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 blue tint (elio)

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Siam Blackbird;

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Siam Blackbird



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brisée, blessée, atrophiée. le cœur tellement vide qu'elle ne se sent plus capable d'aimer.
héritière d'une grande chaîne d'hôtels, pleine aux as. dilapider la fortune familiale et finir en une des magazines people est encore ce qu'elle fait de mieux.
la plus bourgeoise de toute évidence. les blackbird ont envahi le queens uppé.
you could break my heart in two,
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Message Sujet: blue tint (elio)   blue tint (elio) Empty Ven 19 Juin - 1:07

t'as la gueule pitoyable siam. celle des mauvais jours, celle des jours miséreux.
et si seulement, ce n'était que passager. si seulement, ce n'était qu'une erreur de parcours. ça devient grave à l'instant où le constat est fait. elle est bien plus souvent dans ce cas de figure que dans l'autre. portrait amoché de l'héritière qui avait pourtant tout pour briller. l'intitulé, l'empire, la destinée. tout juste balayé par un coup de coeur, un coup de foudre, un coup d'aimer. le destin raté de la paris hilton des temps modernes. du pain béni pour la presse people. les bleus de l'âme la tiennent éveillée chaque nuit, la font ressasser les bonheurs avant le malheur. l'esprit complètement vrillé, du matin au soir. elle n'est plus capable de rien contrôler siam. alors elle cherche l'échappée. elle s'accroche à l'espoir d'un monde totalement aléatoire. un monde où rien n'a jamais existé. un monde déconnecté. celui qu'elle entrevoit à travers les liquides colorés et les fumées édulcorées.
t'es pas encore totalement anesthésiée siam. les regards, elle les sent. les voix, elle les entend. les rires aussi.
l'attraction de la soirée. souvent l'attraction de tous les clubs en perdition. mais elle a envie de pouffer quand elle aperçoit combien ils sont parfois bien pires qu'elle. ça la rassure quelque part. elle n'est qu'une femme parmi tant d'autre. une âme perdue au milieu des autres.
alors t'as dansé siam. elle s'est éclaté. elle a oublié.
oublié le monde, oublié la famille, oublié les convenances, oublié la fortune, oublié les démons. oublié le démon. et asher, elle l'a recalé. l'a envoyé se rhabiller pour l'hiver. il avait tenté de l'accompagner mais elle n'avait définitivement pas besoin d'être chaperonnée. et ce, quoiqu'en dise papa et maman. elle a parcouru les corps, a mélangé les alcools forts et a accepté tous les verres qu'on lui a gracieusement offert. bon public, fêtarde de l'année, joueuse invétérée. elle est toujours la compagnie idéale des nuits de folie siam. toujours. jusqu'à ce que la descente opère. jusqu'à ce qu'elle se lasse de trop célébrer. de trop occulter.
