focus on the good (cassey)

quelques jours déjà que tu n'as pas vu arthur, ça commence à se voir sur ton joli minois. la mine terne, éteinte. comme s'il était le rayon de soleil qui manque pour illuminer le bleu de tes yeux. tu te dis que ce serait plus simple, plus sain pour vous de passer le cap et de sauter le pas. vivre à deux. après tout, vous allez vous marier. vous avez un peu fait tout dans le désordre mais tu te dis que tout peut s'ajuster. pourtant, tu sens que le sujet pourrait devenir rapidement épineux. il vient de trouver sa colocation, il semble très bien là-bas. ça t'embêtes, te dévores l'esprit plus que de raison.
si seulement tu savais tout,
jolie petite fleur.
aujourd'hui, un jour de repos ne te fais pas forcément de mal. tu as passé ta journée en ville. le tourbillon infernal des choses que l'on reporte au lendemain t'a pris en chasse mais tu ressens le besoin de parler à quelqu'un. cassey, que tu songes en remontant ton manteau sur ta gorge. l'énergie débordante de la jolie blonde te fera sûrement du bien, comme à chaque fois que tu la vois. jouer la maman poule ne te fera pas de mal non plus, c'est toujours comme ça entre vous. message envoyé, cellulaire rangé. tu as des essayages à aller faire. la période des fêtes approche et celle des galas de charité aussi. il est temps que tu te décides des robes qui draperont ton corps, ces soirs de fêtes. encore une fois, une bouille blonde fait irruption dans ton esprit. il est encore aux abonnés absents.
sors-toi le de la tête.
t'es pire qu'une junkie qui n'a pas eu sa dose.
du nerf, princesse.
la journée se passe et tu as des nouvelles de ton amie. rendez-vous dans ce petit café au abords du forest park fera amplement l'affaire. tu es en avance, poussant la porte de l'établissement. réconfortante chaleur qui te saisit. tu t'installes à une table près de la fenêtre, te délestant de ton manteau. ton regard se perd à travers la baie du café, tes doigts glissant dans ta longue chevelure brune. tes jambes croisées, tu n'entends pas le serveur qui t'interpelle, perdue dans tes pensées. tu finis par le remarquer, tu t'excuses de ta maladresse et lui fait signe quand ton amie sera arrivée. tu as envie de l'attendre, tu es certaine qu'elle sait que tu es déjà présente. elle connaît que tu as le retard en horreur, c'est ainsi. soudain, tu sens ton portable vibré dans ta poche. te voilà plongée dans tes messages, ton père planifiant un restaurant pour ce soir. drogo, ta belle-mère, lui et toi. tu fronces légèrement les sourcils. tu te serais bien passée de voir ton demi-frère mais comme d'habitude, tu te tais et te contentes de confirmer ta présence. ça va te laisser un peu moins de temps avec cassey, rien de mieux pour miner un peu plus ton moral. vivement qu'elle arrive, il faut qu'elle réchauffe un peu ton humeur en berne. il est temps.

☆ ☆ ☆
{ focus on the good }
crédit/ tumblr ☆ w/@Elin Wortham

Comme un ange qui aurait deviné ses tourments, l’invitation d’Elin ne pouvait pas tomber au meilleur moment. Ses journées passent relativement vite à la boutique, elle ne peut malheureusement pas en dire autant de ses soirées. Le temps est long, quand elle rentre chez elle, dans cet appartement beaucoup trop vide. Un instant qu’elle repousse souvent, ces derniers jours, en sortant comme elle le peut. Elle éloigne le moment où elle se retrouvera seule, le plus possible. Ce n’est pas comme si elle avait un jour apprécié la solitude, Cassey. Mais c’est plus difficile encore pour elle depuis cette altercation avec son agresseur. Elle ne veut pas y songer, juste l’oublier. Mais c’est compliqué avec les pensées qui la submergent chaque nuit. Elle les passerait bien avec Owen, seulement, ils n’arrivent pas à se comprendre ces derniers temps. Elle ne sait plus où elle en est avec lui, en vérité, elle ne sait plus où elle en est tout court. Tu refuses de te l’avouer, mais t’es complètement paumée. Complètement retournée par ce qui t’est arrivé. Mais elle ne le dira pas. Même pas à elle-même. Parce que, dès le moment où elle ne se voilera plus la face, elle ne pourra plus faire semblant. Elle ne pourra plus poursuivre sa vie comme si rien ne s’était passé. Elle ne pourra plus faire comme si elle n'avait pas changé.

