( grabbed a spoon.)
Rafaël essayait de survivre depuis que Tessa avait déserté son appartement. C'était fou comme elle avait laissé un putain de vide même en y ayant que très peu vécu. Il avait l'impression de l'avoir perdu avec l'impression d'avoir été volé. Il n'ignorait plus le traquenard qu'avait mit en place ce Gautier et il avait eu une chance incroyable d'être tombé dessus dans le plus grand des hasards. Il avait même eu l'occasion d'apercevoir Tessa sans qu'elle ne sente. Pour autant, il n'était pas du genre à la pister, à la stalker, non, Raf était beaucoup trop fier pour se mettre dans une situation aussi pathétique.
Injuste.
Il tapotait sur son portable, suivait les story de ses potes occidentaux, vivants toujours le grand frisson tandis qu'il était coincé dans le Queens, entre un père malade et ses nouvelles responsabilités au sein de l'entreprise familiale et sa mère, inquiète car toujours pas marié.
Et oui, maman, ton fiston a déjà trente ans et il est toujours sur le marché. D'après sa mère, c'était tout simplement de sa faute. Son karma lui faisait payer ses longues années de débauches où il levait des filles à tort et à travers, sur quelques nombreuses parcelles de ses longs voyages en baroudeurs.
Si on peut plus s'amuser, c'est dingue ça! pensa t-il en ronchonnant devant son whisky.
Non, Rafaël n'était pas ivre. Il était là depuis peu et n'avait même pas entamé son verre. Beaucoup trop arrogant, il ne supportait pas de se voir dans des états lamentables – choses déjà arrivées par le passé, et il souhaitait ne plus se retrouver sur les tabloïds : «
Le nouveau PD-G A.I.C, s'échoue dans la fontaine... » Avec une photo illustrant bien ses frasques. Raf n'était pas célèbre parce qu'il était acteur ou chanteur ou autre, il était connu pour faire partie des jeunes riches héritiers. Et forcément, ça faisait pas mal noircir les pages blanches.
Et il ne pouvait pas les blâmer, il en jouait beaucoup lorsque cela pouvait l'arranger.
Faisant tourné le liquide brunâtre avec ses glaçons qui ginglelisaient à l'intérieur, le trentenaire voulait arrêter de réfléchir ou de penser, ou de parler d'elle. Cela ne le mettait jamais de bonne humeur et Dieu seul savait qu'il pouvait se mettre dans tout ses états pour peu de chose. Il suffisait de vraiment peu de chose. En voyant le regard noir du serveur en voyant qu'il ne consommait pas malgré tout, il décida d'aller se fumer une cigarette à l'extérieur histoire de se sentir moins sous la surveillance du taulier.
Une fois dehors, il prit bien soin de se mettre au bord de la terrasse pour ne pas être dérangé. Posant son verre, il cafouilla dans ses poches pour en sortir ses tubes et son tabac qu'il s'empressa de faire trois ou quatre clopes. D'un petit sachet, il mélangea son « top » avec le tabac puis, il se détendit. Enfin un petit moment de calme, sans rien à faire, juste lui et son « top ». La terrasse était bondée, il devenait pénible pour beaucoup de nouveau client de se trouver une place et ces dernières devenaient très précieuses : «
Est-ce que cette chaise est disponible ? » Une femme, grande, blonde mais maquillée à la truelle, commençait déjà à s'emparer de la chaise quand il répondit : «
Non, désolé, j'attends un ami. » Déconfite, elle laissa la chaise sur place et partie de l'autre côté.
Non mais.., lâcha t-il intérieurement en rapprochant la chaise.
En réalité, cette chaise était libre, il lui appartenait de la garder ou non puisqu'elle était bien à sa table. Cela étant dit, il n'était pas de bonne humeur, il avait encore besoin de plusieurs clopes pour se détendre. Quand tout d'un coup, en tournant vers l'entrée du café, il vit une jolie brune chercher du regard une place. Il était toujours plus plaisant d'être en terrasse surtout avec ses chauffages à l'huile donnant protégeant tout le monde du froid automnale proche. Il leva la main et proposa : «
Bonsoir, je vois que tu cherches une place et mon pote traîne à venir. Si tu veux t'asseoir, en attendant les tiens, y'a pas de problème. » lâcha t-il pour expliquer pourquoi il l'avait hélé de la sorte.
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Rafaël Atkins, enchanté. Il se présenta sans attendre qu'elle l’interroge. Après tout les cafés étaient un endroit plutôt sympa et propice aux rencontres. Tout d'un coup, il réalisa qu'il avait tout le choix de choisir ou prendre les petites cuillères qui se présenteraient à lui. Et cette jolie brunette l'avait littéralement poussé à l'attirer vers lui.