Je te rappelle. elle enclencha la poignée et la colère, comme une déflagration s’empara de son corps tout entier, jusqu’à son myocarde qui palpitait à l’idée de la voir sortir de cette voiture comme une vulgaire pute. Les mots sortirent de sa bouche sans qu’il ne puisse rien y faire, son cerveau ayant épongé toute la haine aux alentours.
Attend au moins que j’te paye, non ?
Comme le bon connard qu’il serait à vie, il sortait son portefeuille en cuir de sa poche arrière, l’ouvrant les doigts tremblants, il se saisit d’une pincée de billets qu’il jeta sur les cuisses de la brune. Peut-être trois, quatre, tous à l’effigie de Benjamin Franklin. Des actes démesurés, parce qu’il n’avait jamais su parler le blond. Que les sentiments n’étaient jamais bons à prendre. Que les émotions étaient si puissantes qu’elles déglingués tout sur leur passage. Il avait toujours su détruite plus que construire.
Comme ça tu pourras m’reléguer au rang d’client. Ce sera plus facile pour toi. Puis t’auras pas perdu ton temps. C’est plutôt bien payé pour cinq minutes de boulot.
Il était terrorisé Ismaël.
Se pencha en avant pour lui ouvrir la portière.
Il était rouge de rage.
Allez, descends. T’as raison. J’ai mieux à faire.
Son mensonge lui lacérait le cœur.
Sa langue aurait aimé se délier pour de plus elles paroles, plus rassurantes. Il aurait aimé la ramener chez lui, qu’elle découvre son monde et pourquoi pas découvrir le sien.
Descends je t’dis.

Elle devenait plus docile avec lui. Elle s'attendrissait la louve devant la clarté de ses iris, rangeant ses griffes qui ne servaient qu'à lui dérober un peu plus de plaisir dans le creux de ses soupirs. Elle s'impregnait du calme, de cette intimité qui les liait dans le bruit sourd de leur myocarde, celui de Lilith pulsant dans ses tempes, la respiration encore mise à mal par leur ébat. Puis, sa peur avait traversé son esprit pour la ronger de sa noirceur. Lilith, elle restait toujours trop fière pour se montrer vulnérable, alors elle préférait prendre congé, directement, sans plus d'explications que celles qu'elle lui avait donné. Elle n'avait pas eu envie de le blesser, mais elle avait eu surtout peur de se blesser elle-même, parce que son estime envers Ismael allait trop loin, et qu'elle risquait de se perdre à force de toujours le vouloir contre elle, Lilith qui n'avait aucune envie de lui faire voir la ruine dans laquelle elle vivait, faute de moyens, faute de mieux. Peut être que si elle s'aimait déjà davantage, elle ne courrait pas autant au désastre, parce que son appartement était simplement à l'image de sa personnalité, abîmée, défraîchis, usée, comme les murs où s'enfermait sa destinée.

Elle fronça les sourcils à sa remarque, pas sûre de comprendre, pas sûre de vouloir appréhender une nouvelle dispute alors que tout la poussait à s'enfuir de sa voiture quand elle reçut les billets verts sur ses cuisses, serrant la mâchoire, blessée encore une fois. Elle le lâchait pas du regard, imprimant chaque expression de son visage comme pour se rappeler de toutes les raisons qui feraient qu'ils ne se reverraient pas, son cœur se déchirant dans sa propre arythmie, dans le bruit trop vrai de tous ses sentiments qui l'achevaient. La portière ouverte, elle lâcha un rire cynique, un rire mauvais, cherchant à annoncer la couleur de ce qu'elle avait à lui transmettre.

- Tu sais quoi ? Garde les tes putains de billets. J'ai aucune envie que tu sois un client. Parce que je te ferais encore un cadeau là en te donnant ce titre.

Elle prit les billets pour les lui balancer de manière agressive avant de sortir, penchant la tête pour planter la furie de ses yeux dans ses iris.

- Je veux que tu sois plus rien. On a plus rien à se dire. Va acheter toutes les autres si elles sont assez connes pour te croire, c'est pas mon cas.

Elle ferma la portière, se mettant en chemin pour regagner son logement seule, le cœur lourd, les yeux brulants entre la rage, le dégoût et l'amour.