Fleur fanée qui ne sait plus où elle est,
Oiseau libre aux ailes brisés,
T’as oublié comment voler.

C’est beaucoup plus facile de fermer les yeux. Beaucoup plus facile de prétendre que tout va bien. Peut-être qu’à force de se le répéter, cela finira bien par arriver. Elle refuse seulement de se laisser couler, Cassey. Elle veut continuer de sourire sans raison, s’amuser d’un rien, se passionner de tout. Elle veut continuer de vivre, comme elle l’a toujours fait. Et, jusqu’à présent, elle y arrive plutôt bien, grâce à ces moments volés, grâce à ces instants que la vie ne lui prendra pas. Grâce à ces instants qu’il ne lui prendra pas. Et celui-ci en est un. Enthousiaste à l’idée de retrouver la belle Elin, l’antiquaire éteint les lumières de sa boutique à l’heure précise de la fermeture. Nul besoin de repousser ce moment aujourd’hui, elle part sans attendre à la rencontre de son amie. C’est à pieds qu’elle rejoint l’adresse du café indiqué par celle-ci dans son dernier message. Et, miracle quand on la connaît, la belle  arrive à l’heure. Mais toujours moins que la jolie brune déjà installée à une table, les yeux rivés sur son téléphone portable. Elle a le regard lointain, l’air un peu maussade sur son visage de poupée. – Tu sais que tu es plus jolie quand tu souris. lance la Californienne, son sourire solaire sur les lèvres. Il est hors de question qu’elle laisse les tourments des derniers jours venir gâcher ce moment privilégié à ses côtés. Hors de question, aussi, de la laisser avec cette mine renfrognée. Elle se penche vers elle, déposant un baiser contre sa joue en guise de salut, avant de s’installer juste en face d’elle. – Comment vas-tu ? C’était quoi cette tête boudeuse ? elle lui demande, tout en retirant son manteau, comme toute bonne amie le ferait. Même si c’est Elin, des deux, qui a tendance à materner l’autre, elle a besoin de s’assurer que les choses vont bien de son côté. Mais, quoi qu’il en soit, elle se sent déjà heureuse, apaisée même, d’être avec elle.

Parce que c’est exactement ce dont tu as besoin,
Parce que deux soleils brillent mieux qu’un.

ton esprit s'est un peu plus embué, une journée dans la grisaille. le mauvais temps ne t'aide pas à y voir clair, tu as eu la bonne idée d'inviter ton amie à prendre un café. en fin de journée seulement, tu sais qu'elle est bien occupée. tout comme toi. ta journée de repos bien mise à profit, tu en es venu à regretter l'absence de ton cher et tendre. tu penses beaucoup trop à lui, tu t'en rends bien compte. tu as espoir que cet instant avec la jolie californienne va faire tarir temporairement ce flot de pensées à l'encontre de ton fiancé.
continues à faire l'autruche,
ça va grandement t'aidé, tiens.
tu es arrivée en avance au café, juste au abords d'un des plus célèbres parcs de la ville. tu avais besoin d'échapper à l'effervescence du centre-ville, même si tu y as vécu toute ta vie. juste quelques temps. juste parce que vos instants avec cassey sont toujours un peu à part, ça l'a toujours été. malgré votre différence d'âge, tu as toujours besoin de ces conseils et tu sais que c'est réciproque. assise, le regard perdu sur ton téléphone, tu ne la vois pas arriver. tu lèves les yeux quand tu reconnais sa voix, un sourire vient illuminer ton visage. « est-ce que c'est mieux comme ça ? » dis-tu ironiquement, croisant son regard. « c'est l'effet de te voir arriver, ça. » tu glousses légèrement avant qu'elle ne se penche vers toi, déposant un baiser sur ta joue. son parfum embauche ton espace vital, tu humes légèrement. ces notes fleuries qu'elle porte toujours dans son sillage, elles renforcent l'aura de la jolie blonde. tu la regarde s'installer en face de toi, tu es vraiment heureuse de la voir. ça commençait à faire un petit moment. le quotidien bien chargé de chacune ayant eu raison de vous. soudain, elle te devance en te questionnant sur la mine maussade que tu affichais quelques instants avant son arrivée. tu hoches la tête, doucement. « ça va et toi ? » tu fronces légèrement les sourcils, mine de ne pas comprendre. « je ne boudais pas, tout va bien. » dis-tu avant de tourner la tête vers le serveur qui vient vers vous.
qu'est-ce que tu mens mal.
en attendant, le rouquin te sauve la mise.
tu reposes ton attention sur ton amie, un beau sourire se dessinant sur tes lèvres. « je t'invite, prends ce qu'il te plaira. » elle n'a pas le choix et elle le sait. il fallait être la plus rapide. tu te laisses tenter par un latte et un fondant au chocolat. ton maigre repas de ce midi est loin et tu ne résistes jamais à l'appel du chocolat. tu n'en as pas la volonté. le serveur s'étant éclipser, tu concentres de nouveau ton attention sur l'antiquaire. « sinon, toi ? » tu ne perds pas une seconde. « dis-moi tout, je veux tout savoir. comment tu vas en ce moment ? avec owen alors ? » tu esquives ton propre cas parce que ce n'est pas intéressant, préférant t’enquérir de dernières nouvelles de la vie de cassey. «  ta boutique va toujours aussi bien ? il faudrait que je revienne faire un tour, je suis certaine que tu as des pépites que je peux restaurer pour mon futur appartement. » oui, tu t'es enfin décider à trouver un bien et quitter la résidence de ton père.
il serait temps, à vrai dire.
peut-être.