puis la chute libre. coulée à pic. l'enfer de retour sous ses pieds. à défaut d'être sur le trône le plus envié, elle s'approprie celui de la décadence. et les soupirs s'additionnent. quand elle ne s'amuse plus de la connerie de ceux qui l'entourent. quand elle a perdu toute forme d'humour, dans les tréfonds des verres en cristal.
il voudrait s'envoler, l'oiseau blessé. voir d'autres horizons, s'approprier un autre ciel. apercevoir encore un semblant d'étincelle. sauf que tu t'es pas regardé siam. t'as pas remarqué à quel point ta démarche est bousillée, à quel point t'es à la limite de claquer. tu seras pas foutue de rentrer seule et t'en as pas envie non plus. elle n'a jamais apprécié la solitude l'héritière. traînant son besoin perpétuel d'être aimée partout avec elle. il est comme une ombre qui ne la quitterait jamais, toujours dans son sillage. c'est son frère qu'elle a envie d'appeler, l'autre moitié d'elle-même. dis-moi combien tu m'aimes cez, qu'elle le supplierait. mais c'est la honte qui l'étreint toute entière. elle, qui la pousse à ne pas céder. pour ne pas lui montrer une nouvelle fois ses excès, ses allures de dépravé. en vérité, on ne peut rien lui envier à siam, hormis l'image de marque qu'on a tenté de lui inventer. à cet instant, elle regrette ses humeurs. quand asher se serait facilement approché de la forme d'un sauveur.
c'est un tout autre numéro qu'elle actionne. remerciant le répertoire de posséder la mémoire qu'elle n'avait pas. encore moins cette nuit-là. tu peux venir me chercher. s'te plaît, s'te plaît, s'te plaît. j'ai pas le droit de rentrer... seule. le ton décomposé et étrangement articulé. telle une gamine qui n'aurait pas obtenue la permission de minuit de papa et maman. elle baragouine, les mots se succédant dans une fluidité contestable. la localisation qu'elle échappe en syllabes entrecoupées. deux-trois banals mots ajoutés avant de raccrocher. le téléphone négligemment reposé sur le comptoir. une eau flottante lui est présentée sous le nez, et c'est la grimace qui déforme ses traits. parce qu'elle n'en veut pas. parce qu'elle ne pourra rien avaler de plus si elle espère résister.
et la silhouette salvatrice se dessine enfin sous les yeux rougis par les poisons et l'usure. tentant de se ressaisir, c'est à son cou qu'elle se jette. t'es venu. les paroles d'une femme qui avait trop souvent vu ses promesses bafouées. le dis pas à cez... s'te plaît. les murmures d'une jumelle qui voudrait tout sauf étioler encore davantage l'image sûrement éraflée qu'il se faisait déjà d'elle. t'as la tête à l'envers siam. tant que t'as même pas regardé l'heure et que tu l'as sûrement dérangé dans un programme bien plus attirant que le sauvetage de ton âme en perdition. finalement, tu le joues à la perfection le rôle de l'héritière capricieuse, égoïste et intéressée.
pauvre petite fille riche.


