burning, i'm on fire. (joy)

traits de caractère / joy, c’est le tonnerre. joy, elle est butée, elle n’est pas de celles qui se laissent mener, elle n’est pas de celles qui se laissent imposer quelque chose. ambitieuse et opportuniste, elle sait ce qu’elle veut, consciente de ses propres désirs et prête à tout pour les obtenir. dévergondée, elle a tendance à papillonner, parce qu’au fond elle n’a jamais été accrochée. superficielle, d’une première image, se cache dessous un cœur entier. le grand cœur d’une âme fidèle et généreuse, quand elle aime, elle donne. sans tromper. sans jouer. avide de sensations fortes, d’imprévus et de danger, elle n’a pas froid aux yeux. vulgaire, son franc-parler exacerbé provoque parfois une succession d’impolitesses.  l’apparence assurée, elle est pourtant en quête d’identité, joy, le mensonge sur son origine ayant brisé tout ce qu’elle avait. tout ce qu’elle savait. courageuse, capable d’encaisser énormément, parce qu’elle n’a jamais eu d’autres choix. secrète, il est difficile de savoir ce qu’elle est vraiment, qui elle est vraiment.

( there was a little girl, from a broken family )
Les cris, les pleurs d’une enfant, l’accouchement dans cet hôtel miteux et cette vie débute mal. Cette vie semblable au plus grand des chaos. Cette vie, celle qui était sa destinée. L’existence misérable à laquelle elle a finalement été arrachée, à peine née. Un sauveur, une sauveuse, un nom, un seul, Stevenson. Et la promesse d’un monde nouveau, la promesse d’un monde meilleur. Bien loin de la perfection, mais bien mieux que l’horreur. Les Stevenson, ils n’ont jamais pu avoir d’enfants, plus grand drame de leur vie commune. C’est pour pallier à ce manque, qu’ils ont adopté Joy. Joy, et six autres enfants. Joy, une partie de cette famille, de cette fratrie décalée, qui devient sa seule stabilité. Elle les aime, ceux qui sont devenus ses parents. Elle les aime, ceux qui sont devenus ses frères et sœurs. Elle les aime, cette nouvelle famille, ce cadeau du ciel. L’agitation, les hurlements, ils envahissent parfois la maison, parce que c’est de cette façon que cela fonctionne, lorsqu’autant d’enfants vivent sous le même toit. Mais chacun à sa place, ils ont tous une place, dans la vie, dans le cœur de la poupée blonde. Les grands frères, les protecteurs, ceux qu’elle se plait à embêter mais dont l’avis compte pourtant énormément. Les grandes sœurs, prunelles de ses yeux, celle au tempérament de feu et l’autre qui compte peut-être un peu trop. Et puis les benjamins, les sales gosses, comme elle. Ses jumeaux, ses âmes sœurs, la demoiselle avec qui elle partage ses plus grandes folies et le jeune homme qui n’est autre que son reflet au masculin. Sept cœurs qui battent à l’unisson par la seule force d’un amour entre deux, ils sont son monde, son univers.

( her heart was made of stars, her skin was made of scars )
Rattrapée par la réalité, la vie plus difficile qu’il n’y parait. Les Stevenson, ils subissent la pression du monde. Des parents qui peinent à joindre les deux bouts, qui se tuent un peu plus chaque jour pour nourrir ceux qu’ils ont choisi d’aimer plus que leurs propres vies. Elle a de grands rêves, Joy. L’ambition débordante, une vie d’artiste, guidée par son art, la peinture. Rêves qui s’envolent, parce qu’ils n’ont pas d’argent, les Stevenson. Parce qu’elle n’a ni les moyens, ni les contacts, pour intégrer une école d’art prestigieuse. Confrontée à ce qu’il y a de plus vrai, aux galères de la vie. Parce qu’elle en a toujours imposé, Joy, une fille qu’on remarque, mais elle réalise qu’elle ne pèse pas lourd, pour le monde qui l’entoure. C’est lorsqu’elle approche de ses dix-huit ans, que la frustration grandit, que les révélations l’ont détruite. Fouillant dans les affaires de familles, à la recherche de photos d’elle enfant, de ses frères et sœurs, qu’elle tombe sur cette lettre. Edifiante, bouleversante. Une lettre de sa mère, sa mère biologique, et ces quelques mots : « Prenez soin d’elle comme je ne pourrais pas le faire. Et ne lui dites jamais la vérité. » Cette vérité qui tombe comme le ciel sur sa tête, lorsqu’elle apprend que le couple Stevenson a toujours su qui était sa véritable mère. Cette vérité qui la fracasse, Joy, lorsqu’elle découvre que cette dernière n’est autre qu’une prostituée, qui n’a pas eu d’autres choix que de l’abandonner.

( i don't care anymore, don't need your oxygen )
Rien n’est plus pareil, depuis qu’elle sait. Rien n’est plus comme avant, depuis qu’elle cherche. Elle passe par toutes les émotions, la colère, le dégoût, la tristesse, la rancœur. Elle passe par toutes les émotions, elle se sent cassée, brisée, et elle culpabilise presque. Elle culpabilise presque d’avoir échappé à son destin, refusant pourtant de porter le poids de cette souffrance. Paradoxalement, elle la rejette, cherchant à tout prix à s’élever, pour ne pas terminer comme sa mère. Il y a ce boulot de femme de chambre qu’elle ne supporte pas, il y a son activité annexe, usurpatrice pour quelques billets. Et ces âmes qu’elle fréquente, celles qui peuvent lui apporter, celle qui peuvent la guider, l’emmener loin de ce monde. Le compte en banque comme seul critère, elle s’en approche et use de ses charmes. Croqueuse de diamants, qu’on pourrait dire, elle est surtout de celles qui savent tirer profit, Joy. Elle court dans le sens inverse du vent, mais le destin ne la rattrapera pas. Seule et unique maîtresse de sa vie, elle se veut hors d’atteinte. Elle tente de l’être, du moins. Et elle n’a pas de mauvaises pensées, pas de culpabilité, parce que sa culpabilité, elle est ailleurs. Sa mère. Cette mère qu’elle cherche, depuis des mois, dans le plus grand secret.