☆ ☆ ☆
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crédit/ tumblr ☆ w/@Elin Wortham

Oublier l’effervescence de la ville, échapper aux tourments de son esprit, auprès d’une amie. Pas n’importe quelle amie. Celle qui, en un regard, a le don d’effacer le monde trop complexe dans lequel elle vit. Celle qui, à peine retrouvée, sait faire renaître cette douceur dans sa vie. Elin, elle se reconnaît en elle sur de nombreux points. Mais elle est suffisamment différente, aussi, pour lui faire du bien. Pour la remettre, trop souvent, sur le droit chemin. C’est étonnant, amusant, quand on pense à son âge, relativement moins avancé que le sien. C’est, un peu, comme si les rôles étaient inversés. Comme la conscience qu’elle n’a pas, elle l’a plusieurs fois sortie de ses ennuis. Quand Cassey, ne sait pas trop ce qu’elle peut bien lui apporter, sauf peut-être un brin de folie. Une tendance à la pousser à s’amuser quand la brune lui remet au clair les idées.

Si ressemblantes, pourtant opposées,
Complémentaires en réalité.

À peine arrivée auprès d’elle, l’antiquaire lui fait malignement retrouver le sourire. Sourire qui rejoint instinctivement le sien, quand elle voit son visage s’illuminer. – Beaucoup mieux ! Peut-être qu’elle a encore le pouvoir d’éclairer, un peu, les âmes abîmées. Car c’est ce que tu as toujours fait, Cassey. Illuminer les autres de ta lumière. C’est peut-être pour cette raison, aussi, qu’aujourd’hui, tu leur caches tes ténèbres. Parce qu’elle est celle qui fait rire, celle qui amuse la galerie, celle que l’on appelle quand on a envie de s’éclater. Pas celle que l’on a envie d’écouter se lamenter. Ce n’est pas elle, ce ne sera jamais elle. Trop contente qu’elle est, des mots de sa belle amie. – Je suis contente de te voir aussi. Là où, d’ordinaire, elle ne se serait pas gênée pour en rajouter, elle retient la plaisanterie, cette fois, faisant preuve d’un peu plus de sincérité.

Peut-être parce que tu as bien cru que tu ne la reverrais jamais.

Assise en face de la jeune femme, ses prunelles posées droit sur elle, Cassey essaie de déceler ce qui peut bien la tourmenter. L’amour, la famille, le travail, les amis même, trop de possibilités pour qu’elle puisse le deviner. Mais la principale intéressée choisit de mentir. Mal. – Mentir à une ancienne « actrice », tu pourrais au moins le faire bien. clame-t-elle avec ce petit air amusé. Elle ne fait que la taquiner. Elle ne veut pas l’embêter, elle sait que si elle en a vraiment besoin, Elin se confiera à elle d’elle-même. Elle ne veut surtout pas la forcer, elle ne sait que trop bien ce que c’est. De toute manière, elle n’a pas le temps d’en dire plus que les deux amies se font interrompre par l’arrivée du serveur. Trop vite prise de court par son acolyte, Cassey n’a pas le temps de dire un mot qu’elle l’invite. – Je me vengerai ! assure-t-elle, offusquée. Sa manière à elle de la remercier. Elle accepte, sans avoir vraiment le choix, de la laisser lui offrir un café mocha avec un muffin, avant qu’elles ne se retrouvent à nouveau en tête à tête. Cette fois, c’est elle qui est interrogée, notamment sur… sa relation avec Owen. L’antiquaire lève instantanément les yeux au ciel devant sa demande. Elle n’a pas parlé de sa relation compliquée avec le père de sa fille à n’importe qui. Elle ne l’a fait ni avec Arya, ni avec son frère. Ils sont trop impliqués, directement concernés. Mais ce n’est pas non plus quelque chose qu’elle peut garder sur elle.