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Message Sujet: Re: blue tint (elio)   blue tint (elio) Empty Jeu 9 Juil - 13:54


Sur la toile éclairée de l’ordinateur, le nuage discursif du monde en péril. La lumière bleue, pareille à la misère, dégueule sur le visage éreinté. Il se frotte les paupières du bout des doigts, d’une ardeur qui semble avoir résisté aux jours harassants.
Dans ce court instant de friction, il a la cervelle qui s’agite à la recherche d’une stratégie en lévitation, à quelque endroit sans doute, par là. Mais il se trouve nulle part, le prochain pion à jouer, sans risquer les tourments de l’erreur.
Le souffle est exulté avec rage.
Ça vibre sur le bureau, fait trembler la machine et les bourreaux sans parvenir à les faire vaciller du piédestal. Ailleurs, il y a un autre cosmos qui grelotte; c’est un monde à quatre lettres qui n’ont plus beaucoup de sens pour Elio, même quand elles s’affichent sur l’écran.
« Qu’est-ce que tu veux? », l’ouïe tendue avec détachement, il se vautre sur la chaise en zieutant l’heure sur sa montre. « Bene, j’arrive », résigné et indifférent, le môme se redresse, saisissant ses clés à la volée.
Il y a des rengaines qui ne s’essoufflent jamais, et Siam ayant désespérément besoin d’un chaperon était la seule qu’il s’était forcé à accepter. Pour l’italien, c’était l’héritage lâchement laissé par les absents. Quand bien même le monde brûle, le feu dans lequel Siam se trouve piégée est plus vif qu’en d’autres lieux. Peu importe qu’elle ait décidé de s’y jeter elle-même, dans les braises.
Le monde brûle, mais Siam brûle plus fort.
C’était la pensée-vestige de l’ainé. Le monde trouvera toujours secours quelque part où Siam devra l’implorer, parce que le monde est peuplé où Siam est laissée seule, comme à ce bar.
Elio accueille, grommelant et maladroit, l’effusion de la brune quand il apparaît près d’elle. Le parfum anisé de l’alcool embaume subitement ses narines, et les suppliques de la môme se mélangent à la musique pour agresser ses tympans. Le visage est froissé et l’impatience latente.
« On rentre », il s’écarte du corps amenuisé par l’obscurité. D’instinct austère à son portrait pleurnicheur, il ne lui promet pas le secret.
Il glisse sa main entre ses omoplates humides de sueur pour avancer avec elle parmi la foule, le cliquetis des clés dans l’autre. L’endroit lui est hostile.
« T’es vraiment dans un sale état, t’as pris quoi? », il a toujours cet air détaché flanqué dans la voix, un air d’en avoir rien à foutre quelle que serait sa réponse, mais le sens du devoir d’abord pour se prononcer sur son sort.
Sur le parking, Elio a deux pas d’avance sur l’ombre titubante derrière lui. Il scrute à l’aveuglette, trouve la place vide où était garé son tacot. Il lève les bras pour se prendre la tête entre les mains, de frustration, il échappe quelques jurons dans son dialecte.
L’italien reste un instant dans la rage, se tourne finalement vers Siam qu’il voudrait accuser.
Or, le monde brûle, mais Siam brûle plus fort.
Il se retient.
« File-moi ton téléphone, le mien est à plat. Je vais t’appeler un taxi. Merde. Non, c’est vrai. Tu peux marcher? Le commissariat est pas loin », ses yeux scrutent le calvaire, de bas en haut. Il constate rapidement que dans ce décor presque infâme, la môme fait tâche.
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brisée, blessée, atrophiée. le cœur tellement vide qu'elle ne se sent plus capable d'aimer.
héritière d'une grande chaîne d'hôtels, pleine aux as. dilapider la fortune familiale et finir en une des magazines people est encore ce qu'elle fait de mieux.
la plus bourgeoise de toute évidence. les blackbird ont envahi le queens uppé.
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i know it's forward, but it's true.


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Message Sujet: Re: blue tint (elio)   blue tint (elio) Empty Lun 20 Juil - 11:01

