chair amoureuse ☽☽☽ made

Mickey a beau t’avoir brièvement rafistolé d’ta dernière bagarre, tu r’ssembles toujours à rien. Ecchymoses autour des yeux, arcade sourcilière éclatée, lèvre fendue… et, malgré tout, ça t’empêche pas d’chercher encore et toujours la castagne. Y a c’t’enculer qu’t’oses appeler ton ami qui t’doit d’la thune. Ça doit bien faire trois jours qu’tu tentes de r’joindre c’fumier, t’as toujours pas eu d’ses nouvelles et, là, tu commences à t’impatienter. T’as c’t’idée d’génie d’te rendre jusqu’à son appart’ pour lui casser l’nez s’il veut toujours pas t’rendre ton blé. Surtout qu’t’es carrément fauché d’puis qu’tu t’es fait suspendre d’ton taf pour une durée indéterminé, c’pas l’bon moment pour qu’on s’moque d’ta gueule. Surtout qu’il cloche dans l’queens uppé, t’as d’la difficulté à gober l’fait qu’il ait pas un rond à t’filer. C’lui l’plus friqué d’vous deux et c’toi qui l’harcèle pour une dette… l’monde à l’envers!

Y doit pas être bien loin d’vingt-deux heures quand tes phalanges tambourinent contre la porte d’entrée d’son logement. Coups qui s’répètent plusieurs fois d’affilé avant qu’t’ajoutes tes cordes vocales à la partie.
— Azi, connard, j’sais qu’t’es là alors ouvre c’te putain d’porte ou j’t-
Porte qui s’ouvre brusquement sur une Madelaine interloquée. No shit. Et comment tu t’en bats les couilles d’l’avoir réveillé ou d’la déranger en pleine séance d’vas-et-viens. Pas d’bonsoir, pas d’signe de tête en guise d’salutations, rien. Tu t’contentes de sout’nir son r’gard quelque s’condes avant d’poser tes yeux au d’ssus d’son épaule pour voir s’il osera s’pointer l’bout du nez. Mais non! Et t’es persuadé qu’il s’cache à quelque part à l’intérieur.
— Il est où, c’fils de pute?
Tu lui d’mandes, sans pour autant attendre sa réponse. Tu t’faufiles entre sa carcasse et la porte d’entrée, lui passant sous l’bras et t’entres à l’intérieur comme si t’étais chez toi. Tu fonces tout droit en direction d’sa chambre, porte qu’tu pousses et qui r’bondit dans l’mur. Pièce vide. Il est pas là.
— Putain!
T’hurles, l’poing qui s’abat contre l’encadrement d’la porte. À peine arrivé et t’fous d’jà l’bordel. Fidèle à tes bonnes vieilles habitudes, marre qu’on s’foute d’ta gueule, d’te faire trahir par les personnes qu’tu crois importantes pour toi. Importante… mot qu’t’as utilisé pour définir c’que Laure représente pour toi. Tu r’grettes. Faut pas qu’tu t’attaches, tu dois pas laisser tes sentiments prendre le d’ssus sur toi. Non, c’est hors de question qu’tu d’viennes la pute d’quelqu’un.

@madelaine andersen