Elin, elle est la personne parfaite pour t’écouter,
Celle à qui tu peux te confier, sans peur d’être jugée,
Peut-être aussi la seule qui peut t’éclairer.

– Sincèrement ? J’en ai aucune idée. J’ai l’impression qu’on est sur des montagnes russes qui ne s’arrêtent jamais. elle lui avoue, avec la plus grande franchise.  Parler de lui à sa confidente lui fait du bien même si, malheureusement, elle n’est pas davantage éclairée sur ce qu’elle ressent. Trop perdue dans tous ses sentiments. – Oh tu peux venir quand tu veux, j’ai des nouvelles trouvailles en plus et... Elle s’arrête net quand elle percute enfin. Son futur appartement. Elle va enfin avoir un appartement. Elle bondit presque de son siège, Cassey. – Attends… Quoi ?! Tu déménages, ça y est ?! Avec Arthur ? Plein d’idées dans la tête, elle s’emballe, elle s’envole déjà. Peut-être un peu trop vite.

parenthèse dans vos vies bien remplies, tu avais besoin de la voir. vous êtes le parfait exemple que malgré la différence d’âge entre vous et vos tempéraments différents, une amitié solide et durable peut s’installer. assise auprès de cette large baie donnant sur l’extérieur, elle te fait remarquer que tu sembles bien moins éclatante sans un sourire sur ton doux visage. la jolie blonde te fait retrouver ta lumière, c’est mieux selon ses dires. tu secoues légèrement la tête, croisant son regard charbonneux. tu ne connais que trop bien son pouvoir, sa bonne humeur contagieuse. tu ne manque pas de te faire happer et te sort de tes pensées plus ou moins moroses.
ouvre les yeux, petite fleur,
tout n’est pas que douleur.
après une accolade, le serveur vient vous couper. tu es certaine qu’il te guettait du coin de l’oeil. que ça le démangeait de ne pas voir de consommations sur la table. encore un maniaque, à coup sûr. en attendant, tu devances ton amie. tu payeras. sa mine offusquée et ses paroles te font pousser un léger rire. « toujours aussi lente, à ce que je vois. » que tu lances, taquine. tu es très forte à ce petit jeu puis ça te fait plaisir de le faire. tu es remplie de bonté, elin. le serveur vous laisse de nouveau seules et tu finis par lui demander comment elle va et aussi, comme ça se passe avec owen en ce moment. tu as l’impression d’avoir mis le doigt sur le sujet qu’il ne fallait pas forcément aborder. tu la vois prendre quelques secondes pour te formuler une réponse, tu croises son regard, tes yeux semblent s’excuser. tu n’as pas envie de la voir en point. elle qui est un vrai soleil. elle finit par mettre en avant le chaos de leur relation. ces deux-là, ils s’aiment. tu le sais, ça crève les yeux mais c’est si compliqué. tu hoches la tête. « ça l’a toujours été, entre vous. » tu connais beaucoup de leur histoire, tu as suffisament de recul pour l’affirmer. « mais c’est ce qu’il fait qu’elle est véritablement belle, votre histoire. » un fin sourire réconfortant se dessine sur tes lèvres. « qu’est-ce qu’il se passe en ce moment ? raconte-moi. » tu l’invites, avec douceur, à poursuivre son récit. dans le fond, tu pourrais botter les fesses du brun s’il lui faisait du mal.
tu as en horreur de la voir malheureuse,
tu gardes toujours un oeil protecteur,
sur ses traits d’une infinie douceur.
par la suite, tu lui fais remarquer qu’il faut que tu passes à sa boutique, qu’il te faut de nouvelles pièces pour habiller ton futur intérieur. elle t’invite à passer quand tu as envie. seulement, elle percute la nouvelle que tu viens d’annoncer subtilement, d’annoncer. tu es toute sourire, jusqu’à ce que tu entendes son prénom. arthur. tu serres les dents, tes traits se durcissent quelques peu. si seulement c’était possible. tu déglutis difficilement. tu sais qu’elle va le voir, impossible de le manquer. « oui, je déménage mais je ne vais pas vivre avec lui. » ça te sert la poitrine de prononcer ces mots. « je vais emménager avec une amie d’enfance, que j’ai retrouvé par hasard en cherchant une colocation. » tu souris, ça te remonte le moral de penser à ainhoa. « elle est enceinte. ça va faire de l’animation quand son bébé sera là, au moins. » que tu lances, un petit rire nerveux dépassant tes lèvres. tu la trouve magnifique, d’ailleurs. son joli ventre, elle fait une très belle femme enceinte. tu t’es surprise à te perdre quelques instants dans tes songes, à t’imaginer avec un ventre similaire. pas de panique, une telle nouvelle relève de l’utopie. le serveur vous coupe, une fois de plus, déposant vos consommations devant vous. tu le remercies poliment avant qu’il ne s’éclipse. tes doigts fins viennent rapidement entourée la tasse fumante, diffusant une agréable chaleur sur ton épiderme. tu relèves les yeux vers cassey. « tu sais, arthur vient de se mettre en colocation. je dois me résoudre à réprimer cette envie de vivre avec lui. » un rictus déforme ton visage. ça te fait mal de le dire, d’enfin poser des mots sur ce que tu ressens.
personne ne s’imagine ce qui se trame,
tic tac.
ça déchirera ton âme.