elle aurait pu être la petite chérie de l'amérique siam.
à la place, elle s'apparentait davantage à la déception de l'année. pire, à la déception annuelle dans le regard scrutateur de ses géniteurs.
parce qu'elle n'était jamais assez élégante. jamais assez distinguée. jamais assez impliquée. jamais assez docile. jamais assez intelligente. jamais assez admirée. jamais assez jalousée.
parce qu'elle n'était jamais assez siam. quand d'autres étaient toujours trop. alors la balance penchait de leur côté, quand elle devenait l'accusée.
et dans cette pression, elle se perd. et sous cette pression, on l'enterre.
ce pourquoi elle veut noyer ce trop plein de pensées qui assaillent sa tête, jour et nuit. et la pauvre gamine en mal d'aimer, n'a pas su miser ailleurs que sur les alcools forts. ailleurs que sur les herbes pas si médicinales. ailleurs que sur les poudres au goût du paradis. à la recherche d'un bonheur enivrant, si éphémère pourtant.
ce soir-là, la peine a encore frappé trop fort. aux portes d'un coeur sur lequel s'était déjà couché l'hiver. ce soir-là, c'est elio qui est désigné comme garant de l'héritière. en quête de son âme égarée quelque part dans cette ambiance de mort.
mal-amabilité qu'il ne tente pas de masquer quand elle le dérange au milieu d'elle-ne-savait même pas quoi. ça faisait si longtemps qu'il ne prenait plus de gants avec elle.
t'es le fardeau qui pèse sur ses épaules, sans même qu'il ne l'ait demandé. t'es le fardeau qu'il s'impose au nom d'un code d'honneur qui t'était totalement étranger.
sauf qu'elle est trop dans le gaz pour s'en formaliser siam. pour s'en offusquer et le lui faire regretter. aussi, elle a trop besoin de lui pour se permettre ce genre d'écart. les reproches, elle les gardera pour plus tard. peut-être. si tant est qu'elle s'en souvienne demain.
jetée nonchalamment à la mer comme quelqu'un qui ne saurait pas nager. pour s'en sortir, elle se raccroche à elio. l'enlace de ses bras, en espérant s'en faire une bouée de sauvetage. pour lui maintenir la tête hors de l'eau et lui permettre d'inspirer encore l'oxygène revigorant.
t'es subitement rassurée siam. même si tu sais que le sermon te guette, même si tu sais combien il déteste ta façon d'être ou de te comporter. tu sais qu'avec lui, t'es désormais en sécurité. et que plus que tout, tu arriveras à bon port. ce soir, comme tous les autres soirs.
en temps normal, sans doute qu'elle aurait préféré cez. pas maintenant, pas quand elle apparaissait dans cet état second. elle était tout ce qu'elle ne voulait pas qu'il voit. lui qui était encore le seul, dans les yeux duquel, elle quémandait de lire un semblant de fierté. à la place du dégoût qu'elle inspirait.
on rentre.
les grandes phrases qu'il ne compte pas prononcer. quand d'elle, il veut seulement se débarrasser. la sale môme qui n'en faisait qu'à sa tête et qui menait le monde à la baguette.
elle ne sait pas si le serment est scellé. qu'importe, elle avait déjà oublié. trop occupée à soupirer, à lui montrer combien il gâchait la fête, combien son manque de spontanéité était vexant.
pourtant, elle se laisse guider. et sur lui, se repose. profitant de la béquille qui lui est offerte.
t'es vraiment dans un sale état, t'as pris quoi ?
un bref instant, elle se stoppe. mime la réflexion.
un tas de... cocktails. plus surprenants les uns que les autres. acquiesce d'elle-même, se montrant en accord avec les vagues souvenirs qu'elle s'en faisait.
quelque chose que tu devrais essayer, ça t'décoincerait. et l'éclat de rire succède immédiatement à la raillerie.
pour sûr, il n'appréciera pas. tant pis, elle ne s'en formalisera pas.
quelques pas plus tard, c'est sur le parking du club qu'ils atterrissent. là où elle se rend compte que la nuit était définitivement finie. qu'il l'avait lui-même écourtée.
et il est trop rapide elio. trop pressé de la déposer en chemin et de retrouver son toit. sauf qu'elle ne l'entend pas de cette oreille l'héritière. davantage dans l'optique de continuer à s'amuser, en gardant elio à proximité.
alors de nouveau, elle s'arrête dans la course effrénée qu'il impose.
file-moi ton téléphone, le mien est à plat. je vais t'appeler un taxi. merde. non, c'est vrai. tu peux marcher ? le commissariat est pas loin.
trop d'informations en si peu de temps. bien plus qu'il n'en faudrait pour un cerveau aussi débraillé que le sien à l'heure actuelle.
oh oh oh. minute.
l'équilibre déjà vacillant est mis en branle par le rythme soutenu de la marche. et par l'esprit récalcitrant qui n'approuvait pas la suite des évènements.
j'fume une clope, tu permets. ses petites manières qui se mettent en route. le paquet dont est extirpé un tube qu'elle enflamme presque immédiatement. viens. son ton n'acceptera pas la négative.
on n'est pas pressé, si ? elle soupire presque à l'instant où elle expire la fumée salvatrice. regarde, respire l'air frais. ça t'fera du bien.
t'es dans l'exagération siam. t'es dans la provocation. et tu vas parvenir à ce que tu sais faire de mieux en moins de temps qu'il n'en faudra pour le dire. pourtant, tu veux juste qu'il prenne le temps elio.
après tout, la nuit ne faisait que commencer et la nuit était belle.