☆ ☆ ☆
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crédit/ tumblr ☆ w/@Elin Wortham

À peine réunies, il y a cette bulle qui se crée. La douceur lumineuse vient les englober, parfaite alliance de deux âmes liées, deux amies qui prennent le temps de se retrouver. Pleinement se retrouver. Ni téléphone portable, ni rencontre inopinée, un peu à l’écart dans ce café bondé, il n’y a que sur Elin qu’elle veut se concentrer. Tellement qu’elle ne voit même pas le serveur s’approcher, contrairement à elle qui en profite pour décider qu’elle paiera leur commande. L’antiquaire aurait dû s’y attendre. Elle lui fait le même coup à chaque fois, si bien qu’elle doit se battre, la moitié du temps, pour imposer sa carte de crédit et l’inviter. Tant pis, elle lui offrira une sortie au restaurant la prochaine fois, pour partager un autre moment privilégié. Un de ceux dont elles seules ont le secret. Heureuse tout de même de l’entendre rire, la belle a perdu l’air morose qu’elle avait lorsque Cassey est arrivée. Elle ne sait pas encore ce qui se trame dans ce petit esprit torturé mais elle compte bien découvrir tout ce qu’elle a pu manquer. Lui faire retrouver cette lumière, aussi, en même temps qu’elle récupère elle-même un peu de ce tempérament solaire. Mais c’est d’abord la tendresse de son amie qui vient la réchauffer. Quand elle parle, Elin, elle a ce don d’apaiser son cœur, comme une caresse invisible qu’elle lui offrirait. De cette voix douce qu’elle connaît par cœur, elle s’intéresse à ce qui a pu se passer dans sa vie amoureuse. Amoureuse, ce n’est peut-être pas le mot. Elle ne sait plus, en réalité, ce qui définit sa relation avec Owen. Entre eux, depuis leurs retrouvailles inopinées, ce sont des disputes et des réconciliations sans fin. Mais il y a quelque chose qui a changé, depuis qu’il lui a avoué qu’il l’aime. La peur qui la taraude, Cassey, à l’idée de se rapprocher des sentiments enfouis depuis vingt ans au fond de son cœur. Elle ne veut pas parler d’amour, surtout pas avec lui, mais c’est peut-être un peu trop tard. C’est peut-être naïf, idiot même de croire qu’elle pouvait éviter de parler d’amour avec celui qui a été son premier. Le seul, même, qu’elle a connu, celui qu’il lui a été impossible d’oublier. Mais même la voix apaisante de son ange gardien ne parvient pas à soulager les craintes qui l’ont submergée. – Je ne sais pas Elin, je… je ne suis pas sûre qu’elle soit très belle… Il y a Arya, incontestablement. Elle est ce qu’elle a fait de plus beau dans sa vie. Et c’est avec Owen qu’elle a eu cette chance, ce miracle, de donner la vie. Mais, pour le reste, les conflits lui paraissent éternels. Bien loin du conte de fées dont elle peut rêver. Bien loin, aussi, de ses rêves de libertés. Le souci, avec Cassey, c’est qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut. Elle peut prétendre espérer le grand amour et, le jour d’après, tenter de le fuir à tout prix. Elle peut clamer haut et fort ce besoin de savourer sa vie, librement, pleinement. Pour se sentir perdue quand elle se retrouve seule, l’instant suivant. Elle n’a aucune idée de ce qu’elle veut véritablement. Et c’est injuste, pour Owen, certainement. Le ton rassurant d’Elin vient la sortir de ses pensées, lui demander d’approfondir ce qui a pu se passer. La jolie blonde la contemple, quelques petites secondes, en se disant qu’elle a une chance incroyable de la connaître. De l’avoir comme amie, gardienne de ses secrets. La bonté incarnée, elle se lit sur chacun de ses traits inquiets, préoccupée pour celle qui n’en fait qu’à sa tête. – Il m’a dit qu’il m’aimait. Loin d’être une bonne nouvelle, elle l’annonce comme un drame. – Et que, moi, je me servais de lui comme un jouet. lâche-t-elle, honteuse, en détournant ses opales, devant ce constat qui fait mal. Romantique invétérée, elle est peut-être plus dangereuse qu’elle le pensait. Parce que, c’est vrai, elle a profité d’Owen, de tout ce qu’il lui donnait sans jamais rien lui demander. Et maintenant… maintenant, elle est incapable de répondre à sa déclaration. – Il a débarqué ce matin-là, il a agi comme si c’était chez lui, comme s’il était… mon petit-ami. Ça m’a rendue dingue, je… Je me suis sentie prise au piège. Elle a eu peur. Peur de la place qu’il prenait dans sa vie. Peur de celle qu’il pourrait prendre dans son cœur. Celui qu’il a déjà brisé une première fois, celui qu’il pourrait casser une nouvelle fois en des milliers de petits morceaux. En attendant, c’est celui de son amie qu’elle vient de torturer. Elle voit son visage changer, comme si elle souffrait. Elle sent instantanément la culpabilité l’envahir, Cassey, en comprenant qu’elle a touché un point sensible. Mais elle reste silencieuse, elle l’écoute lui expliquer qu’elle va emménager avec cette amie et son futur bébé. Un petit sourire se dessine sur le visage de la blonde devant les mots prononcés. – Oh là, oui, j’espère que tu es préparée aux nuits blanches. lui dit-elle, simplement pour la taquiner. Arya, elle est toute sa vie. Mais elle se sentirait incapable de revivre tous ces premiers moments avec un bébé. Seulement ce n’est pas ce qui l’inquiète pour son amie. Elin, elle est si douce, qu’elle la voit traiter cet enfant comme le sien, avec le plus grand soin. Les consommations rapportées par le serveur, la jeune femme ose enfin parler de l’élu de son cœur. – Tu lui as fait part de cette envie, toi ? Peut-être qu’il n’imagine même pas que tu en as envie… Bon sang, comme elle n’aime pas voir cette souffrance dans ses prunelles. Elin, elle a tout l’air d’un ange à qui l’on briserait les ailes.

tu te fais rapidement happée, elin. tu te laisses envahir par ce sentiment cotonneux de légèreté. comme si la simple présence de l'antiquaire arrivait à rendre tout plus beau, plus simple. cassey, elle a cette énergie vivifiante. qui ne te laisse pas sombrer. t’enlace pour te tirer vers le haut. une fois de plus, ça joue sur toI. une respiration profonde.
ça apaise tes sens,
touche jusqu’à ton essence.
pourtant, le soleil perd de sa superbe. il a fallut d’un sujet, alors que tu voulais innocemment prendre de ses nouvelles. owen. tu finis par grimacer légèrement à sa remarque. leur histoire ? tu la trouves incroyable. des années que ça dure, des rebondissements. semée d’embûches, certes. mais est-ce que ce serait aussi beau s’il n’y avait pas autant de difficultés. tu n’a pas envie de la contredire plus, la laisse dans ses pensées. le silence, tu le trouves aussi important que la parole. ici, tu sens qu’elle a besoin de quelques secondes pour prendre du recul sur ce qu’elle vient de dire. tes yeux clairs posés sur elle, tu sais que ces neurones surchauffent. tu te pinces légèrement les lèvres avant de te pencher vers elle, posant délicatement ta main sur la sienne. « si je peux me permettre, cassey. » que tu commences prudemment. loin de toi l’idée de la froisser, tu refuses. « je pense que tu devrais voir les choses d’un autre angle. » tu cherches à capter son regard, un fin sourire sur les lèvres. tu lui laisses le soin de trouver lequel. un angle moins sombre. où elle se rendra compte de la chance qu’elle a d’avoir le père de sa fille encore près d’elle. où ses sentiments finiront par éclater en plein jour. tu es convaincue que la jolie blonde et owen trouveront comment s’avouer qu’ils n’ont rien oublier de l’amour qu’ils se portaient à l’époque. qu’ils n’ont pas encore trouver le bon langage, des années après. tu rêves de ce jour où elle viendra te dire, les yeux brillants, qu’owen fait parti de sa vie. le temps va se charger de ça, tu en es certaine. elle finit par te raconter les derniers évènements. tu es pendue à ses lèvres, la laisse dérouler le fond de sa pensée. tes yeux pétillent. ce que tu donnerais pour entendre ces trois mots sortir de la bouche de ton fiancé. tu donnerais beaucoup trop. tu finis par entendre son sentiment d’étouffement lorsqu’il a pu agir comme un peti-ami le ferait. cassey, elle est comme un oiseau. besoin de sa liberté pour pouvoir chanter à l’air libre. dans une cage, elle se laisse mourir. tu réfléchis à ton tour. « donc tu vois une potentielle relation avec lui comme une entrave ? » tu la joues fin stratège pour essayer de l’emmener vers la vérité que tu veux lui faire voir. qu’elle a simplement peur de s’attacher et donc de souffrir, comme dans le passé. un peu plus tard, la conversation tourne à ton sujet et ton visage évolue. s’assombrit. tu tiens bon, essaie de faire bonne figure pour garder la tête haute. elle arrive à te faire rire légèrement quand elle parle de nuits blanches. c’est vrai qu’elle a une expérience de maman, cassey. « oui, enfin. quitte à faire des nuits blanches, autant le faire pour le mien. de bébé, j’entends. » tes yeux s'agrandissent lorsque tu réalises tes propos. « ne t’enflammes pas, cassey, je ne suis pas enceinte. » tu lâches un petit rire nerveux. « à moins que le saint-esprit ait décidé de me mettre enceinte, ça n’est pas d’actualité. » elle sait, cassey, pour ta virginité. quoi qu’elle n’est pas au courant des derniers détails croustillants de votre retour de soirée d’il y a quelques temps. tu espères tout de même, qu’elle ne cherchera pas à en savoir plus. en plein café, ça te gênerait d’en parler. il y a toujours des oreilles indiscrètes. ta tasse maintenant entre tes mains, tu plonges tes lèvres dans le nuage de mousse avant de répondre à ton amie, la douleur qui enfle dans tes entrailles.
il te coupe les ailes,
une à une.
cruel,
il tire les ficelles.
tu hausses les épaules. « tu sais, je ne suis pas certaine que discuter soit la meilleure chose avec arthur. » tu serres les dents. « à quoi bon, qu’est-ce que ça changerait ? » une engueulade, une autre. tu sais que ça mènera à un mur. alors tu te tais, elin. préférant souffrir en silence, docile. trop fragile.