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Message Sujet: Re: blue tint (elio)   blue tint (elio) Empty Jeu 10 Déc - 17:49


Elle pourrait caresser les plus beaux endroits, Siam, mais il n’y a que dans le pétrin des excès qu’elle se love si bien. Attisant le feu, elle refuse cependant d’en récolter les brûlures, leurs préfèrent la cendre de ces innombrables âmes venues à son secours et qui se sont jetées sur les soufrières pour lui sauver la peau. Elio a consenti péniblement à la tâche, résigné devant sa propre rancoeur.

Sous le nez elle lui souffle les relents de la gnôle, raisonne sur sa propre amnésie et balance quelques provocations qui lui arrachent un froncement de sourcils. Tirée de ses festivités, déjà la morveuse est proie de l’oisiveté et s’emploie aux hardiesses qui lui garantiront un ennui comblé. Elle pince, mordille, la gueule des désinvoltures irritantes et Elio s’agace d’être ce jouet neuf qu’elle a chopé dans un coin. « T’en fais pas pour moi, j’sais me défoncer et rentrer chez moi sans qu’on me tienne par la main ». Elle est un peu appuyée sur son épaule lorsque le garçon se volatilise. Elle manque la chute tandis qu’il emboîte le pas à la sortie, créé un chemin parmi les corps transcendés. Il marmonne « va t’faire foutre Cez », une amertume inaudible à la jumelle, un poids mort laissé à la charge de ses bonnes offices et qu’il ne tardera pas à regretter.

Au bout d’un temps certain à se faufiler entre les charognes, ils parviennent à atteindre le dehors et la bise glacée vient aussitôt apaiser leurs véhémences, ces babillages d’aversion contenue à l’implosion. Il attend un peu sur le trottoir que l’ombre sorte de la gueule de la boîte, gamine indigeste, toujours son air volubile flanqué sur la face. Il y a de la condescendance dans sa pupille lorsqu’il examine, concis, l’état médiocre de la favorite, puis qu’enfin il se tourne en direction du parking pour apprécier l’humour exquis que la petite nuit lui a réservé. L’habitacle supposé achever leur accointance le plus rapidement possible, les forçant à s’en tenir à des cordialités grinçantes jusqu’à voir la brune disparaître dans le noir de son manoir, avait disparu. Le môme retient son souffle, les priorités se substituent les unes aux autres. Il voudrait rejoindre le commissariat pour signaler le vol, songe aux conséquences d’une Blackbird, éméchée, les iris dilatés, qui lui rongerait les freins de la patience suspendue à son bras. Il n’a pas le temps de se raviser qu’elle rétorque la voix trainante sa tranquillité abusée par la pensée hâtive d’Elio.

Excédé, il la regarde flamber une meurtrière dans une gestuelle embourgeoisée. Le sang froid de la gamine est celui des conforts absolus que rien ne vient bouleverser, pas même la culpabilité. L’effluve musquée des regrets planent déjà dans l’atmosphère, Elio respire amplement aux ordres qu’elle somme comme s’il eût été son valet. Le béton fait retentir les pas irrités qu’il dirige vers elle, « ne me pousse pas Siam, j’suis pas d’humeur ». Du bout du pouce et de l’index, il vole la clope puis la jette, le mégot crépite au contact de l’humidité. « Si t’as pas saisi on m’a volé ma bagnole, donc tu vas avoir besoin de tes poumons sur le chemin du retour », l’épaule pousse mollement celle de la jeune femme tandis qu’il piétine dans la direction opposée, un regard de biais conquis par l’amertume. « Bouge-toi, je tiens pas particulièrement à passer la nuit sous les étoiles avec toi. Cez me péterait la gueule pour moins que ça », il s’est arrêté à quelques mètres de l’espace où il l’a laissée, attend patiemment que la poupée s’articule. « Je suis encore poli, alors ramène-toi maintenant, tu m’as appelé pour ça non? », il pivote complètement vers elle, les mains enfoncées dans les poches de sa veste, Siam ne semble vouloir venir à bout de la nuit, et d'Elio avant elle.  
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