☆ ☆ ☆
{ focus on the good }
crédit/ tumblr ☆ w/@Elin Wortham

L’enthousiasme sans fin se mêle à la douceur éternelle. L’énergie se fait happer par la tendresse de l’instant. Ce moment entre deux confidentes. Elle ne sait pas comment, Cassey, elle ignore par quel miracle la présence de son amie a un tel effet sur elle. Celui de l’apaiser, celui de la pousser à se livrer. Pour de vrai. Car, Owen, elle n’en parle pas souvent. Elle ne le fait même jamais, même, quand elle en a besoin. C’est une relation qu’elle a choisi de cacher aux siens. Éviter d’inquiéter toujours plus Nikolaï, éviter de brusquer le cœur trop fragile d’Arya. Mais elle n’est pas de celles qui savent tout garder pour elle. Encore moins quand ses sentiments sont directement impliqués. Elle a besoin de se confier, elle fait juste tout pour s’empêcher. Une barrière qui disparaît, chaque fois qu’elle retrouve Elin.

De sa douceur, elle vient te délivrer,
De tous tes maux, elle sait te libérer.

Ses pupilles bleutées plongées dans celles de son amie, comme à la recherche d’un certain réconfort, elle y trouve plus encore. Elle y trouve la tendresse, la compréhension et, surtout, la bienveillance. Elle peut se laisser aller à la confidence. Sans peur d’être jugée, sans peur de blesser. Elle se sent déjà un peu mieux quand elle met des mots sur ses ressentis. Sa main contre la sienne, son ange gardien vient balayer ses dernières craintes. Elle ignore si c’est le tact à toute épreuve dont est capable Elin, ou peut-être juste la tendresse qu’elle lui inspire. Mais elle écoute ses conseils et, pendant quelques secondes, elle reste silencieuse. Elle essaie de réfléchir à tout ce qui s’est passé, tout ce qui leur est arrivé. Peut-être qu’elle a un regard trop sombre sur sa relation avec Owen, peut-être qu’elle pourrait être si belle. Mais elle n’y arrive pas à y croire, elle n’arrive même pas à l’espérer. Elle n’est même pas certaine d’arriver encore à aimer. C’est comme si ton cœur était vide à l’intérieur, comme s’il n’y avait plus rien, juste ce creux en toi que tu ne parviendras jamais à combler. Devant l’espoir qu’elle lit dans les prunelles de son amie, elle ne peut que détourner ses propres iris. – L’ennui, c’est que je n’y arrive pas. Peut-être qu’elle n’est pas faite pour l’amour. Peut-être qu’elle a tout donné, trop donné la première fois.

Ou peut-être que tu as juste trop peur,
Peur de ressentir à nouveau toute cette douleur.

Elle ne sait pas réellement ce qui cloche avec elle. Ce n’est pas comme si elle n’avait pas essayé avec d’autres hommes après Owen. Mais toutes ses relations se sont mal terminées. À force de prendre de mauvaises décisions, c’est seule qu’elle finit toujours par se retrouver. Et il y a ce fossé dans son cœur qui lui fait mal. Mais il y a aussi la peur de perdre sa liberté qui lui serait fatale. Devant la question de la belle brune, elle ne sait quelle réponse lui donner. Elle ne sait pas ce qu’elle ressent, au fond, elle est juste complètement paumée. Mais parler avec Elin, aux allures si apaisantes, pourrait doucement l’éclairer. – Je ne sais pas, je… je crois que ça me met en colère. Qu’il puisse croire qu’il… qu’il a encore le droit d’agir de cette manière. Comme si rien n’avait jamais changé, comme s’il n’avait pas disparu pendant vingt ans. Elle marque un bref silence avant de lâcher dans un faible soupir. – Peut-être que je ne lui ai pas pardonné. Elle l’annonce, comme si elle le réalisait soudainement. Parce qu’au fond, elle pensait l’avoir fait. Elle l’a laissé revenir dans sa vie, bien plus que sa propre fille. Jusqu’à se disputer avec son frère. Elle se rend compte, finalement, que ce qu’elle ressent est bien plus complexe qu’elle ne le croyait.

Tu l’as laissé revenir dans ta vie,
Mais peut-être pas en faire partie.

Et elle se rend compte qu’elle est égoïste, Cassey. Pas seulement avec celui qu’elle ne cesse de rejeter. Mais aussi avec elle, sa précieuse alliée. Elle est là, à lui confier combien elle réfute l’amour d’Owen, alors qu’elle est fiancée à un homme qui ne lui en témoigne pas assez. Pas comme elle le mériterait. Elle essaie de se rattraper en déclenchant un rire de la belle. Mais, bientôt, elle croit à une immense révélation devant les propos qu’elle lui renvoie. Ses opales s’arrondissent de surprise alors que ses lèvres s’entrouvrent déjà pour débiter le flot de paroles qui lui viennent. Mais sa douce amie la connaît beaucoup trop bien. Elle anticipe avant elle tout ce qu’elle s’apprêtait à lancer. – Bon sang, j’y ai cru moi ! Elle connaît, pourtant, les promesses de la jeune femme sur sa virginité. Une folie, pour elle, qu’elle respecte indéniablement mais qu’elle ne comprendra jamais. – Moi qui pensais que t’avais enfin franchi le cap avec Arthur ! dit-elle, sourire taquin sur les lèvres. Elle ignore comment le jeune homme trouve la force de l’attendre, ce doit être tellement peu évident. Mais il prouve aussi qu’il l’aime, de cette manière, même s’il ne sait pas toujours le faire avec des mots. Une gorgée de sa boisson plus tard, elle écoute avec attention les confidences de son amie.

Décidément, l’amour n’est pas tâche aisée,
Il n’a rien de facile, non, jamais.

Elle voit la souffrance dans ses prunelles, la douleur devant cet amour incendiaire. Et cela lui fait mal pour elle, Cassey. – Mais si tu ne discutes pas avec lui, il ne peut pas le deviner Elin… Elle part de l’idée qu’il vaut mieux se livrer à cœur ouvert. Quitte à tout perdre. Cela dit, elle n’est pas certaine d’être une référence en la matière. – Tu as peur de quoi ? De te disputer avec lui ? C’est toujours mieux que des non-dits. Et de sa franchise un peu trop désarmante, elle lui confie ce qu’elle en pense. Mais c’est pour elle qu’elle le fait, Cassey. Parce qu’elle préfère quand elle voit ses jolis yeux briller.